et personne ne pouvait préciser quelle
espèce il appartenait. Les veilleurs de nuit
ont réussi s'en emparer dans la nuit du
samedi au dimanche, et l'ont exposé la
curiosité publique Nous reconnaissons
dans cet oiseau un jeune CORMORAN de
l'ordre des palmipèdes, genre totipalme
c'est-à-dire qu'ils ont les quatre doigts réu
nis dans une seule membrane.
Le cormoran est aussi excellent nageur
que plongeur, il se nourrit de petits pois
sons, qu'il saisit avec une extrême habileté.
Il voyage ordinairement par bandes de 30
40 et fréquente habituellement les bords
de la mer, des rivières, des lacs ou des
étages. Il a la faculté de se reposer sur les
arbres les plus élevés où il fait parfois son
nid.
On le trouve plus particulièrement dans
les climats froids, en Norwège, en Suède,
en Prusse, en Danemarck et dans le nord
de l'Amérique. Il est probable que la tem
pête de vents qui a régné sur les côtes
aura détaché le jeune voyageur de sa
troupe et que la fatigue l'aura forcé se
reposer sur la tour de la Halle.
Journal de Bruges.)
On écrit de Rruges
Nous avons de nouveau un crime affreux
signaler. Ce matin, vers les dix heures,
un caporal du 6me régiment a porté plu
sieurs coups mortels une femme de
mœurs suspectes qui se trouvait avec d'au
tres militaires dans un cabaret près le pont
du Moulin. D'après ce que nous apprenons,
la dite femme aurait eu des relations avec
le caporal et l'aurait abandonné ensuite
pour se lier avec un autre militaire. Le
meurtrier a été arrêté et livré la justice.
(Nouvelliste.)
La nommée Sophie Lampaert, demeu
rant en la commune de Maldeghem, a été
assassiné dans la nuit du 18 au 19 courant.
Elle habitait seule un cabaret. Jusqu'ici les
auteurs de ce crime sont inconnus. (Id.)
Les nouvelles de Barcelonne sont de la
plus haute gravité. La garde nationale et
le peuple ont livré la troupe de ligne
un combat sanglant, se sont emparés de
tous ses postes et l'ont chassée de la ville.
On ajoute que l'insurrection a gagné Sol-
sona et Lerida.
A Madrid l'opposition l'a emporté sur
le ministère dans la nomination du pré
sident des cortès. Le ministère portait
Aucuna qui n'a eu que 41 voix. M. Olozaga,
candidat de l'oppositon, le même qui est
venu dernièrement Bruxelles pour con
clure la convention commercialeen a
obtenu 82.
Chacun connaît l'histoire de M. l'abbé
Helsen, le fondateur d'un nouveau culte
hérétique dont il ne reste plus de trace, et
l'auteur de divers écrits impies et immo
raux. Arrêté dans les environs de Louvain,
il y a quelque temps pour délit de vaga
bondage, et déposé l'hospice des Alex-
iens, Louvain, cet ecclésiastique dont
l'Eglise a eu déplorer les longs scanda
les, vient d'abjurer ses erreurs.
Etant tombé dangereusement malade
l'hospice des Alexiens, où il est encore, M.
l'abbé Helsen reçut la visite de M. le doyen
de Louvain, son ancien condisciple au sé
minaire de Malines, et qu'il reconnut au
premier abord. M. le doyen, charmé de
trouver en lui une entière présence d'es
prit, l'exhorta avec sa douceur habituelle
revenir de ses écarts et réconcilier avec
Dieu. Il lui rappela les années de sa jeu
nesse, le souvenir de ses vertueux parents
et les bonnes dispositions dont il était lui-
même animé le jour où il se consacra au
service des autels. Ces souvenirs et le ton
dont M. le doyen les lui rappelait, émurent
M. Helsen. Il fondit en larmes, et répondit,
sans la moindre hésitation, qu'il était dis
posé rentrer dans le sein de l'Église,
rétracterses erreursetà faire sa paix avec
S. Em. le cardinal-archevêque de Malines,
auquel il fit demander pardon par M. le
doyen. Celui-ci lui dit que comme son
apostasie et les fautes dont il s'était rendu
coupable, avaient été publiques, il était
nécessaire que son abjuration le fût éga
lement, M. Helsen y consentit, et, le 11
novembre, onze heures du matin, il
signa une première rétractation en pré
sence de témoins. Peu après, il reçut les
sacrements avec des marques de piété qui
édifièrent les assistants.
Cependant M. le doyen, pour s'assurer
davantage encore de la sincérité et de la
réalité de la rétractation de M. Helsen,
voulant d'ailleurs rendre impossible tout
doute cet égard, crut ne pas devoir se
contenter d'un premier aveu. Le 14 no
vembre, il renouvela au pénitent les de
mandes qu'il lui avait déjà adressées; M.
