«VER BEZIEN
FRANCE. paris, 23 septembre.
Une ordonnance du roi reconnaît com
me établissement d'utilité publique l'Asile-
ouvroir fondé Paris par feu M. le baron
de Gérando.
Plus de vingt mille étrangers sont
arrivés Lyon, depuis huit jours, pour
assister aux fêles données M. le duc et
Mrae la duchesse de Nemours.
En ce moment on fait au Val-de-
Grâce des constructions qui vont, dit-on,
coûter deux ou trois millions de francs.
Grand nombre d'aristocratiques hô
tels du faubourg Saint-Germain àont en ce
moment en restauration. Il paraît que les
légitimistes qui boudaient depuis 1830 vont
rouvrir leurs salons cet hiver.
Les belles nuits que nous avons
depuis une quinzaine de jours permettent
aux astronomes de faire leurs observations
célestes. Les compteurs d'étoiles filantes
ont pu notablement enrichir leurs catalo
gues ces derniers jours, car les apparitions
de ces météores ont été nombreuses.
On sait que M. Narvaez, agent de la
reine Marie-Christine, a déjà fait l'acqui
sition des salines de Dreuze, de Vie et de
Moyenvic. Il paraît que ses spéculations
ne s'arrêtent pas là et que la rentrée de
son frère, D. RamonNarvaez, en Espagne,
ne l'empêche pas de poursuivre ses place
ments en France, car nous apprenons que
les agents de M. Narvaez sont en ce mo
ment en concurrence avec une société
française pour obtenir la concession des
salines de Rosières (département du Jura).
Comme les salines de Monlmorot, de Salins
et d'Arc seront également vendues par
enchères le 27 septembre, et que l'on a
donné peu de publicité cette vente, il
serait très-possible que M. Narvaez parvînt
encore se les faire adjuger. De cette
manière toute la fabrication du sel dans
les départements, du sel de la France, va
bientôt se trouver entre les mains des
Espagnols, qui pourront fixer les prix
qu'ils voudront sans redouter aucune con
currence. Corresp
ESPAGNE. BAYOtJNE, 23 septembre.
On écrit de Madrid que le lieutenant-
général Laureano-Sanz est nommé capi
taine-général de la Catalogne en rempla
cement du général Araoz, et que les
généraux Schelly, Lura et Campuzano ont
reçu l'ordre d'aller prendre un comman
dement.
Perpignan, 23 septembre.
Les communications sont toujours in
terrompues avec Barcelone. La diligence
n'est pas arrivée.
ALLEMAGNE. dresde, 17 septembre.
Le duc de Bordeaux séjournera quelques
jours Pillnitz pour continuer ensuite,
comme on le dit du moins, son voyage en
Angleterre par Hambourg. Le jeune duc
a l'air fatigué et souffrant. Il boîte par
suite de l'accident qui lui est arrivé, ce
que ses partisans ne veulent pas avouer.
Dans sa suite se trouvent le duc de Levis,
le comte Locmarin et le marquis de Cham-
bonnel.
Les incendies en Allemagne repren
nent la course funeste qu'ils avaient inter
rompue depuis quelque temps. On se
rappellera les trois ou quatre nouveaux
sinistres que nous avons publiés tout
récemment. Voici encore deux nouvelles
qui augmentent la liste des nombreux et
épouvantables incendies qui sont venus
fondre sur l'Allemagne
Le 16 septembre, un incendie a éclaté
Breckerfeld et n'a pu être maîtrisé que
le lendemain. Il paraît que 60 maisons ont
été la proie des flammes.
Un incendie vient de détruire dans la
petite ville de Gorchen, 109 maisons avec
l'hôpital et son église, 225 familles se
trouvent sans asile. Le 17 mai dernier, un
autre incendie y avait déjà réduit en cen
dres 31 maisons.
'On a reçu par voie extraordinaire la
nouvelle qu'une bande d'environ 150 hom
mes armés de fusils anglais, ont attaqué
la diligence près de Cesena et fait prison
niers les dragons qui l'escortaient. Dans
d'autres endroits, cette ba'nde serait aussi
parvenue surprendre quelques postes de
cavalerie, et s'emparer de leurs chevaux
et de leurs armes. On a convoqué hier,
par ce motif une congrégation de cardi
naux. 11 paraît que quelques bataillons
d'infanterie légère recevront l'ordre de
marcher vers ces contrées.
GRÈCE. Athènes, 3 septembre.
Notre situation s'empire de jour en jour;
aux calamités publiques se joignent celles
de la vie privée. Le crédit de plusieurs
maisons honorables a été ébranlé par des
faillites successives. Partout règne le mé
contentement, et souvent la gêne et la
misère. On n'a plus de confiance en l'état
actuel des choses; un grand nombre de
familles ont déjà émigré en Turquie; d'au
tres se préparent les suivre.
