N° 2728.
27me année.
25 Novembre.
Notre confrère de la rue du Temple
n'éprouve guère de sympathie, comme on
sait, pour la majorité de notre législature.
Cela est parfaitement dans l'ordre, vu la
marche adoptée par elle. Est-il possible
d'aimer des gens qui vous laissent crier
dans le désert, qui même se permettent
quelques fois de faire des semonces très-
peu agréables, comme il est arrivé ces
jours-ci M. d'Huart l'égard de M. Cas-
tiau
Qu'il soit donc permis nos exaltés de
s'agiter dans leur isolement et de lancer
leurs traits contre un parti souverainement
odieux. Leurs boutades feront aujourd'hui
moins de mal que jamais; le pays sait dis
tinguer ses vrais amis de ceux qui sous
l'apparence d'une touchante sollicitude
pour les intérêts généraux, cachent le plus
vil égoïsme. Tant pis pour ceux qui se
laissent prendre au piège, malgré tout ce
qui s'est passé depuis notre émancipation
politique.
Nous croyons néanmoins qu'il est du
devoir de la presse modérée de rompre
jarfois le silence pour mettre nu la tac
tique déloyale et injuste du parti. On
trouve encore ça et là des hommes irré-
léchis, qui n'ont pas le moyen ou la vo-
onté d'aller au fond des choses.
C'est ce qui nous a engagés répondre
quelques mots audit confrère.
Lundi passé, la chambre des représen
tants ne s'est pas trouvé en nombre suffi
sant pour délibérer. L'ordre du jour était
d'entendre la lecture du projet d'adresse.
Que fait notre adversaire? Il se plaint
amèrement du peu d'activité et d'assiduité
de nos représentants. Jusques là, rien de
mieux nos mandataires ne sont pas élus
pour se croiser les bras ou pour faire des
excursions sur le chemin de fer. Mais ce
que nous avons trouvé tout fait impar
donnable, c'est la partialité qu'il montre
dans sa critique. Pourquoi, en effet, rejeter
'a faute sur les membres appartenant la
majorité? Aussi longtemps que le confrère
n'aura pas prouvé son dire en publiant les
noms des absents, il nous sera permis de
croire qu'il aura de nouveau cédé la ma
nie de faire du bruit pour rien. Il doit
savoir, l'imprudent aristarque, que rien
ne nous serait plus facile que de nous li
vrer des récriminations, très-fondées du
reste. On n'a pas oublié que des membres
qui ont toutes ses sympathies, se sont vus
accusés du haut de la tribune de ne paraî
tre la chambre que pour débiter des
discours pompeux, le travail des sections
ayant peu d'attrait pour ces génies trans
cendants.
Voilà ce que le Progrès eût dû se rap
peler, avant de blâmer qui que ce soit
parmi nos mandataires.
Il est vrai que le temps perdu lundi
peut être regardé comme réparé déjà.
Grâce la sage conduite de la majorité,
qui n'a que faire des discours longs et
oiseux de l'opposition, discours qui n'ont
obtenu que de bien courtes réponses,
l'adresse a été discutée et votée en une
seule séance.
La séance du 21 de la chambre des re
présentants n'aura certes pas répondu aux
espérances du parti exclusif en croire
les organes anciens et nouveaux de celui-
ci, l'opinion modérée et conciliatrice, qui
se trouve en majorité dans l'une et l'autre
enceinte législative, ne devait pas tarder
être attaquée avec force, avec franchise
par l'opposition, qui se faisait fort de
prouver au pays que le régime représen
tatif était faussé depuis tantôt trois ans, et
qu'il était urgent de replacer le gouver
nement et les chambres dans les voies
constitutionnelles. Des phrases de ce genre
remplissaient les colonnes de certains jour
naux, au grand étonnement de la nation,
qui, elle, ne se sentait pas si malade, si
menacée qu'on le lui criait sans cesse. On
s'attendait donc hier, sur les bancs de la
majorité, voir cette terrible bataille s'en
gager propos de l'adresse en réponse au
discours du trône. Les journaux étaient
prêts enregister, commenter le mani
feste de l'opposition; ils se promettaient
monts et merveilles de l'éloquence de ses
membres, et déjà, sans doute, on annonçait
au dehors la dernière heure de la majorité
et du cabinet qu'elle appuie.
Rien de semblable n'a eu lieu; des in
terpellations inoffensives de MM. Angillis
et Delehaye, des boutades de MM. Verhae-
gen, Delfosse et Casliau, voilà quoi l'op
position s'est bornée. Ajoutez-y un bon
discours de M. le ministre des affaires
étrangères, quelques chaudes paroles de
M. d'Huart, le vole de l'adresse par 77
suffrages contre 6, et vous aurez une séan
ce assez pacifique, qui nous semble de bon
augure, parce que nous y voyons la preuve
que la majorité de la chambre est décidée
aborder le plus tôt possible les questions
d'intérêt matériel l'ordre du jour.
Le tribunal délégué par la sacrée con
grégation des Rits pour instruire Paris
et dans le diocèse, la procédure sur les
vertus, et les miracles en particulier, du
vénérable serviteur de Dieu, Jean-Baptiste
de La Salle, instituteur des Frères des
écoles chrétiennes, a terminé ses travaux.
Cette procédure, très-volumîeuse, doit être
envoyée très-incessamment Rome.
On nous écrit de Langhemarcq
Dans la nuit du 17 au 18 courant, la
nommée Rosalie Denys, de Merckem, quit
ta furtivement sa demeure et n'y reparut
point. Le cadavre de celte infortunée a été
découvert dans un fossé sur le territoire
de la commune de Langhemarcq l'exa
men par les hommes de l'art n'a révélé
aucun indice de violence. Cette fille don
nait depuis quelque temps des signes d'a
liénation mentale, et l'on attribue sa mort
un paroxysme de cette affection déplo
rable.
Les six glaives sont de la plus forte es-
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX. DE L'ABONMEMEXT,
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Prix d'un numéro S©
Tout ce qui concerne la rédac
tion doit être adressé l'Éditeur
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49 centimes par ligue. Les lé.
clames, 34 centimes la ligne.
Bruges. Des ouvriers travaillant dans
la maison attenante l'IIôtel-de-Villeet
habitée par M. le notaire De La Rue, ont
retiré des combles, plusieurs armes, toutes
anciennes, et qui paraissent y avoir été
soigneusement cachées, il y a de longues
années. Ces armes consistent en six
glaives de la plus forte dimension, et que
l'on ne maniait qu'à deux mains; il y a
aussi trois fortes épées richement damas
quinées. Sur l'une d'elles se trouve, d'un
côté, un portrait avec l'inscription sui
vante gvstavs adolpiivs d. g., et de l'autre
côté un second portrait avec l'inscription
suivante: friderecvsu. d. g. prix. D'autres
insrciptions latines ornent cette arme qui
paraît avoir appartenu quelque person
nage marquant. Des deux côtés une petite
plaque en cuivre incrustée dans la lame
porte le nom de peter brach.