JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2653. Mercredi, 8 Mars, 1843. 26me année. ?A333, 8 MARS. On peut dltte que l'opposition est de l'essence d'un pays constitutionnel. Ser vant de contre-poids au pouvoir toujours enclin franchir les bornes que les lois lui ont posées, elle est appelée rendre de grands services, pourvu qu'elle soit sage et consciencieuse. Soit impéritie, soit mauvais vouloir, tout gouvernement peut commettre des fautes. C'est l'opposition les prévenir, ou en arrêter les suites, qui pourraient être plus ou moins désas treuses pour la généralité des citoyens. Une opposition telle que nous venons de définir, mérite donc notre respect et notre reconnaissance. Sans le secours qu'elle nous a prêté il y a deux ans, nous nous trouverions encore, l'heure qu'il est, sous le joug de quelques hommes qui, pour s'être alliés un parti exclusif, de vaient finir par attirer sur notre pays les plus grands malheurs. Mais, si une opposition équitable et modérée doit être envisagée comme émi nemment utile, il n'en saurait être de même d'une opposition haineuse, tracas- sière et systématique. Loin de profiler au pays, cette dernière est pour lui un véritable fléau. Le bien public lui est tout- à-fait indifférent. Sans cesse elle s'étudie inventer de nouveaux prétextes pour aigrir les passions, pour envenimer les querelles entre les diverses classes de la société. Pourvu qu'elle parvienne entre tenir la défiance et la discorde, elle est contente. Or, tel est l'esprit de l'opposition ac tuelle. Pour s'en convaincre, il suffit de parcourir les colonnes des organes grands ou petits du parti soi-disant libéral. On y voit traîné dans la boue ce qui en tout temps fut un objet de vénération pour les hommes civilisés, et en particulier pour nous autres belges. Religion, morale, mi nistres de la religion catholique, depuis le Cardinal-Archevêque jusqu'au plus hum ble curé de village, se voient tour tour attaqués par la presse exclusive avec la dernière violence. Suppositions injurieu ses, insinuations perfides, accusations for- nielles, mais absolument gratuites, voilà ce qui fait le fond ordinaire des produc tions de quelques écrivassiers, qui se disent appartenir au progrès. Admirable progrès, en vérité, lequel, en s'efforçant d'armer les citoyens les uns contre les autres, entrave les améliorations que réclament les divers besoins du pays! Si le bon sens du public n'y met ordre, bientôt nos pré tendus amis des lumières nous ramèneront aux temps de ténèbres et de barbarie, contre lequel ils aiment tant s'élever dans leurs tirades pompeuses. Mais nous avons la confiance que ce malheur n'arrivera point. Les extravagan ces de la mauvaise presse portent leurs remède avec elles. En répudiant tout sen timent de modération et de loyauté, l'op position cesse d'être bien dangereuse. Le projet de loi relatif la refonte des monnaies de cuivre en France, a été déjà présenté la dernière session, et examiné avec soin par une commission. Le rappor teur, M. Pouillet, en proposa l'adoption, sauf quelques modifications sur des points secondaires. Le nouveau projet renferme 12 articles. Les pièces en billon de 15 et de 50 sous, de 6 Iiards, de 10 centimes la lettre N. Les pièces en métal de cloche de 1 et de 2 liards, de 1 et de 2 c., et de 1 décime, seront retirées de la circulation et démonétisées. Les monnaies de cuivre et de métal de cloche seront remplacées par une mon naie de bronze, composée de cuivre et d'alliage. Les pièces d'un demi-franc et d'un quart de franc qui seront frappées l'avenir, porteront au revers les mots 50 centimes, 25 centimes, au lieu de ceux-ci 1/2 franc, 1/4 de franc. Il n'y aura qu'un seul hôtel des mon naies; il sera fixé Paris. Des ordonnances du roi détermineront les époques aux quelles seront supprimées les monnaies de Rouen, Lille, Strasbourg, Lyon, Marseille et Rordeaux. On écrit de Lille Les études du che min de fer aux abords de Douai se pour suivent activement. Les embranchements sur Lille, Valenciennes et Arras paraissent peu près arrêtés. La ligne de Douai Lille se dirigera par la vallée de la Deûle, la droite d'Auby, la gauche d'Oslricourt, Seclin et le fau bourg de Paris. La ligne de Valenciennes, par Sin, Montigny, Somais, Wallers, Raismes, An- zin et l'aval de l'écluse Follien. La ligne d'Arras suivra la rive gauche de la Scarpe, passera sur la rive droite Fampoux et arrêtera provisoirement Arras un point situé près du faubourg Ronville. Déjà, pour ces trois lignes les projets de détails sont terminés, le travail des ex propriations est fortement avancé, et tout fait espérer que les ingénieurs pourront mettre fortement la main l'œuvre dès le commencement de cette campagne. Le sol, dans le département du Nord, étant assez peu accidenté, quinze mois suffiront, dit-on, pour amener l'état d'ex ploitation tout le réseau compris entre Lille, Valenciennes et Arras. Pour la première fois, le burin vient de reproduire les traits du prince hériditaire, M. le duc de Rrabant. Une médaille, que nous avons sous les yeux, représente le jeune prince; au revers, elle porte cette inscription Patrice spes altéra, cresce. Ce beau travail fait honneur son auteur, M. Weiner, cause des difficultés qu'il of frait et que l'artiste a su vaincre avec bon heur. S. M. la Reine a agréé l'hommage de cette médaille et en a déjà commandé un certain nombre d'exemplaires. [Journal de Bruxelles.) Le charbonnage du Midi du Bois de Boussu, Sainte-Croix et Sainte-Claire réu nis, mis en Société anonyme constituée au capital de dix-neuf cent mille francs, a été vendu sur expropriation le 3 mars, l'au dience des criées du tribunal de Mons, pour le prix de 250,000 fr. Un arrêté royal du 4 mars approuve la délibération du conseil communal de Bru ges, en date du 22 novembre dernier, tendant réduire le taux de la restitution des droits accorder pour les bierres exportées hors du rayon de l'octroi. Un cimetière romain a été tout récem ment découvert Leschert, commune de Thiaumont, une lieue et demie d'Arlon environ. Celte découverte est due au ha sard. Un paysan avait besoin de pierres, il fit des fouilles dans son terrain, et mit On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. l'RI V DE L'.tBOVXEHENT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 450 Prj^ d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé 1 Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IASERTIOAS. II centimes par ligue. Les ré clames, *5 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE.

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