JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2673
26me année.
17 Mai.
Mr Morel, consul de Sardaigne et de
Toscane, se plaint d'être en butte des
persécutions sourdes et voilées, parce
qu'il se voit dans l'alternative ou de ré
signer ses fonctions diplomatiques ou d'a
bandonner la direction du Précurseur.
A peine cette plainte eut-elle retenti
dans la Belgique, que les libéraux se sont
misenémoi. Il va sans dire que leurs soup
çons devaient tomber sur Mr Nothomb, ou
sur le clergé, ou plutôt encore sur l'un et
l'autre. Delà une nouvelle source de sar
casmes contre le ministère et le parti-
prêtre. Mais sur quoi sont fondées tant
d'insolentes clameurs? Voici l'admirable
raisonnement du Progrès Si leNminis-
tère n'a fait aucune démarche près de
M. Morel, peut-être en a-t-il conseillé
une aux évêques. Cette supposition
tout-à-fait gratuite est suivie d'une déduc
tion avancée comme sûre et certaine, et
qui retombe de tout son poids sur le parti
clérical. Que verra-t-on encore de nos
jours! Un peut-être fournit une conclusion
irrécusable. Vraiment si c'est là de la logi
que, je dois avouer qu'elle ne s'accorde
pas avec les principes admis jusqu'ici. Un
journal qui ose braver le respect humain
un tel point, doit sans doute pouvoir
compter ou sur l'indulgence ou sur la vue
courte de ses lecteurs.
La pompe déployée l'occasion du Ju
bile centenaire célébré par les Carmes
déchaussés a surpassé l'attente générale.
Ce n'est pas seulement la confrérie de
S'-Joseph qui s'est mise en frais pour fêter
dignement son patron, mais une grande
partie de la ville a voulu contribuer
a l'embellissement de celte solennité. Tou
tes les rues, par où la procession a passé,
étaient plantées de pins et ornées de dra
peries.
Depuis quelques semaines la police de
celle ville fut informée que les gens de la
campagne, qui viennent fréquenter nos
marchés pour vendre leurs denrées, re
tournaient chez eux les poches vidées par
des adroits filoux, qui, ces jours là, vien
nent exercer leur industrie, elle lit toutes
les démarches nécessaires, pour pouvoir
découvrir les coupables.
Le 13 de ce mois, grâce au zèle du ser
gent de police B. De Hollander, qui en
quelques points fut aidé par son collègue
Menu, elle a arrêtée trois petits garçons,
dont le plus jeune n'a que dix ans, comme
prévenus de ce délit.
Tous les trois sont en aveuet ont dé
clarés, que c'est l'instigation de leur mè
re, (veuve) qu'ils se sont rendus coupable.
Aussi a-t-on arrêté celle-ci.
Il y a un an, dit le Journal d'Anversque
dans les fouilles qui ont été faites, sur la
Place-Verte, pour l'établissement du gaz,
on a reconnu les restes de l'évêque d'Espi-
nosa, mort en 1742, et qui, en sa qualité
de capucin, a voulu par esprit d'humilité,
être enterré au cimetière commun et non
au caveau épiscopal.
L'exhumation de ces restes a dû être
autorisée, et ce matin 13 mai, dès quatre
heures et demie, M. le curé-doyen a fait
rassembler ces ossements qui ont été dé
posés dans un cercueil que MM. les vicai
res de la cathédrale ont porté au caveau du
chapitre, avec les cérémonies et les chants
prescrits par l'Eglise. Plus tard ces dé
pouilles épiscopales seront déposées par
Mgr. le cardinal-archevêque, dans le ca
veau épiscopal sous le maître-autel.
On écrit de Lille, le 10 Un nouveau
crime est venu ce matin plonger dans la
désolation une famille estimable de cette
ville.
