Nous reproduisons la lettre suivante parce que, outre la satisfaction qu'elle doit procurer tous les catholiques, il résulte un intérêt tout particulier pour notre Flandre de cette circonstance que le révé rend père Cuvelier est natif de Boesinghe. MISSIONS CATHOLIQUES CHAMBRE DES REPRÉSENTANTS. Séance du 17 Février. nemis de la Reine Marie-Antoinette exploitèrent avec tant de succès contre cette malheureuse prin cesse. M. le colonel Van Hoorinck, ancien militaire de l'empire, vient de mourir a l'âge de 62 ans. Depuis la re'volution il avait commande' le 2me régiment de lanciers; il avait été ensuite investi du commandement de la place de Bruges. Cet officier supérieur avait été mis la retraite il y a quelques mois seulement. Son enterrement a eu lieu hier après-midi, au cimetière de Laeken, avec les honneurs militaires. On écrit de Bruxelles, 24 février C'est le 22 vers midi, qu'a eu lieu dans les jar dins de l'hôtel de Mérode, la consécration par M. l'archevêque de Malines de la chapelle de Santo-Thomasdestinée la colonie belge dans l'Amérique centrale. La reine n'a pu assister cette cérémonie religieuse, laquelle étaient invités les dames donatrices, les membres de l'expédition, les fondateurs de la Compagnie et plusieurs mem bres de la chambre des représentants qui ont con tribué h cette donation pieuse. Un journal assure que par ordre supérieur, les musiciens du régiment des guides ont supprimé leur grande barbe et leurs favoris; ils ne peuvent plus porter qu'une simple moustache. Le 22 h cinq heures et demie du soir, le roi est arrivé de sa terre d'Ardenne au palais de Brux elles, où la reine était venue l'attendre. L. M. sont parties ensemble h six heures moins un quart pour le châtean de Laeken. M. le comte de Brieyministre des affaires étrangères, a reçu hier l'envoyé extraordinaire du roi des Pays Bas, M. le baron Van Breugel, qui était accompagné de M. Hooft, secrétaire de l'ambassade. Le ministre des finances informe le public qu'il ne donnera pas audience vendredi prochain, 24 de ce moins. Le minisire de l'intérieur rappelle de nou veau aux élèves des universités du royaume qui sont dans l'intention de prendre part au concours universitaire de 1842-1843, que leurs mémoire, rédigés domicile, en réponse aux questions qui ont été publiées officiellement par le Moniteur du 14 août i842, doivent être remis au ministère de l'intérieur avant le 1" mars prochain. M. Verhoustraeten directeur du collège communal a Malines, et M. Tellier, directeur du pensionnat du Brul, dans la même ville, viennent d'être nommés inspecteurs diocésains de l'instruc tion primaire, le premier pour la province d'An vers et le second pour celle du Brabant. La malheureuse fille de Melchior Mathieu, qui, on se le rappelle, a obtenu force de démar ches et de sollicitations la remise de la peine de mort et de l'exposition pour son père, vient de succomber une maladie de longueur qui a eu pour cause les souffrances morales de toute espèce éprouvées par cette infortunée par suite de la condamnation de son père. Le 21 de ce mois, près l'église 'a Zellick, on a relevé le cadavre du nommé Lucas Van Bompt, sexagénaire, colporteur. Il a été asphyxié dans la neige amoncelée par une rafale. Les ministres de l'intérieur et des affaires étrangères ont convoqué en commission, Bruxel les, les sommités industrielles du pays, pour leur soumettre diverses questions fort importantes pour l'avenir commercial de la Belgique. Cette commission, dont font partie MM. Van- derelst, de Bruxelles; Dewael-Wermoelen, d'An vers; A. de Dock, de Gand Corbisier, de Mons, etc., s'est réunie lundi dernier; M. H.-J. Orban, de Liège, a été élu président. On écrit d'Anvers, 20 février La diligence des messageries Van Gend et C®, partie hier matin pour la Hollande, a versé près de Merxem. Un des voyageurs a été légèrement contusionné. Une autre diligence des mêmes messageries a versé avant-hier près de Rotterdam. Dans cette voiture, qui se rendait a Anvers, se trouvaient, dit-on, MM. les membres de la commission mixte de navigation, dont nous avons annoncé la réunion Anvers pour aujourd'hui même. Cet accident n'a pas eu de suites graves. On écrit de Lillo, 20 février Le batelier Rombaut, messager h Lillo, se trouvant la nuit dernière sous voile, a la hauteur de la coupure