Aujourd'hui ont eu lieu les obsèques de feu monsieur Joseph De Patin échevin de cette ville décédé le 22 de ce mois l'âge de 78 ans. Ce respectable vieillard faisait depuis nombre d'années, partie de notre adminis tration communale et jouissait, juste titre, de l'estime et de la considération de tous ses concitoyens, il était impartial, serviable, enfin il réunissait en lui toutes les qualités qui font chérir l'homme pen dant la vie et regretter après la mort. L'église de S'-Pierre sa paroisse où le service a été célébré, était comble, on aurait dit que la plupart des habitants s'y étaient donnés rendez-vous pour payer un dernier tribut de reconnaissance leur ancien magistrat. Après le service son corps a été conduit sa dernière demeure, précédé de la mu sique communale ainsi que des pompiers, escorté par les enfants de l'école des or phelins portant des flambeaux et suivi par sa famille justement éplorée, de tous les autorités civiles et militaires de la plupart des officiers de la garnison et d'un grand nombre d'habitants. Dans tout notre arrondissement les no minations des Bourgmestres ont été faites d'après le vœu des habitans des diverses Communes qui en font partie; ce qui le prouve, c'est que le jour où ces nomina tions ont été connues, le contentement était peint sur tous les visages, tous les notables des différentes localités se sont réunis et en ont manifesté publiquement leur satisfaction; enfin, dans la plupart de ces communes, ce jour a été un véri table jour de fête publique, et tout porte croire qu'il en a été de même de toutes les nominations en général. Nous croyons que c'est bien là une preuve évidente que le Ministère, tout inepte qu'il est, d'après le dire du Progrès et de son digne confrère Y Observateur, a encore assez de bon sens pour se rallier l'opinion de la majorité, mais cela n'em pêchera pas ces deux feuilles de crier l'ineptie du cabinet actuel, aussi long temps qu'il ne se ralliera pas leur opi nion exaltée. Les membres de la plus ancienne Société qui existe en celte ville, c'est-à-dire celle de S'-Sébastien, se sont réunis, l'occasion de la fête de leur patron l'estaminet d'Anvers et y ont fait un diné la plus franche cordialité y a régnée parmi les trente-quatre membres présents cette réunion et il paraît que ces Messieurs se sont très bien divertis, puisque ce diné, qui a commencé une heure de relevée, a duré jusque bien avant dans la soirée. Au tirage au sort, entre les souscripteurs pour l'exposition de l'institut de Beaux- Arts, monsieur Vandaele, avocat en cette ville, a gagné le n° 8; tableau par Yan Eycken, le Marchand de Poisson. Mr Boucquey, curé Langemarck, est nommé curé-doyen Menin, en rempla cement de Mr Sabbe décédé. CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. EXTÉRIEUR. FRANCE. paris, 23 janvier. Séance du 19 Janvier. La discussion sur le chemin de fer a continué. Tous les orateurs s'accordent se plaindre de l'insuffi sance et de l'obscurité des renseignements communiqués la chambre sur l'exploitation du chemin de fer. On voudrait un budget plus détaillé, un budget où chaque genre de dépense fut clairement spécifié, un budget modelé sur celui des autres services publics, un budget enfin sur lequel il fût possible d'opérer des réductions. Ce n'est pas seulement l'opposition qui émet ce vœu des membres de la majorité ministérielle, tels que MM. de Mérode, Deman d'Attenrode se joignent leurs adversaires habituels, pour réclamer plus de clarté dans le budget du chemin de fer. MM. Delfosse et David se plaignent des mesures prises en faveur des houilles du Hainaut et qui froissent les in térêts des exploitants de la province de Liège. Séance du 20 Janvier. La séance est ouverte 1 heure par l'appel nominal et la lecture du procès-verbal de la dernière séance. La ré daction en est appiouvée. M. Zoude, au nom de la commission des pétitions, fait