JOURNAL D ÏPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. No 2631. 26me année. Nous apprenons que notre conseil com munal vient de décider d'urgence qu'il sera adjoint au collège de la ville un nouveau professeur pour donner la sixième, place qui a été remplie provisoirement par Mon sieur Navez. Augmentera-t-on, de ce chef la modique somme de 15,000 fr., qu'absorbe annuel lement le collège communal, ou bien, Monsieur Navez sera-t-il invité aban donner son nouveau collègue une part convenable du traitement qu'il a louché jusqu'ici? Nous l'ignorons, mais la discus sion très-prochaine du budget de la ville pour l'exercice de 1845 ne lardera pas nous fixer sur ce point. Nous ne comprenons guère la conduite de nos magistrats. Au lieu d'augmenter le nombre des professeurs attachés l'éta blissement communal, le premier devoir d'une régence éclairée et impartiale était, ce semble, d'organiser celui-ci de manière mériter la confiance des hommes sincè rement religieux. Or, nous ne sachons pas qu'on y songe le inoins du monde. Cepen dant les prières, les avertissements de tout genre n'ont point manqué. II en est un même, parmi ces avertissements, auquel chaque jour ajoute une force nouvelle. Nous voulons parler du nombre extrême ment limité des élèves qui fréquentent le collège communal;c'est au point que, si nos informations sont exactes, l'établissement ecclésiastique compte un bon tiers d'élèves de plus que son redoutable concurrent. Voilà, sans doute, une protestation bien significative contre la marche de nos con seillers communaux. Puissent-ils revenir enfin une conduite plus équitable envers une classe aussi estimable que nombreuse de leurs administrés! Au reste, quand nous ne cessons d'élever la voix contre un abus quelconque d'auto rité, nous combattons en faveur de prin cipes que nous croyons intimement liés l'ordre et la liberté. Aujourd'hui, comme toujours, nous aimons le répéter, nous voulons rester étrangers aux misérables questions personnelles. Qu'on nous permette une dernière ré flexion. Si ceux, qui se disent libéraux, avaient reprocher une régence réputée exclusivement catholique des griefs cent fois moindres que ceux dont se plaignent beaucoup de nos concitoyens, il n'y aurait pas assez de sifflets pour huer ce conseil communal; et celui-ci se verrait bientôt forcé de revenir sur ses pas. Il y a quelques jours, le général Anoul, en tournée cette fin, a fait l'inspection du corps de la Gendarmerie des deux Ar rondissements d'Ypres et de Furnes. Mr le lieutenant Kimpen, qui en exerce le com mandement, a reçu de son chef des éloges flatteurs tant sur la tenue des hommes que sur l'état du matériel. A propos de la discussion générale sur le budget de l'intérieur, divers orateurs ont parlé longuement des fraudes électo rales. M. le ministre de l'intérieur a pris l'engagement formel de faire une enquête portant sur tous les abus sans exceptiou auxquels, l'occasion des élections, on s'est livré depuis dix mois. On ne peut que se Féliciter de ce qu'en fin les élus de tout rang pourront se dire le résultat libre et véritable du vote des électeurs. Depuis trop longtemps les me nées honteuses, la corruption, les menaces, les coups de bâton même ont faussé plus ou moins les diverses représentations. Es pérons donc que si fa future loi sur les fraudes électorales ne parvient pas pré venir toute machination coupable, elle pourra du moins atteindre et punir ceux qui l'auront employée. Ce qu'il y a de curieux dans les débats parlementaires, c'est, comme l'a remarqué un honorable membre, que ceux qui étaient bien sûrement dans leur tort, ont crié les premiers et plus haut que leurs collègues. Comme on le pense bien, M. Verhaegen avait complètement oublié et ses circulaires sur la dîme et ses autres prouesses électorales. Il est vrai qu'on a eu la bonté de l'en faire ressouvenir. Mgr l'Évêque a fait le 17 décembre, l'ordination des quatre-lemps dans l'église du séminaire. Il y a eu 17 prêtres, dont 4 récollets, 17 diacres, 20 sous-diacres, 18 minorés et 1 tonsuré. Total 75. Mme la princesse de Ligne a été reçue avant-hier par S. M. la reine. La princesse partira demain pour Paris. M. Fornari est la veille de partir pour Paris; on assure que son successeur ne tardera pas se rendre Bruxelles. MM. îes brasseurs de l'arrondisse ment de Mons sont convoqués l'effet d'assiter une assemblée qui se tiendra au salon de M. J.