les malfaiteurs ont écrasé la tête de cette malheureuse en la précipitant avec force contre un mur qui lon^e le ruisseau. La cervelle de la victime était dispersée sur les pierres du mur. On ignore les auteurs et les causes de ce crime abominable qui a jeté la consternation au sein des popu lations. Plusieurs rumeurs circulent ce sujet. La justice informe. On écrit de Malines, 18 décembre Vendredi, vers les 4 heures du soir, Norbert Leyers, guichetier de la maison d'arrêt de cette ville, faisant sa ronde, après le signal de la retraite, pour renfer mer les prisonniers, parvenu la cellule où devait coucher Jean Decleyn, détenu de la mai^pn de correction de S'-Bernard et condamné le 24 novembre dernier, par la cour d'appel de Bruxelles, 6 années, pour avoir porté des coups et fait des blessuies plusieurs de ses co-détenus Decleyn d -tnanda si c'était bien là qu'il devait coucher le guichetier avait peine repondu ouique Decleyn le frappa de deux coups de couteau, l'un la cuisse et l'autre derrière l'oreille. Decleyn fut in continent mis au cachot, par les lanciers de garde. Il a déclaré que son intention n'était pas d'attenter la vie de Leyers, mais il s'était porté cette action crimi nelle, afin d'être condamné aux travaux nétuité, préférant la maison de force and celle de S'-Bernard, où il devait être réintégré. CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. Fin de la séance du 14 décembre. Séance du 15 Décembre. Séance du 16 Décembre. Séance du 17 décembre. EXTÉRIEUR. FRANCE. paris, 19 décembre. Le conseil des ministres s'est occupé ces jours ci de plusieurs questions im portantes qui doivent être soumises aux chambres dans la prochaine session. La question des sucres notamment, a été l'ob jet des délibérations approfondies. Nous croyons savoir qu'aucune décision n'a en core été prise. Mais ce qu'il y a de certain, c'est que la loi sera présentée dès l'ouver ture de la session, peut-être même avant le vote de l'adresse. Vinceunes n'est plus ce château sans casemates, sans logements de siège, en touré de quatres malheureux fossés que les soldats auraient franchis avec une per che; c'est maintenant une forteresse for midable mi-portée de canon de Paris, bourrée de canons et de munitions, et désormais pourvue de logements immen ses l'épreuve de la bombe. Les immeubles composant la succes sion de Mme la baronne de Feuchères ont été vendus aujourd'hui l'audience des criées. Le domaine de Morlefontaine a été adjugé moyennant 1 million 620,000 fr. La forêt de Montmorency, estimée 2 millions 280,000 fr., a été morcelée en plusieurs lots et adjugée d'après cette mise prix. ESPAGNE. On lit dans le Journal des Débats Les mesures de rigueur déployées con tre Barcelone, les arrestations et les fu sillades qui succèdent aux désastres du bombardement, ont excité une grande irritation dans les autres parties de Cata logne. 11 y a bien peu de villes dans cette province où les ennemis du régent ne se soient livrés des manifestations sédi tieuses plus ou moins prononcées, lors du soulèvement de Barcelone. Aujourd'hui l'on redoute d'avoir subir les mêmes vengeances dont cette ville est frappée. L'ordre du jour appelle ensuite la discussion du budget de l'intérieur. M. Mercier. Je dois signaler un fait des plus graves et qui se pratique dès aujourd'hui pour les élections générales qui vont avoir lieu au mois de juin. Des personnes ne payant pas le cens requis pour être électeursdéclarent soit des professions qu'elles n'exercent pas soit des bases de contri butions qu'elles ne possèdent pas. pour avoir le droit de faire partie du corps électoral. Jusqu'ici de semblables abus avaient été signalés, mais ils n'étaient que partiels, peu nombreux, mais aujourd'hui ils sont de nature attirer la sérieuse attention du gouvernement, car ils ont un tel caractère de généralité qu'ils auraient pour résultat de sub stituer la fraude au droit, et de saper par la base notre régime constitutionnel. Je n'attribue ces manœuvres aucune opinion, je les signale a mes collègues, tous les amis de la paix antérieure, et de nos institutions nationales, comme l'événement le plus grave, le plus dangereux depuis notre émancipation politique. En supposant une moyenne de io fr.pour arriver au cas électoral, il suffirait de to,ooo fr. pour faire 200 faux électeurs, et vous savez; messieurs, que les majorités ne sont ordinairement que de quelques voix, et au moyen de quelque sacrifice pécuniaire, on ac querrait par la fraude le droit de siéger dans cette enceinte, il n'y aurait plus de véritable représentation nationale. Je demanderai M. le ministre si les faits lui ont été dénoncées soit officiellement, soit officieusement, et s'il a pris des mesures pour en prévenir les funestes conséquences. M. le ministre de Vintérieur. Je me joints l'honorable préopinant pour flétrir les mauvais moyens de quelque part qu'ils viennent. Je n'ai pas connu les faits qu'il a signalés, officiellement. M. Lebeciu. Je