Le nommé Blaringhien, âgé de 43 ans,
ouvrier filtier, rue Doudin, n° 6, se trou
vant sans travail et s'étant présenté chez
M. Bigo, maire de Lille et fabricant de fils,
pour obtenir d'être employé dans sa fila
ture, s'adressa M. Henri Dugauquier qui
en était le premier commis. Mais celui-ci
ayant répondu qu'on n'avait pas d'ouvrage
lui donner dans ce moment et ayant re
fusé de le laisser parler M. Bigo, l'ou
vrier se précipita sur le sieur Dugauquier
un couteau la main et le frappa droit au
cœur. Dix minules après, le malheureux
jeune homme, qui était aimé et estimé de
tout le monde, expirait sans avoir pu pro
noncer une seule parole.
L'assassin, qui a été arrêté sur-le-
champ, et que quelques personnes affir
ment n'avoir pas la tête tout-à-fait saine,
répond du reste avec calme aux questions
qu'on lui adresse, et rend compte de son
crime comme d'une chose toute naturelle.
On a reconnu que son couteau avait été
tout fraîchement affilé sur une pierre.
L'estaminet le Grand Lion blanc, hors la
porte de Schaerbeék Bruxelles, étafT^-",>.
siégé avant-hier par une foule de/fait£ilçs
qu'avait alléchés une carte circiitoçre^qui Sj;
les invitait un pompeux banqUca
au vénérable abbé Beekman. L'autèur oq
les auteurs de cette m y s t i fi o a t i o n
sans doute l'affût pour jouir de la^^t^*'
déconvenue des dîneurs qui n'ont trouvé
ni repas ni vénérable abbé. Celui qui a dû
se montrer le plus satisfait de la mystifica
tion, est sans contredit le maître de l'éta
blissement qui a profité de cette occasion
pour débiter bon nombre de verres de
faro.
Sur la demande de la commission ad
ministrative de l'école d'arts et métiers
de Tournay, un nouveau directeur vient
d'être chargé par Mgr l'évêque du gouver
nement intérieur du pensionnat de cet
établissement, sous le rapport moral et
religieux, ainsi que sous celui de l'instruc
tion intellectuelle; c'est M. Legrain, coad-
juteur de Saint-Nicolas, qui entreprendra
cette tâche, laquelle on dit qu'il appor
tera beaucoup d'aptitude.
On écrit de Dobrona (Hongrie), le 27
avril Notre bourg vient d'être le théâtre
d'un terrible incendie. Près de 300 mai
sons, l'église catholique, le presbytère, le
beffroi, la maison de ville, les écoles sont
réduits en cendres, et près de 2,000 per
sonnes se trouvent sans asile. La plupart
des maisons étaient construites en bois;
aussi n'en reste-t-il presque plus de traces.
Les décombres brûlent encore ça et là.
M. Arkwright, capitaliste anglais, qui
vient de mourir l'âge de quatre-vingt-
six ans, a laissé une fortune placée pres
que tout entière dans les fonds publics,
et plus considérable que n'en a jamais
possédé aucun capitaliste enrichi par des
spéculations de bourse.
Il résulte de son testament, ouvert la
cour de l'archevêque de Canterbury, qu'il
donne chacun de ses fils un million et
demi sterling (38 millions de francs), en
tout 190 millions de francs; plus 40,000
livres sterling (1 million) de revenu eu
fonds de terre son fils aîné. II partage
entre ses cinquante et un petits-enlanls et
arrière-petits-enfants 700,000 livres ster
ling (18 millions de francs), ce qui lait
pour chacun 14,000 livres sterling ou
330,000 francs. La succession entière dé
passe 230 millions de francs.
Les filles de M. Arkwright, dont l'une a
été mariée a sir James Wigram, vice-
chancelier, et qu'il a richement dotées, ne
sont pas oubliées dans cet acte suprême.
Les droitsou de timbre, cor-
respondànt rio$v>droits de mutation,
Miseront énormes.j V'A
yj On écrit de CourtWu, 13 mai
y MM. Içs oflkiers^Ki parquet, dirigés par
des présômpj^gjjè<i infanticide ont lait hier
une descente Espierres. Leurs recher-
On s'abonne Vpres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX DE EMBOXYEMENT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 450
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Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSERTIOXS.
4 9 centimes par ligue. Lej ré
clames, 34 centimes la ligne.
vérité et justice.
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