JOURNAL D ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2677. 26me année TPB.3S, 31 MAI. A entendre les organes de la presse libé rale, notre pays n'est rien moins qu'une vaste arène, où les meilleurs citoyens se trouvent forcés de combattre la fois et l'ignorance et le despotisme, heureux, si au moins quelques-uns des leurs peuvent échapper aux coups de leurs adversaires. Il importe de réduire de temps autre les assertions des libéraux leur juste valeur. Répétées sans cesse avec une assurance imperturbable, qui sait si la longue elles ne finiraient point par faire quelque im pression sur les personnes peu au fait des roueries libérales? C'est ce litre que nous reproduisons, malgré leur étendue, les ré flexions suivantes publiées par un journal de la capitale. Notre confrère de la rue du Temple s'élève avec force contre la coutume qui existe ici de temps immémorial, d'après laquelle le clergé va recueillir domicile les billets dits de confession pascale. Aux yeux de notre critique, le clergé d'Ypres se rend coupable d'un véritable acte d'inqui sition, bon tout au plus engendrer l'hy pocrisie chez un certain nombre de fidèles. Nous n'avons pas d'opinion émettre sur l'usage dont il s'agit. Mais, comme ca tholiques, nous avouerons avec franchise qu'il ne nous répugne en aucune manière d'exhiber nos pasteurs la preuve que nous ne le sommes pas de nom seulement. Quant ceux qui, tout en gardant le nom de catholiques, se refusent s'acquitter des devoirs prescrits par l'Église, la faute On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX RE I/ABOMEMEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4O® Pour les autres localités Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IA SERTI® AS. I» centimes par ligue. Les ré clames, tS centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. Ne dirait-on pasen croire les journaux exclusifs, que la Belgique est le pays le plus mal heureux du monde, qu'on y vit sous un joug affreux, et que la moitié de la population y est exploitée par l'autre? Si un homme tout-à-fait étranger nos lois et nos mœurs, arrivait en Belgique dans le but d'étudier la situation, il s'en ferait tout d'abord l'idée la plus fausse d'après le langage ridicu lement exagéré de nos feuilles libérales. Quoi, se dirait-il avec douleur, cette Belgique qui a long- FEUILLETON DU PROPAGATEUR. L3S SC73S 1£7ST3?JSTJZ. (suite.) Mon cher hôte, fit alors le petit trapu, votre hôtel est loin d'être aussi vaste qu'il devrait l'être; vous le voyez; vous n'avez que trois pièces où des gentleman puissent décemment se loger, et ces trois pièces, elles donnent sur la rue. Le jour, la nuit, des voitures partent, arrivent sans cesse, ébranlent le pavé. Nous aimons bien dormir, nous détestons le bruit; tous les quarts d'heure, nous sommes réveillés en sursaut; notre santé en souffre, notre caractère s'aigrit; c'est devenu pour nous un mal intolérable. Vous avez bien raison, Messieurs; le tapage est souvent assourdissant; mais comment faire! je ne peux empêcher les dili gences, les chaises de poste de passer devant ma porte. Nonsans doute, mon cher Monsieur Vnn Rysoort, mais il y a un remède fort simple. Je ne le vois pas. Nous allons vous le dire; il ne s'agit pour vous que d'une faible dépense, laquelle nous contribuerons pour la moitié. Parlez, Messieurs, que faut-il faire? s'écria avec plus de vivacité qu'il temps marché la tête de la civilisationest au jourd'hui courbée sous un cruel esclavage! Le clergé exige la dîme, veut rétablir la main-morte et retient le pays dans l'obscurantisme! L'aristo cratie y est plus puissante que jamais! Tous les pouvoirs publics sont envahis par des castes des potiques qui ne rêvent rien moins que la destruc tion du nouvel ordre de choses! Quiconque ne professe pas le culte de la majorité doit être bien malheureux dans ce pays, et sans doute que les prisons regorgent d'écrivains libéraux et de toutes sortes d'hommes vertueux et indépendants, qui osent élever la voix contre un régime aussi odieux! Telles