prends acte des paroles de M. le ministre de l'intérieur, et je dirai que je ne suis pas surpris. Il ne s'agit pas ici d'une question de parti, mais d'une question d'ordre intérieure et de paix publique. M. De Tlieux fait observer que ces faits ne sont pas nouveaux, et qu'ils ont eu lieu lors de toutes les élections. Il est vrai qu'ils ne s'étaient pas ainsi généralisés. M. Mercier demande que le ministre présente un rapport dans la première quinzaine de janvier. M, De Mérode rappelle les violences qui ont été exercées l'époque des élections d'Ath. M. Verhaegen. Voulez-vous savoir ce qui ébranle la mo ralité publique? Ce sont certains de vos journaux ministé riel qui tous les jours sapent dans leur base nos loisnos institutions; ce sont ces journaux au moyen desquels vous nous décriez dans l'opinion publique. J1 semblerait les entendre que nous sommes ces anarchistes, des partisans de la loi agraire, des républicains, des hommes sans foi et sans religion. M. le ministre de CintérieurL'honorable préopinant a parlé des journaux ministériels, je ne sais s'il y a des journaux ministériels, je pourrais mon tour lui parler de ses journaux lui. Dans tous les cas, je n'ai pas pour habitude de parler des journaux dans cette enceinte. Pour en citer un exemple, je demanderai si ce n'est pas une fraude et un moyen condamnable que d'afficher dans une commune où doit avoir lieu une élection, que le candidat qui se présente est en prison pour dettes? C'est cependant ce qui est arrivé. M. Fleussu déclare qu'il y a eu des renseignemens précis, que dans une commune du district de Waremme, on a aussi augmenté de 26 le nombre des électeurs, et que dans le district de Huy, il y a deux communes qui présenteront un excédent de 4° 5o électeurs. La séance est levée quatre heures et demie. Demain séance une heure. A une heure et demie, la séance est ouverte par l'appel nominal, la lecture du procès-verbal et l'analyse des péti tions. M. David demande que l'on renvoie la section cen trale chargée du projet de loi modificatif du tarif des douanes, la pétition des tailleurs qui réclament contre l'in troduction des vêtements confectionnés, et qu'on en saisisse aussi la commission d'industrie. Ce double renvoi est ordonné. M. le -présidentNous devons nous occuper en premier lieu de la nomination des membres de la cour des comptes. Nomination des membres de la Cour des Comptes. Nomination du président Le nombre des votants est de 78. La majorité absolue est de 4o M. Théophile Falon obtient 74 voix. Il y a 1 billets blancs. 1 bulletin nul et 1 voix perdue. Eu conséquence, M. Th. Fallon est proclamé président de la cour des comptes. Nomination du premier conseiller. Le nombre des vo tants est de 83. La majorité absolue est de 42. M. Xavier Willems obtient 8a voix et est proclamé pre mier conseiller. Nomination du second conseillerLe nombre des vo tants est de 8i. La majorité absolue est de 4'» M. Albert Van Hoobrouck de Mooreghem obtient 75 voix. Billets blancs, 5; 1 billet nul. M. A. Van Hoobrouck de Mooreghem, est proclamé second conseiller. Nomination du troisième conseillerLe nombre des votants est de 82. La majorité absolue est de l\i. M. Marbais du Graty obtient 68 suffrages; M. Dierickx, 3; 11 billets blancs. En conséquence, M. Marbais du Graty est proclamé 3e conseiller. Nomination du quatrième conseiller. Le nombre des votants est de 84. La majorité absolue est de 43. M. A. Baudier obtient 78 voix, M. Dierickx, 2; 4 billets blancs M. A. Baudier est proclamé 4e conseiller. Nomination du cinquième conseiller. Le nombre des votants est de 81. La majorité absolue de 4*. M. Van Willin- gen obtient 72 suffrages, M. Dierickx. 1; 8 billets blancs. M. Van Willingeu est proclamé 5" conseiller. Nomination du 6e conseiller. Le nombre des votants est de 77. La majorité absolue de 3ç). M. Frédéric Rappaert ob tient 69 voix; M. Dierickx, 1. 7 billets blancs. M. Frédéric Rappart est proclamé 6e conseiller. Nomination du greffier. Le nombre des votants est de 75. La majorité absolue de 38. M. J. Hubert, obtient 74 voix. Il est proclamé greffier.- L'ordre du jour appelle ensuite un scrutin pour la nomina tion d'un bibliothécaire de la chambre. Le nombre des votants est dç 78. La majorité absolue est de 39. M. Boursier obtient 77 suffrages, et est proclamé. M. Mercier présente le rapport des deux sections centrales réunies sur les projets de loi relatifs la répression de la fraude et l'estampille. L'impression en est ordonnée. La séance est levée 4 heures et quart. Demain séance une heure. La séance est ouverte 2 heures par l'appel nominal et la lecture du procès verbal de la séance d'hier. La rédaction eu est approuvée. L'ordre du jour appelle ensuite la discussion du budget de l'intérieur. M. le ministre de Vintérieur. Je suppose qu'il entre dans les intentions de la chambre de continuer la discussion sur l'incident soulevé dans la séance d'avant-hier. Je désire qu'il en soit ainsiafin que je