Helsen y répondit avec la même assurance
et signa une seconde rétractation en pré
sence de cinq témoins, parmi lesquels se
trouvaient deux docteurs en médecine. Il
autorisa en même temps M. le doyen y
donner toute la publicité possible, afin de
mieux réparer ses scandales et de se reti
rer de la voie de l'erreur ceux que son
exemple a malheureusement contribué
y entraîner.
Voici la copie de celte retractation dont
l'original est déposé, aux archives de l'ar
chevêché de Malines
Un déplorable événement s'est passé
Bruxelles.
M. le comte Sirey, âgé de 29 ans, marié
et père de famille, demeurant Paris, rue
Laffitle, se trouvait Bruxelles depuis
trois semaines environ, pour des affaires
industrielles, et était descendu l'Hôtel de
Suède, avec M. Milord, son secrétaire et
ami. M. le comte Sirey rendait de fréquen
tes visites M"e Catinka Heinefetter, qui
habite une partie de la maison, n° H, rue
des Hirondelles.
De son côté, M. de Caumartin, proprié
taire et homme de lettres, qui avait ac
compagné M"* Heinefetter, lors de son
arrivée Bruxelles, était revenu hier dans
la journée, de Paris. Tous deux suivirent
le soir la cantatrice au concert de M. La-
borde, au local de la Grande-Harmonie.
Après le concert, ces messieurs retour
nèrent chez M"° Heinefetter, qui recevait
dans ses salons un petit cercle d'amis et
d'artistes. A la suite d'une altercation assez
violente survenue entre M. le comte Sirey
et M. de Caumartin, celui-ci frappa M.
Sirey, qui riposta par un coup de canne;
sur quoi, M. de Caumartin lui porta un
coup de poignard dans la région du cœur.
M. Sirey tomba aussitôt et n'eût que le
temps de prononcer ces mots Je suis
blessé; je meurs. Sitôt après il expira.
Les assistants poussèrent, on le couçoit,
des cris de terreur la vue de cette lutte
sanglante; on alla requérir l'intervention
de la police, qui se transporta sur les
lieux. Mais, dans l'intervalle, M. de Cau
martin avait disparu. On assure qu'au
moment où il vit tomber M. Sirey, lui-
même courut chez un médecin pour ré
clamer ses secours, en lui indiquant la
maison rue des Hirondelles.
Les agents de la police ont eu soin de
visiter immédiatement les principaux hô
tels, afin de s'assurer si le coupable ne s'y
était pas réfugié. Leurs informations ont
servi constater ce fait, que le nom de M.
de Caumartin ne se trouvait inscrit nulle
part sur le registre des étrangers; ce qui
<f. Au nom de Nuire-Seigneur Jésus Christ,
Moi Charles Helsenprêtre catholique
apostolique et romain, j'abjure et je cou
rt damne toutes les fausses doctrines que j'ai
enseignéestant Bruxelles qu'en d'autres
lieux, et que j'ai écrites en mes livres et
pamphletscontre la sainte Église, le Pape
de Rome et contre S. Em. le cardinal-
archevêque de Malinesetc. Je demande
humblement pardon a Dieu de tous mes pê-
cités et scandales, que je déplore maintenant
en mon cœur et dans lesquels j'espèreavec
la grâce de Dieu, ne plus jamais retom-
ber. Je m'unis entièrement, et en tout,
la sainte Église catholique, apostolique et
romaineet je crois fermement tout ce qu! elle
nous propose de croire. Je renonce toutes
les hérésies, schismes, etc., et j'espère pou-
voir encore expier et réparer le mal que j'ai
commis en ma vie. Tout ceci je l'ai juré
avec conviction et pleine et entière connais-
sance entre les mains de M. F. Craessaerts,
doyen de la ville et du district de Louvain
et en présence de M. Vrancken, médecin de
la maison de M. Haanprofesseur en mé-
decinede M. Jean-Antoine De Becker,
rentierdu Père Van Den Endesupérieur
de la maison des Alexienset du Frère Au-
gustin Van Haecht, et j'ai signé cet acte,
pour autant que mes forces me le permettent,
de ma propre main.
Louvain, ce i4 novembre i842 midi.
C. Helsen, presb.
Nous soussignés, nous certifions qu'au
moment ou M. l'abbé Helsen a signé l'acte
ci-dessus, il jouissait de la plénitude de ses
facultés intellectuelles et comprenait entière-
ment la lecture que. M. le doyen lui en a
faite en notre présence.
J.-B. Vrancken, Ha.an, J.-A. De
Becker, J. Van Den Ende, supérieur
des Alexiens, A. Van Haaciit.
Quod atteslor hac i4 novembris i842.
F. Craessaerts, dist. Lov. decanus.
Nous devons dire que les mots pour autant
que mes forces le permettent s'expliquent par
l'étal de faiblesse physique de M. Helsen, qui
il afallu soutenir les bras pour V aider signer.
Bruxelles, 20 novembre.