journal d îmes it de l arrondissement.
N° 2719.
Mercredi, 25 Octobre, 1843. 27me année.
Nous avions fait le raisonnement qui
suit
La Concorde cherche ostensiblement
incorporer avec elle toutes les réunions
d'habitants, dont elle appréhende plus ou
moins la concurrence; Or, les chefs de
corps viennent d'interdire MM. les offi
ciers deux estaminets convenables, Anvers
et André', Donc la Concorde pourrait
bien ne pas être complètement étrangère
cette mesure.
Les directeurs de la Concorde ont adres
sé notre éditeur une lettre où se trouve,
noyée dans un déluge de grossières im
pertinences que du reste nous avons ré
duites néant, la phrase que voici
La Société dénie que, soit directement,
soit indirectement, elle ait pris part l'm-
vitation adressée aux officiers de la gar
nison.
Nous avons inséré, dans notre feuille, la
lettre entière, avec accompagnement de
quelques observations qui selon toutes les
apparences n'ont pu être agréables la
Concorde.
Néanmoins il était impossible de revenir
la charge sans blesser l'amour-propre
directorial et social. Aussi le Progrès a-t-il
reçu l'ordre de se mêler de la partie, mais
avec des précautions telles qu'il ne se tra
hît point.
Par malheur tout le monde apprend le
secret d'arlequin.
C'est pourquoi nous répondons au Pro
grès
Que nous avons publié le démenti donné
par MM. les Directeurs de la Concorde pour
îbéir une impartialité dont le Progrès
a'a jamais fourni un indice; Que la loi
îe nous imposait point cette publication
îarce que nous n'avions attaqué aucun des
âgnalaires de la lettre, et que la Concorde
l'est pas une personne civile, qu'elle n'a
•ucune existence légale', Que nos réfuta-
ions restent entières et que nous persis
tais dans tout ce que nous avons allégué,
•on comme imputation calomnieuse fcar
I n'y en avait pas) mais comme conjecture.
-Que même nous n'ajoutons pas foi, et
•en ne peut nous y obliger, au démenti
ne nous avons soumis nos lecteurs, ce
ni résulte suffisamment de ces mots
Le croira qui voudra.
Maintenant le Progrès est libre de voir
dans notre article une honteuse rétractation;
il est libre de se faire passer pour un niais,
pour un imbécile.
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
prix de i;abo«k"e*t,
par trimestre,
Pour Yprès f"r« 4
Pour les autres localités 4—SO
Pris d'un numéro SO
VÉRITÉ ET JUSTICE.
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur parait
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSERTIOXS.
1» centimes par ligne. Les ré
clames, SS centimes la ligne.
7??b3S, 25 Octobre.
Le Progrès consacre trois mortelles colonnes h
la prétendue réfutation d'un article du Nouvel
liste concernant l'instruction et qu'on a pu lire
dans notre n° du i4 courant.
Bien qu'habitués au langage plus qu'inconsidéré
de la feuille libérale, nous devons dire que le ton
de ce nouveau factum nous a étonués, tant on
y maltraite le digne chef du diocèse, tant on s'y
emporte contre la loi sur l'instruction primaire.
Parmi les assertions de notre contradicteur, nous
nous permettrons d'en relever une, qui a elle
seule montrera de quoi sont capables des hommes
aveuglés par l'esprit de parti.
Tous ceux qui ne pensent pas comme nous, dit
le Progrès, se réduisent un petit nombre de
fanatiques.S'il en est ainsi, expliquez-nous,
de grâce, comment ce petit nombre de fanatiques
envoie au collège ecclésiastique au delà de cent
enfants, tandis que les pareuts éclairés en en
voient environ soixante-dix au collège commu
nal. Est-ce quepar hasardchaque habitant
fanatique fournirait un contingent de cinq ou six
élèves?.
