projet de loi a été adopté par 41 voix contre 5. On lit dans le Journal de La Haye Hier, de bonne heure, il régnait déjà un grand mouvement dans la ville de Delft, une longue file de voitures de toutes espè ces, un grand nombre d'omnibus remplis de monde arrivaient de toute part pour y conduire cette foule immense qui voulait dire un dernier adieu au bon prince qui l'a gouverné pendant un quart de siècle. Cette masse compacte presque toute en deuil, le bruit lugubre des cloches qui toutes étaient mises en branle et surtout le souvenir de la déplorable circonstance qui avait occasionné ce mouvement ex traordinaire, donnaient la ville de Delft, un aspect des plus tristes. A 9 heures du matin, le roi accompagné des princes ses fils, se rendit Delft pour assister la touchante cérémonie. L'inhumation s'est accomplie, confor mément au programme dans l'église dite Nieuwekerk. Le convoi funèbre est arrivé de Rotterdam, une heure, au grand marché, où se trouvaient réunis les pré dicateurs de l'église réformée, et le chape lain de la cour M. Dermont, pour recevoir les restes de l'illustre défunt. Ensuite a eu lieu dans l'église la céré monie religieuse prescrite par le program me. Aussitôt que le cercueil eut été confié au tombeau, le roi et les princes ont quitté l'église. Alors a eu lieu l'apposition du sceau de l'état, après laquelle le héraut d'armes a annoncé haute voixque l'in humation solennelle de la dépouille mor telle de S. M. le roi Guillaume-Frédéric, comte de Nassau était accomplie. Les troupes, en garnison dans cette ré sidence se sont rendues Rotterdam et Delft pour faire partie du convoi. Tous les soldats portaient des nœuds de crêpe noir, et leurs étendards et instruments étaient également tendus en noir. Nonobstant l'innombrable foule qui en combrait la ville de Delft, tout s'est passé dans le meilleur ordre, et aucun malheur n'a été déplorer. FRANCE. Paris, le 1er Janvier. Ce matin, avant huit heures, tous les membres de la famille royale étaient réunis dans la chapelle du Palais des Tuileries, où une messe basse a été célébrée pour le repos des âmes de la princesse Marie et du duc d'Orléans. Aucun étranger n'assistait cette pieuse cérémonie. On écrit de Schelestadt VAlsace (Strasbourg) Il y a cinquante ans, une jeune princesse, triste et malheureuse sur la terre d'exil, déshéritée de son immense fortune, de ses affections les plus chères et du plus brillant avenir, commençait l'apprentissage de la vie en donnant des pleurs sa famille infortunée et des re grets sa belle patrie. Le sort ne lui avait laissé que la protection d'un frère et les soins d'une sœur de charité. Aujourd'hui ce frère est roi des fran çais, et la princesse, assise près du trône, au milieu de tout l'éclat de la richesse et de la puissance, a conservé cette mémoire du cœur, si rare, mais si digne d'admira tion chez les grands de la terre; elle se rappela que dans une ville d'Alsace, au fond de la modeste cellule d'un établisse ment charitable, vivait un brave et digne octogénaire, qui lui avait été bien dévoué dans l'infortune et lorsqu'elle n'avait que seize ans; elle ne voulut pas le laisser mourir sans lui adresser une pensée d'af fection. Un général qu'une mission d'inspec tion appelait en Alsace, porteur d'une lettre charmante, fut chargé d'annoncer l'excellente mère supérieure l'envoi du portrait de la princesse, et de lui deman der ce qui pourrait lui être agréable mais que pouvait elle désirer, elle, dont la vie si simple et toute d'abnégation a été con sacrée soulager des souffrances, elle déjà si heureuse et si fière d'un souvenir si flatteur, d'un si doux témoignage d'affec tion? Oh! rien pour elle... Enfin, pressée par les instances pleines de bienveillance du général, elle demanda... un tableau d'autel pour la chapelle de l'hospice. Ce tableau, don de Mme la princesse Adélaïde