JOURNAL D ÏPRËS ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 2725. 27me année. TPF.3S, 15 Novembre. C'est hier qu'a dû s'ouvrir la session ordinaire de nos chambres législatives. Si jusqu'à présent nous nous sommes abstenus, l'occasion de la reprise des travaux parlementaires, de parler et des ministres et des représentants du pays, c'est que nous n'aimons pas de nous oc cuper de questions au moins inutiles selon nous. La presse de l'opposition a été d'un autre avis. Depuis longtemps elle s'est chargée de composer un ministère nou veau, d'appeler la présidence tel ou tel membre du corps législatifs, de former même le bureau tout entier. Pour nous, nous avons peu d'inquiétude sur les opérations tant préliminaires que toutes autres auxquelles se livreront nos mandataires. L'opinion modérée, qui de puis treize ans gouverne le pays avec tant de sagesse, n'a rien perdu de sa force. Des hommes éminents, il est vrai, ont été jugés indignes par des électeurs égarés de con tinuer d'illustrer nos comices de leurs talens hors de ligne. Mais l'élimination de ces hommes d'élite tout en prouvant la haine et l'injustice du parti libéral, n'ôte rien la prépondérance de l'opinion con servatrice dans les chambres, telles qu'elles sont constituées actuellement. Cela est si vrai que plus d'un organe du parti exalté avoue que le moment n'est pas encore venu, pour ses patrons, de ressaisir le pouvoir, objet de toutes leurs convoitises. Bien plus, si l'on en croit une feuille, vé ritable sentinelle perdue de la coterie libé rale, l'opposition actuelle n'a nulle envie de diriger le char de l'Etat. Nous savons hien que c'est là tout simplement la réali sation de la fable du renard et des raisins qu'il ne pouvait atteindre. Mais un pareil langage démontre néanmoins que le mi nistère Nolhomb, quoique mort-néest pourtant encore l'heure qu'il est, d'une complexion assez robuste. Mgr. l'évêque de Perpignan vient d'a dresser M. le recteur de l'Académie de Montpellier une longue lettre dans le sens de celle du cardinal de Bonald. Nous en reproduisons les deux derniers paragra phes. Le concert, donné par M. Istas, a réuni dans notre Salle de théâtre un grand nom bre d'amateurs, parmi lesquels se trou vaient plusieurs habitants de Poperinghe. L'orchestre a exécuté les différentes parties du programme avec beaucoup de précision et d'énergie. M. Istas a excité l'admiration. On a regretté la belle voie de Melle M., qu'une indisposition, paraît-il, a empêché de remplir sa promesse espérons que ce qui est différé ne sera point perdu. On s'abonne Ypres. Grnnd'- Place, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Boyau me. PRIX DU l'A BOX Xi: lllvr, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 00 Pour les autres localités AAl» Prix d'un numéro u O SO Tout ce qni concerne la rédac tion doit être adri-ssé-à l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MKIttnEDI de chaque semaine. PRIX DES IYSEHT10XS. 1» centimes par ligue. Les lé- clames, t3 centimes la ligne. vérité et justice. Qu'il me soit permis, en terminant, Monsieur le Recteur, de vous communiquer mes craintes et mes résolutions, relativement k l'état actuel de l'instruction publique. Sans doute, l'Université qui la dirige renferme dans son sein des membres honorables, instruits, imbus de principes religieux, dignes en nu mot de la confiance des familles; j'en connais auxquels on peut rendre ce témoignage, et mon estime leur est acquise. Mais combien de collèges et d'institutions sont dirigés par des hom mes dont les principes, la doctrine, les écrits, sont pour la jeunesse un poison mortel Parmi les éta blissements mêmesqui ont des chefs estimables, en est-il beaucoup qui ne renferment pas dans leur sein un ou plusieurs régents dont les principes ou la conduite sont pour leurs élèves une pierre d'achop pement Ce mal est d'autant pins déplorableque l'instruction publique est moins libre; car la jeu nesse est forcée d'aller