NOUVELLES DIVERSES.
EXTÉRIEUR.
FRANCE. paris, 6 avril.
On dit que M. l'abbé Lacordaire va fixer
sa résidence Nancy, M. de Saint-B.... vient
d'acheter la maison du général Schwiter,
pour la mettre la disposition du célèbre
prédicateur dominicain.
Un procès d'une nature fort étrange,
occupe maintenant l'attention publique.
On se rappelle que M. et Mme Peysselon
périrent ensenble dans la catastrophe du
chemin de fer de Versailles. Us étaient
mariés depuis peu de temps, et, par contrat
de mariage, ils s'étaient fait donation de
leurs biens au dernier vivant. Quel est celui
des deux époux qui a pu survivre quelques
minutes l'autre? Quel est celui qui la
fortune de tous deux a appartenu un
instant? Par conséquent quels sont les hé
ritiers légitimes de cette fortune, ceux de
M. Peysselon ou ceux de sa femme? Voilà
la question qui est soumise aujourd'hui
l'examen d'un tribunal, composé de nos
médecins les plus honorables et les plus
habiles.
On écrit du Havre, le 2 avril
Nous recevons par le Gualimosin des let
tres particulières de Rio-Joneiro du 13
janvier, qui, bien qu'on en ait reçu de plus
récentes, renferment néanmoins des dé
tails intéressans.
On attendait le prince de Joinville d'un
jour l'autre. Le mariage du prince avec
la princesse Dona Francesca, la plus jeune
des sœurs de l'Empereur du Brésil, paraît
décidé. Cette alliance est généralement
approuvée Rio-Janeiro.
La famille impériale est allée visiter les
bâtiments la Ville-de-Marseille et le Gomer;
elle a même fait une promenade sur ce
dernier bâtiment, au grand étonnement de
la population, et elle n'est rentrée qu'après
avoir fait le tour de l'île de Rosa. La prin
cesse Francesca est une fort belle personne.
On dit qu'elle doit partir par la Ville-de-
Marseille, et que Mme de Langsdorf, femme
de notre ambassadeur doit l'accompagner.
Le prince et la princesse de Capoue
sont arrivés Paris où ils doivent rester
jusqu'à la fin du mois.
Les journaux de l'amirauté annoncent
que l'escadre anglaise de la Méditerranée
sera réduite 4 vaisseaux de ligne, avec
le nombre proportionnel de frégates, ba
teaux vapeur et bricks.
Dimanche matin, pendant l'office di
vin, un jeune garçon de seize ans, fils d'un
négociant respectable de Londres, a tiré
un coup de pistolet sur le doyeu de la ca
thédrale de Saint-Paul; heureusement le
coup n'a pas atteint son but et l'auteur de
cet acte de démence a été arrêté. Dans
une lettre adressée de la prison son père
et dans laquelle il le prie de venir le voir,
ce nouveau monomane dit qu'il a décou
vert récemment que la reine est une usur
patrice et que l'héritier légitime du trône
d'Angleterre est James Stuart.
La nouvelle d'une révolution qui
aurait éclaté S'-Domingue est confirmée.
Le schooner Ward, arrivé hier de Cayes
avec des nouvelles portant la date du 1er
mars, a étéacosté cinq milles de Jeremie,
par une chaloupe montée par cinq per
sonnes; elles ont raconté que les troupes
envoyées des Cayes, de Port-au-Prince, etc.
Jeremie ont déserté et passé aux insur
gés. Un engagement a eu lieu, mais on en
ignore encore le résultat. Une lettre de
commerce datée des Cayes porte ce qui
suit Tout le sud de l'île est en insur
rection ouverte. L'armée insurgée, com
posée de plus de 6,000 hommes, a pris
possession de l'Anse d'Hainult, de l'Anse
Jean et de Jeremie; dans cette dernière
ville elle a établi un gouvernement provi
soire. Un grand nombre de respectables
marchands haïtiens et beaucoup d'autres
individus ont été emprisonnés. Le docteur
Lovell, citoyen des Etats-Unis, a été con
damné mort; l'agent commercial des
États-Unis s'est adressé son gouverne
ment pour demander secours et protec
tion. Des navires anglais sont arrivés de
la Jamaïque en vue des Cayes, pour pro
téger les intérêts des sujets britanniques.
cédé au vote par appel nominal sur l'ensemble du
projet; il est adopté h l'unanimité de 63 membres
présents.
L'ordre du jour appelle en deuxième lieu la
discussion du projet de loi tendant accorder au
gouvernement un crédit de 4o,ooo fr. pour assurer
l'exécution de la loi sur les sucres.
Personne ne demandant la parole, il est procédé
au vote par appel nominal sur l'article unique
du projet, qui est adopté h l'unanimité par les 63
membres présents.
L'ordre du jour appelle en troisième lieu la
discussion du projet de loi tendant a ouvrir au
département de la marine un crédit de 151,000
fr. destiné a couvrir les frais de construction de 4
bateaux-pilotes pour le service des bouches de
l'Escaut.
M. Hya-Hoye présente plusieurs considérations
pour démontrer l'utilité des navires dont il s'agit.
11 est procédé au vote par appel nominal sur
l'art, unique du projet, qui est adopté a l'unanimité
par les 69 membres présents.
L'ordre du jour appelle en 4e lieu la discussion
d'un projet de loi tendant accorder au gou
vernement un crédit de 5g,000 fr. pour soldei
les dépenses de la Brilish-Queen pendant l'année
I842.
La section centrale a proposé de porter le crédit
91,000 fr.
M. le ministre des affaires étrangères dé
clare se rallier cette augmentation.
Il est procédé au vote par appel nominal sur
l'art, unique du projet, qui est adopté h l'una
nimité par les 48 membres présents.