près du fort Lacroix, son embarca tion toucha avec une telle violence sur un des pieux qui se trouvent en cet endroit le long delà côte, qu'une forte voie d'eau la fit immédiatement sombrer, et força le batelier a se réfugier dans la mâture. Les matelots et la douane de Lillo, ayant en tendu ses cris de détresse, se transportèrent im médiatement sur les lieux, et, après avoir sauvé le batelier, parvinrent, en travaillant une partie de la nuit, de concert avec quelques habitants du fort, a étancher la vole d'eau et a remorquer le bateau jusqu'à Lillo. DES INDES ORIENTALES. Correspondance du Père Cuvelier. Calcuttale 11 novembre i84i» M. Dans la dernière lettre que j'eus l'honneur de vous écrire de Bordeaux, vers la mi-juin, je vous mandais mon pro chain départ pour Calcutta, bord du navire le Gange sur lequel j'avais pris passage. Malgré la distance immense qui nous sépare, j'espère que la présente vous arrivera heureusementet je suis convaincu que vous unirez vos actions de grâces aux nôtres, pour la protection spéciale dont Dieu nous a favorisés pendant tout Je cours d'un voyage, aussi long et aussi périlleux que l'est celui des Indes. Si ma mémoire ne me trompeje vous écrivis de Bor deaux que notre départ était fixé au 16 juin, fête de Sl- François Régis. Contre notre attente, il fut différé de trois jours, et ce ne fut que le dimanche suivant que nous nous embarquâmes 7 heures du matinaprès avoir célébré la sainte messe sur un bateau vapeur, lequel nous transporta Pauillac. A notre arrivée en cette ville, nous fûmes accueillis, avec une touchante cordialité, dans la maison d'une respectable veuve, Mme Estève, qui se fait un plaisir de prodiguer ses soins tous les missionnaires passant par là. Fauillac est. comme vous le savez la capitale du Médoc, pays riche et vignoblesmais très-pauvre en toute autre espèce de produits. Nous eûmes, en attendant l'arrivée du Gangele loisir d'admirer les belles rives de la Gironde. Cependant, malgré le bon accueil que nous avait fait notre digne hôtesse, et la beauté du spectacle qui s'offrait nos yeux, nous ne laissâmes pas que d'éprouver quelque ennui, tant notre désir était vif de partir pour notre destination. Enfin, nos vœux se réalisèrent; le 21 juin, fête de Sl- Louis de Gonzague, nous dîmes adieu Pauillac; malheu reusement des vents contraires nous retinrent dans la Gi ronde jusqu'au 27, jour où notre navire, poussé par une bonne brise de sud-est, entra dans le golfe de Gascogne; bientôt nous perdîmes de vue la tour de Cordouan, bâtie par Henri IV sur le sommet d'un rocher, une assez grande distance des terres. Nous mîmes trois jours et demi doubler le golfe. Le 5 juillet, nous aperçûmes dans le lointain Porto-Santo, Madère et les îles désertes, que nous laissâmes notre droite. Le 7 ceux d'entre nous dont la vue portait le plus loin, signalèrent le Pic de Ténériffe. Le 8, au soir, nous passâmes le tropique du Cancer. Le 13, un brouillard épais nous empêoha de distinguer les îles du Cap-Vertque nous laissâmes entre nous et T Afrique. Le 14, nous nous trouvâmes dans le Pot au Noirespace compris entre les vents alisés et les vents généraux. Les marins français lui ont donné le nom de Pot au Noir cause des grandes pluies, des vents violents et des tempêtes qui y régnent presque toujours. Nous en fûmes heureuse ment quittes pnur quelques secousses violentes imprimées notre navire. Le 23, nous nous trouvâmes portés par le vent d'ouest une très-petite distance du cap Palma. De là, nous fîmes route pour l'Amérique méridionale. Le 27, nous franchîmes la ligne. Le 3i, fête de St-Ignace, les Scholastiques renouvelèrent leurs vœuxaprès s'être pré parés cette cérémonie par une retraite de trois jours. Le 3 août, après avoir poussé une pointe vers l'Amérique jus qu'au 3o° 5' long, occid., nous tournâmes très-obliquement vers le sud-est. Le 7, nous franchîmes le Trompique du Capricorne, et le i5, fête de l'Assomption, nous étions la hauteur du cap de Bonne-Espérance. Vous savez que les Portugais l'ont surnommé le Cap-des-Tempêtes, et ce n'est pas sans raison. Notre capitaine avait eu soin de prendre ses dispositions en conséquence; tous les sabords du navire avaient été hermétiquement fermés. Ce jour-là, la brise fut très forte nous filions douze noeuds l'heure. Les jours suivants, le