JOURNAL D'YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
N® 2712.
Samedi30 Septembre, 1843.
27me année.
vérité et justice.
7PS3S, 30 Septembre.
DES MAUVAISES LECTURES.
L'instruction pastorale que le corps
épiscopal vient de publier contre les mau
vais livres, a été l'objet de vives critiques
de la part de presque tous les organes de
la presse libérale. Comme on le pense
bien, ceux-là ont crié le plus fort, qui se
sentaient les plus coupables. Heureuse
ment, les auteurs de cette pièce importante
se sont exprimés avec tant de prudence et
de sagesse que leurs détracteurs en ont
été pour leurs peines. Les évêques se sont
adressés des fidèles, et non des ci
toyens. Toute idée politique a été étran
gère la détermination prise par eux. Ils
ont soin d'en avertir en termes non équi
voques.
Oui, c'est vainement qu'on cherche,
comme a osé faire un journal de cette
ville, assez connu, du reste, par l'excen
tricité de ses opinions; c'est vainement
qu'on cherche travestir l'instruction pas
torale en document politique elle est
écrite en entier au point de vue du dogme
traditionnel, immuable, absolu. Elle n'in
nove en rien, elle rappelle ce qui a toujours
existé; elle retrace ceux qui se préten
dent membres de l'Église les conditions
moyennant lesquelles ils peuvent l'être.
Quant ceux qui vivent hors de son sein,
de quel droit se plaindraient-ils des ana-
thèmes lancés par l'Eglise! L'Église ne les
connaît point, et elle ne s'adresse qu'aux
siens.
Et qui pourrait douter, hélas! de l'op
portunité de la démarche que nos évêques
ont faite de commun accord? Gardiens nés
delà foi et des bonnes mœurs, pouvaient-
ils ne pas rompre enfin le silence la vue
des ravages que les mauvaises lectures
causent dans tous les rangs de la société?
Jamais de l'aveu même de ceux qui vivent
des abus, de l'aveu des écrivains dont la
plume est consacrée l'immoralité et
l'irréligion, le mal n'a été aussi grand
qu'aujourd'hui. A part les journaux vrai
ment catholiques. Où est le journal qui se
fasse scrupule d'enseigner le mépris de
l'autorité et des mœurs au moins dans des
feuilletons empruntés aux romanciers du
jour? Certes l'épiscopal belge, en s'effor-
çant d'arrêter le fléau des mauvaises lec
tures, a bien mérité de la patrie. Tant pis
pour ceux qui se révoltent contre le bras
qui veut les retirer des bords d'un effrayant
abîme.
On assure que le ministre de la guerre
se propose de mettre prochainement un
rand nombre d'officiers la réforme et
a pension. Les chefs de corps sont tenus
de fournir pour le 1er octobre prochain un
état détaillé des officiers de leur régiment
avec indication de l'extrait du livre des
punitions et de telles observations qu'ils
croient convenables d'y mentionner.
Bruges. Nous apprenons, que le 6m°
régiment, qui se trouve en garnison dans
cette ville sera envoyé Liège, il partira
mardi prochain; il sera remplacé par le 1"
régiment de ligne.
Le dépôt du 6me qui n'avait quitté cette
ville depuis 1816, suivra le régiment.
(Annonce.)
Une marchande de nouveautés de cette
ville se rendant Paris, pour y faire des
achats pour son magasin, a été volée en
venant Lille, d'une somme de 5,000 lr.,
tant en billets de banque qu'en or; cette
dame a été forcée de retourner Bruges,
n'ayant seulement pas d'argent pour con
tinuer sa route. (Idem.)
Mr le chanoine De Hauregard vient de
recevoir le bel ostensoir dont S. M. la reine
a fait don la chapelle de la maison cen
trale-pénitentiaire des femmes Namur.
C'est une pièce d'orfèvrerie de grand
prix, tant sous le rapport de la matière,
que du travail qui est admirable. Mais ce
qui ajoute sa valeur, c'est la manière
racieuse dont ce cadeau a été fait.
'intention de Mr le chanoine est que cet
ostensier serve aussi aux deux adoralions
annuelles la prison civile, afin que le
public, qui, ces jours là, est admis la
chapelle, jouisse du plaisir de voir cette
marque précieuse de la munificence royale
de notre auguste souverain.
(Ami de l'Ordre.)
On écrit de Rochefort (Luxembourg)
Depuis quelques jours, il s'est jeté sur
nos jardins une telle masse de chenilles,
que nous n'avons pas l'espoir de conserver
un seul légume. Nos cboux qui cette année
étaient remarquables par leur grosseur,
sont devenus leur pâture; on a beau em
ployer contre elles la poudre, le souffre,
etc. Rien n'y fait; autant on en détruit,
autant il en reparaît. Encore, si la maudite
engeance se bornait assouvir son appétit
sur nos produits légumiers, au moins
serait-on tranquille chez soi; mais elle
envahit nos habitations et, bon gré, mal
gré, elle parvient venir s'attabler avec
nous; on a beau fermer portes, fenêtres,
volets, elle parvient s'introduire chez
nous et prend même la liberté grande de
se servir de nos demeures pour y déposer
sa progéniture. C'est une vraie calamité et
nous ne savons si Mr Desaive, avec toute
sa science, parviendrait la conjurer.
Une charmante médaille a été offerte
la reine Victoria lors de son passage
Bruxelles par Mr Adolphe Jouvenelgra
veur du roi, et cette offrande improvisée,
a été accueillie avec un vif sentiment de
plaisir par l'auguste visiteuse, qui s'est
empressée d'en exprimersesremercimenls
l'artiste dans les termes les plus flatteurs.
Nous avons eu l'occasion de voir une
épreuve de cette médaille, et nous sommes
sûrs que le public ratifiera notre jugement;
comme objet d'art, c'est un petit chef-
d'œuvre digne d'une reine. L'effigie du Roi
Léopold et celle de la Reine Louise d'Or
léans se trouvent sur un seul côté; de
l'autre, on voit une couronne de fleurs
avec les mots la reine Victoria, le 13
septembre 1843.
Sur le ruban de la couronne on lit en
caractères microscopiques ces mots qui
font allusion au bonheur de la jeune sou
veraine Elle est sans épines. Tous les
grands personnages qui accompagnaient
la reine Victoria se sont empressés de se
procurer ce souvenir royal et ils ont fait
en cela preuve de fort bon goût.
On écrit de Mons
Dans la nuit de dimanche lundi, un
trait de vengeance atroce a été commis
Genly, commune située une lieue de
Mons.
Un individu, qui avait été expulsé d'un
cabaret pour avoir cherché querelle des
personnes paisibles, était peine dehors
qu'il se rua sur un jeune homme de 22 ans,
qui passait près de là. 11 étrangla sans
pitié ce jeune homme, s'assit sur son ca
davre et se mit chanter.
Nous n'avons d'autres détails ajouter,
sinon que le coupable est parvenu pren
dre la fuite et que la justice s'est rendue
sur les lieux.
On écrit de Ilasselt, 26 septembre
Dans la nuit de vendredi samedi, un
crime épouvantable a été commis dans la
commune de Lommel, vers trois heures
du matin. Voici les faits tels qu'ils sont si
gnalés par la rumeur publique, sans que,
cependant, l'on puisse garantir leur au
thenticité, d'autant plus que l'instruction
judiciaire a été jusqu'ici enveloppé du plus
profond mystère
La femme N était tort ou raison
soupçonnée d'entretenir des relations cou
pables avec un employé de la douane sta-
On s'abonne l'pres, Grand'-
Place, M) vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyau me.
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