La séance est levée h 4 heures 3/4.
ANGLETERRE. Londres 5 avril.
Un malheur bien déplorable est arrivé auprès
du débarcadère du chemin de fer h Tournai. Un
étranger qui ne connaissait pas notre ville qu'il
habitait seulement depuis quelques jour, était mon
té sur le pont qui sépare l'Escaut des prairies
environnantes. Soit qu'il ait perdu l'équilibre, il
est tombé dans le fleuve. Un batelier dont nous
ignorons le nom, s'est jeté généreusement a l'eau.
Malheureusement il n'a retiré qu'un cadavre, que
des ouvriers ont transporté a la morgue.
On a trouvé une lettre dans la poche de cet infor
tuné. Cette lettre portait le timbre de Lille avec
l'adresse suivante Monsieur Nicolas Martin,
rédacteur en chef du Libéral, a Tournai. Le
Libérale, st une feuille fondée depuis peu de temps
dans un but électoral. Elle paraît vouloir épurer
les députés tournaisiens. M. Le Hon a été signalé
comme le fondateur du Libéral, mais sur sa récla
mation le journal qui l'avait cru fondateur deman
de que M. Le Hon dise au public s'il n'est pas bail
leur de fonds du Libéral.
On écrit de Berlin, 28 Il paraît qu'on a
reçu de Jérusalem la triste nouvelle que l'évêque
évangélique Alexandre y est constamment, h cause
du prosélytisme, en collision inquiétante avec les
Turcs et les Juif, et qu'il désire très-vivement re
venir en Europe,
On lit dans la Gazette de Liège Le
3i mars est décédé en son château a A vin, l'ancien
gouverneur-militaire d'Anvers, comte de Looz,
âgé de 53 ans. C'est une très-grande perte pour
l'armée; il laisse une épouse éplorée et un fils;
tous ceux qui ont connu le comte de Looz appré
cieront la perte immense que vient d'essuyer cette
famille plongée dans le deuil. Bon général, brave
militaire, catholique fervent, il a touché les assis
tants par les sentiments de foi et de résignation qui
l'animèrent sur le lit de mort; il a reçu les derniers
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sacrements avec une piété édifiante.
Une lettre de Rome, qu'on nous communi
que, annonce que S. S. Grégoire XVI a chargé de
différentes affaires ecclésiastiques dans les Indes
Orientales, et notamment dans l'évêcbé de Bom
bay le Père François Menezès, religieux de la
Congrégation des Rédemptoristes, instituée par
saint Alphonse de Liguori. Le P. Menezès, qui est
en même temps revêtu du caractère de Vicaire
apostolique et qui résidera h Bombay, est un prêtre
indien connu en Belgique, où il a séjourné quelque
temps et qu'il a dû quitter k cause de son climat,
pour se rendre en Italie, d'abord k Modène et
ensuite k Naples. H y a quelque chose de bien
remarquable dans l'exteDtion qu'à prise depuis
peu d'années la Congrégation des Rédemptoristes.
Transportés dans les Indes-Orientales, ses membres
contribueront avec les autres missionnaires k ré
pandre la lumière de la foi dansces vastes contrées;
ce sera pour ceux-ci un renfort devenu d'autant
plus nécessaire qu'il semble que la Chine veuille
ne plus s'opposer k l'introduction de l'Evangile
dans ses populeuses provinces.
On écrit de Valenciennes, 3 avril
Il est du devoir de la presse de signaler tous les
cas de fausse monnaie qui arrivent k sa connaissance
afin que le public se tienne en garde; or, voici ce
qui est arrivé avant-hier dans une étude de notaire
k Valenciennes. Un client de la campagne se pré
sente avec une somme assez ronde en or, composée
de pièces de la Belgique, de Guillaumesde demi-
Guillaumes, et de Napoléons; il voulait savoir ce
que valaient, au cours, les pièces étrangères.
Le notaire prend, par hasard, une pièce de 4o
fr. dans cette somme et la fait sonner il s'aperçoit
qu'elle rend un son dissemblable des autres. Il la
compare une seconde fois avec une pièce du même
module et de la même tête, et il y trouve une diffé
rence notable dans le son. Examinée de plus près,
cette pièce montre dans le cordon une solution de
continuité cette légère ouverture étant sondée
avec la pointe d'un canif, une feuille d'or saute et
laisse voir le corps de la pièce composé de zinc et
recouvert seulement d'une légère enveloppe d'or
vrai. Cette pièce est k la tête de Napoléon. Celui
entre les mains de qui elle se trouvait est un parfait
honnête homme; il la tient également d'une per
sonne dont la probité ne put être suspectée tous
deux ont été trompés par l'adresse avec laquelle la
fraude est opérée. Cette ruse est d'autant plus per
fide qu'elle ue peut être vue k la pierre de touche,
puisque la pièce est réellement enveloppé de fin or.
On peut supposer que les deux côtés d'un double
Napoléon sont délicatement enlevés puis appliqués
ensuite sur un corps uni de métal groissier de même
module. Le corps de la vraie pièce, dont on a retiré
les deux feuilles supérieures, forme le bénéfice des
faussaires on conçoit qu'ils choisissent de préfé
rence les pièces de 4o fr. pour cette opération
attendu leur épaisseur. Les comptables, les chan
geurs et les orfèvres doivent être attentifs k cette
fraude, qui, certes n'a pas été opérée sur une seule
pièce.
On écrit de Namur, 4 avril
Le dimanche 2 avril, la gendarmerie d'Andenne
a procédé k l'arrestation du nommé Ch. lbert, char
ron k Thon, prévenu d'avoir dans la journée du 3o