JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 2713. 27me année. On célèbre écrivain, le comte de Maistre, a prédit, il y a 25 ans, qu'entre toutes les nations qui se sont séparées de l'église ro maine, l'Angleterre reviendrait la première la vérité, parce que la première elle au rait achevé de parcourir le cercle de l'er reur. Il assurait même que cet heureux retour de nos frères égarés aurait lieu dans un avenir prochain. La prédiction de l'illustre auteur se vé rifié tous les jours. Les journaux nous ont souvent rapporté les faits les plus conso lants pour tout homme catholique. Nos lecteurs nous sauront gré de leur commu niquer ce que nous lisons dans un des der niers nM du Journal de Bruxelles. Les relations particulières que nous re cevons de la Grande-Bretagne confirment les espérances qu'on a conçues sur le re tour de ce pays vers l'unité religieuse. Le mouvement est lent, mais sensible. Les populations sont bien disposées, mais elles vivent dans l'ignorance. Si le nombre des prédicateurs catholiques était plus grand, si eux-mêmes étaient entourés des res sources qui trop souvent leur manquent, les effets de ce retour seraient bien plus marqués et plus rapides. On sait qu'une petite mission de Rédemptoristes belges a été fondée il y a peu de temps en Angle terre de tous côtés on en demande grands cris, et avec les plus vives instan ces; mais si la moisson est grande, il y a peu d'ouvriers évangéliques. Toutefois, quelque petit que soit leur nombre, le bien qu'ils font est incalculable. Ils prê chent fréquemment, ils discutent les points de controverse qui séparent les dissidents, ils dissipent les préjugés, ils ramènent l'Église des malheureux que 1 ignorance ou la faiblesse ou la séduction avaient entraînés dans l'erreur. Plusieurs conversions ont déjà répondu au zèle de ces dévoués missionnaires quoiqu'ils soient presque dans le dénuement. Les Anglais sont réfléchis, ils raisonnent, et souvent quand ils aperçoivent la vérité ils sont conséquents avec eux-mêmes. Cette dis position d'esprit donne beaucoup espé rer. Ce qui est le plus hostile la vérité, ce uest point l'erreur c'est l'indifférence. Soit que vous critiquiez les desseins pa tents du libéralisme affecté, soit que vous ayez l'outrecuidance de deviner ses projets occultes, il est positif que vous n'échappe rez point aux vociférations de sa vindica tive colère. Lorsque nous avons dit le nouveau Palais de Justice n'est qu'un prétexte; le véritable but est, d'un côté, le déguerpis- sement du collège épiscopal, et de l'autre côté, l'installation de la Concorde dans la Châtellenie; lorsque nous avons avancé cela, les libéraux ont crié, comme d'ha bitude, l'insulte, la calomnie. Le mobile de leur conduite, était le bien- être communal. Subsidier un collège rival de son collè ge, n'est-ce pas se placer au dessous d'un épicier, (fui n'aurait certes pas la bêtise de subsidier une boutique semblable la sien ne. On ne remarquait pas que ce raisonne ment implique l'assimilation d'un collège communal un magasin d'épiceries, l'édu cation de la jeunesse une marchandise mais qui prétendra que jamais aucun côté de la question ne puisse échapper nos lumineux administrateurs? Les hommes calmes et modérés sont tout simplement des ambitieux extrava gants qui ont en vue de reconquérir le monopole de l'enseignement. Le loyer du bâtiment et le subside s'élevaient ensemble quatre mille francs; ajoutez-y seize mille francs, rente viagère du collège commu nal, et vous verrez que la ville sacrifiait l'instruction de ses enfants, vingt mille francs, sauf déduire les minervales. Or, il sautait aux yeux qu'en dépensant 16,000 fr. au lieu de 20,000 fr., on ferait une économie de 4,000 fr. Malheureu sement lorsqu'on est du Progrès, on ne comprend pas qu'il est plus utile de don ner 20,000 fr. pour 200 élèves, que 16,000 fr. pour 75 élèves. Quant la Concorde, il n'était pas pos sible qu'elle allât s'établir la Châtellenie. Voulez-vous que ses membres délicats s'ex posent aux rayons brûlants du midi. Les clartés de l'Orient n'altèrent pas au moins la peau; au surplus ne serait-ce point ra baisser la cité que de lui enlever son pre mier Hôtel. Pour le prouver, on a affiché la ridicule velléité de réunir le Cabinet littéraire et la Concorde. Dérision! La mise en vente de la maison De Navigheer a pourtant fourni l'occasion de colorer ce caprice. Mais au fond y avait-il rien de sérieux? Les hommes du Progrès peuvent-ils rebrousser vers des hommes de l'autre siècle? Et de respecta bles vieillards pourraient-ils anéantir une société ayant plus de cinquante années d'existence au profit de quelques mécon tents qui se sont séparés d'eux? Qu'on fît encore quelque démarche pour acquérirl'ancien café, cela ne nousétonne- rait point. Ce n'est pas peu de chose que la satisfaction de démentir ces stupides fanati ques, ces brailleurs de calotins. Mais, dé faut de succès (et ce défaut de succès est certain d'avance), n'en doutez nullement, dès que le tribunal aura délogéY Hôtel de la Châtellenie se transformera en Société de la Concorde, en dépit des rayons plus ou moins perpendiculaires du soleil. Nous aurons eu raison ici comme là. Et toutes les criailleries du monde n'y chan geront rien. Hier une jeune fille, cuisinière de son état, a été arrêtée par la police de cette ville, sous la prévention d'infanticide. Cette malheureuse, qui était accouchée le 5 août dernier, avait enfoui son enfant dans la maison de ses parents àVoormezeele.C'est aux soins du sergent de police Louis Re noue, que nous devons la découverte de ce crime. On écrit de Courtrai On se rappelle l'incendie récent d'une ferme Cortemarck laquelle l'un des fils, dans son aliénation a mis le feu en enfermant son frère dans l'étable, lequel ne put se sauver qu'à grande peine. Saisi, arrêté et garotté par le peuple indigné, l'auteur de ce sinistre fut encore cruelle ment maltraité et transporté Bruges, où il paraît qu'il est mort des suites d'un coup de fourche qu'il aurait reçu dans cette cir constance. Quatre habitants de Corte marck, prévenus de ces mauvais traite ments, ont été arrêtés hier et transportés leur tour dans les prisons de Bruges. M. le directeur de l'école normale du diocèse de Bruges, établie Roulers, vient de prendre des mesures pour combler une lacune qui y existait encore. Jusqu'ici cet On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 44, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. rBIX DE E'ABOXXEMEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4—OR Pour les autres localités 4S© Prix d'un numéro RCD Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IA'SERTIOXS. 44 centimes par ligue. Les is- clames, t& centimes la ligne. vérité et justice. YPS\3S, 4 Octobre.

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