-B. Piérart, Mons, ven dredi prochain 25 décembre. Un crime horrible a été commis il y a quelques jours Siltard (Limbourg hol landais). L'épouse d'un fonctionnaire du Limbourg cédé, qui, depuis plusieurs an nées, menait Sittard une vie fort déré glée, y a été trouvée au bord d'un ruisseau, la tête horriblement mutilée. Il paraît que On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34. vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX RE I/ABOXAEMEAT, par trimestre 9 Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 450 Prix d'un numéro O30 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IttSERTlOXS* 17 centimes par ligue. Les ré clames, 33 centimes la ligne. VÉ1UTÉ ET JUSTICE. 21 Décembre. Suite de l'exposé des motifs concernant la révision de la loi sur la contribution personnelle. Les disproportions entre les campagnes et les villes ne sont pas moins choquantes. On peut en attribuer la cause principale la circonstance qu'avec l'introduction de la loi du 28 juin 1822 sur la contribution personnelle, d'autres nouvelles lois devaient être simultanément introduites, et que celles sur la mou ture et sur l'abatage devaient produire un plus fâcheux effet dans les campagnes que dans les villes, où elles n'at teignaient pas directement les habitants. Pour donner une juste idée de l'excès des disproportions entre la contribution dans les campagnes et la contribution dans les villes, il suffira, pour ne citer qu'un seul exemple, d'indiquer ici que les grands fermiers cultivateurs qui étaient imposés en 1822 et antérieurement une contri bution personnelle et mobiliaire qui s'élevait de i5o 200 fr. et au delà, n'ont plus été imposés depuis i8?3, époque de 1 introduction de la loi, qu'à 3o, Zjo ou 5o francs au plus, tandis que dans les villes la contribution s'y est élevée au double de ce qu'elle était auparavant. En admettant que le motif préindiqué continuât d'exister les disproportions signalées n'en seraient pas moins injus tifiables, car les impôts sur la mouture et l'abatage ont pesé sur les villes comme sur les campagnes; mais depuis que ces impôts ont été supprimés, les inégalités sont devenues plus flagrantes, et rien ne saurait les justifier. Une grande défectuosité de la loi est celle qui resuite de l'exemption accordée pour les maisons d'une valeur lo- cative inférieure fr. L|2 20 c. (20 II.). L'expérience a démontré que des maisons de cette ca tégorie. dans les campagnes, étaient habitées par des personnes jouissant d'une certaine aisance, tandis que des maisons d'une valeur supérieure y étaient parfois occupées par des personnes indigentes ou dont la position était moins favorable. Indépendamment des vices qui viennent d'être signalés, la loi du 28 juin 1822 contient une foule de dispositions odieuses pour le contribuable, et d'une- exécution tout la fois difficile et pénible pour l'administration. La nouvelle loi proposée tend faire disparaître tontes les inégalités entre les contribuables d'une même localité, comme aussi entre toutes les localités elles-mêmes.^ La valeur locative forme la première base de la contribution. La quotité de l'impôt d'après cette base est fixée i° 4 pour cent de la valeur locative des maisons ha bitées par des contribuables assujettis au droit de patente et qui pour exercer leur profession ou industriesont obligés d'occuper des maisons là où les loyers sont fort élevés et hors de toute proportion avec leurs ressources; 2° A 5 pour cent de la valeur locative des maisons habitées par des contribuables qui sont aussi assujettis au droit de patente, mais qui ne sont pas astreints, comme les premiers, demeurer dans les localités où les loyers sont le plus élevés, 3° A 6 pour cent de la valeur locative des maisons ha bitées par des contribuables non assujettis au droit de patente, et qui, poûvanPdemeurer ià où ils le trouvent-convenabk, n'occupent de maisons d'un loyer plus ou moins élevé que lorsque leur fortune personnelle le permet. Les portes et fenêtres forment la deuxième base de la contribution. Le tarif, qui varie en raison de la population, a été combiné de manière ce qu'il ne peut résulter de son application aucune surtaxe de commune commune ni de contribuable contribuable. Les portes et fenêtres des maisons où il en existe moins de quatre, seront imposées d'après un tarif très-modéré, eu qui permettra d'établir pour les petits contribuables des cotisations en harmonie avec leur moyens. On a écarté la base de l'impôt sur les foyersparce qu'elle est une de celles qui, 2 juste titre, a fait naître le plus de répugnance parmi les contribuables, cause des moyens qui devaient être employés pour assurer les droits du trésor. On a également écarté les taxes spéciales sur les chevaux et les domestiques. Elles sont remplacées dans le projet de nouvelle loi par une imposition supplémentaire d'un demi pour cent de la valeur du mobilier l'usage des contri buables qui tiennent plus de trois domestiques sans distinction de sexe, ou des voitures suspendues. {La suite au prochain numéro Bruxelles, 20 décembre.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 1