établissement n'avait qu'un externat. Tous
ceux qui s'entendent a l'instruction s'ac
cordent dire que l'éducation ne saurait
être complète sans la vie commune en
pension. Cette vie commune est d'une né
cessité plus impérieuse encore pour les
jeunes gens qui se destinent diriger un
jour l'éducation dans les pensionnats et
les écoles primaires; la pratique est plus
instructive sous ce rapport que les leçons
des maîtres. C'est pour atteindre ce but
que le prospectus annonce qu'il ne sera
plus admis l'école normale que des
élèves internes.
Le Mercure de Franconie annonce que
les agents et consuls des Etats-Unis en
Allemagne sont en ce moment réunis
Berlin, où l'on sait que des négociations
sont ouvertes pour la conclusion d'un
traité de commerce entre le ZoUverein et
le cabinet de Washington.
On lit dans la Feuille d'Ostende
Le capitaine E. Deswelgh, commandant
le navire belge Providentiel, arrivé a Os-
tende de Liverpool, le 28 septembre, a
débarqué en ce port une jeune fille espa
gnole échappée seule d'un navire naufra
gé. Cette jeune fille, qui dit se nommer
Adèle Sanctomeâgée de 19 ans, et dont les
parents demeurent Bruxelles, s'était em
barquée le 16 juillet dernier, avec quinze
autres demoiselles, sortant, comme elle,
d'un pensionnat espagnol et se rendant
auprès de leurs familles, dans un petit
port de la côte orientale d'Espagne, sur un
bâtiment appartenant, dit-elle, au gouver
neur de Gibraltar.
Après huit jours de mer, le navire fit
naufrage sur un récif de la côte S.-O.
d'Espagne, et tout l'équipage, composé de
12 hommes, et les passagers, l'exception
d'un seul matelot, qui avait trois doigts
enlevées, et M"e Sanctome, que le capitaine
jeta dans le petit canot, où il tâchait d'en
trer également, se noyèrent. Le matelot et
la jeune fille échappèrent seuls ce dé
sastre, et furent recueillis après beaucoup
de privations et de dangers, par un navire
dont elle ignore le nom, qui la débarqua
sur la côte irlandaise, près de Dublin. Le
matelot a succombé en roule ses blessu
res. De Dublin elle a été dirigée, par les
soins du consul belge, sur Liverpool, d'où
elle a écrit son père.
Voilà tout ce qu'on a pu comprendre de
la relation espagnole; mais elle commence
s'expliquer tant bien que mal en anglais.
On a écrit son père, que l'on attend
chaque instant, et qu'elle dit avoir vu la
dernière fois, il y a deux ans, en Espagne.
Elle a dit également que sa mère est morte
depuis quelque temps et que son frère ca
det est docteur en médecine. Cette jeune
fille est une jolie personne, ayant des ma
nières très aisées et paraissant extrême
ment pieuse.
Le capitaine Deswelgh a traité cette
malheureuse avec tous les égards dûs ses
infortunes, et, en arrivant ici, l'a fait con
duire chez lui, où sa famille prodigue
cette intéressante naufragée, avec une gé
nérosité et une bienveillance extrêmes,
tous les soins possibles.
Nous avons vu cette jeune personne et
le passeport que lui a délivré le consul
belge Dublin; mais nous trouvons dans
cet accident quelque chose d'incompréhen
sible qui ne s eclaircira qu'après une expli
cation plus exacte.
La boutique grimacesalias le théâtre,
pour laquelle la ville de Gand dépense une
somme annuelle de cent mille francs,
donne régulièrement lieu au mois de sep
tembre des désordres d'une nature plus
ou moins grave. Hier encore des troubles
ont éclaté; les uns en imputent la faute
au directeur du spectacle, les autres
l'autorité; des tiers tous les deux. Le
directeur ayant présenté une troupe qui
n'a paru nullement satisfaisante aux abon
nés, une partie d'entr'eux lui signifia qu'il
eût cesser les représentations en abon
nement courant; le directeur accéda
cette injonction; mais le spectacle d'hier
ayant été annoncé comme étant le 2° du
2e mois d'abonnement, cet avis excita un
grand tapage dès le commencement de la
représentation, qui fut interrompue par
des cris et des sifflets. Après bien des pour
parlers, une partie des spectateurs exigea
qu'on baissât le rideauet comme on ne
s'empressait pas de déférer leur demande,
on jeta des trognons de pommes et des
beignets dits oliekoelien la tète des acteurs.
Ceux-ci se sont retirés et le rideau a été
baissé.