puiser la science dans ces dangereux asiles, et il est moralement impossible qu'elle n'y puise pas en même temps le venin de l'erreur et de l'impiété. Or, ce mal, un évèque qui doit rendre compte Dieu des âmes qui lui sont confiées, ne peut le voir sans affliction, ni le tolérer sans crime. Je vous conjure donc, M. le Recteur, de mettre tout en œuvre pour que les membres universitaires qui pourraient être envoyés dans mon diocèse soient, au point de vue catholique et moral, dignes de l'importante mission qui leur est confiée. A cette condition, vous pourrez compter sur un concours franc et sincère de ma part, Mais, si quelqu'un de ces docteurs d'irréligion et d'im piété, qui désolent tant d'autres contrées, venait h se glisser dans les établissements confiés a ma vigi lance, et k y distiller son poison, malgré mes justes représentations, ce concours, je serais, M. le Rec teur, forcé a vous le retirer car il ne pourrait plus servir qu'à entretenir la dangereuse sécurité des familles, k rendre inévilable la perte de leurs en fants, et par suite, k hâter la ruine de la société toute entière. Le premier acte du procès d'O'Connell et de ses amis est joué il a eu le dénuement qu'on pré voyait. En voici d'abord les détails Le 8 de ce mois, k 10 heures du matin, le peuple de Dublin a envahi, en foule, la salle delà cour du banc de la reine. Tout le monde était avide d'entendre le verdict que le grand jury dévtit rendre dans la ■matinée. Impatiente, quoique pleine de respect, la foule a attendu jusqu'k trois heures et quelques minutes, moment où les juges qui s'étaient retirés k 11 heures dans leurs cours respectives ont pris place sur leurs sièges. Le haut shérif! s'est présenté alors et a annoncé que le grand jury avait une communication k faire k la cour. Quelques minutes après le jury est entré dans la salle d'audience et a présenté son verdict qui décrète d'accusation tous les prévenus. Le verdict est signé par M. Brooke, président du jury. Un membre du jury dit Mylordsje fais oppo sition k cette déclaration. Le grand juge Pennefalher Quel est votre nom, monsieur Le juré: Richard O'Gorman. L'àttorney-généraî demande que les accusés ré pondent a l'obligation qu'ils ont prise sous caution de comparaître devant la cour. Le greffier de la couronne fait l'appel du nom des accusés qui répondent tous dans l'ordre suivant; John Gray, esq. Thomas Steele, esq.; Richard Barrelt, esq.; Thomas Tierney, esq. (k cette qua lification d'esquire (écuyer) donnée k M. Tierney, qui est prêtre, la cour, le jury et le public ont beaucoup ri); Charles G. Duffy, esq.; Thomas M'Ray, esq.; Rich. James Tyrrell, esq.; Daniel O'Conuell, esq.; John O'Connell, esq. M. Steele prend ensuite la parole pour déclarer qu'il s'oppose a ce que l'accusation soit soutenue par l'attorney-général qui a dirigé les poursuites et il demande que cette tâche soit remplie par le sollicitor-général dont le caractère modéré est une garantie d'impartialité de plus pour les accusés. L'attorney-général repousse cette prétention et demande qu'il soit passé outre au débat. Après une assez longue discussion entre les défenseurs des accusés et l'attorney-général, la cour décide que les débats commenceront demain. La séance a été levée k cinq heures. Voila donc qui est décidé le procès aura lieu O'Connell sera acquitté ou condamné, et dans les deux cas, la position du gouvernement anglaisa l'égard de l'Irlande ne paut qu'empirer. O'Connell remis en liberté, le mouvement irlandais reprendra avec une nouvelle vigueur, et il faudra hien qu'a la session prochaine du parlement, on commence le système des concessions que l'Irlande réclame depuis des siècles; O'Connell condamné, les dan gers deviennent encore plus grands, et Dieu sait si la guerre civile qu'il eût été aisé de prévenir par la modération, n'éclatera pas dans ce malheureux pays où la misère ne connaît plus de limites.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1