JOURNAL D ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2650.
26me année.
Il est de l'essence d'un pays constitu
tionnel que les questions politiques s'y
traitent au grand jour. S'il arrive, comme
c'est l'ordinaire, qu'un tel État renferme
dans son sein des hommes opinions hos
tiles les unes aux autres, chaque parti
émet un jugement différent et la victoire
reste celui en faveur duquel, après bien
des débals, prononce enfin le tribunal de
l'opinion publique. Est-ce là un bien?
Est-ce un mal? II n'entre point dans notre
intention de chercher résoudre ce pro
blême, qui depuis longtemps exerce les
esprits de premier ordre. Aussi bien, toute
discussion sur cette matière serait dépour
vue d'utilité pratique, puisque nous vivons
sous un gouvernement représentatif, et
que par conséquent nous devons en subir
les inconvénients, s'il en présente, comme
nous jouissons de ses avantages.
Mais ce qui, coup sûr, ne saurait être
contesté par personne, c'est que les ques
tions les plus ardues se discuteraient et
se résoudraient promptement et sans se
cousse, si, en les abordant, on se tenait en
garde contre les mauvaises passions. Nous
appelons de ce nom, en première ligne,
les intérêts de parti, l'ambition, l'entête
ment consistant soutenir aujourd'hui ce
qui est insoutenable, par l'unique raison
qu'on l'a avancé hier, par un amour-pro
pre mal entendu. Oui, si tous ceux qui
s'occupent de la chose publique n'avaient
en vue que les intérêts généraux, il est
hors de doute que les discussions et les
haines seraient inconnues parmi nous.
Malheureusement il n'en est point ainsi.
Un point quelconque de notre droit pu
blic se trouve-t-il cité devant la barre du
tribunal de la presse, aussitôt une foule de
publicistes s'attachent obscurcir, enve
nimer les débats. Ce qui, examiné avec
calme, aurait paru une question fort ordi
naire, revêt des proportions gigantesques,
grâce aux cris, aux chicanes sans nombre
que la passion emploie sans se lasser ja
mais. C'est ainsi que la question des frau
des en matière électorale a mis en émoi
jusqu'au coin le plus reculé du royaume;
tandis qu'il suffit de raisonner un instant
de sens rassis pour demeurer convaincu
qu'en réalité elle n'a été qu'un prétexte
pour causer du scandale.
Essayons de prouver en peu de mots
notre thèse.
Pour être électeur, entre autres condi
tions il faut verser au trésor de l'État la
quotité de contributions directes, patentes
comprises, déterminée par la loi. Or, il
résulte des termes de cette loi, il résulte
encore plus clairement des débats qui ont
eu lieu en 1831 et en 1842 nos chambres,
que, légalement parlant, on jouit du droit
d'élire dès l'instant qu'on prouve avoir
payé la somme requise, sans qu'on soit
obligé de justifier des bases de l'impôt. Main
tenant qu'est-il arrivé? Il est arrivé que
dès l'année 1833 des libéraux, dans le but
de supplanter leurs adversaires, ont payé
ou fait payer au fisc audelà de ce qu'ils
lui devaient, afin d'acquérir par là le droit
d'élire. Leurs adversaires ont dans la suite
eu recours au même moyen; ce que voyant
les inventeurs de cette manœuvre, et re
connaissant, sans doute, que placés sur ce
terrain, la lutte devenait impossible pour
eux, ils ont crié liaro sur l'opinion modé
rée. Après avoir recueilli les avantages du
vice, moralement parlant, ils ont prétendu
monopoliser les honneurs de la vertu. Et
voilà déjà des mois entiers que toutes les
feuilles dévouées au parti libéral ne ces
sent de chanter des hosanna en l'honneur
de la vertu austère de leurs amis.
