No 2675. 26me année. On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Eoyaurae. prix de i.' t unwr:vu:vr, par trimestre, Pour Ypresfr. Pour les autres localités 350 Prix d'un numéro centimes par ligue. Les ré clames, 33 centimes la ligne. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres, Le Propagateur paraît le titMEDI et le MERCREDI de chaque semaine; PRIX DES IXSERTIOX». 7PSSS, 24 MAI. IXFLCEXCE DD CLERGE. Depuis quelque temps les organes du parti libéral semblent s'être donné le mot pour traduire aux yeux du public le clergé belge comme l'en nemi juré de nos institutions. Non content de jouir d'une liberté entière quant aux matières spiri tuelles, il abuse de son influence pour dire son mot sur les affaires de ce monde; que dis—je son pouvoir est déjà devenu si grand que nos ministres se garderaient bien de remplacer le moindre fonc tionnaire, un garde-cbaropêtre par exemple, sans prendre l'avis du Cardinal-Archevêque de Ma- lines. Chaque soir, par le dernier convoi du chemin de fer, M. Nothomb va soumettre l'ap probation de son Eminence le travail de la journée et prendre ses ordres pour le lendemain. Brief, ce n'est pas le Roi, ce ne sont pas ses ministres qui gouvernent la Belgique; c'est le chef de l'épiscopat belge de concert avec la majorité cléricale des chambres. C'est ainsi, ou peu s'en faut, que s'exprime maint carré de papier noirci par une plume libé rale. Ce sont, il est vrai, des assertions sans preuve; mais on sait que les hommes progressistes ont le droit d'être crus sur parole. Raisonner juste, c'est se montrer rétrogade. Aussi les rétrogrades, c'est-à-dire, les hommes de bon sens apprécient parfaitement les sorties violentes des exclusifs contre les prétendus em piétements du clergé. Pour peu qu'on veuille bien y réfléchir, on s'aperçoit que dans les peines infinies que ces messieurs se donnent pour sauver, disent-ils, le pouvoir avili par le cabinet actuel l'éternel ote-toi de là, que je m'y mette perce de toutes parts. Toutefois il existe parmi nous quelques hommes qui, sans haine pour la religion, ne peuvent souf frir ce qu'ils appellent l'influence occulte du clergé. C'est rendre un véritable service au pays que de dissiper une erreur, qui peut avoir des suites funestes. Ce service, M. De Decker, membre de la cham bre des représentants, vient de le rendre en pu bliant un opuscule intitulé De l'influence du clergé en Belgiqueet dont une deuxième édition est déjà sous presse Homme de cœur et de talent, l'auteur aborde franchement les diverses objections qu'on entend faire tous les jours contre la conduite du clergé l'endroit des matières civiles. Voici comment il réfute ceux qui trouvent mauvais que les prêtres prennent part aux élections, maintenant qu'ils ont acquis leur indépendance et que les droits du clergé sont garantis par la constitution. Il est vrai, répond M. De Decker, le clergé n'a plus rien attendre de la législature en ce qui concerne son existence, ses libertés, son indépendance; tout cela lui a été accordé, tout cela lui est garanti par le pacte fondamental. Il n'a donc plus rien conquérirmais il a tout conserver. C'est là le secret de la con- duite du clergé on lui suppose des vues d'en- vahissementlà ou il n'y a que des nécessités de conservation. Et, remarquons-le bien, con- server est toujours plus difficile que conquérir pour conquérir il suffit d'un jour d'énergie et d'enthousiasme; il faut, pour conserver, beau- coup d'intelligence; de modération, de persé- vérance, toutes qualités dont la réunion est bien rare chez les individus comme dans les partis. A l'époque du Congrès, le souvenir de la géné- reuse conduite du clergé était si récent, le besoin de la tolérance était si universellement senti, qu'on aurait pu, pour ainsi dire sans danger, confier l'avenir de la religion au patriotisme national. En est-il encore de même aujourd'hui? Qu'on examine le langage de la presse du libé- ralisme et de ses organes