rapport sur une pétition d'habitants de Marchienne au-Pont, qui se plaignent de ce que des entrepreneurs ont surpris la religion de M. le ministre des travaux publicsquant la position du nouveau point construire dans celte commune. La commission conclut au renvoi M. le ministre des travaux publics avec demande d'explications. M. Mercier. (Pour une motion d'ordre.) Messieurs, dans la séance du i4 déoembre, j'ai signalé au gouvernement les moyens frauduleux qui étaient employés pour acquérir la qualité d'électeur. M. le ministre de l'intérieur nous a promis de former une enquête; lors même que celle-ci ne serait pas terminée, je crois que M. le ministre ne doit pas tarder de présenter un projet contre ces fraudes sans cela comme la session doit être courte, le sort de ce projet pourrait être compromis, et par suite la responsabilité du gouver nement. M. le ministre de l intérieur. Messieurs, l'honorable préo- piuant a été au devant de ma pensée. J'avais cru que l'enquête pourrait être terminée dans les derniers jours de janvier; je commence croire que cela sera extrêmement difficile. Néanmoins les faits connus aujourd'hui sont suffisants pour motiver un projet de loi dans le sens que j'ai indiqué en décembre dernier; je persiste croire que le remède que j'ai alors indiqué est le seul praticable, savoir d'exiger le paiement du cens pendant deux ans au moins, peut-être trois ans, pour les bases que nous avons appelées varitables, qui dépendent en quelque sorte de la déclaration indivi duelle. J'espère donc pouvoir vers la fin de ce mois saisir la chambre d'un projet de loi, en y joignant les rensei gnements que j'aurais pu recueillir jusque-là. On com plétera ces renseignements dans le cours de la discussion. (Très-bien L'ordre du jour appelle la suite de la discussion du budget des travaux publics, article chemin de fer. M. le ministre des finances présente un projet de loi tendant allouer un crédit supplémentaire son dépar tement. La chambre ordonne l'impression de ce projet et le renvoie l'examen de la commission des finances. Séance du 21 Janvier. La séance est ouverte i heure par l'appel nominal et la lecture du procès-verbal de la dernière séance. La ré daction en est approuvée. L'ordre du jour appelle la suite de la discussion des ar ticles du budget des travaux publics qui concernent le chemin de fer. Plusieurs membres demandent que la discussion soit close. MM. FleussuDelfosseDumont et Lys s'opposent la clôture. M. De Garcia demande qu'avant la clôture M. le mi nistre déclare s'il ne croit pas devoir présenter un projet de loi sur l'organisation du service du chemin de fer. M. le ministre des travaux publics demande pouvoir répondre immédiatement aux questions qui lui ont été pré sentées. (Oui, oui Il déclare d'abord qu'il est décidé présenter l'avenir un budget déclaré pour les chemins de fer, accompagné de tous les renseignements nécessaires. M. (THoffschmidt insiste pour que la clôture ne soit prononcée que sur l'incident relatif au transport des houilles. La clôture est mise aux voix et prononcée. M. David demande pouvoir faire inscrire au Moniteur le discours qu'il se proposait de prononcer. (Oui, oui,) La discussion est ouverte sur l'article 1er Administra tion centrale. 291,500 francs. M. le ministre des travaux publics ne croit pas devoir répondre, parce qu'il suppose la chambre fatiguée d'une discussion qui dure depuis 11 jours. Il se présentera d'ailleurs plusieurs occasions où l'honorable M. Rogier pourra encore faire valoir les considérations qu'il a présentées et ou il pourra lui être répondu. M. De Mèrode croit que la discussion a été assez longue, qu'il y a lieu s'occuper d'autres projets} il demande donc que l'on passe au vote. La discussion générale est close. M. David a présenté un amendement tendant réduire la somme globale de 1,200,000 de fr. Il déclare qu'il n'a pas