JOURNAL D'YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT. No 2661. 26me année. Le budget de la guerre a été l'objet des discussions les plus récentes de la cham bre des représentants. Un vif intérêt les a suivies constamment et les tribunes étaient remplies de person nes appartenant l'armée. La section centrale avait proposé de ré duire certains chiffres projetés. Et la ma jorité de nos représentants n'était pas éloi gnée de suivre cette tendance vers une salutaire économie. Cependant l'opposi tion quand même s'est révoltée la vue de ces prétendues atteintes la force publi que, la nationalité, l'honneur de la Bel gique. Grands mots, dont la signification, lors qu'ils sortent de la bouche de la minorité, n'échappe personne. Ce qu'ils veulent, ces enrayeurs du char gouvernemental, c'est empêcher les minis tres de réaliser la moindre des économies, c'est crier la dilapidation lorsqu'il y a déficit dans les caisses de l'état, c'est refu ser de pourvoir aux exigences les plus ur gentes du trésor. Et n'est-ce pas particulièrement sur les dépenses relatives l'armée que des éco nomies devraient être faites? En effet le chiffre de ces dépenses est effrayant un tiers du budget est absorbé par le dépar tement de la guerre. Un pays neutre n'a aucun besoin de cette nombreuse armée, de ce matériel sans bor nes. A quoi servent ce luxe et cette osten tation, si ce n'est ruiner le Pays. Hier onze élèves du collège S'-Vincent ont fait leur première communion en l'é glise de S'-Jacques. Une messe en musique a été célébrée cette occasion. Mr le prin cipal a prononcé un sermon plein de tou chantes vérités. A cinq heures de relevée a eu lieu le salut. Mr Dekeyser a dirigé l'or chestre, comme de coutume. En conséquence des perquisitions faites par l'autorité judiciaire, la nommée Virgi nie-Sophie Sarrin, âgée de vingt-cinq ans, domiciliée Zonnebeke, a été déposée dans la maison d'arrêt de celte ville, sous la pré vention d'infanticide. RÉPONSE AU PROGRÈS D'YPRES. Ou s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX. DE l'ABOKXEHEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4O® Pour les autres localités 43® Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSEHTIOXS. 1 centimes par ligue. Les ré clames, *3 centimes la ligne. vérité et justice. 7FBSS, 5 Avril. En publiant nos dernières réflexions sur la si tuation de l'instruction moyenne donnée aux frais de la ville, nous ne nous sommes pas dissimulé qu'elles déplairaient a quelques personnes. De tout temps les plaintes des opprimés n'ont guère plu au parti oppresseur. Cependant, nous l'a vouons, nous étions loin de prévoir que nos remar ques auraient servi de prétexte pour conseiller notre régence de prolonger indéfiniment le statu quo, sous lequel notre ville gémit depuis plusieurs années. Il en est pourtant ainsi. Mais, de grâce, qu'avons-nous donc fait pour autoriser le Progrès a donner un conseil aussi perfide? A qui notre conseil communal doit-il s'en prendre si nous lui avons fait entendre des vérités un peu dures? Qui peut ignorer que nous n'avons pris la défense des catholiques qu'à la dernière extrémité? Accusés tous les jours par les organes libéraux, et en particulier par le Progrèsde faire tourner a notre profit la liberté de l'en seignement garantie a tous par notre charte, il nous a bien fallu réduire enfin leur juste valeur les assertions de nos adversaires. Nous avons donc prouvé que loin de posséder le monopole de l'en seignement, les catholiques de plus d'un endroit ne jouissaient même pas du droit commun. Et nous bornant a la seule ville d'Ypres, il nous a été facile de constater aux yeux des hommes impar tiaux toute l'injustice des attaques de nos ac cusateurs. Oui; mais nos conseillers communaux se mon trent a la fin disposés a faire cesser nos,plaintes; et voilà qu'au lieu de témoigner notre reconnais sance pour les concessions qu'ils daignent nous faire, nous les insultons de nouveau! Nous avons osé dire qu'ils se sont déterminés soumettre le collège communal une double inspection dans le. but d'obtenir un subside sur les fonds du trésortandis qu'ils n'ont prétendu par là que se montrer conciliants notre égard, vu qu'ils se trouvent aujourd'hui même de pouvoir faire des concessions sans s'exposer se voir taxés de fai blesse! Tel est langage de la feuille libérale. C'est d'ailleurs le seul grief qu'elle met notre charge. La vérité est que le Rapport assure en termes exprès que le subside n'a élé promis qu'à condition de laisser inspecter le collège communal et par les délégués ad hoc du gouvernement et par l'autorité ecclésiastique, pour la partie religieuse. Nous en appelons au témoignage de quiconque a lu notre dernier article. Que si, outre le motif d'obtenir une subvention, nos magistrats en acceptant l'ins pection ecclésiastique, ont été mus par le désir de faire droit aux plaintes des catholiques, nous leur en savons gré sans doute, mais puisque le Rapport ne dit pas un mot de ce bon vouloir, il est naturel que nous n'ayons pu en parler, n'étant point dans la confidence des pensées intimes de nos conseillers, comme parait l'être l'écrivain du Progrès. Bien plus, en lisant avec attention le chapitre relatif l'instruction moyenne, on voit que les auteurs du rapport insinuent assez clairement que l'orga nisation actuelle du collège communal ne laisse rien désirer. Quant nousnous sommes d un avis contraire. Nous pensons qu'il laisse beaucoup désirer sous le rapport de la religion et de la morale, c'est-à-dire de la partie la plus essentielle de l'enseignement. Tout notre crime, n'en doutons pas, consiste dans la manifestation franche et énergique de notre sentiment là dessus. Le Progrès se trompe fort lorsqu'il ose nous accuser de réduire les questions les plus graves de simples questions d'argent. C'est là ajouter l'insulte l'injustice. Nous repoussons de toute l'énergie de notre âme une inculpation aussi dés honorante. De quel front ose-t-il nous lancer cette accusationnous qui ne revendiquons que ce qui nous est légitimement dû? Un homme dé pouillé injustement peut-il être taxé d'avarice parce qu'il réclame son bien? Eh! qui remplissent donc la caisse communale? Ne sont-ce pas des catholiques? Nos conseillers communaux sont ils propriétaires des deniers publics, ou administra teurs seulement? Dès-lors, qui ne voit qu'en dotant largement une institutionqui ne peut avoir nos sympathiestout en nous refusant le moindre subside, ils commettent l'iniquité la plus révol tante? Non, non, quand nous demandons nos magistrats ou de vouloir organiser convenablement le collège communal, ou de nous donner nous autres catholiques le moyen de procurer nos enfants une éducation en harmonie avec nos con victions religieuses, ce n'est point une concession que nous réclamons; nous demandons ce qui nous revient en toute justice. Du reste, en parlant ainsi, nous n'avons prétendu que fermer la bouche la feuille exclusive, qui toutes les fois qu'elle se hasarde de justifier les actes du conseil communal en matière d'instruction s'y prend rebours. Pourvu que nos magistrats exécutent la mesure mentionnée dans le Rapport nous serons satisfaits. Qu'on appelle cela une con cession ou une réparation d'injusticepeu nous importe. Nous ne tenons pas au nom, mais la chose. La double inspectionmais surtout l'in spection de l'autorité ecclésiastique, effacera nos yeux la tâche qui nuit aujourd'hui notre collège communal. Au lieu de tâcher de nous perdre dans l'esprit de nos conseillers communaux parce qu'en notre qualité de publicistes nous avons pris la liberté

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1