JOURNAL D APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2733 27mc année. TPRffiS, 13 Décembre. La discussion générale du budget des voies et moyens a été très-intéressante, surtout le 9 de ce mois, où elle a été close. Le Journal de Bruxelles vient d'en publier une analyse raisonnée, qui nous a paru très-bien faite. Nous la reproduisons au jourd'hui dans la persuasion que nos lec teurs en jugeront comme nous, et qu'ils la liront avec plaisir et profit. La chambre a terminé, dans sa séance d'hier, la discussion générale du budget des recettes. Cette dernière partie du débat a été plus remarquable, sous tous les rap ports, que ce que nous avions entendu jusqu'ici. Les questions les plus graves ont été examinées et éclaircies par MM. Du mortier, de Mérode, De la Coste et Meeus. Le système monétaire, les caisses d'épar gne, le droit de succession, les lois somp- tuaires recommandées par certains mem bres, ont tour tour formé l'objet d'une discussion lumineuse. M. Dumortier s'est surtout attaché faire ressortir ce qu'il y a de vicieux dans notre système actuel de finances. Il en a, pour ainsi dire, fait toucher au doigt les plaies les plus vives, et l'attention soutenue que la chambre a prêtée ses paroles ainsi qu'à celles de M. Meeus qui a traité le même sujet avec sa supériorité accoutumée, prou ve que ce débat ne sera pas perdu pour l'avenir. Il faut en convenir nos finances ne sont pas ce qu'elles devraient être; le gouvernement le comprend lui-même. Non-seulement nous ne sommes pas encore parvenus nous créer une réserve de fonds pour les éventualités qui peuvent nécessiter des dépenses extraordinaires, mais nos revenus habituels ne suffisent même pas couvrir les besoins de tous les jours. Vienne une catastrophe, et il nous faudrait recourir soit aux ressources rui neuses de l'emprunt, soit aux anticipations sur l'avenir, non moins désastreuses. Ce n'est pas que nous soyons, comme M. Du mortier, contraires l'émission sagement combinée de bons du trésor, et que nous croyions, comme lui, que les facilités que ce papier donne au gouvernement pour pourvoir aux besoins pressants, puissent l'engager dans des dépenses inutiles; le mal n'est pas là. Il est dans l'accroissement incessant de tous les services qui, en quel ques années, a porté nos budgets de 84 millions 110 millions, et qui menace d'en enfler encore le chiffre, si on n'y met une bonne fois un terme. Rien de plus sage que ce que MM. Du mortier et Meeus ont dit sur la réserve annuelle qui devrait être mise de côté pour satisfaire aux besoins extraordinai res; rien de plus juste que les idées qu'ils ont émises sur la nécessité de créer une monnaie nationale, qui couperait court aux crises de numéraire dont le commerce est aujourd'hui sans cesse menacé. Les faits cités ce propos par M. Meeus ont faits impression sur la chambre espérons que nous recueillerons bientôt le fruit de ses conseils pleins d'une sage prévoyance. La question des caisses d'épargne est également grave; le gouvernement ne peut manquer d'y fixer son attention d'une ma nière toute spéciale. M. le ministre des finances en a pris l'engagement. 11 s'agira de voir plus tard s'il est prudent que l'Ëtat se charge de l'administration de ces éta blissements, et si le bien qui en résulterait doit compenser les dangers de l'immense responsabilité qu'une telle mesure ferait peser sur lui. M. Meeus ne paraît pas le croire, et il préférerait que ce fussent les autorités communales qui eussent la ges tion de ces caisses, sous la surveillance des députations des provinces. Ce système mérite d'être examiné il mettrait la res ponsabilité de l'État couvert; mais qui sait, si d'un autre côté, il ne ferait pas naîte des inconvénients plus graves en core? Pour nous, nous nous garderons bien de prendre un parti, tant que tous les élé ments de cette question importante ne seront pas mieux éclaircis. Dans la séance d'avant-hier, M. Verhae- gen, qui paraît vouloir dépasser en excen tricités monstrueuses M. Castiau lui-même avait recommandé un droit progressif sur les successions en ligne directe. Ce système odieux a été refuté d'une manière péremptoire par l'honorable M. De la Coste quia fort bien fait ressortir que la succes sion en ligne directe, au lieu d'être toujours un avantage pour les héritiers, leur était souvent onéreuse. La position des enfants empire, en effet, fréquemment par la mort du chef de la famille, au lieu de s'amélio rer, et quoi que M. Verhaegen puisse dire, un impôt frappé sur la bière du père et sur les crêpes funèbres des enfants ne serait pas établi en Belgique sans soulèver les plus vives répugnances. Jamais impôt n'a été plus impopulaire, plus odieux, et nous ne concevons pas comment un juris consulte qui souvent a dû avoir le spectacle du dueil des familles, a pu songer en faire revivre le souvenir. Au reste, tout ce charlatanisme de pré tendues réformes populaires, qui ne sont en définitive que des déclamations absur des, sinon dangereuses, a été stigmatisé par M. le comte de Mérode avec cette verve spirituelle qu'on lui connaît. M. de Mérode avait d'autant mieux le droit de s'exprimer avec cette verdeur que son patriotisme en cette matière n'est suspect personne. Quand on a fait, comme lui, ses preuves de désintéressement, on peut dire la vérité tout le monde, voire même ces songe- creux qui n'ont si souvent le mot de phi- lantrophie la bouche que pour se dis penser des devoirs de la charité. S3A1TS3 EZT^LORLXHAIS3 BUREAU D'ADMINISTRATION SOCIÉTÉ DES FRÈRES D'ARMES ÉTABLIE A YPRES. On s'abonne Ypreu, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. PBIX DE riBOXXEMEIT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4-M Pour les autres localités 43© Pris d'un numéro OS© Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le (SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES I.VSERTIOXS. 4 9 centimes par ligue. Les là- clames, 33 centimes la ligne. vérité et justice. du de la de l'empire français, 33 K©VEMURE 1841. Quelques membres de la société des Frères d'Armes de l'empire, avant fait connaître que parmi les frères pensionnés de l'État, il s'en trouve qui, faute de ressources suffisantes pour se procurer les premiers besoins de l'existance, sont forcés de recourir des personnes toujours disposées puiser sans crainte, dans la détresse même de ces pen sionnaires, le moyen de se faire allouer de gros intérêts pour les sommes qu'elles avancent sur le montant de la pension qui revient aux dits frères, et qui leur est payée tiimestriellement par portions égales; Le bureau d'administrationvoulant dans un but de véritable philanthropie, aviser aux moyens propres a prévenir par la suite les funestes effets d'une spéculation coupable et peu en harmonie avec les sentiments d'humanité qui doivent guider tout homme animé du désir d'être utile a son prochain, a décidé, sur la proposition de son tré sorier

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Le Propagateur (1818-1871) | 1843 | | pagina 1