Cependant, comme on vient de le voir,
les électeurs fictifs ont un droit incontes
table aux yeux de la loi. Et c'est là, qu'on
le remarque bien, le seul point qui puisse
être en litige entre les catholiques et les
libéraux. Dès qu'on quitte le terrain de la
légalité, un citoyen, comme tel, n'a plus
rendre compte de ses actes une auto
rité civile quelconque.
Ce que nous venons de dire suffit,
croyons-nous, pour faire comprendre mê
me la matière brute, comme s'exprime
le Progrès, que la question des fraudes
électorales est extrêmement simple en elle-
même. Que le public juge présent de
quel côté se trouvent la modération et la
bonne foi, ou parmi les libéraux ou par
mi leurs adversaires.
Nous avons passé sous silence les ca
lomnies, les caricatures, les voies de fait
que dans plus d'une localité le parti néo
puritain a appelées son aide. C'est là un
monopole que la loi, nous l'espérons, lui
doit bientôt enlever pour toujours. Jus
qu'ici, comme on sait, le mauvais libéra
lisme n'a osé accuser l'opinion modérée
d'avoir son tour mis en œuvre les beaux
expédients que nous venons de mention
ner. En soumettant ces menées coupables
l'appréciation des hommes non préve
nus, nous aurions eu par trop d'avantages
contre nos accusateurs.
On s'abonne Ypres, Grand'-
Fiace, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Bnyaume.
PRIX DE I/AROYYEMEYT,
par trimestre,
Pour Ypres fr. 4
Pour les autres localités 45©
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Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur paraît
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IYSERTIOYS.
Iï centimes par ligue. Les ré
clames, *4 centimes la ligne.
vérité et justice.
7PB.SS, 25 Février.
Ostende. Le bateau h vapeur de la malle
anglaise qui devait partir d'Ostende samedi matin,
n'est parti que le dimanche de grand matin. Celui
qui aurait dû entrer ici samedi soir, n'est arrivé
que dans l'après-dîné de dimanche, et est reparti
de suite pour Douvres.
Le bateau h vapeau anglais Earl oj Liverpool
cap. Lomax, a été également en retard; ce bâtiment
au lieu d'être ici dans la nuit de samedi h dimanche,
n'est arrivé que lundi matin.
Ces retards proviennent du mauvais temps qu'il
a fait en mer, ce qui a décidé les capitaines ne pas
entreprendre leur voyage.
La goélette de la marine royale belge Marie-
Louise, sous le commandement du lieutenant de
vaisseau Petit, se trouve en ce moment au premier
bassin d'Ostende, d'où elle partira bientôt pour la
baie de Saint-Thomas. M. l'ingénieur Simons, di
recteur colonial. M. Deiwarde. De Bulow et Tar-
dieu, attachés h la direction de la compagnie de
colonisation, s'embarqueront a bord de ce bâti
ment.
Bruges, 24 février. Un arrêté de M. le
ministre de l'intérieur, en date du 20 février, fixe
et compose les stations des étalons du haras de
l'Etat de la manière suivante
Flandre-Occidentale. A Courtrai, les éta
lons Grey I", de pur sang non tracé, et Minos de
172 sang.
Les étalons partiront du dépôt central de Ter-
veuren pour se rendre leur destination, dans les
derniers jours de ce mois, si faire se peut. La
monte sera ouverte dans chaque station, deux jours
après l'arrivée des étalons.
La saillie des étalons est gratuite, mais ne sera
donnée qu'aux jumens dont les propriétaires pré
senteront aux gardes-étalons un certificat signé
par nn vétérinaire diplômé, constatant que ces
jumens sont saines et propres h une bonne repro
duction.
La cour de Bade, séant a Rastadt, vient de
publier une citation édicatale par laquelle elle
convoque nominativement les créauciers du fa
meux cardinal de Rohan-Guémenédécédé a
Etlenheim en février 1802. Parmi ces créanciers,
se trouvent les sieurs Bœhmer et Besig, anciens
joailliers de la couronne de France, qui, en
1780, fournirent le fameux collier de diamants,
qui donna lieu au scandaleux procès que les en-