JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2639 26me année. vérité et justice. 7FP.2S18 Janvier. Les romans que publie notre presse li bérale, on devait s'y attendre, sont dignes de la réprobation qui avait déjà frappé si juste titre la plupart des écrits de ce genre dans ces derniers temps. Feu Bres- sier, par Alphonse Karr, le premier qui ait été livré la publicité par la coalition, contient vraiment des passages infâmes matérialisme grossier, cynisme révoltant, scènes ordurières, rien n'y manque; il respire la morale de ceux qu'Horace ap pelait les pourceaux d'Epicure. Le mépris de tous les devoirs, le crime, le suicide enfin, tels sont les fruits des doctrines que répand le roman moderne. On en a eu tout récemment un exemple Versailles un jeune avocat de Paris, qui venait de perdre sa femme, s'est tué ayant près de lui un roman de Balzac, qui ra conte précisément le suicide d'une jeune épouse après la mort de son mari. Les lettres dernières que laissent ordinaire ment des misérables pour faire part au public de leur trépas volontaire, sont tou tes des réminiscences de roman Est-il besoin de le répéter tous les jours? C'est la famille, c'est la société qu'on bat en brèche; et les brèches, pour se fermer, réclament de vigoureux défenseurs, de mandent une vigilance incessante en rap port avec les efforts de l'assaillant. Les pères de famille, quelle que soit l'opinion laquelle ils appartiennent, ont donc ici le même intérêt défendre, la même cause soutenir. Le devoir de tous et de chacun est de s'opposer l'empoisonnement de leurs familles. Qu'ils y songent une bonne fois il est temps, il est plus que temps. A ces graves paroles, que nous em pruntons au Journal de Bruxelles, nous ajouterons que la presse immorale ne se contente plus d'une seule classe de lec teurs, de ceux qui lisent les romans écrits en français. Déjà il circule dans nos envi rons quelques livres composés ou traduits en flamand, lesquels ne le cèdent guère aux plus abominables productions que la Fran ce voit éclore tous les jours. Nous avons le chagrin de devoir avertir les amis des bonnes mœurs qu'une officine d'écrits de ce genre existe dans notre ville. Espérons que tous ceux qui sont spécialement char gés de veiller sur la moralité du peuple, sauront empêcher qu'une lecture qui con duit tous les crimes ne devienne popu laire. Si le poison peut se répandre sans obstacle bientôt le cœur même de la so ciété se trouvera atteint et nul remède humain ne saura plus guérir le mal. Le pays tout entier sait maintenant les quels, des modérés ou des libéraux, ont la conscience la moins chargée en fait de fraudes électorales. Dans quelques locali tés plusieurs personnes ont cru pouvoir acheter le droit d'élire, en payant au fisc au delà de ce qu'elles devaient réellement. 11 a été convenu en plein parlement que celte fraude ne pouvait être attribuée ex clusivement une seule opinion; que par conséquent sur l'opinion dite libérale de vait en toute justice tomber une partie du blâme que la susdite manœuvre mérite de l'avis de tout le monde. De plus, il est constant que les exagérés, dans le but d'éliminer des candidats qui leur déplai saient, ont mis en œuvre les moyens les plus infâmes, le mensonge, la calomnie, les voies de fait moyens que l'opinion modérée n'a employés nulle part. Cela étant ainside quel front les exal tés de tout rang osent-ils s'attribuer eux seuls la moralité politique? Espèrent-ils par hasard se rendre blancs en s'efforçant chaque jour de noircir leurs adversaires? Ni les élucubrations nébuleuses de M. De- vaux, devant qui se courbe aujourd'hui la tourbe pseudo-libérale, ni le véridique Observateur, ni le Progrès-sérinette ne réus siront faire prendre le change au public. Aussi il a fallu toute la persistance des feuilles libérales renouveller avec une perfidie toujours croissante leurs vieilles accusations contre notre opinion, pour nous faire sortir de notre réserve habi tuelle quant aux diverses manœuvres élec torales plus ou moins coupables. Puisque la législature doit bientôt porter une loi pour mettre un terme toute machination ayant pour but de fausser les élections, le rôle du publicisle devrait, ce semble se borner aujourd'hui dénoncer qui de droit les moyens répréhensibles mis en œuvre jusqu'à ce jour pour faire mentir le scrutin électoral. Se livrer des récri minations aussi injustes qu'interminables, c'est vouloir perpétuer parmi nous les dissensions les plus dangereuses. Nous prenons acte de l'aveu que vient de faire le journal puritain de notre ville. Après avoir pris des informations tendan tes connaître si quelques personnes soit Ypres, soit dans l'arrondissement, ont fait ou non de fausses déclarations de con tributions dans le but de se faire porter sur les listes électorales, le Progrès déclare qu'il n'a découvert aucun fait de cette na ture. Il a la conviction que nulle manœu vre de ce genre n'a été pratiquée. Honneur notre ville d'Ypres! honneur notre ar rondissement! Ici au moins le parti modéré est blanc comme la neige. Les yeux per çants de nos inqu isi teurs n'ont pu décou vri r dans la conduite de leurs adversaires la moindre tâche. Car il va sans dire que ces Nous n'avons nulle envie de faire une contr'enquête, c'est-à-dire, d'examiner notre tour si nos libéraux se sont conduits partout avec une parfaite loyauté. Nous nous permettrons seulement de certifier qu'un journal modéré de Courtray était bien informé lorsqu'à propos des derniè res élections communales il a avancé que dans notre arrondissement le parti libéral avait trouvé le moyen de constater si les bulletins distribués par eux tel électeur avait été réellement déposé dans l'urne électorale. Le Progrès insulte au décès de la Bevue de Bruxelles. Aucuns diront peut- être que cela ressemble tant soit peu au coup de pied de l'âne. Le même journal progressif se vante, ou peu s'en faut, d'avoir refoulé dans leurs trous les fantômes de la dîme, de la main-morte, des corvées, etc., etc. Où êtes-vous, célèbre Don Quichotte, illustre chevalier de la Marche? Sortez de votre tombeau pour venir embrasser votre digne disciple. La société de Guillaume Tell, donnera dimanche prochain un bal au Sallon d'Ap- polon, lieu de leurs réunions. Cette fête sera probablement très brillante, car la On s'abonne Vpres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'âB«XXE!HEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. centimes par ligue. Les ré clames, 33 centimes la ligne. derniers seuls eussent pu être pris en con travention. Le parti libéral est si délicat en fait de morale politique, comme cha cun sait!

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1