JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N« 2622 26me année. A propos de la discussion du projet d'adresse en réponse au discours du trône, l'opposition n'a négligé aucun moyen pour amener les débats sur des questions aussi oiseuses qu'irritantes. Les accusations in justes, les assertions gratuites, les repro ches de tout genre, qu'elle s'est permis, ont montré pour la vingtième fois que l'amour du bien public l'anime bien moins qu'un vil amour-propre blessé. M. Yerhaegencet intrépide redresseur d'abus présents et futurs, a formulé une foule de griefs contre le ministère. Il a en particulier, vivement critiqué la conduite du ministre de l'intérieur dans la mesure prise relativement au collège d'Ath. (1) M. le ministre a répondu qu'il fait un essai, que le fait n'est pas encore entière ment consommé; mais je crois, a ajouté le ministre, qu'il est certains principes de la loi sur l'instruction primaire qui seront bons appliquer l'instruction moyenne. Félicitons M. le ministre de l'intérieur d'avoir déclaré franchement la nécessité pour l'enseignement moyen d'être moral et religieux aussi bien que l'enseignement primaire. Sans doute l'éducation religieuse n'est pas moins nécessaire aux messieurs, qu'aux enfants du peuple. C'est là une vé rité qui doit être évidente pour tout hom me sérieux. Il paraît même que la conviction du ministre de l'intérieur est des plus fermes sur ce point; si toutefois nous sommes bien informés touchant les particularités que nous allons communiquer nos lecteurs, et auxquelles, du reste, nous avons déjà fait allusion. Peu avant les dernières élections com munales, un membre de notre conseil communal s'est, dit-on, transporté Brux elles. Ayant obtenu une audience du mi nistre de l'intérieur, il a sollicité de nou veau un subside en faveur de notre collège communal, (2) et demandé M. le ministre s'il n'y avait pas moyen de relever cet établissement du piteux état, où il se trouve par suite de la rude concurrence que lui lait le collège épiscopal. Le ministre a répondu qu'à Ypres le conseil communal avait mal agi envers l'autorité ecclésias tique et que si l'on ne s'entendait pas avec celle-ci pour donner au collège une orga nisation convenable, il lui était impossible d'accorder une subvention quelconque. Nous donnons ces détails d'autant plus volontiers que l'époque de la discussion du budget communal pour l'exercice de 1843 n'est plus éloignée. Espérons que plusieurs membres du conseil saisiront cette occa sion pour faire droit aux réclamations d'une foule de parents, qui se plaignent depuis trop longtemps de se voir traités avec tant d'injustice. On lit dans le Journal de Bruxelles M. Yerhaegen sait mentir, il a fait depuis longtemps ses preuves. S'il a l'audace né cessaire pour jeter urt fnensonge en avant, il a assez d'intrépidité pour le soutenir contre l'évidence même on a pu s'en con vaincre dans la discussion de l'adresse M. Yerhaegen venait d'affirmer qu'à Wa- termael-Boitsfort le gouvernement avait nommé un bourgmestre qui ne sait pas le flamand. M. Cogels répond La per- sonne laquelle on a fait allusion a fait ses études en Hollande. M. Verhae- gen insiste: Je répète et j'affirme que cet individu 11e sait pas le flamand. M. Cogels réplique: L'honorable M. Verhae- gen nous a dit qu'il est bon que vous sachiez que le bourgmestre de Water- mael-Boitsfort ne sait pas un mot de flamand. Lorsque je lui ai dit qu'il était dans l'erreuril m'a répondu que je pourrais vérifier le fait mais j'ai vérifié le fait. J'ai dit qu'il sait le flamandparce que j'ai causé en flamand avec lui. Il a fait ses études l'université de Leyde, ce qui prouve qu'il sait le hollandais. Qu'il y ait Watermael-Boitsfort des personnes qui, ne parlant pas bien le flamand, ne l'aient pas compris, c'est possible mais je puis certifier qu'il parle le flamand, et le flamand bruxelloiscar j'ai causé avec lui dans cet idiome. Voilà qui est on ne peut plus explicite. M. Yerhaegen a mauvaise grâce de repro cher aux autres de mal connaître le fla mand, lui qui, dans sa fameuse circulaire lithographiée, a prouvé son ignorance de cet idiome. Mais au moins, devant un dé menti aussi accablant, il aurait dû recon naître son erreur ou se taire. Pas du tout, M. Verhaegen reprend avec assurance Je ne veux pas engager une discussion sur ce point. Tout ce que je puis dire l'honorable membre, c'est qu'il est dans Cerreur 0 logique, bon sens, où êtes-vous? A coup sûr, ce n'est pas dans la bouche de M. Verhaegen. Ainsi M. Cogels est dans l'erreur quand il affirme avoir entendu le bourgmestre de Boitsfort parler flamand il est dans l'erreur quand il affirme avoir parlé avec lui en flamand bruxellois il est dans l'erreur parce que le fait qu'il affirme, parce que ce qu'il a vu, de ses propres yeux vu, dérange le système arrangé par M. Yerhaegen Nonobstant une conduite aussi répré- hensible, M. Verhaegen est et restera sans doute le représentant-modèle aux yeux de quelques hommes aveuglés par les mau vaises passions. On citera ses paroles comme autant d'oracles. Lorsque Al. Ver haegen aura menti, on imprimera que cet honorable député a critiqué les ministres d'une manière spirituelle. Mais M. Verhae gen est revêtu de la dignité de vénérable, et il n'aime pas les prêtres. Cela explique tout. Mgr l'Evêque ayant agréé les motifs d'excuse que M. Van Benynghe a fait va loir, c'est M. Charlier, vicaire de S'-Jac- ques, qui vient d'être nommé directeur du couvent des Dames Irlandaises. On se rappellera que les élèves du col lège de Sl-Vincent de Paul ont chanté, lors de la distribution des prix, plusieurs chœurs dont l'exécution a étonné l'audi toire et mérité de justes éloges leur excellent maître. Mardi prochain ils con courront sous sa direction, dans l'église de S'-Jacques, l'exécution d'une messe et d'un salut en l'honneur de S^-Cécile nous espérons pouvoir constater de nouveaux progrès et rendre justice au zèle et au talent de Mr Dekeyzer. Le 15, six heures, le convoi royal est arrivé la coupure, la hauteur du pont de Laeken, où se trouvaient les voilures de la cour. Le roi, après avoir salué les autorités et les fonctionnaires, s'est rendu On s'abonne Vpre». Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. l'HIV DE LMBOmEXEIT, par trimestre, Pour Ypres fr. 4M Pour les autres localités 4âo Prix d'un numéro *o Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur l'pres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MEBCBEDI de chaque semaine. PRIX DES USERTIOIS. I centimes par ligue. Les ré clames, S3 centimes la ligue. vérité et justice. 7FB.3S, 19 Novembre. (1) Voir noire numéro du t& octobre. (1) Ce collège reçoit annuellement de la ville environ fr.et il n'a qu'une soixantaine d'éleves Bruxelles, 17 novembre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1