Le Progrès aura beau plaider en faveur du
Collège urbainil aura beau vouloir donner le
change ses bénévoles lecteursil n'y a plus
persoune qui ignore pourquoi cette institution ne
fleurit guère, malgré les moyens de toute sorte
qu'on emploie pour la faire prospérer.
En voyant notre confrère s'efforcer de nouveau
de venir en aide aux patrons du collège de la ville,
nos lecteurs auront songé, sans doute, l'enga
gement pris par lui depuis peu de jours, d'aban
donner son pupille sa destinée. Sa promesse
n'aurait-elle donc pas été sincère? Après ce qu'on
a vu tantôt, on a tout sujet de croire qu'elle n'a été
qu'une ruse de guerre. Notre homme se sera
souvenu de ce mot d'un ancien guerrier dolus
an virlus, quis in hoste requiral?
LES FRÈRES DES ÉCRLKS CHRÈTIEXXES.
Nons avons une bien triste nouvelle annoncer
nos concitoyens. La ville d'Ypres n'aura pas un
établissement des excellents Frères des écoles chré
tiennes. Ainsi en a décidé notre conseil communal
dans sa séance de vendredi dernier.
Voici ce que nous lisons dans le Progrès de
Dimanche
Dans une des dernières séances du conseil,
une commission avait été désignée et chargée de
faire un rapport sur la demande de MM. les curés
des paroisses de la ville, tendante ériger une
école primaire gratuite, aux termes de la loi du
25 septembre i842, mais dirigée par les Frères
des écoles chrétiennes.
Ce rapport très-bien motivé a été lu au
conseil par M. l'échevin Van den Peereboom.
Après avoir examiné la question des chiffresqui
n'est pas l'avantage de MM. les curés, le rapport
conclut ce que l'administration donne direc
tement et sans l'intermédiaire d'une association
l'instruction aux enfants pauvres de la ville. Ces
conclusions sont mises aux voix et admises l'una
nimité.
Que l'établissement, dont il s'agit, eût nécessité
quelques frais, cela est tout naturel; mais, outre
que MM. les curés ont offert, comme on sait,
de contribuer dans la dépense pour la somme
de 3,ooo francs, nous croyons savoir que la
différence des chiffres sur laquelle on s'appuie,
n'est pas aussi notable qu'on pourrait le croire. Bien
plus, des personnes qui se prétendent parfaitement
au courant de la chose, assurent positivement qu'en
employant les Frères, la caisse communale y
aurait gagné! En tout cas, puisque le con
seil communalde l'aveu de beaucoup de gens, a
dépensé depuis quelques années des milliers de
francs pour des travaux publics, dout l'utilité est
fort douteuse, il aurait agi sagement, ce semble,
en ne se montrant pas parcimonieux quand il est
question de l'éducation des enfants pauvres. C'est
là un objet d'une toute autre importance, qu'un
jardin public, par exemple.
Au reste, ce qu'on nous a rapporté touchant les
diverses phases des négociations qui ont eu lieu au
sujet de l'amélioration projetée de l'instruction
primaire, nous autorise douter que le besoin
d'économiser les deniers publics ait seule motivé la
décision de nos magistrats. S'il y avait chez tels
conseillers moins de préventions contre le clergé
catholique, dont l'influence n'est certes pas crain
dre aujourd'hui, la proposition de MM. les curés
aurait eu un autre sort. Ce qu'il y a de plus re
gretter, par suite de la détermination qu'on vient
de prendre, c'est que la classe iudigeDte se trouvera
privée de maîtres, dont les talents comme la mora
lité sont audessus de tout éloge. Puisse notre con
seil communal ne point se préparer d'amers regrets
pour l'avenir.
Nous apprenons avec plaisir, et nous nous em
pressons de l'annoncer aux amateursque Monsieur
Istas s'occupe de l'organisation d'un Concert
vocal et instrumental, qui aura Heu incessamment
la salle de Théâtre; la réputation de M' Istas,
comme chef d'orchestre, et comme exécutant, est
assez établie, pour qu'il nous paraisse inutile de
nous étendre davantage sur ce sujet.