Séances du 16, 47 et 18 Mars.
Séance du 21 Mars.
EXTÉRIEUR.
FRANCE. paris, 23 mars.
M. Arago a fait le 21l'Académie des
sciences le rapprochement d'un certain
nombre de comètes qui se firent remar
quer par l'étendue de leur appendice cou
dai. Nous allons en citer quelques unes.
La comète de 1811, dont l'année donna
de si excellents vins, avait une queue d'une
longueur apparente de 23 degrés.
Celles de 1789 présentait une queue
d'une longueur apparente de 68 degrés,
et dont la forme infléchie était, disent les
historiens du temps, celle d'un sabre turc
disposition que présente son extrémité
la queue de la comète actuelle, mais bien
moindre degré.
La queuede la comète de 1780 avait une
étendue apparente de 90 degrés et une
étendue absolue de 41 millions de lieues.
Enfin, la comète de 1618 se montra avec
un appendice si démesurément prolongé,
qu'il couvrait un espace qui n'était pas
moins de 104 degrés. Sa tête était encore
sous l'horizon, lorsque son extrémité cou-
dale avait déjà atteint la hauteur du zénith.
Examiné au polariscope de M. Arago,
la lumière de la nouvelle comète, plus rou-
geâtre que la lumière zodiacale, ne lui a
pas présenté le caractère de la lumière
polarisée.
Ce que la comète nouvelle présente de
plus frappant est la longueur considérable
et tout la fois la finesse de son appen
dice caudal, qui se présente sous la forme
d'une longue bande blanche.
Ce prolongement lumineux occupe un
espace dans le ciel qui n'est pas moins de
41 42 degrés, quoiqu'il n'ait qu'une lar
geur apparente de 1 degrés 15 20 minu
tes. On a vu toutefois des comètes queue
plus longue encore, mais non queue
aussi effilée.
Ce prolongement se termine d'ordinaire
par deux lignes lumineuses, entre lesquel
les est un espace obscur; disposition qui
avait conduit supposer que la queue des
comètes était un cône lumineux vide
l'intérieur. Dans l'astre actuel, c'est tout le
contraire; la lumière est sensiblement plus
intense au centre que sur les bords. Le
mouvement géocentrique de l'astre est
vers le nord.
ANGLETERRE. Londres, 21 mars.
Le prince Adalbert de Prusse est arrivé
avant-hier Southampton bord du stea
mer Montrose venant de Lisbonne, où S. A.
R. s'était arrêtée quelques jours de retour
de son voyage au Brésil. Le prince est re
parti presque aussitôt après son débarque
ment pour venir Londres par le convoi
de dix heures du chemin de fer South-
Western.
Le prince Adalbert a fait hier une visite
la reine et au prince Albert Claremont.
Le duc de Wellington a fixé l'inau
guration du tunnel de la Tamise samedi
25 du courant; cette cérémonie laquelle
le noble duc présidera se terminera par
un grand banquet.
Vendredi dernier, une députation
nombreuse des principaux négociants et
manufacturiers du Yorkshire a été reçue
par sir Robert Peel la trésorerie. M. J.-S.
Worthley, membre du parlement et pré
sident de la députation, a remis au premier
lord de la trésorerie le mémoire relatif aux
droits sur les laines étrangères signé par
tous les manufacturiers du Yorkshire in
téressés dans l'industrie de lainages. Sir
Robert Peel le lus haute voix et avec
une attention soutenue, en demandant par
intervalles quelques explications, aux
membres de la députation. M. Gott, un de
ces messieurs, dit que l'industrie lainière
allait en déclinant depuis plusieurs années
et que la concurrence étrangère gagnait
tous les jours du terrain.
M. Cook a montré un échantillon d'étoffe
belge, destinée au marché de la Chine, et
dont une forte partie doit arriver Lon
dres pour être exportée par lui en Chine,
bien qu'il fabrique lui-même de semblables
produits. M. Cook a ajouté que cette spé
culation n'était qu'un essai. Sir Robert
Peel a terminé l'entrevue en déclarant
aux membres de la députation qu'il ne
pouvait rien leur promettre quant la
suppression des droits d'importation, mais
qu'il examinerait cette question avec une
attention sérieuse.
Deux personnages nègres viennent
d'arriver d'Haïti Southamton; ils s'inti-
L'orateur critique ensuite l'enquête qui a été
faite sur les fraudes électorales et soutient qu'elle
est tout a fait incomplète. Abordant ensuite le
fond du projet, il en critique successivement les
principales dispositions et prétend que ce projet
n'a été imaginé que pour fausser les élections dans
l'intérêt d'un parti.
