saient rue Royale, l'un des ressorts de l'ar-
rière-train du carosse s'est brisé, sans
occasionner fort heureusement le moindre
accident. La voiture a pu continuer la
route jusqu'au palais en allant au trot.
Dans la soirée de samedi dernier, M.
J. Bal, de Baesrode, se trouvant dans son
bateau, amarré près la 54e écluse du canal
de Charleroi, entendit tomber sa fille dans
l'eau. N'écoutant que son dévouement pa
ternel, il se précipita dans le canal, et ce
ne fut qu'après que sa fille eut reparu deux
fois la surface de l'eau, qu'il parvint
l'atteindre et la mettre bord. Heureuse
ment qu'on a pu rappeler cette malheu
reuse la vie.
EXTÉRIEUR.
FRANCE. paris, 2 janvier.
On lit dans le Moniteur parisien
Le gouvernement paraît décidé ré
pondre sans retard aux vœux qui lui sont
adressés par les colonies, les ports de mer,
et l'immense majorité des fabricants de
sucre de betterave. Les représentants de
ces divers intérêts ont reçu l'assurance que
le nouveau projet de loi, serait présenté
aux chambres dès le 10 janvier.
Un article additionnel aux arrange
ments arrêtés entre la France et les Pays-
Bas, relativement aux relations de poste,
porte qu'il sera établi en transit par la
Belgique et par la route la plus directe,
aux mêmes conditions que celles stipulées
dans l'arrangement provisoire du 10 octo
bre 1856 et les articles additionnels du 20
septembre 1859, un échange de correspon
dance direct et réciproque entre le burean
français de Lille et le bureau néerlandais
de Bréda, pour les lettres et journaux que
les deux offices reconnaîtront utile de
diriger par cette voie.
D'après des bruits qui se sont accré
dités depuis quelques jours au palais, une
nouvelle enquête serait faite en ce moment
sur l'assassinat demeuré impuni du nom
mé Guibert, célèbre par le procès des cartes
bizeautées. On parle d'arrestations qui
auraient eu lieu et qui se rattacheraient
indirectement l'instruction laquelle
donne lieu l'étranger la mort de M. Aimé
Siiey.
M. Bidon, vieux célibataire et ancien
marchand de vin, retiré rue du faubourg
S'-Jacques, s'apercevait depuis quelques
temps que sa cave, toujours bien meublée
par suite de ses anciens habitudes, de
venait veuve, chaque jour, d'un certain
nombre de bouteilles de son meilleur vin.
Plusieurs fois déjà il avait fait entendre
de vives plaintes dans lamaison; les gardes
de la serrure adoptée la porte de sa cave
avaient été, par ses soins, changées une
fois, et néanmoins les bouteilles de Beaune
•et de Bordeaux continuaient disparaître.
M. Bidon se disposait recourir l'auto
rité pour faire cesser cet état de choses
devenu intolérable, lorsqu'il reçut une
lettre anonyme ainsi conçue. Monsieur,
depuis longtemps on vous vole en détail;
maintenant on a résolu de vous voler en
gros. Je vous préviens que la nuit pro
chaine, votre cave sera entièrement mise
sec, si vous ne prenez les mesures néces
saires pour qu'il en soit autrement.
Ventre bleu, se dit M. Bidon, je veux
voir de près ces effrontés coquins, et je les
verrai, dusse-je passer la nuit entière dans
tna cave! Là-dessus l'ancien marchand
de vin fait ses dispositions, il achète et
charge une paire de pistolets, puis la nuit
venue; il descend dans sa cave, s'assied
entre deux rangs de tonneaux, et ses
pistolets la main, il attend l'ennemi; il
attend longtempsmais enfin le jour
pénétrant par un soupirail lui fait penser
que l'anonyme a voulu se moquer de lui;
il quitte donc sa retraite pour rentrer dans
son logement. Hélas! quel triste spectacle
s'offre ses regards! toutes les serrures
des meubles ont été brisées argent, bijoux,
effets précieux, tout est devenu la proie
des voleurs! L'anonyme avait dit vrai; on
avait voulu le voler en gros, et l'on y avait
réussi. Plainte a été portée par M. Bidon;
la justice informe.
Le roi de Napels vient de porter un
décret destiné supprimer les jeux de
bourse sur les fonds publics comme sur
les marchandises. Ce décret rend les agents
de change et courtiers responsables de la
réalité des affaires faites par leur entre
mise il les punit de l'emprisonnement
pour une première infraction, et de la
destitution en cas de récidive.
Le grand-duc de Toscane vient de
décréter l'achèvement si longtemps désiré,
de sa célèbre cathédrale, connue généra
lement sous le nom de Dôme de Florence,
S. A. a en outre décidé, pour se confor
mer aux vœux des Florentins, qui com
mencèrent élever ce chef-d'œuvre en
1296, sous la direction d'Arnolfo di Lapo,
que les marbres destinés ce travail monu
mental seraient entièrement puisés dans
les carrières toscanes du mont Altissimo,
Seravezza, dont les produits, plus beaux
et plus riches que ceux de Carrare, ont
dû leur première célébrité au ciseau de
Michel-Ange.
ANGLETERBE. Londres, 51 décembre.