vent se soutient il soulevait les vagues une très-grande hauteur, et la mer offrait alors un aspect on ne peut plus majestueux. Le 26, les vents se déchaînèrent avec fureur, et furent accompagnés de fortes pluies. A 8 heures du soir, la tem- pete devint de plus en plus violente; il régnait une obs curité profonde; le tonnerre grondait dans le lointain; les vagues, qui déferlaient avec impétuosité sur le navire, les cris perçants des matelots qui se perdaient dans le bruit général, les roulements sourds et prolongés du tonnerre, tout cela était pour nous un spectacle aussi nouveau que terrible; un moment, nous entendîmes les cris d'alarme de l'officier de quart, qui avait cru apercevoir un incendie» peut-être un navire en flammes. C'était une lame phos phorescente. Un instant après, nous fûmes attirés par un phénomène curieux sur le pont, où nous ne nous hasardâmes, il est vrai, qu'avec une certaine timidité c'était le feu S*-Elme, qui brillait la pointe des mâts et sur presque toutes les vergues. Au milieu de tout ce tumulte, nous n'essuyâmes aucun accident grave, nous en fûmes quittes pour avoir été vivement secoués. Le 39, nous signalâmes l'est un beau navire. C'était le Seringapatamqui se rendait Calcuttaayant un grand nombre de passagers anglais bord; on se parla d'abord par signaux, puis il s'approcha de nous. Celte circonstance pourrait vous sembler bien peu importante. Qu'y a-t-il, en effet, d'étonnant rencontrer un navire en mer? Ce pendant il n'en fut pas ainsi pour nous. Jusque-là nous n'avions vu pour tous êtres vivants que des marsouins, des souffleurs, des requins, une ou deux baleines, des aleyons, des goélands; le soir, nous n'avions d'autre passe-temps que de voir poindre l'horizon des constellations nouvelles, de regarder l'étoile polaire se voiler pour reparaître un peu plus tard avec un éclat nouveau; l'immensité de l'Océan n'avait cessé d'étonner nos regards; mais qu'il y a de mo notonie dans ce continuel aspect du ciel et de l'eau! Le ravissant spectacle qu'offre, surtout sous les tropiques, le soleil son lever et son coucher, vous dédommage bien quelquefois de votre longue solitude, cependant tout cela ne vaut pas le plaisir si doux que l'ou éprouve en ren contrant de nouvelles figures humaines. Après avoir conversé quelques minutes avec les passagers du Seringapatamnous continuâmes notre roule et restâmes pendant plusieurs jours peu près la même latitude, entre 39045 et 3a°5 nous voguâmes vers le nord jusqu'au 8 septembre, eu traçant une ligne très-oblique. Nous repas sâmes le tropique du Capricorne entre le 11 et le 12 du même mois, et la ligne le 19. Enfin, le 23, nous jetâmes, au moment du coucher du soleil, l'ancre devant Pondi- cbéry. Il s'était écoulé 88 jours depuis notre entrée dans le golfe de Gascogne. C'est, dit-on, la traversée la plus rapide qu'ait faite un navire français depuis bien longtemps. Nous avions déjà franchi un espace de plus de 4,460 lieues. Il nous eu restait encore environ 35o faire pour arriver Calcutta. Les vents nous avaient été jusqu'alors très-favorables, surtout dans les parages voisins de la ligne. Mais nous apprimes bientôt que ces mêmes vents avaient été funestes tiente-huit autres bâtiments, moins heureux que le nôtre; six s'étaient perdus dans le golfe de Bengale; six avaient péri dans les eaux du Gange et vingt-six avaient été dématés ou avaient éprouvé de très-fortes avaries. Puisque nous sommes arrivés Pondichéry, permettez, M....que je m'y arrête quelques instants pour vous dé crire en peu de mots ce que j'y ai vu. Ce qui frappe le plus, en arrivant en rade de cette ville, ce sont les rumeurs chargés de conduire les petites barques qui viennent prendre les passagers bord. Figurez-vous des hommes au teint bronzé et tirant sur le noir, au corps frêle et desséché par les ardeurs du soleil, ne cessant de mâcher du bétel, et habillés de manière ne pas blesser la plus indispensable décence, et vous aurez une idée exacte de la physionomie de ces gens-là. Leur aspect m'inspira d'abord de l'élonne- ment et du dégoût, puis de la pitié. Ce furent eux qui nous conduisirent terre. (Suite au numéro prochain.) La chambre ne s'est pas trouvée en nombre suffisant pour délibérer. 47 membres étaient pré sent.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 2