JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2684. 26me année. 7PP.ES, 24 JUIN. Toutes les fois qu'un succès même dou teux favorise les efforts du parti exclusif, on a déplorer de la part des adeptes de celui-ci les excès les plus condamnables. La joie libérale devient tout-à-coup si ex- pansive, si bruyante, qu'elle ne respecte plus ni légalité, ni convenances. On dirait une foule d'esclavages dont on vient de rompre les fers, et qui se livrent sans frein aux transports d'une allégresse délirante. La comparaison paraîtra parfaitement jus te si l'on songe qu'il est hors de doute que depuis longtemps le parti libéral gémit sous l'oppression cléricale. C'est là du moins ce qu'assurent chaque jour les organes dé voués la cause si sainte du libéralisme. Quoiqu'il en soit, voici quelques nou velles fredaines que les têtes brûlées du parti se sont permises l'occasion de la dernière lutte électorale. Il faut bien que la presse modérée se charge de les publier pour l'édification du public, puisque les feuilles exagérées semblent, vouloir s'ob stiner les vouer l'oubli. A peine le résultat du scrutin fut-il con nu, qu'à Liège des rassemblements se sont portés deux reprises différentes devant l'évêché; et ce n'est que grâce aux mesures prises par la police que de plus graves excès ont été évités. Un rassemblement s'est porté également devant la demeure de l'honorable M. Rai- kem, outrageant par ses cris un des plus nobles caractères du pays. A Stavelot, après qu'on y eut appris l'é lection de M. David, compétiteur de M. Demonceau, la foule s'est transportée chez M. le curé, qui, dans ce moment, finissait de dîner avec Mgr. l'évêque de Liège, et on l'a obligé de donner les clefs de l'église pour sonner les cloches. La commune de Chênée a été, son tour, témoin des plus graves désordres. Malgré l'intervention de l'autorité locale, des individus appartenant un parti qui se dit 1 avant-garde de la civilisation et le défenseur des libertés publiques ont chari' varisé M. le curé ainsi que plusieurs nota bles de l'endroit. Des actes aussi révoltants sont bien pro pres dissiller les yeux de quiconque s'est laissé séduire par le fullacieux langage des pseudolibéraux. Ils nous donnent une idée du sort réservé tant la religion qu'à nos libertés publiques, si, ce qu'à Dieu ne plai se, le pouvoir était jamais confié aux chefs d'une faction qui ne rougit de rien. On lit dans le Courrier de CEscaut Le triomphe de l'opinion conservatrice était certain Tournay, si nos exaltados n'étaient parvenus écarter du scrutin, plus de cinquante électeurs, en répandant partout dans les campagnes, le bruit qu'on se battrait et qu'on se massacrerait Tour nay le 13 juin. Un membre du comité libéral que nous pourrions nommer au besoin, répandait ce bruit même aux portes de la ville et chez les fermiers de M. le bourgmestre. Voilà un de ces moyens immoraux qui, comme la dîme et la main-morte, ne réussissent qu'une fois. L'ordre n'a pas cessé et ne pouvait cesser de régner en ville le jour des élec tions. Cette expérience ne sera pas perdue pour les électeurs qui se sont laissé ef frayer. Nous verrons, la prochaine lutte, de quel côté se rangera la majorité. Le S'-Père a résolu de parcourir la Ro- magne pour s'enquérir par lui-même de la marche de l'administration et des be soins de cette province. Rologne sera le terme de son voyage. Plusieurs personna ges distingués l'accompagneront. Mais il ne quittera pas Rome avant le commen cement de septembre. Un individu nommé Degouy, de la com mune de Grossage, marié depuis environ un an Marie-Thérèse Andrieux, avec la quelle il vivait en assez mauvaise intelli gence, mourut il y a quelques jours la suite de symptômes qui firent croire un empoisonnement. L'autopsie de son cada vre n'a malheureusement que trop confir mé les soupçons. La femme Degouy, pré venue de ce crime, a été arrêtée et écrouée la prison de Mons. On mande de Verviers, le 20 juin Une fille, qui portait un enfant mort dans un panier, a été arrêtée ce matin, 5 1/2 heu res, au Pont-Léopolden cette ville. Cet enfant est du sexe masculin et paraît âgé de 8 10 jours. La fille arrêtée se nomme Demoulin, Anne-Marie, âgée de 37 ans, servante, née Mont-Fosse et domiciliée Spa; elle prétend être partie de Mont- Fosse, le 11 courant, 4 heures du matin, pour aller voir un de ses frères Charle- roi; qu'arrivée sur le chemin de fer, le 12, elle s'y est accouchée seule; qu'ayant été transportée dans une maison près de la route ferrée, elle y est restée deux jours, puis qu'elle s'est rendue chez son frère, où elle a séjourné également deux jours; qu'ayant repris le chemin de fer pour re tourner Mont-Fosse, son enfant est mort en route, et qu'après avoir marché toute la nuit passée, au point du jour elle s'est reposée, et qu'ayant cru se diriger sur Spa, elle s'était dirigée sur Viviers, où elle a été trouvée ce matin, au Pont-Léopold. A la dernière vente publique, la morue du Doggerbank a subi une nouvelle baisse Ostende, principalement le landorium. Celui-ci ne s'est vendu que de 33 35 fr. au lieu de 32-50 42-50, prix de la vente précédente. Le grand poisson n'a obtenu que de 31-50 33-50 et le petit poisson que de 27 29 francs. Ces prix sont trop minimes et ne promettent pas un grand bénéfice aux armateurs ni aux pêcheurs. On écrit de Gênes, 30 mai Il est arrivé il y a quelques jours de Ruénos- Ayres et de Montevideo une quantité de peaux qui renfermaient des matières pes tilentielles. L'infection s'est communiquée par le simple contact une trentaine de portefaix; des tumeurs se sont déclarées sur différentes parties du corps chez qua torze d'enlr-eux, les autres ont été at teints de la fièvre chaude; deux sont morts, deux autres son l'extremité. On dit que ces peaux avaient été saupoudrées d'arsénic en Amérique, pour les préserver des vers, mais en réalité pour en extirper les éléments pestilentiels. En effet, on pré tend que l'année dernière il a régné en Amérique une épidémie parmi le bétail. Pour s'en débarrasser, on transporte ces peaux l'étranger dans le plus grand secret; la plupart de celles qui sont infectées sont envoyées Palerme. Der nièrement encore il en est arrivé 30,000 pièces de Montevideo, et au lieu de les On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABOIMEHEIVT, par trimestre, Pour Ypres fr. 4OO Pour les autres localités 430 Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. I» centimes par ligue. Les ré clames, >3 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1