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charme et entrain jusques au moment du repos,
vers minuit. Les danses ont ensuite recommencé
plus vives et plus animées; elles se sont prolon
gées assez avant dans la nuit.
Un malheur a failli arriver, avant-hier,
dans le trajet du convoi parti de Bruxelles pour
Liège, h 4 heures 3/4. Arrivé Vertryk, le convoi
fesait halte une femme âgée d'environ 70 ans, en
était descendue pour un besoin. Peu ingambe a cet
âge, elle n'avait pas encore eu le temps de remon
ter en voiture lorsque le convoi se remit en marche,
et la pauvre vieille s'était cramponnée h la portière
d'un des char-a bancs. Mais déjà le convoi entraî
nait, la malheureuse et ses vêlements se prenaient
dans les roues, qui les déchiraient en lambeaux
quand, sur les cris des voyageurs, le garde-convoi
Van Deurme, qui se trouvait au côté opposé,
s'empressa de traverser le char bancs, de sauter
dehors, de prendre sur ses épaules cette vieille
femme, et de l'emporter en courant pour la remet
tre en voiture. Sa belle conduite fut couronnée de
succès. A l'arrivée du convoi, tous les voyageurs
adressèrent des félicitations au garde Van Deurme,
et la septuagénaire elle-même vint remercier son
libérateur et fondant en larmes et en proclamant
qu'elle lui devait la vie. La presse doit aimer
signaler de pareils actes de sang-froid et de courage.
Gazette cfElberfeld.)
[Gazette générale de Prusse.)
ITALIE. Rome, 15 septembre.
BRÉSIL.
Uue catastrophe déplorable vient de détruire
une partie de la ville de Bahia. Pour l'intelligence
du récit, nous croyons devoir le faire précéder
d'une courte description des localités.
La ville de Bahia ou de San-Salvador, hâtie au
nord de la magnifique baie de ce nom, est divisée
en deux parties, haute et basse. Les premiers éta
blissements y ont été formés dans cette dernière,
qui s'étend parallèlement la mer, sur une bande
étroite de terrain dominée par une morne presque
perpendiculaire.
A mesure que la ville gagnait en prospérité,
pour jouir du bon air et se donner de l'espace, elle
grimpait sur la hauteur et y semait ses maisons de
plaisance, insensiblement, ce plateau délicieux
s'est peuplé de riches couvents, d'édifices magni
fiques dont quelques-uns sont revêtus en marbre,
et sur la fin de la domination portugaise cette
partie de la ville avait acquis un degré de splen
deur remarquable. C'est là que sont le palais du
gouvernement, les établissements publics, les plus
belles églises et un jardin botanique d'où l'on
embrasse une des plus belles vues du monde.
La partie basse cependant, couverte de maisons
agglomérées, reste exclusivement occupée par le
commerce, qui trouve toutes ses commodités daus
le voisinage de la douane, de la rade et dans les
vastes magasins qui s'ouvrent sur la mer. Pour
communiquer avec la partie haute, en quelque
sorte suspendue sur sa tête, elle n'a que plusieurs
laderas ou rampes très-escarpées, aussi dange
reuses monter qu'à descendre, et sur lesquelles
on se hasarde rarement, autrement qu'en chaise
porteur, ce qui n'empêche pas la circulation d'y
être très-active.
Il paraît que dans les premiers jours du mois de
juillet dernier de grandes pluies sont tombées
Bahia et ont détrempé les terres, de telle sorte que
le 9, une partie du plateau sur lequel est bâtie la
haute-ville s'est détachée et est tombée sur la ville
basse, où il a englouti un grand nombre de maga
sins, renversé des rues entières, et enfoui sous
sa masse l'église del Pilar. Une foule de personnes
qui faisaient alors la sieste ont été enterrées toutes
vives et entre autres le clergé des églises de Rio-
Fundo et de del Pilar.
Ou peut juger de l'effroi qu'à causé aux deox
parties cette horrible catastrophe, et quel degré
il a été porté, quand un avis de police a annoncé
que les ingénieurs du gouvernement prévoyaient
la chute de tout le morne, depuis le couvent de la
Solidade jusqu'au théâtre. C'est peu près le tiers
de la longueur de la ville, qui peut avoir trois ki
lomètres. Aussitôt tous les quartiers ont été déserts;
la douane et les magasins fermés, et toutes les
affaires suspendues.
Au 31 juillet cependant (le temps s'étant remis,
et aucun accident n'étant arrivé), la confiance était
un peu revenue. Quelques boutiques avaient été
ouvertes, et l'on a repris en tremblant les affaires.
Les nouvelles s'arrêtent cette date, et les dé
tails qui précèdent sont les seuls qui jusqu'ici nous
soient parvenus.
eerste quauteyt,