Une scène fâcheuse a eu lieu ensuite
lorsqu'il s'est agi de rendre l'argent, reçu
la porte. Une grande confusion a d'abord
régné par suite d'un ordre émané, di
sait-on, de M. le bourgmestre qui défendait
la restitution. On en est venu dans le do
micile du directeur des injures et des
voies de fait des coups dit le Messager
ont été échangés de part et d'autre, et
M. Prud'homme, le directeur, dansl'in-
térêtde sa sûreté personnelle, s'est armé
d'un fusil deux coups et a dispersé
l'attroupement. Un détachement de pom-
piers est arrivé sur ces entrefaites et a
pris position devant la maison du direc-
teur.
Un autre journal dit que procès-verbal
a été dressé et que cette affaire donnera
vraisemblablement lieu une poursuite
judiciaire.
Le Messager annonce qu'il y aura de
main spectacle par ordre de la régence, qui
ne veut pas que le théâtre reste fermé.
[Organe des Flandres.)
Un M. Fauquez, de Valenciennes, vient
de faire un legs important la ville de
Tournai qu'il habitait depuis longtemps.
Il se compose de 410 tableaux dont plu
sieurs d'une valeur considérable; 40,000
médailles dont trois mille en or, quinze
mille en argent et vingt-deux mille environ
en bronze; parmi ces dernières, il en est
beaucoup qu'il a payées un prix dépassant
100 fr. la pièce; enfin, il laisse également
sa bibliothèque, composée en partie de
livres sur la science numismatique, dont
plusieurs sont très-rares.
Tous ces objets, après inventaire, ont
été déposés dans les salles de la régence de
Tournai et mis sous les scellés en atten
dant que des difficultés élevées l'occasion
du testament de M. Fauquez soient com
plètement levées.
On écrit de Vienne, le 18 septembre
Les essais faits au chemin de fer atmos
phérique de Clegg, et auxquels assistait
par hasard un ingénieur de notre ligne du
Nord, ont excité ici un si vif intérêt qu'on
songe sérieusement appliquer ce système
au passage du Sommering. Une commis
sion partira sous peu pour l'Angleterre,
afin de faire ce sujet les études néces
saires. En attendant, les travaux entrepris
an Sommering ont été suspendus.
Dans la nuit du 25 au 26 de ce mois,
des voleurs se sont introduits dans l'église
de Meldert (arrondissement de Louvain);
on y ont enlevé une remontrance en argent,
qui portait les armoiries du comte de Du
ras; un calice en vermeil, un autre en ar
gent; deux burettes également en argent.
On écrit de Bruxelles, 2 octobre
Des ordres ont été transmis aux chefs
des corps pour réduire chaque régiment
900 hommes. Des réductions ont égale
ment lieu dans la cavalerie et principale
ment dans l'artillerie. Par suite de ce li
cenciement un grand nombre de militaires
en congé traversent Bruxelles en ce mo
ment se rendant dans leurs foyers.
Mme la comtesse d'OuItremont, fem
me, comme on sait, de Guillaume 1", est
arrivée Bruxelles depuis quelques jours,
elle y a fait bon nombre d'emplètes en
robes, schals, tapis, etc. La duchesse de
Nassau retourne d'ici en Hollande au châ
teau du Loo.
Nous attirons l'attention de l'autorité
sur un fait qui s'est passé hier soir vers 7
heures, entre la rue de la Potterie et la
rue des Fripiers.
Des dames étrangères furent aspergées
avec du vitriol et l'instant même elles
en furent complètement couvertes; heu
reusement qu'elles n'en reçurent que sur
leurs vêtements, excepté une d'elles qui
en a eu une éclaboussure sur la joue.
Leurs robes et le bas de leurs schalls
ont été littéralement couverts de cette
liqueur corrosive.
Il paraît que ce fait se renouvelle assez
fréquemment Bruxelles car le dégrais
seur auquel les robes furent envoyées dit
qu'il en avait souvent reçu des personnes
victimes du même attentat. (Globe.)
On prépare en ce moment dans les
bureaux, le travail relatif l'inspection
générale des régiments de cavalerie, retar
dée par suite de la formation du camp de
Beverloo. L'ordre de cette inspection a été
changé, dit-on, depuis la dislocation du
camp; il paraît maintenant que l'on com
mencera par inspecter le régiment des
guides vers la fin de cette semaine. L'ins
pection des régiments de cuirassiers aura
lieu en même temps.
Sont partis ce matin pour Anvers le
3e bataillon du 1" régiment de chasseurs
pied, et le 2° bataillon du 3e régiment de
ligne qui tenaient garnison ici depuis un
an, ils vont être immédiatement remplacés