JOURNAL D'ÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2683. 26me année. 7P3.BS, 21 JUIN. Pyrrhus, roi d'Epire, venait de rempor ter sur ses ennemis une victoire longtemps disputée et après avoir vu tailler en pièces une bonne partie de ses meilleures trou pes. Ses courtisans ne manquèrent pas de le féliciter sur l'heureuse issue de la ba taille. Hélas! répondit Pyrrhus, encore une victoire comme celle-ci, et je suis perdu sans ressource. Nos soi-disant libéraux, s'ils étaient sin cères, devraient avouer avec ce fameux général, que le succès obtenu aux derniè res élections sur le parti conservateur, loin de leur profiter, ne saurait que les perdre dans l'opinion des hommes de bon sens. Eu effet, plus on réfléchit sur ce qui a pu porter le parti libéral s'opposer la réé lection de représentants tels que MM. Rai- kera, de Behr, Dubus et Demonceau, qui on en voulait spécialement, et plus aussi on reste convaincu de la futilité des pré textes allégués pour combattre leur can didature. Nous ne disons pas assez ces prétextes n'étaient tout simplement que d'évidents mensonges. Quant certain im pôt, dont on a tant effrayé les électeurs de la province de Liège, le Moniteur même s'est chargé de rétablir les faits dans toute leur vérité. 11 serait donc superflu de nous en occuper, aujourd'hui que tout le monde a pu juger de la bonne foi des meneurs exclusifs. Mais il n'est peut-être pas hors de propos de dire un mot sur le prétendu grief reproché avec tant d'aigreur M. Dubus aîné. M. Dubus, s'écrient les organes libéraux, a voulu rétablir la main-morte!.... La main morte? Parce qu'on permettait l'Uni ver. sité de Louvain, remarque un journal, moyennant des conditions destructives de ce droit même, d'acquérir des propriétés jusqu concurrence d'une rente rigoureu sement limitée? parce qu'on voulait ac corder cette faculté aux deux établisse ments d instruction supérieure de l'État et 1 Université libre de Bruxelles? Est-ce là de la main-morte? Est-ce là un privilège exorbitant, comme on ne cesse de le ré péter hypocritement? Non, sans doute. Ou a donc montré une ignorance crasse; ou plutôt on en a imposé impudemment lorsqu'on s'est efforcé de faire passer M. Dubus comme un chaud partisan de la main-morte. De tout ceci nous avons le droit de con clure que si, comme le roi Pyrrhus, nos exclusifs n'ont pas dans la mêlée électo rale vu tomber leurs meilleurs soldats, ils ont, chez les hommes impartiaux tant du pays que de l'étranger, perdu ce qui leur pouvait rester d'honneur et de considéra tion. La logique libérale est vraiment admi rable. Une majorité décidée existe dans la chambre, elle soutient le cabinet; pour atteindre le cabinet, il fallait briser la ma jorité parlementaire. Voila ce qu'on écri vait dans tous les journaux du parti la veille des élections. Aujourd'hui, l'un d'eux, le même qui s'attendait voir prochainementsans dou te après la journée électorale du 13 juin, un ministère selon ses vues exproprier les biens des hospices et du clergé, reconnaît que la majorité n'est pas changéeet il en conclut précisément le contraire de ce que le plus simple bon sens indique; voici ce chef-d'œuvre de raisonnement Le ministère devient impossible en présence du grand déploiement des forces libérales, mats la majorité n'est pas dé- placée dans la chambre. Il nous semble que la seule conclusion logique des élection du 13 juin, c'est un changement de ministère et une dissolution des chambres. Des élections générales, tel est le seul moyen de sortir de la position actuelle.» Un journal libéral qui ne saurait être suspect quand il s'agit de l'honorable M. Raikem, apprécie en ces termes l'élimina tion de l'ancien président de la chambre La Belgique toute entière, celle qui est calme, éclairée et qui sait placer la raison et l'intérêt du pays au-des^aaçrfteSw partis et des passions, regretle^M. Rair^i kem, jurisconsulte profond et/ulliversel,^',: si impassible et si sévère dans profité', 1 si recommandable par les servWs qu'il a i rendus au pays et l'homme qui la chambre avec une dignité si impartiale. C'est Aristide proscrit par un forum en tu multe; et cet homme est remplacé par M. de Tornaco Nous répudions un sembla ble libéralisme, parce qu'il est aveugle, ingrat et passionné, et que pour nous un véritable libéral, est par-dessus toutes choses l'homme moral et marchant droit dans la carrière du beau, de l'utile, et labri de toutes ces petites faiblesses qui dégradent l'humanité. La procession de la Fête-Dieu a été fa vorisée d'un temps superbe. Tout s'est passé comme de coutume. Seulement on a remarqué l'absence des membres de no tre régence communale, ainsi que du con tingent ordinaire du corps de la maré chaussée. On ne sait quoi attribuer l'étrange détermination de nos magistrats. Comme on le pense bien, des commentaires peu bienveillants pour ces messieurs ont cir culé parmi leurs administrés. Quelques- uns, il est vrai, ont rejeté la faute sur le clergé, prétendant que celui-ci avait man qué l'étiquette en négligeant d'inviter l'autorité civile avec les formalités requi ses. Nous savons que dans ces sortes d'oc currences, certaines règles doivent s'ob server. Mais nous croyons savoir aussi d'une manière assez positive que depuis plusieurs années pareille invitation a été omise en vertu d'une espèce de dispense, le chef du corps communal regardant le renouvellement annuel de l'invitation com me parfaitement superflu. Peut-être notre confrère de la rue du Temple, lequel, on ne comprend pas pourquoi, reçoit souvent les confidences de nos conseillers communaux, sera.-t-il chargé d'expliquer la conduite desesamis. Espérons que celle-ci n'aura eu rien de déshonorant pour nos chefs civils. Il nous serait trop pénible de devoir penser que des préoccupations politiques y aient eu quelque influence. Nous nous bâtons d'a jouter que jamais nous ne nous persuade rons que nogjïisgistrats aient voulu fron der les ^bfirïiéut^i;eligieux de leurs con- ciloyeni. Un événement quiy aurait pu avoir les suites (lés plus graves, est arrivé dimanche dernier dansJîiii»ifle de Warnêton. M. le vicaire Maqueine qui assistait la proces sion, a eu le feu mis par un flambeau son aube, qui de suite a pris flamme. M. le vicaire s'est empressé de courir toutes On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 3-1. vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PHIX DE l 'AII«V\t:HK\T, par (rlmestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSEBTIOXS. 1S centimes par ligue. Les ré clames, centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE.

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