JOURNAL DÏPRES ET DIL ARRONDISSEMENT, N° 2714. Samedi, 7 Octobre, 1843. 27me année. vérité et justice. TPS^as, 7 Octobre. C'est blesser les libéraux du Progrès l'endroit le plus sensible que de mettre en doute la bonté de l'organisation de notre collège communal. A entendre ces mes sieurs, chaque fois que nous élevons la voix pour faire ressortir l'injustice dont tant de pères de famille gémissent depuis des années, c'est l'esprit de dénigrement, un étroit égoïsme, voire même un fana tisme aussi aveugle qu'incorrigible qui guide notre plume. Sans rappeler pour la dixième fois que la feuille libérale doit s'imputer elle seule le mal que la polémique laquelle nous nous sommes livrés, peut avoir fait son cher collège, nous lui dirons en peu de mots en quoi consiste le secret de notre conduite. Après maintes provocations de la part de nos adversaires, nous avons enfin ré pondu, non pas pour satisfaire un amour propre froissé ou pour quelque autre motif aussi peu honorable, mais parce que nous entendons la religion tout autrement que les écrivains du Progrès. Nous sommes et nous voulons rester catholiques, et catho liques sincères; c'est-à-dire, nous admet tons non seulement les dogmes, mais encore tout ce que l'autorité religieuse nous impose de devoirs remplir. Nous ne séparons pas la religion de ses ministres, comme les partisans du soi-disant Progrès ne cessent de faire. Or, le chef de notre diocèse a parlé. Il a déclaré que l'organisation actuelle du collège communal n'offre pas de garanties suffisantes aux parents qui veulent pour leurs enfants une éducation foncièrement religieuse. La décision est claire et en qualité d'écrivains catholiques, il ne nous a plus été permis de garder le silence, surtout après les violentes attaques diri gées contre l'opinion catholique comme si elle eut eu déjà partout la haute main sur l'enseignement. Dire que notre digne prélat s'est trompé, a agi même ainsi pour se venger de l'af front reçu antérieurement lorsque la ré gence d'Ypres a retiré tout subside au collège ecclésiastique, c'est faire une injure gratuite un personnage aussi éminent. Il pouvait bien prévoir, le vertueux évêque, qu'en refusant le concours d'un ecclésias tique, le collège communal continuerait fonctionner, grâce aux subsides fournis par la caisse communale. Rejetant donc la demande faite par nos magistrats, au trement que par le motif d'un rigoureux devoir, il eût trahi les plus chers intérêts de la religion. Nous savons bien que le Progrès et ses amis ne reculent pas devant une accusa tion aussi injurieuse; mais un pareil lan gage démontre lui seul que leurs protes tations d'attachement la foi catholique ne sont que mensonge et hypocrisie. DU NOTARIAT. Une carrière séduisante en perspective par la position honorable qu'elle procure, mais peu accessible par le grand nombre de jeunes gens qui s'y précipitent, par l'interminable stage auquel elle assujettit et par la longue attente qu'elle impose encore ensuite, est le notariat. Aucuns prétendent qu'il est plus utile pour un aspirant dans cette branche, de faire un cours d'antichambre, d'étiquette et d'in trigue, que d'étudier son code civil. Il en est qui attribuent les nominations pres- qu'au hasard, une velléité quelconque et fortuite du ministère. D'autres, et avec plus de raison, ne voient que la protection et l'influence. Toujours est-on générale ment d'accord que les éléments qui de vraient le plus guider le choix, savoir, l'ancienneté, l'assiduité et le mérite, pa raissent rarement en être le motif déter minant. Une autre calamité rembrunit encore depuis quelque temps l'horison passable ment nébuleux de nos candidats-notaires. Le gouvernement commence prendre des sujets dans d'autres arrondissements pour les envoyer dans le nôtre, comme dans une colonie où la lumière du notariat n'aurait pas encore pénétré. C'est peu flat teur pour nos notaires; c'est désolant surtout pour leurs subordonnés, qui par fois blanchis et desséchés sur leur pupitre, voient s'évanouir le peu d'espoir qui restait. Dernièrement une place de notaire de vint vacante Warnêton. Parmi ceux qui se mirent sur les rangs, figurèrent pour la vingtième fois entr'autres les éternels MM. Poupaert, Mahieu et Nevejans, dont l'aptitude et l'ancienneté ne sauraient pourtant être sérieusement constestées. Qui fut nommé? L'un des vétérans fidèles au poste en dépit du découragement que tant d'assauts infructueux font naître? Nulle ment. Qui fut nommé? Je vous le donne en dix et en cent? Qui fut nommé? M. Lanneau, qualifié de candidat-notaire Avelghem, arrondissement de Courtrai; mais qui depuis longtemps, d'après de bonnes informations, était allé s'occuper dans la capitale d'une profession entière ment d'un autre genre. Ainsi la persévé rance dans la carrière et la continuité des sacrifices pour s'y maintenir, ne sont plus qu'un titre de défaveur et quitter le nota riat au risque de perdre des connaissances théoriques et pratiques que réclame cette profession, c'est s'assurer un motif de préférence. Il est vrai que c'est de Bruxelles que ce système nouveau nous est révélé, et que, en France du moins, il est reçu de s'incliner devant les oracles de la capitale. Mais dira quelqu'un, vous paraissez pré venu d'un esprit étroit de localité. Aucu nement si l'intention du ministère est de nommer par exemple M. Poupaert ou quelque autre de cet arrondissement, au premier poste de notaire qui viendrait s'ouvrir Bruxelles, nous sommes prêts rendre hommage aux vues larges du cabinet, et nous ne critiquerons que l'en couragement donné l'abandon du stage. C'est parce que nous sommes persuadés avec tout le monde, que ce n'est pas l'au rore de cette vaste réciprocité qui vient de poindre, que nous croyons nos observa tions justes sous les deux rapports, et que nous les livrons aux méditations de nos gouvernans avec la franchise de l'impar tialité. (Communiqué.) Il sera célébré lundi prochain, neuf oc tobre, Poperinghe, un service funèbre en musique pour le repos de l'âme du malheureux Vantours. Le conseil com munal, qui a voté des fonds cet effet, a fait inviter tous les artistes d'Ypres et de son arrondissement. Une pareille résolu tion vaut aux autorités de Poperinghe la reconnaissance des parents d'un jeune homme qui a été arraché la plus bril lante carrière, et les suffrages des amis de jle l'humanité. On s'abonne Yprers, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PRIX DE X'ABOSXEMEXY, par trimestre, Pour Ypresfr. 4—OO Pour les autres localités 450 Pris d'un numéro 49 Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur a Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. Il centimes par ligne. Les ii. clames, S5 centimes la ligne.

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