La reine vient de faire de larges distri
butions de comestibles aux pauvres de
Windsor l'occasion de la Noël et du nou
vel an.
Environ 200 houilleurs près de Coat-
bridge ont de nouveau abandonné leurs
travaux malheureusement ils occupaient
avec leurs familles, formant en tout 400
personnes, de misérables cabanes apparte
nant au propriétaire de la mine, un M.
Wilson, qui, sans plus de façon, les en a
chassés et a fait jeter leurs pauvres effets
dans la rue.
Ce trait d'inhumanité, au cœur de l'hi
ver, a excité une telle indignation dans
Coatbridge que les bourgeois se sont co
tisés pour procurer un asile et des moyens
de subsistance aux chômeurs, jusqu'à ce
qu'il leur plaise retourner leur besogne.
Un affreux accident est arrivé Gal-
way (Irlande), le matin du jour de Noël
Plus de 4000 personnes, la plupart de la
classe pauvre, assistaient la première
messe dans l'église de cette ville. A peine
le service divin était-il commencé, qu'un
rayon ou deux de la balustrade d'une des
tribunes vint se briser; aussitôt un cri
d'alarme se fit entendre la tribune va s'é
crouler! Une panique générale s'empara
des personnes qui se trouvaient dans cette
partie de l'église, on se précipite, on se
jette en foule du côté de l'escalier; dans
cet affreux tumulte un grand nombre de
personnes sont renversées, foulées aux
pieds, étouffées; enfin lorsque la tribune
est évacuée, on reconnaît que la crainte
■de l'écroulement de cette construction n'a
vait pas la moindre fondement, mais plus
de 50 victimes avaient perdu la vie dans
cet affreux désordre; les dernières nou
velles reçues de Galway portent le nombre
des morts 55, on supposait qu'une quin
zaine environ de blessés avaient succombé
aussi dans la journée, ce qui porterait
50 le chiffre des victimes de celte épou
vantable catastrophe.
Le retour au catholicisme fait chaque
jour de nouveaux progrès parmi le peuple^
et le clergé anglicans; nous avons aujour
d'hui annoncer la conversion d'un mi
nistre de l'Eglise établie, le révérend
Bernard Smith, de Leadenham, qui pour
rentrer dans le giron de l'Église romaine,
a volontairement renoncé une prébende
de 900 livres par an. On annonce déjà
d'autres conversions parmi le clergé.
ESPAGNE.
Les rumeurs les plus contraditoire con
tinuent de circuler sur les projets du
régent, sa rentrée dans Madrid. Le mot
de dissolution des cortès est dans toutes
les bouches; mais personne n'y croit. Si la
dissolution avait lieu, on pense que les
élections se feraient sous les auspices de
MM. Gonzalès et Facundo Infante.
On vient de retrouver d'une manière assez
singulière dans un village près de Southamplon
une des meilleures toiles du célèbre peintre bol-
landais Van Cuype.
Un vieillard, revendeur de viande de boucherie,
aperçut il y a plusieurs mois en passant dans les
rues de Southamplon un vieux tableau tout en
fumé et en fort mauvais état qui décorait l'exté
rieur d'une boutique de bric b brac où l'on vend
spécialement des effets a l'usage des marins. Ce
tableau représentait une tête de bœuf. Le vieil
lard par amour pour son métier resta longtemps
considérer cette tête qui malgré les dégradations
que le temps lut avait fait subiret la poussière
qui la recouvrait offrait ses yeux des proportions
admirables. Enfin il se décide a entrer chez le
marchand de bric brac et demander le prix. On
lui fait le tableau 8 sbellings (10 fr.). Par mal
heur le vieillard n'avait pas d'argent. Il propose
au marchand de lui donner un shelling par se
maine jusqu'à ce qu'il ait complété les 8 sbellings
demandés, et l'on convient de lui garder le tableau
jusqu'à parfait paiement. Le vieillard fut fort
exact apporter son shelling chaque semaine,
et enfin on le mit en possession du tableau, ivre
de joie il rentre chez lui avec son trésor, et passe
une partie de son temps l'examiner. Les visi
teurs l'engagent a le faire restaurer, et il se décide
le confier a un restaurateur français nommé
M. de Launay. Celui-ci le restaure par un pro
cédé nouvellement découvert, et frappé de la
beauté de cette tête de bœuf, il offre au vieil
lard 2g livres sterling (5oo fr.) de son tableau.
Non, dit celui-ci, s'il vaut 20 liv. st. pour vous,
il vaut bien ce même prix pour moi, quand ce
ne serait qu'à cause du plaisir que j'éprouve
regarder cette tête. M. de Layney ayant parlé
de cette affaire plusieurs connaisseurs de Lon
dres, ceux-ci allèrent voir et examiner le tableau.
L'un d'eux donna l'ordre au réparateur de l'acheter
tous prix. Mais le croirait-on quoiqu'on en
ait offert divers prix, et qu'on soit allé jusqu'à
la somme de 5,ooo liv. st. (76,000 fr.) le vieil
lard a persisté obstinément dans son refus, et il
n'est pas probable qu'il se laisse vaincre par les
offres les plus brillantes. Cependant cet homme
est dans la misère et presque dans la détresse.
On regarde ce tableau comme une des plus
belles productions qui soient sorties du pinceau
de Blanc Cuyps.