JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
No 2716.
27me année.
vérité et justice.
Le Nouvelliste s'occupe d'un objet qui
intéresse directement notre ville
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, *4, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PUIS DE L'àBOàNEXEIT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4—
Pour les autres localités 4iO
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Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSERTIOXS.
4» centimes par ligue. Les lé-
clames, >4 centimes la ligne.
7PP3S, 14 Octobre.
LE GOUVERNEMENT ANGLAIS ET LE
RAPPEL DE L'UNION.
Des rumeurs sourdes circulaient depuis peu en
Angleterre la bourse était agitée, les spéculateurs
jouaient a la baisse il se préparait quelque chose,
tout semblait l'indiquer. Le lord lieutenant de
l'Irlande avait été appelé précipitamment h Lon
dres; des conférences journalières se tenaient entre
lui, sir Robert Peel et sir Graham; il n'y avait
plus de doute, le sort en était jeté: le ministre
tory allait recourir h des mesures de rigueur il se
déterminait a étouffer par la violence les justes
plaintes des malheureux Irlandais.
L'événement n'a pas démenti ces appréhensions
que tous les cœurs honnêtes, tous les hommes
sensés se refusaient a admettre, tant le caractère en
est odieux.
Le y au matin le lord-lieutenant de l'Irlande a
tenu au château un conseil privé, dans lequel une
proclamation a été arrêtée dans le but d'empêcher
le meeting des Repealers annoncé pour le lende
main. L'après-midi k 3 heures on afficha ladite
proclamation dans tous les endroits de la ville de
Dublin.
Des officiers de police étaient chargés de veiller
k ce qu'on n'arrachât pas les affichesce qui eut
infailliblement eu lieu, si l'Association du rappel
ne s'était empressée de prendre k son tour des
mesures pour calmer le peuple. Elle pressentait le
coup que l'autorité s'apprêtait k lui porter, et dès
le matinles principaux membres de l'Association
s'étaient réunis dans la salle particulière du comité,
pour être prêts k agir selon les circonstances. Déjà
au dehors, le bruit se répandait qu'ils avaient
décidé qu'aucun meeting public n'aurait lieu mais
aussitôt que M. O'Connell eut lu la proclamation
dont on venait de lui apporter un exemplaire, il se
leva vivement et dit aux membres du comité de
l'accompagner dans la salle de réunions publiques
de l'Association. La salle était comble et M. O'Con
nell fut accueilli par des acclamations d'enthou
siasme longtemps prolongées, lorsqu'il se dirigea
vers le fauteuil de la présidence qu'il occupa.
Une voix s'écria alors dans la salle Nous
aurons le rappel en dépit d'eux et un tonnerre
d'applaudissements accueillit cette voix qui n'est
lue l'écho de celle de toute l'Irlande catholique.
L assemblée était dans un élat d'exaltation qu'on
ne saurait décrire.
M. O'Connell prit la parole lorsque le calme fut
nn peu rétabli et annonça que tout en regardant
'a proclamation du gouvernement comme illégale,
'1 avait cru convenableafin d'éviter l'effusion du
^ngde faire imprimer k son tour une proclama-
fion pour contremander la réunion projetée du
dimanche. Je dois déclarer ici pour tout le
monde, ajouta le libérateur, et surtout pour nos
amis de Liverpool et de Manchester, que la cause
du rappel, loin d'être ternie par l'acte arbitraire
du gouvernement, en recevra au contraire une
nouvelle impulsion et chacun y verra un motif de
plus pour demander la révocation de l'union.
(Applaudissements.) La réunion hebdomadaire de
l'Association aura lieu lundi comme de coutume et
le dîner aura lieu dans la soirée.
On ne saurait nier que la conduite d'O'Connell
n'ait été fort sage dans la position délicate et in
attendue où le gouvernement l'a placé. Il a voulu
k tout prix éviter une collision sanglante, qui
aurait inévitablement eu lieu car toutes les me
sures de l'autorité étaient prises. L'Irlande est
remplie de troupes et de munitions de guerre, et
il en arrive tous les jours. Le 7, un régiment de
1,000 hommes a encore été expédié de Liverpool
k Dublin, et k Pigeon-houae l'ordre était donné
de tenir tous les canons chargés et de faire toutes
les dispositions de défense, comme si le fort eût été
en état de siège. Dans la journée de dimanche, les
soldats de la garnison ont été consignés et on les a
empêchés d'assister même au service divin.