seraient coup sûr les réflexions de cet étranger, la lecture des feuilles libérales. Mais s'il étudiait la situation de plus prèss'il par courait le pays, son étonnement ne tarderait pas changer d'objet. Il verrait les villes prospères, les campagnes fécondes, les populations tranquilles, les lois respectées, le clergé sage et considéré, les emplois partagés entre tous les hommes qui en sont jugés capables; en un mot, nulle part il n'a percevrait des traces de cette horrible domination cléricale et aristocratique dont certains journaux fout si grand bruit. Et quand il apprendrait que la presse jouit en Belgique d'une liberté entière, que les publi cations les plus dégoûtantes, les pamphlets les plus licencieux y sont tolérés, que les écrivains n'ont guère redouter que le mépris public, et que l'autorité montre a leur égard une mansuétude n'en avait déployé de toute sa vie l'aubergiste qui avait trouvé dans le séjour des deux insulaires une mine d'or qu'il se proposait bien d'exploiter en core. Vous avez derrière votre maison un petit jardin, où il ne croit rien du tout, si ce n'est quelques herbes parasites, et qui ne vous est bon rien. Le vieux mur qui l'entoure est près de s'écrouler. Pourquoi ne feriez-vous pas bâtir dans ce jardin un petit corps de logis, un pavillon, ne contînt-il que trois pièces? Il pourrait s'adosser sur le mur, que vous serez en tout cas forcé de reparer ce serait une diminution sensible dans la dépense. Nous aurions ainsi un logement où nous serions paisibles et éloignés du bruit de la rue. Nous paierons volontiers la moitié de ce que coûtera cette bâtisse, et quand nous partirons, elle vous restera en toute propriété. Vous aurez ainsi un surcroit de place pour mettre les voyageurs viendront chez vous l'hôtel de Y Escaut gnera et de toutes manières. Si notre proposition n'est pas de votre goût, dites-le-nous; nousl forcés de vous quitter et ce sera regret. Van Rysoort n'eut aucune objection fairi projet; il y trouvait son avantage sons tous rapports. Il gardait ses hôtes; il augmentait son hôtel sans qu'il lui en coûtât cher. Il ne put cepeudant s'empêcher de penser Ce sont là qu'on ne comprendrait pas dans d'autres pays quand notre étranger, disons nous, apprendiait toutes ces choses, il se convaincrait que la presse se livre des exagérations bien coupables, et qu'elle fournit chaque jour elle-même la preuve de la fausseté de ses allégations. En même temps il rendrait hommage la haute moralité de nos compatriotes, leur bon sens proverbial, qui les a généralement préservés jusqu'ici de l'influence délétère d'une presse qui ne respecte pas plus le pays, qu'elle ne sait se respecter elle-même. deux originaux tels* qu'on n'en reverra jamais et même tant soit peu timbrés. Il le dit a ses voisins, qui furent de son avis. Le soir même, on fit venir un maçon, et les deux Anglais lui expliquèrent leur plan; ils désignèrent le coin du jardin dans lequel ils désiraient voir s'élever le pavillon. Des charrettes chargées de briques ne tardèrent pas arriver, et l'on construisit en un tour de main le pavillon qui était dans les vœux des insu laires; de deux côtés, il s'appuyait sur le mur qui séparait le terrain appartenant Van Rysoort de celui de ses voisins; il ne fut élevé que d'un étage; il se composait de trois petits pièces de plain-pied; en une douzaine de jours, tout fut fini; de nombreux ouvriers s'étaient mis l'ou vrage, et les Anglais parurent enchantés. Le tout coûta 2,674 florins; Van Rysoort soumit comptes du maçon, du menuisier, du couvreur, serrurier, une opération arithmétique d'où il t»Vlta que la moitié de la somme ci-dessus attei- v |gJt le chiffre florins 273. Ce n'est pas qtjy le digne hôtelier.'fôt fripon le moins «lu Jnde, mais il croyait fairè preuve de patriotisme, fete de bou citoyeneiujjetenant en Belgique le plus possible,àle^apit'aïqÉLritanniques. 11 éprouvtnto^^ipjr un certain battement de cœur en preSliwwif'son compte; sa respiration

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1