JOURNAL 1VÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2633
Mercredi, 28 Décembre, 1842.
26me année.
Les journaux du parti exclusif poursui
vent avec une persistance incroyable la
tâche qu'ils semblent s'être imposée, celle
d'entretenir et d'augmenter les haines et
les divisions. Rien ne leur coûte dès qu'il
s'agit de nuire ce qu'ils appellent le parti
clérical. A les entendre, les catholiques,
maîtres du pouvoir, se servent de leur
influence pour opprimer les libéraux; le
clergé, au moyen de la loi sur l'instruction
primaire, façonnera son gré la généra
tion naissante. Malheur donc nos enfants!
Malheur notre chère patrie! Etait-ce
bien la peine d'élaborer une loi sur l'ensei
gnement, quand on devai t accorder un pou
voir illimité cet odieux clergé, cette
caste ennemie jurée de toute instruction?
En vérité, il faut compter beaucoup sur
l'ignorance de ses lecteurs pour oser leur
débiter ces absurdités et mille autres sotti
ses pareilles.
U serait parfaitement inutile de répon
dre sérieusement aux attaques de tout
genre dirigées contre notre opinion avec
une effronterie toujours croissante. D'a
bord, il saute aux yeux de tout homme rai
sonnable que le langage de nos libéraux
est inspiré par la passion. Ensuite, ces
hommes véridiques ont pour habitude de
soutenir aujourd'hui l'assertion la plus
saugrenue, par la raison qu'ils l'ont émise
hier. Ajoutons qu'exposer leurs idées creu
ses, c'est les réfuter.
Nous trouvons dans le dernier n° du
Progrès la phrase que voici Nous avons
toujours soutenu que le pouvoir civil avait
aussi une morale enseigner et que la
seule dont l'enseignement incombait ex
clusivement au prêtre, était la morale re
ligieuse. Notre confrère voudrait-il bien
nous apprendre en quoi ces deux morales
diffèrent enlr'elles? Nous croyons com
prendre parfaitement ce que c'est que la
inorale religieuse, c'est-à-dire, fondée sur
les dogmes religieux. Quant l'autre, nous
confessons humblement ne pas connaître
sur quoi elle s'appuie. Ce que nous savons,
c'est qu'elle ne peut être fondée sur l'inté
rêt, car, coup sûr, la future loi sur les
fraudes électorales ne manquera pas, en
ce cas, d'être contraire cette morale.
Quelle est donc la base de cette morale,
que nous appellerons civileII va sans dire
qu'elle ne peut découler d'aucune doctrine
religieuse, puisque dans cette supposition
les deux morales n'en feraient plus qu'une.
Le sergent de police de la ville d'Ypres,
J. Yitse, a été Dimanche 25 courant,
Woumen, pour y arrêter l'individu pré
venu d'être l'auteur du vol de la somme
de 352 francs, commis l'auberge les
Trois Rois, Grand'Place en cette ville.
Cette personne, reconnue par l'épouse
J. Declerck et les deux servantes, a été
conduit en la maison d'arrêt.
On lit dans YEcho de la Frontière Les
accidents des chemins de fer sont comme
les jours, ils se suivent et heureusement
ne se ressemblent pas. La semaine der
nière, une paysanne des environs de Valeu-
ciennes se mît imprudemment traverser
le chemin de fer de SaicJ-NYaest Denain,
l'un de ces endroits où des sentiers de
tolérance viennent le couper. Là, il n'y a
ni barrières, ni gardes, comme aux routes
et aux chemins vicinaux traversés. La
villageoise portait, comme Perette, un pot
qui n'était pas le fondement de sa fortune,
mais formait la base du dîner de son mari,
mineur des environs. Arrivée sur le che
min de fer, celte femme apperçut la loco
motive qui venait elle; hésitant si elle
reculerait ou avancerait, elle perdit la tête,
accrocha le rail avec un de ses sabots et
tomba en pleine voie, avec son pot et sa
soupe. On sait que les convois sont aussitôt
arrivés que vus; il y avait mille parier
contre un que la pauvre femme allait être
mise en pièces. Il n'en fut rien. Tombée
entre les rails, la locomotive passa mira
culeusement au-dessus d'elle sans la tou
cher le moins du monde plus heureuse
que le capitaine Mac-Nab, coupé en deux
la station de Falkirk le 5 de ce mois, elle
se releva en faisant seulement entendre
de naïfs regretsdevenus burlesques dans
sa situationsur le malheur qu'elle avait
eu de casser son pot en tombant. Nous
lui conseillons de se plaindre
Rruxelles, 26 décembre.
MM. Parys, J.-R. Vandenberghen et T.
Vanlilborgt viennent de recevoir leurs no
minations, le premier comme bourgmes
tre et les deux derniers comme échevins
de la commune de Molenbeek-S'-Jean.
Par arrêté royal en date du 25 dé
cembre, sont institués
1° Juges au tribunal de commerce de
Saint-Nicolas, MM. L. Witinck, et J. Nys-
sen, négociants Saint-Nicolas.
2° Juge suppléant au même tribunal, M.
J. Talboom fabricant Saint-Nicolas.
Par arrêté du 16 décembre, M. Leloir,
avocat la cour d'appel de Bruxelles, est
nommé avocat de l'administration des con
tributions directes, cadastre, douanes et
accises, Bruxelles.
Avant-hier, au matin, M. le baron
Anselme de Rotschild a eu une conférence
avec M. le comte de Briey, ministre des
affaires étrangères; ensuite il s'est rendu
chez M. Dujardin, commissaire-liquidateur
belge près du gouvernement hollandais;
rentré YHôlel de Belle-Vue, M. de Rot
schild a travaillé le reste de la journée
avec M. Richtenberger, représentant de la
maison de Rotschild en Belgique.
On croit savoir que le séjour de ce grand
financier Bruxelles a pour objet de jeter
les bases d'une convention dans le but de
rembourser la Hollande l'intégralité de
la dette, qui revient la Belgique en vertu
du dernier traité. On ne tardera probable
ment pas connaître le résultat des négo
ciations qui ont lieu en ce moment entre
le gouvernement belge et M. de Rotschild.
On assure que dans une des derniè
res séances du conseil de la Société Géné
rale pour favoriser l'industrie nationale,
une proposition a été faite pour prolonger
jusqu'en 1860 l'existence de cette société
qui aux termes de son acte de constitution
doit être dissoute le 31 décembre 1849.
L'ouverture de la section du chemin
de fer de Braine-Ie-Comte Manage a lieu
avant-hier, M. Desmaizières, ministre des
travaux publics accompagné des princi
paux employés de son administration, est
parti le matin 10 heures pour en faire
l'ouverture.
A cet occasion, il y aura un banquet
chez M. Warocqué Marimont.
La nommée Joséphine Lagache, âgée
de 61 ans, épouse de Louis Grangé ren
tière, née Roubaix, demeurant Bruxel
les., a comparu samedi dernier devant le
tribunal correctionnel, sous le poids de
Ou s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chei les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE I.'AROIVXEMENT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4«M»
Pour les autres localités 4SO
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tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur paraît
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clames, 33 centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
7PS.SS, 28 Décembre.