Tout cela montre que le sang eût coulé, si
O'Counell n'eût pas été k la fois plus prudent et
plus humain que l'autorité k qui le sort du malheu
reux peuple irlandais est confié. Mais cette pru
dence pourra-t-il l'avoir toujours? cette humanité
n'nura-t-elle pas forcément un terme? Le ministère
tory se trompes'il croit étouffer les plaites légiti
mes de l'Irlande par des mesures du genre de celles
qu'il vient de prendre k Dublin. La violence ne
peut rien contre des malheureux qui meurent de
faim et pour qui la mort est en quelque sorte un
refuge contre la plus intolérable des misères. On
dit déjà que dans toutes les paroisses de l'Irlande
une réunion simultanée aura lieu le même jour, k
la même heure. Que pourront les 35,000 Anglais,
campés dans ce pays, pour arrêter une démonstra
tion pareille? Le temps n'est plus où les Cromwell
et les Guillaume, poussés par leur rage sanguinaire,
se baignaient dans le sang de ce malheureux peuple
sous les yeux de l'Europe impassible et indiffé
rente.
Les inscriptions aux cours de l'Université ca
tholique s'annoncent déjk de la manière la plus
avantageuse k la date de samedi dernier, le
chiffre des élèves inscrits avait déjk atteint environ
le nombre de 5oo. On voit que les attaques contre
cette belle institution ne lui font pas perdre la
confiance des famille, confiance d'ailleurs trop
bien justifiée par de brillants succès devant le
j"'y-
La ville d'Ypres est chef-lieu de l'arrondisse
ment. En cette qualité la loi organique sur l'in
struction primaire autorise de sa part une prétention
légitime k l'établissement d'une école primaire
supérieure, institution dont l'utilité est appréciée,
on ne saurait en douter, par les habitants. Bien
plus, le Rapport du conseil provincial de notre
Flandre fait des avances k l'administration d'Ypres,
pour qu'elle sollicite auprès du gouvernement
cette faveur, et lui assure le succès de sa démarche.
A défaut de la ville d'Ypres, Poperinghe peut faire
valoir ses droits comme étant placée dans le même
arrondissement judiciaireet susceptible de succé
der au chef-lieu. Dans les autres provinces les
écoles supérieures s'organisent successivement
dans la notre, celle de Bruges est en voie d'orga
nisation; d'autres villes, si nous sommes bien
informés, font ou se préparent k faire des instances
auprès de l'autorité compétente dans le but de se
doter de la nouvelle institution, de devenir le
siège d'une école primaire supérieure k laquelle
est attaché le bénéfice d'un concours du trésor.
De quoi s'occupe l'administration de la ville
d'Ypres? On l'ignore, ou plutôt on présume
qu'elle est toute absorbée dans ses misérables luttes
de collège sans religion puisque la religion
d'après le Progrès, est l'affaire de famille et non
du collège) de collège sans religion contre un
collège où s'enseigne la religion. S'il est vrai que
la feuille, qui nous force de revenir sur ce sujet,
est le reflet de l'opinion des magistrats et que
ceux-ci ne l'écoutent que par suite de leur confor
mité de principes, ceux-ci s'animent au combat
en habiles joùteurs, ils s'excitent, se préparent a
mettre des entraves infranchissables k l'obtention
de l'école primaire supérieure.
En effet la loi impose au gouvernement d'adop
ter la religion et la morale pour base de l'en
seignement donné aux frais de l'état, de la province
et de la commune, et d'après les principes et
l'application des principes en ce qui concerne
l'établissement salarié actuellement, la religion
doit être bannie de l'enseignement qui se donne
a Ypres aux frais de la commune.
Envain le Progrès, revenant sur ses déclara
tions échappées dans des moments de sincérité,
protestera-t-elle que l'autorité civile n'a rien a
craindre de l'éducation réligieuse, qu'au contraire
elle droû désirer que les enfants soient élèvés dans
les principes de la religion, et qu'elle ne néglige
rien pour &W««»djœ ce but. Toute la Flandre se
rappelje etfcore que ce même journal nous a révélé
que l»utorité ecclésiastique a été forcée de
la régence que sou institution n'était
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