aujourd'hui le temps de diviser son amendement, il demande la remise de la discussion lundi. M. Royier fait remarquer qu'il a dit que le chiffre demandé pour les employés aux petites marchandises était trop élevé, il demande si M. le ministre n'a rien répondre. M. le ministre des travaux publics déclare que l'augmenta tion ne parait aussi forte que parce que des employés étaient payés sur des crédits autres que celui pour le personnel et qu'il a rectifié cette irrégularité. L'ouverture des sections nouvelles demandera d'ailleurs une assez forte augmentation d'employés. M. David propose une réduction de 5o,ooo fr. sur l'art. Ier. Cette réduction est mise aux voix; elle n'est pas adoptée. L'art. iertel qu'il a été proposé par le gouvernement, est adopté. La chambre renvoie la discussion des autres articles lundi, 2 heures. La reine est alle'e le 20, k Sablonville voir le monument qu'on est occupe' e'iever k l'endroit où est mort le malheureux duc d'Orléans. Il sera, dit-on, terminé avant la fin du mois prochain. Deux tableaux de M. Ary Scheffer, connus sous le nom des Deux Mignonqui se trouvaient dans la galerie de M. le duc d'Orléans, appar tiennent aujourd'hui k M. le comte Mole, en exécution d'une disposition testamentaire prise en i84o par le prince royal, et conçue en ces termes Comme c'est le comte Molé qui m'a marié, qui a reçu mon fils k sa naissance; comme il a rattaché k mon mariage le grand acte de l'amuistie, ce premier pas vers la fusion de tous les Français (>ar l'oubli du passé et un intérêt commun dans 'avenir, je veux lui léguer un témoignage spécial de mes sentiments, et je le prie d'accepter les deux tableaux de Mignonde mon ami Scheffer, qui sont parmi ceux de ma galerie que j'aime le mieux. Ce témoignage de gratitude a été transmis k M. le comte Molé par Mrao la duchesse d'Orléans, dans une lettre qui accompagnait l'envoi des deux tableaux. La ville de Périgueux est envahie depuis le i5 par une inondation comme on n'en avait Pas vu depuis 1783. Dans plusieurs quartiers l'eau est montée jusqu'au premier étage. On a sauvé les habitants k l'aide de bateaux. Des se cours ont été promptement organisés et toute la population a rivalisé de zèle et d'efforts en con courant au sauvetage. Le faubourg de Barris a le plus souffert. Les dégâts sont considérables. Le maire et le curé ont fait des distributions de pain; M. l'évêque de Périgueux a logé dans son palais les inondes sans asile. Un rapport spécial sera adressé au ministre pour M. Raimond Pinque, qui a sauvé plus de quarante personnes. On lit dans le Moniteur judiciaire de Lyon: Le petit village de Saint-Laurent-les-Mûres vient d etre le theatre d'un crime horrible Une fille de service a Lyon se rendait, il y a quelques jours, a Bourgoin; elle fit rencontre d'un mili taire qui suivait la même distance. Voyageur et voyageuse s'accostent et conversation s'engage k 1 aide des questions d'usage en pareille occasion. Iriez-vous par hasard k Bourgoin, belle en fant? dit le galant troupier en s'adressant k la jeune fille. Vous l'avez dit, répondit celle ci, je vais porter mes économies k ma mère; huit cent francs k peu près. Tant mieux, repond son interlocuteur, nous ferons route ensemble. Et voila nos deux jeunes gens cheminant de compagnie. Le jeune guerrier avait k peine eu le temps de raconter k sa compagne comme quoi il revenait d'Afrique où il n'avait pas été tué, avec son congé en bonne forme; il allait peut-être toucher un mot sur le bon motif, quand parurent les pre mières maisons de Saint-Laurant. La servante annonça alors qu elle devait s'arrêter chez des gens de connaissance, et qu'elle ne se remettrait en route que le lendemain matin; force fut donc de se séparer, non toutefois sans se promettre de continuer ensemble le voyage. Le lendemain, k la pointe du jour, le militaire

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 2