dans le parlement. L'autorité ecclésiastique n'a donc pu rester in- différente la composition de la législature. N'avait-elle pas se rassurer sur l'application des principes constitutionnels dans toutes les lois de notre organisation intérieure? Nous livrons ces lignes la méditation de tous les hommes de bonne foi. Quant ceux qui fer ment les yeux la lumière, quoi bon discuter avec eux? Aussi c'est aux premiers que M. De Decker s'adresse spécialement. C'est ces hom mes consciencieux, dit-il, que j'ai essayé de dé montrer que la domination politique du clergé est impossible, qu'ils la confondent avec son influence sociale; c'est ceux-là que je voudrais faire voir le danger de cette confusion qui fournit tous les prétextes dont les ennemis de la religion se sont toujours e'tayés pour l'asservir. M. Rogier répondant, en i832, précisément aux mêmes accusations qu'aujourd'hui l'on adresse de toutes parts au clergé, s'écriait A la vérité j'entends bien des assertions, bien des hypothèses, mais des preuves, ou elles n'ex istent pas, ou l'on ne se donne pas la peine de les montrer de telle manière que les plaintes sur \s/ résurrection des jésuites et les envahissements sucih cessifs d'un clergé ignorant et suppôt de la tyl-V rannie, je les mettrai provisoirement, et jusqu'! plus ample informé, sur la ligne de ces assertions faisant fort bien dans les colonnes des journaux orangistes donnant de nous une détestable opinion l'étranger, mais produisant, je l'avoue, peu d'im pression sur les esprits impartiaux et sérieuxqui veulent, pour être persuadés, autre chose que des assertions vagues et ronflantes. Avis aux rédacteurs de certaine feuille de cette ville. Puissent-ils comprendre enfin que les hom mes impartiaux et sérieux sont toujours restés les mêmes! Ce qu'ils voulaient en i852, ils le veulent encore en 1345. Nous avons conseillé, et pour cause, la feuille libérale d'Ypres de s'abstenir désormais de s'oc cuper de l'éducation de la jeunesse. Outre que le patronage qu'elle accorde tel ou tel établissement d'instruction doit obtenir un résultat contraire celui qu'elle a en vueil est bon de ménager son temps et ses forces. Attiser deux fois par semaine le feu de la discorde, fouiller journaux du pays et étrangers pour en extraire d'admirables tirades contre le clergé en masse, voilà sans doute une assez belle besogne. Cependant le journal en question n'a tenu nul compte de notre avertissement; au contraire il s'est fâché tout rouge parce que nous avons osé douter de l'opportunité de son intervention en matière d'enseignement. Nous nous consolons ai sément des aménités libéralesdont il nous gra tifie, et nous nous garderons bien d'y riposter. Mais nous tenons faire voir nos concitoyens de quelle manière les prôneurs du collège communal entendent l'éducatiou qui s'y donne. Cet éta blissement, dit le Progrèscontinuera inculquer nos enfants une instruction solide, en même temps qu'il sèmera dans leurs jeunes cœurs les principes de la décence de l honneur et de la justice, sans lesquels toute instruction demeure stérile. Ces principes de décenceetc. sont fort bons sans doute mais où en est la sanction Sur quoi reposent-ilssur la religionou sur le respect humain? Voilà ce qu'on ne nous dit pas. Si nous sommes bien informés, deux hommes d'État célèbres auraient prononcé récemment les paroles suivantes M. Thiers.Le temps est venu de mettre la main de Voltaire sur ces gens-là (les catholiques.) Les catholiques seraient fort peu effrayés de la ^apparition de M. de Voltaire en personne, quelle raient-ils de ses singes? homm^^^d^fâf.^h Je ne souffrirai pas (jye rfeiat soi/trôublé, par ^SteNfluerelle de cuistres etdbSJeaux. n Nôijjji4)e savons si les p^àjjiSpeurs universitaires jj&^àtnntrernnt satifaits de çejHe épilhète de cuis tres; quant nousr^$i£ir,'ue nous empêche d'ac cepter avec résignation l'épithète de bedeaux. Univers.)

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1