M. le Ministre de l'intérieur aborde les accu
sations que M. Verhaegen a dirigées contre lui du
chef des dernières nominations de bourgmestres,
il donne entre autres cette explication que l'un
des anciens bourgmestres que M. Verhaegen a
tant regretté de ne pas voir renommer, est un
vieillard impotent, devenu complètement inca
pable de remplir ses fonctions, et qui cependant
»e voulait pas donner sa démission.
M. le Ministre se plaint et s'étonne de voir que
la minorité vienne constamment dire la majorité
qu'elle est condamnée par le pays; il dit que c'est
là un spectacle étrangeet c'est la une chose
qu'aucune majorité ne souffrirait dans aucun pays.
Il y a, dit M. le Ministre, dans les chambres
belges une majorité qui n'est ni catholique ni
libérale, une majorité mixte; c'est cette majorité
qui a fait la loi sur l'instruction primaire, acte qui
demeurera pour la gloire de cette majorité si
tant est que pour le malheur du pays elle ne doive
disparaître.
M. le Ministre présente ensuite quelques con
sidérations sur les questions de réforme électorale
qui ont été soulevées.
La séauce est levée.
Suite de la discussion générale du projet de loi
relatif la répression des fraudes électorales.
Séance du 20 Mars
La chambre a repris aujourd'hui la discussion
sur les fraudes électorales. M. de Mérode a obtenu
la permission de donner lecture d'un discours
qu'il n'avait pu prononcer dans la discussion gé
nérale. Dans ce discours, il s'est livré de vives
attaques contre la presse; il a été jusqu'à dire
que si la Constitution était refaire ou reviser
le jugement des délits de presse serait soustrait au
jury et confié aux tribunaux ordinaires. M. le
ministre de l'intérieur a cru devoir désavouer sur
ce point M. de Mérode qui a témoigné beaucoup
d'humeur de l'opposition du ministre. Cet inci
dent a vivement ému l'assemblée.
L'ordre du jour appelle la discussion du projet
de loi sur les fraudes électorales.
On passe la discussion des articles.
Art. i". La disposition suivante est ajoutée au
n° 5 de l'art. de la loi du 5 mars i83i.
Les centimes additionnels perçus sur les con
tributions directes, au profit des provinces ou des
communesne sont pas comptés pour former le
cens électoral.
M. Vilain XIIII se prononce contre cette dis
position.
MM. Fleussu et Delfosse s'opposent également
cette disposition.
M. De Meulenaere parle en faveur de l'art. i".
Cet article mis aux voix est adopté.
Art. 2. L'article 3 de la loi électorale du 3
mars i84i est remplacé par l'article suivant
Les contributions et les patentes ne sont comp
tées l'électeur qu'autant qu'il a payé le cens en
impôt foncier, l'année antérieure, ou bien en im
pôts directs de quelques nature que ce soit, pen
dant chacune des deux années antérieures. Les
redevances sur les mines sont assimilées l'impôt
foncier.
Le possesseur titre successif est seul excepté
de ces conditions.
En cas de mutation d'immeubles, les contri
butions dues partir du jour où la mutation a
acquis une date certaine, sont comptées l'acqué
reur pour la formation du cens électoral.
M. Mercier propose un autre amendement.
M. Verhaegen demande la disjonction de l'art.
2, afin d'en faire un projet de loi spécial.
M. le ministre de l'intérieur s'oppose cette
disjonction.
M. Lebeau s'étonne du refus de M. le ministre.
M. le ministre de l'intérieur déclare qu'il ne
peut accepter la disjonction et demande la ques
tion préalable.
La question préalable est prononcée.
La séance est levée.
La chambre a continué la discussion de l'art. 2
du projet de loi relatif la répression des fraudes
électorales.
A l'occasion de cet article, M. Verhaegen reve
nant sur un discours de M. Dumortier, a encore
entretenu la chambre de faits personnels qui ont
provoqué une nouvelle réponse de la part de l'ho
norable représentant de Tournai, qui a reproché
M. Verhaegen sa circulaire concernant la dîme et
la main-morte, et son intervention active dans les
élections d'Ath pour empêcher la nomination de M.
Dechamps. A ce dernier fait M. Verhaegen a ré
pliqué par une dénégation formelle.
Après cette discussion toute personnelle, la
chambre a repris enfin l'art. 2 du projet de loi.
La clôture a été ensuite prononcée; cependant
la chambre a décidé que M. De Foere aurait la pa
role l'ouverture de la séance pour répondre au
discours prononcé dans une séance précédente par
M. Lebeau.
Un amendement de M. Mercier qui tendait
n'exclure du cens électoral que les déclarations qui
seraient faites dans le dernier semestre de l'année
antérieure l'élection, a été rejeté par 53 voix
contre 29.
L'article 2 est ensuite adopté dans son ensemble.
La séance est levée.