JOURNAL D YPRES Eï DE L'ARRONDISSEMENT. N» 2711 27n>e année 7PBSS, 27 Septembre. Malgré les indices pour ainsi dire évi dents du contraire, le Progrès jure ses grands Dieux que les rapports qu'on dit exister entre lui et notre administration communale, sont toul-à-fait imaginaires. Le croira qui voudra. Pour notre part, certes, nous aimerions fort qu'il en fût ainsi. Nous serions charmés, disons-nous, d'avoir une pleine assurance qu'aucun membre de la régence ne partage les prin cipes du confrère soit en matière politique, soit en matière d'instruction. On connaît la façon de penser de nos libéraux pur sang. Ils ne se déclareront satisfaits que lorsque la majorité de leurs concitoyens se verra frappée d'ostracisme. Le parti clérical, c'est-à-dire, quiconque ne suit pas leur drapeau jouit de trop de liberté en Belgique. Tant que l'article de Ja constitu tion, proclamant tous les Belges égaux de vant la loi, rie sera point une lettre morte, le mal ira toujours croissant. Voilà pour la politique. Quant l'enseignement public, le Pro~ grès est d'avis qu'il doit être athée. La feuille libérale aura beau crier la ca lomnie de notre part; pour lui fermer la bouche, il nous suffira de lui rappeler les applaudissements qu'elle a prodigués na guère aux libéraux de Liège (1). C'en est assez, sans doute, pour que tout le monde désire avec nous que l'assertion ci-dessus du Progrès ne soit pas une con tre-vérité. Fiat! Quand les Tartufes avaient une part de trois mille francs au gateau tout était pour le mieux dans le meilleur des mon- des possibles. Où le Progrès a-t-il vu cela? 11 est vrai que les pères de famille qui tiennent procurer leurs enfants une éducation religieuse se sont lus alors. Mais il n'est pas moins vrai qu'en se contentant d'une allocation quelconque ils ont fait preuve d'une modération inconnue chez certains libéraux. La feuille exagérée de vrait savoir qu'ajouter l'insulte l'injustice c'est le fait d'un malhonnête homme. En accordant au collège ecclésiastique le faible subside de 3,000 fr. loin de gaspil ler les fonds communaux, nos magistrats se montraient peine impartiaux envers la majorité de leurs concitoyens. Une bonne administration, dites-vous, ne doit pas donner de subsides un éta- blissement qui fait concurrence avec ce- lui qu'il dirige exclusivement. Si celui qui vous appartient n'est pas bon, chan- gez-le, mais ne donnez pas d'argent pour soutenir un établissement rival. Mais, de grâce, qui la faute, si côté du collège communal un deuxième éta blissement s'est élevé? N'est-ce pas la faute nos gouvernants qui se sont constam ment refusés faire subir leur collège les réformes qu'il réclamait et réclame en core impérieusement l'heure qu'il est? Sans doute, un seul établissement d'ins truction moyenne peut et doit suffire Ypres; tout le monde en convient. Mais pour cela il faut absolument qu'il ne pré sente aucun danger pour la foi ni les bon nes moeurs. Notre jeune confrère de la rue du Tem ple est parfois d'une naïveté charmante. Dans son dernier n°, voulant faire une ni che au clergé Vous êtes soupçonné, lui dit-il, de faire de très-bons chrétiensmais nullement des hommes instruits, ni ca- pables. En vérité nous avons cru rêver en lisant cette phrase inqualifiable. A coup sûr, no tre bon homme se serait bien gardé d'a dresser au clergé un si singulier reproche, s'il avait pensé aux brillants succès obtenus par son cher pupille, le collège communal, aux derniers concours généraux. Nous n'en dirons pas davantage. Les protégés ne sont pas responsables des ba lourdises de leurs protecteurs. Quelques malins prétendent que la der nière élucubration du Progrès ressemble furieusement au plaidoyer de Cicéron pro domo sua. Nous pensons qu'ils n'ont pas tort. Une correspondance en date du 13 sep tembre, adressée la Gazette d'Augsbourg contient ce qui suit On poursuit activement la Jeune Italie. Leurs projets relativement Bologne ayant échoué, grâce la vigilance de la police et an zèle des troupes et des volontaires, on devait faire une tentative de révolution dans la ville de Ravenne; des conjurés de Bologne et de Ravenne devaient se rencon trer lmola, marcher tous de là sur Ra venne, surprendre cette ville, s'emparer des cardinaux qui pouvaient s'y trouver, et y former provisoirement le centre de l'insurrection. Ce projet a aussi été décou vert par la police qui, par les mesures qu'elle a prises en a empêché l'exécution. Néanmoins 130 individus de la basse classe la tête desquels se trouvaient des personnes mieux mises, qu'on ne connaît pas ou qu'on ne veut pas connaître, sorti rent de Bologne pour se rendre lmola. Celte bande ayant rencontré en chemin une patrouille de cinq dragons, a blessé l'un d'eux et désarmé tous les autres. Ar rivée devant lmola cette bande a trouvé les portes de la ville fermées, et au lieu des conjurés de Ravenne qu'elle s'attendait trouver, elle a vu la petite garnison de celte ville sous les armes. Comme il n'y avait rien faire de ce côté, les insurgés se retirèrent dans les montagnes des environs, où l'on a envoyé leurs trousses les carabiniers du pape et les volontaires. Déjà 33 individus tout en haillons et ayant l'aspect de bandits ont été pris, et conduits le 10 Bologne. On a immédiatement envoyé de cette dernière ville lmola une compagnie du 2°" régi ment des étrangers ont reçu l'ordre de marcher sur Ravenne où régnait une gran de agitation. La ville de Bologne est, en apparence tranquille; cependant on ne peut pas mé connaître qu'il y règne une sourde agita tion qu'il ne serait pas impossible de voir éclater. D'un autre côté, le gouvernement est très-vigilant, toutes les troupes sont consignées dans leurs casernes, et toujours sous les armes. Du reste, le noyau du peu ple a des intentions loyales, et les volon taires qui se recrutent dans son sein, se sont montrés en toute occasion dévoués au gouvernement. On Vpre*, Grand'- Plsce. 31, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume PRIX RE L'ABONNEMENT, par trimestre, Pour Y près fr. AOO Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéroOSO Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé I Éditeur Ypres Le Propagateur parait le MAMKJDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. f S centimes par ligne. Les ré clames, SA centimes la ligne. vérité et justice. Voir W Propagateur du 16 août. Ostende, 24 septembre. Depuis di manche dernier sont eiftrées Ostende des pêches du Doggerbanket de Féroé, 21 cha loupes, apportant ensemble 1873 tonnes morue salée. Toutes celles du Doggerbank ont des pêches très-considérables qui éga-

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