puisse m'aider des observations qui pourront être présentées sur cette grave question. M. Lebeau regrette qu'à la dernière séance M. le ministre de l'intérieur ait rappelée la chambie un passé dont on ne peut parler sans donner de l'irritation aux débats et qu'il n'ait eu de paroles sévères que pour une opinion, M. De Theux s'emparant son tour de la discussion de la loi communale en 183Gsoutient qu'il a été reconnu cette époque que d'après le texte de la loi électoraleil suffit de payer le cens pour être électeursans qu'il soit besoin de justifier des bases de l'impôt. M. Savart-Martel s'élève avec force contre les manœuvres frauduleuses que l'on pratique, et qui auraient pour but de substituer la fraude au droit; et il pense que si on combattait la ruse par la ruse, ce serait ramener les derniers jours du Bas Empire, et amener peut-être le commencement de la guerre civile. M. Delehaye. Les faits signalés aujourd'hui sont de la plus haute gravité, et je n'hésite pas dire que s'ils n'étaient pas reprimés par la chambre, elle ne tarderait pas donner au pays de justes motifs de révolu lion. Si la représentation nationale était faussée, je ne crains pas de dire que toutes les bases de notre état social viendraient crouler. Suffit-il de payer un cens pour être admis comme électeur; voilà la question qui doit dominer tous nos débats. Je 11'hésite pas dire qu'il ne suffit pas qu'un individu verse une somme quelconque pour acquéiir le droit électoral. Je me rappelle qu'au congrès on voulait rendre électeurs ceux qui exerçaient des professions libérales, et l'on répondit que pour pouvoir exprimer sou opinion de conservation, il fallait être dans une position avoir quelque chose perdre, parce que ceux qui sont intéressés au maintien de l'ordre sont ceux qui peuvent être exposés perdre quelque chose. M. le 7ninisire de lintérieur déclare qu'il se félicite de cette discussion, et qu'il présentera un projet de loi sur les fraudes électorales. 11 fera tous ses efforts pour que la chambre en soit saisi dans le plus bref. M. Demonceau demande aussi que l'on puisse arriver aux moyens de reprimer les fraudes en matière électorale. M. le ministre de Vintérieur. J'ai promis de présenter un projet de loi sur les fraudes électorales, mais si ce projet devait fournir Toccasion d'une réforme électorale, je reti rerais mon engagement. Je repousse la réforme électorale, de quelque côté qu'elle soit demandée. La séance est levée quatre heures et un quart. Demain séance une heure. La séance est ouverte 1 heure par l'appel nominal et la lecture du procès-verbal de la séance d'hier. La rédaction en est approuvée. M. Cogelsy au nom de la section centrale, chargée de l'examen du projet de loi relatif la canalisation de la Cam- pine, dépose le rapport sur ce projet de loi. Après une discussion sur la fixation de l'ordre du jour, une proposition de M. De Theux, tendant ce projet de loi soit mis l'ordre du jour, concurremment avec celui relatif aux sucres, sauf la chambre décider ultérieurement la question de priorité entre ces deux projets de loiselon l'espace de temps dont elle pourra disposer avant les vacances de Noël, est mise aux voix par assis et levé. Deux épreuves sont douteuses. La proposition est mise aux voix par appel nominal et adoptée par 4o voix coutre 3o. M. le comte de Mérode s'étant abstenu parce que les discussions relatives l'ordre du jour, ne servent qu'à faire perdre le temps de la chambre. M. le ministre de Vintérieur cite un arrêt de la cour de cas sation qui a annulé une décision par laquelle la députation permanente de la Flandre-Orientale s'était déclarée incompé tente pour ordonner la radiation de 4 individus d'Eecloo, qui avaient exagéré leur cens pour devenir électeur. M. De Garcia n'approuve pas cette décision il dit qu'on a exagéré les conséquences de l'opinion qu'il avait émise le premier jour, et qu'il s'associera toutes les mesures propres prévenir les fraudes. La chambre entend encore MM. O» ts, Lejeune et Delfosse. M. Eloy de Burdinne croit devoir venger les campagnards du dédain que l'on montre pour eux. Il accuse M. Devaux d'avoir dit qu'un habitant de ville vaut 99 campaguards. M. Devaux. Je n'ai jamais dit un mot de cela. M. Eloy de Burdinne. D'autres l'ont entendu comme moi. M. Devaux. Si vous avez entendu je vous assure que vous n'avez pas compris. M. Dumortier repousse énergiquement les accusations de fraude si on voulait les faire retomber sur l'opinion catholique, M. Savart soutient que l'opinion catholique a usé de mauvais moyens dans certaines localités. M. Brabant annonce que l'évêque de Namur a fait dispa raître de son catéchisme tout ce qui concerne la dîme. M. Mercierrépondant M. Dumortier, dit que personne n'a accusé exclusivement l'opinion catholique des fraudes signalées. La clôture est prononcéeet la chambre renvoie lundi la discussion sur les articles du budget.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1842 | | pagina 2