JOURNAL D ÏPRES H DE L'ARRONDISSEMENT. t N« 2704. Samedi, 2 Septembre, 1843. 27me année. vérité et justice. 7??.3S, 2 Septembre. Avant la fin de la session du Conseil Provincial, un projet de chemin de fer travers la Flandre occidentale lui a été soumis, et ce projet a été accueilli par l'assemblée avec l'intérêt que comporte l'entreprise la plus utile dont on pourrait doter la Flandre. Des intérêts réciproques sont en jeu en ce qui concerne les villes et bourgs où la route pourrait passer d'après les différents plans possibles, et cependant aucun des conseils municipaux ne s'occupe, que nous sachions, de donner l'impulsion. La pétition du sieur Maertens est ren voyée la députation permanente pour y être examinée; ce corps prendra ses con clusions, M. le gouverneur lui-même nous a paru dans la discussion tenir une con duite significative en faveur de la cons truction d'un embranchement vers l'inté rieur. Les autorités des villes placées dans l'isolement, songent-elles encourager ces heureuses dispositions? L'autorité provin ciale sait-elle, dans le cas qu'elle conclût l'adoption d'un plan dans le sens de la pétition, sait-elle, si sa démarche sera ap préciée comme elle le mérite, et appuyée au besoin par les populations en faveur desquelles elle travaillerait? Nous pensons que non. Ensuite le chemin de fer de la Flandre traversera-t-il en partant de Bruges, Thou- rout, Dixmude, Furnes, pour aller rejoin dre plus tard l'extrémité de la ligne fran çaise Dunkerke, ou bien prendra-t-il une direction par Thielt, Pitthem, Meulebeke, Ingelmunster, Iseghem, Roulers, Ypres et Poperinghe pour tomber transversalement sur la même ligne française? Ce sont des questions décider en effet après la ques tion de principe; mais encore une fois les autorités de toutes ces communes ou villes sont elles indifférentes l'égard des avan tages qui pourront en résulter pour les administrés? Voilà de sérieuses réflexions que nous avons lues, il y a quelques jours, dans le Nouvelliste des Flandreset que tous les journaux de la province devraient relever dans le but de fixer l'attention des conseils communaux, que la chose pourrait con cerner, sur des questions graves et d'une haute utilité locale. Nous invitons nos administrateurs ex aminer soigneusement toutes les hypothè ses que la pétition du sieur Maertens est capable de suggérer; délibérer, en parti culier, sur le point de savoir s'il convient de prendre des mesures, de s'imposer même des sacrifices pour que notre cité puisse dans un avenir peu éloigné, parti ciper aux bienfaits d'un embranchement vers les grandes lignes de chemin de fer; et prouver, en s'occupant des'intérêts matériels, qu'ils comprennent leur mission et se mettent au dessus de ces éternelles de ces pitoyables discussions de parti. On s'abonne i Ypres, Graud'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4OO Pour les autres localités 4 Pris d'un numéroO«O Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paratt le SAMEDI et le MEBCBE3I de chaque semaine. PRIX DES IJISEBTIOli. 1» centimes par ligne. Les ré clames, 34 centimes la ligne. Nos lecteurs connaissent le plan qu'O'Connell a développe' le 22 août a Dublin, pour la reconsti tution du parlement irlandais. Tous les droits de la couronne y sont respectés Le peuple irlandais reconnaît et maintientconservera et soutien dra continuellement toutes les prérbgatives de la Reine et de ses héritiers et successeurs, ap partenant et inhérant la couronne impériale d'Irlandeet il portera allégeance pure, indivise et indivisible S. M., ses successeurs tou jours. Les privilèges héréditaires et personnels des pairs d'Irlande, le pouvoir législatif et ju diciaire de la chambre qu'ils doivent former, sont reconnus tout aussi solennellement; rien ne sera innové dans les anciennes formes du gouver nement il n'y aura qu'un parlement de plus. Quand nous disons parlement, nous nous ex primons mal ce qu'O'Connell appelle de ce nom ne sera, b proprement parler, qu'un grand comité de pétitionnement, une espèce de meeting trié et formé de commissaires élus par les comtés et les villes pour porter les vœux de l'Irlande aux pieds du trôoe. Aucune des décisions de cette assemblée n'aura force de loi, même pour les Irlandais; et cela se conçoit ce serait simplement de la rébel lion, c'est-a-dire la chose qu'O'Connell a le plus en horreur. Cette réunion n'exprimera que des vœux elle servira en même temps donner plus de consistance au mouvement du rappelle régulariser, h l'étendre, a le soutenir par le prestige que donne toujours une grande assemblée sortie de l'élection populaire. On comprend que si tout devait se borner a cela en Irlande, on pourrait douter que ce pays en obtint des résultats fort brillants. Exprimer des vœux, jouer en quelque sorte au parlement, pro noncer de longs et beaux discours comme les Irlandais savent en faire, tout cela ne saurait mener 'a grand'chose. Ce serait un peu l'histoire du ton neau des Danaïdes on y verserait tous les flots de l'éloquence irlandaise, et ce n'est pas peu dire, qu'il ne resterait pas moins vide. Or, une assem blée qui est condamnée h agiter sans rien produire, h parler sans poser aucun acte, ne tarderait pas tomber dans le ridicule. Aussi n'est-ce pas l'institution du parlement irlandais que nous regardons comme la principale mesure prise en faveur du rappel par O'Connell. Dans la réunion de l'association du 23 août, le libérateur en a fait adopter une autre qui, a nos yeux, est bien plus importante c'est l'établis sement d'un système général d'arbitrage dans tout le pays. Désormais les magistrats nommés par Je gouvernement anglais n'auront plus a connaître d'aucune affaire civile entre repealers. Tout sera jugé par des arbitres élus au nom de l'association du rappel, et les parties s'engageront par écrit b s'en rapporter b leur décision. Si l'une des parties se refuse b exécuter le jugement, les arbi tres en référeront b l'association et celle-ci or donnera que la partie soit exclue de ses rangs, par un vote soleDuel, si les motifs du refus ne lui paraissent pas concluants. On voit que cette mesure est fort grave; elle l'est d'autant plus qu'on ne saurait en contester la légalité et qu'on peut être assuré que le patriotisme irlandais se fera honneur de l'observer strictement, comme il le fit lors de l'émancipation des catho liques. La partie la plus considérable de l'admi nistration échappera ainsi d'un seul coup b l'An gleterre les magistrats qui siègent en son nom pourront se croiser les bras, en attendant que tous ceux qui relèvent, comme eux, du gouver nement actuelen fassent autant. On peut dire que, dès ce moment, l'Irlande est b demi séparée de la Grande-Bretagne. Elle ira plus loin, qu'on n'en doute pas. On ne s'arrete pas quand on a pour soi la justice et le bon droit, et qu'on maiche fermement dans la voie de la légalité. O'Connell prononçait une grande vérité, lorsqu'il terminait l'un de ses derniers discours par ces paroles qui sont b la fois une prophétie et une menace L'Angleterre ne peut pas avoir oublié, disait- il comme elle perdit ses colonies d'Amérique. J'invite le duc de WillîDgton b méditer sur la situation j'en appelle b sir Robert Peel et b sir James Grabam, le jour n'est-il pas arrive où il faut recourir b la réconciliation? Si cet appel n est pas entendu et si les concessions demandées se font encore attendre, je le proclame hautement, le jour viendra où il ne sera plus possible de tran siger, où la résistance deviendra inutile et où le triomphe du peuple irlandais sera complet onrnal de l^capitale vient de rendre côn e cérémonie Bien intéressante pour tous léi

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1