JOURNAL DYPRESIT DE I ARRONDISSEMENT. No 2621. Mercredi, 16 Novembre, 1842. 26me année. vérité et justice. 16 Novembre. Qu'il est dangereux de prendre son dé sir pour la réalité! Il y a quinze jours toutes les sommités intellectuelles du parti exalté composaient et chantaient l'envi force hymnes et dithyrambes pour célébrer le triomphe du libéralisme. L'issue des élec tions communales, plus encore que le ré sultat des élections provinciales, venait de montrer la force étonnante de l'esprit qui anime certains meneurs. Ne s'était-il pas infiltré, cet esprit, jusques dans les moin dres localités, où jusqu'ici l'on avait vu trôner exclusivement le fanatisme et l'ig norance? Du moins n'était-il pas évident pour tout le monde que cette belle con quête sur les rétrogrades devait s'obtenir avant peu? Le moyen d'en douter, si d'un côté l'on considérait l'esprit progressif des villes et de l'autre l'influence irrésistible de celles-ci sur les campagnes environ nantes? Bref, entendre les trompettes du parti avancé, tous les hommes modérés étaient déjà morts politiquement; on leur conseillait en ami de se retirer pour tou jours dans leurs foyers et d'y attendre avec résignation les conditions que les vain queurs allaient dicter aux vaincus, condi tions du reste, qui devaient témoigner de la générosité bien connue des hommes du progrès. Mais hélas! Voilà que ces hommes, qu'on venait de tuer et d'enterrer sur le papier, renaissent de leurs cendres! La session ordinaire de nos chambres est ouverte; nos ministres, ces misérables intrus, font prononcer au Roi un discours, dans lequel on a perfidement omis d'intercaler un pa ragraphe (le seul vraiment indispensable) pour annoncer au pays tout entier le triomphe décisif du libéralismeson apti tude exclusive gérer nos intérêts moraux et matériels, et, comme de juste, son pro chain et définitif avènement au pouvoir suprême. Ce n'est pas tout. Tandis qu'on a caché la vérité, notre fameux ministère n'a pas reculé devant le mensonge le plus infâme. En effet il a eu l'effronterie de mettre dans la bouche du roi les paroles suivan tes La loi sur l'instruction primaire a reçu de toutes parts un accueil qui me rassure pleinement sur son exécution, et qui présage l'heureuse solution d'autres questions du même genre. On le voit, la vérité ne pourrait guère être outragée plus ouvertement. Cette fa tale loi, nous le savons, a été votée la presqu'unanimité. L'opposition elle-même l'a adoptée de guerre lasse, ou, si l'on veut, parce qu'elle craignait quelque loi plus mauvaise encore. Mais, d'abord, a-t on oublié le nombre de ceux qpi ont voté contre? Et l'on sait qui sont ces trois hommes incomparables, savoir, l'élite des pro gressistes, les champions incorruptibles du vrai libéralisme, en un mot, MM. Ver- haegen, Delfosse et Savart-Martel. Ensuite, veut-on se convaincre que la dite loi n'a cessé d'être combattue chaque instant par la nation toute entière? Il n'est besoin pour cela que de consulter les co lonnes de l'Observateur et de ses satellites. On y verra que jamais loi ne fut aussi détestable. Or, on n'ignore pas que ces feuilles reflètent exactement l'opinion de tous les belges; donc, etc. Nous pourrions en dire davantage pour faire ressortir le cruel mécompte éprouvé aujourd'hui par Jes soi-disant libéraux. Nous y reviendrons peut-être un autre jour. En attendant, chacun doit compren dre quoi aboutissent les efforts de quel ques hommes se livrant sans réserve aux plus folles exagérations. Ils suent sang et eau pour faire mousser l'eau claire; les badauds, dont ils font les délices, les ad mirent un instant, et voilà que bientôt après leur avenir si brillant s'en va en fumée. Croirait-on que l'homme consciencieux, le savant jurisconsulte, aussi modeste que désintéressé, l'un des Belges qui ont donné le plus de gages au nouvel ordre de choses, le député infatigable, celui l'impartialité duquel ses adversaires mêmes ont rendu justice chaque fois qu'il a rempli les hautes fonctions dont il vient d etre encore re vêtu, le nouveau président de la chambre des représentants, croirait-on que l'ho norable M. Raikem est devenu un des hom mes les plus antipathiques au pays? Voilà ce que VObservateur ose imprimer propos de la marque de confiance que la majorité parlementaire vient de donner au député de Liège! C'est ainsi que l'opposition, im placable jusqu'au ridicule, procède l'ou verture de la session, alors que du silence des passions politiques dépend la prompte solution d'importantes questions que ré clame le pays. Ceux qui ont voulu exclure du gouver nement des affaires une grande portion de leurs concitoyens, ont vraiment bonne grâce venir nous parler aujourd'hui d'exclusivité. Pour nourrir l'irritation qu'ils ont fomentée, ils enveniment tout, et par lent de défi, d'aveugle et imprudente bravade parce que le député dont les antécédents parlementaires établissent des titres in contestables la présidence de la chambre, a été choisi pour remplir ce poste par la majorité de ses collègues. Que le pays juge. Mr Denys, directeur du couvent des Da mes Anglaises, ex-principal du Collège de Saint Vincent de Paul Ypres, est ap pelé desservir la paroisse de Rolleghem, le curé de cette localité étant devenu in habile remplir par lui-même ses fonc tions. M'Van Renynghe, vicaire de l'église de S'-Nicolas Ypres, est nommé direc teur des Dames Anglaises en la même ville. Et Mr Àernoudt, coadjuteur Rol leghem, est nommé vicaire de SVMartin, Courtrai. M' Van Overschelde, prêtre au sémi naire, est nommé vicaire Westoutre. Les amateurs apprendront avec plaisir que Mr Ystas s'occupe en ce moment d'or ganiser un concert vocal et instrumental dans lequel on entendra Mlle Ambursin, 1er prix de la classe de chant du conservatoire de Gand. Ce concert aura lieu la Salle Bleue de l'Hôtel de Ville dans le courant de ce mois. On écrit de Courtrai Samedi dernier un ouragan a donné avec tant de violence contre un bâtiment en construction la station de Mouscron, et auquel on venait de placer la charpente du toit, qu'il s'est écroulé. Plusieurs ou vriers qui travaillaient l'intérieur, ont eu le temps de se soustraire au malheur qui les menaçait; deux autres, occupés fixer la charpente, n'ont pas eu le même bonheur. L'un d'eux s'est assez grièvement On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chex les Percepteurs des Postes du Boyau me. PRIX DE L'.tBOXXEMEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro *o 4 centimes par ligue. Les ré clames, 33 centimes la ligne. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. Quis talia fan<lo Temperet lacrymls II en est jusqu'à TROIS que l'on pourrait nommer.

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