No 2668.
26me année.
7PB.3S, 29 Avril.
Puisque notre adversaire, avec ses éter
nelles récriminations, nous force revenir
encore sur une question assez débattue,
nous lui demanderons comment il se fait,
que la ville de Courtrai, dont l'administra
tion est appelée libérale, se trouve d'accord
avec l'autorité ecclésiastique, et voit fleurir
son établissement d'instruction moyenne
avec un très faible secours pécuniaire,
tandis que notre ville voit décroître an
nuellement le nombre des élèves de son
collège, quoiqu'elle y consacre chaque an
née douze mille francs(1) somme qui forme
peu près le dixième de tous ses revenus?
Yoilà certes un contraste, qui mérite
attention. Les membres libéraux du con
seil communal de Courtrai se félicitent
publiquement, de ce qu'un faible subside
de trois ou quatre mille francs, procure
la ville un collège qui compte deux cents
élèveset qui jouit dans toute la province
d'une réputation méritée. Que nous im
portent, disent ces membres libéraux, que
les professeurs soient habillés en noir ou
en vert; en soutane ou en paletot? pourvu
que l'instruction soit bonne, et que les re-
sources de la ville soient ménagées, nous
renonçons volontiers, au plaisir de régle
menter une maison qui marche très bien
sous notre patronage, sans que nous me
surions la quantité de sel que l'on met dans
le potage, ou de salade qu'on sert au sou
per. Les membres du conseil ont trop de
soucis dans l'administration de la ville,
pour attacher grand prix aux embarras
d'une inspection minutieuse, et d'une di
rection tracassière.
Voilà comment on parle publiquement
Courtrai. Est-ce ainsi qu'on parle Ypres?
On tient posséder un collège sur le
quel on puisse exercer une activité sura
bondante. Eh bien! qu'on le possède; mais
qu'on tâche aussi de concilier ce désir
avec les principes d'une bonne adminis
tration qu'on se mette d'accord avec l'au
torité ecclésiastique, pour l'instruction
morale; et ensuite, qu'on avise aux moyens
d'entretenir ce collège, sans les énormes
sacrifices, que l'on fait très inutilement,
depuis plusieurs années. Dépenser au-delà
de 12,000 fr. chaque année pour un col
lège qui ne compte que 74 élèves, (2) c'est
évidemment un acte de mauvaise adminis
tration.
Un ami maladroit est souvent pire qu'un
ennemi déclaré. Un journal de cette
ville assure qu'en proposant de soumettre
le collège l'inspection ecclésiastique on a
voulu faire une concession. Singulier lan
gage, en effet, que celui qui suppose, que la
régence est un parti, et que nous récla
mons, nous autres, un avantage de parti.
Ce journal, qui est tout pétri d'idées exclu
sives, n'a donc pas encore compris que le
conseil communal manquerait ses plus
sacrés devoirs, s'il ne se plaçait pas au-
dessus des partis, pour soigner également
les intérêts matériels et moraux de tous
ses administrés. En réclamant pour le col
lège une direction morale et religieuse,
nous défendons les intérêts de la ville en
tière; ce n'est ni un esprit de parti, ni un
esprit de système, qui nous guide; mais
c'est l'amour bien entendu de la jeunesse
de cette ville, qui nous inspire. L'éducation
morale et religieuse est dûe la jeunesse;
la lui refuser c'est lui causer injustement
un grand dommage, qui influera sur le
reste de sa vie. Nous ne demandons ni
faveur, ni concession; mais nous désirons
que justice soit faite la ville entière, qui
a droit ce que l'instruction donnée ses
frais ne soit pas séparée de l'éducation,
dont le cœur humain a besoin.
Sans principes et sans religion, l'homme
est nécessairement malheureux, car il ren
contre dans la vie des circonstances, où la
religion seule offre une compensation ses
souffrances et ses malheurs, et lorsque
la religion lui manque, il est vaincu par le
chagrin, et trop souvent il le fuit, en com
mettant un crime affreux. Si notre siècle
est deshonoré par ces nombreux suicides
dont la triste nouvelle vient presqu'à cha
que heure frapper nos oreilles, c'est, n'en
doutons pas, que les principes de morale
et de religion ne sont pas inculqués la
jeunesse. Lorsque celle-ci arrive l'âge des
passions, sans règle, sans motifs religieux,
sans espérance pour l'avenir, souvent elle
est accablée par les souffrances du mo
ment, et succombe sous leurs poids. Ces
considérations d'un ordre un peu plus éle
vé, que les querelles de parti, ont échappé
sans doute au journal que nous combat
tons; car s'il en avait tenu compte, il n'aurait
jamais parlé de concession et de faveur,
propos d'une affaire, que tout homme
raisonnable considère comme un acte de
justice et de devoir. Communiqué
Depuis quelque temps des brouettes fu
rent volées nos jardiniers (extra mûros.)
Le coupable de ces vols, qui est une per
sonne de Passchendaeleâgée de 60 ans,
vient d'être arrêtée par la police locale le
25 du courant.
La réputation de l'Observateur est gran
de. Elle s'étend tous les jours. On le cite
partout comme une feuille pleine de bon
goût et de sel attique. Naguère la Presse
journal de Paris, aussi modéré que bien
écrit, voulant donner la France un échan
tillon de la polémique des gazetiers belges
l'approche des élections, ne trouva rien
de mieux, de plus poli, de plus spirituel
qu'un extraitde YOservateur. Elle cita entre
autres cette phrase que tout le monde a pu
lire dansrorganedel'ultra-libéralisme, il y
a peu de jours
Nous n'avons jamais vendu notre plu-
me; il appartenait un misérable jour-
nal de transfuges et de renégats, couvert
d'opprobre, d'être le premier nous
taxer de vénalité.
La Presse a bien raison de dire que les
feuilles ne cherchent qu'à raviver l'irrita
tion des esprits l'approche des élections;
mais elle a tort de ne pas nous apprendre
quelles sont ces feuilles. Nous le dirons,
nous ce sont les feuilles qui impriment
des phrases comme celles que la Presse
cite; ce sont les feuilles ultra-libérales qui
par leur dévergondage excitent les mau
vaises passions, habituent leurs lecteurs
une polémique de mauvais ton et de mau
vais goût, et donnent la presse belge
chez nos voisins un renom dont nous re
nions, pour nous, notre part de responsa
bilité. (Journal de Bruxelles.)
La nommée Depirieux, veuve de Phi.
lippe Coppe, vient de mourir Gembloux,
l'âge de 101 ans. Cette femme a conser
vé jusqu'aux derniers moments toutes ses
facultés intellectuelles.
Yers la fin de la semaine dernière quel
ques individus qui venaient de finir leur
terme dans la prison d'Audenarde, se soi t
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
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