et de S. M., est aujourd'hui ex posé dans une des salles de cet établisse ment. On lit dans le Mémorial de Rouen Une fatale nouvelle a jeté hier la con sternation au milieu de notre population. Le bruit s'est répandu dans la matinée que la santé de notre vénérable archévêque, qui depuis quelque temps était affaiblie, venait de subir une crise violente et inspi rait de sérieuses inquiétudes. A la grand'messe, des prières publiques dites Quarante heures, ont été ordonnées dans toutes les paroisses de la ville. Une grande quantité de personnes pendant toute la journée assiégé la porte de l'archevêché, pour s'informer de l'état du prélat. Malheureusement les nouvelles n'ont cessé de prendre un caractère de plus en plus alarmant. Une assemblée de médecins a eu lieu, mais le mal est un de ceux contre lesquels leur art est impuis sant, c'est une goutte remontée dont les progrès rapides et cruels déjouent tous les remèdes. A dix heures du soir il ne restait plus aucun espoir, le prince avait perdu con naissance. Minuit et un quart. Mgr. l'arché- vêque vient de rendre le dernier soupir. Mgr. le cardinal prince de Croy (Gus- tave-Maximilien-Juste) était né au château deLhermitagc(Nord) le 12 septembre 1773. Il était parconséquent dans sa 71* année. Il avait été sacré archévêque de Rouen le 9 janvier 1820. On a fait grand bruit en Espagne du projet qu'avait conçu Olozaga de dissoudre les cortès et les modérés sont parvenus faire mettre en accusation l'ex-président du conseil. Maintenant les modérés vien nent eux-mêmes de prendre celte mesure extraordinaire, et tout annonce que l'Es pagne sera privée pendant longtemps de sa représentation nationale. Il y a déjà longtemps qu'on accuse Narvaez d'aspirer la dictature. Tout semble indiquer main tenant qu'il touche au moment d'exécuter ses projets. On dit que le cabinet de Londres insiste auprès de Marie-Christine pour quelle se hâte de se rendre en Espagne, tandis que d'un autre côté le cabinet des Tuileries lui conseille de relarder le plus possible l'époque de son départ. Toutes les personnes qui ont assisté mercredi dernier la séance d'ouverture des chambres ont été même de remar quer que le roi n'avait pas paru depuis longtemps jouir d'une aussi bonne santé qu'en ce moment. S. M. pendant les 6 mois qu'elle est restée Saint-Cloud s'est prescrit tous les matins deux ou trois heu res de promenades et cet exercice parait avoir produit les meilleurs résultats sur sa santé. Les nouvelles de Madrid sont graves et importantes aujourd'hui. Le ministère a prorogé indéfiniment par décret royal les cortès; cette mesure a causé une vive et irritante sensation Madrid, et il est probable qu'elle produira le même effet dans toute l'Espagne; car c'est un signe avant-courrier d'une dissolution prochaine et la dissolution est, de l'aveu des amis de la situation eux-mêmes, une guerre mort entre le parti progressiste et le parti mo déré. Dans la soirée du 27, les électeurs progressistes et espartéristes ont eu une réunion Madrid, et ils ont décidé, sur la proposition de MM. Cantero, Caballero et Felice, députés aux cortès, que, vu la gra vité des circonstances, toutes les nuances de l'opinion libérale devaient se réunir et se confondre, et que, pour en donner une preuve, l'on porterait candidats aux pro chaines élections, MM. Arguelles, Cala- trava, San Miguel, Lujan et Landero, tous espartéristes éminents. M: Arguelles était tuteur de la reine, M. Calatrava ministre des affaires étran gères, San-Miguel capitaine-général, et Lujan professeur de la reine sous la ré gence d'Espartero. 11 se prépare donc une vive réaction - de 1 autre côté des Pyrénées. Dieu veuille que le départ de la reine Christine puisse conjurer l'orage et prévenir une quatrième révolution car il serait impossible de prédire dans ce cas le sort réservé la jeune monarchie espagnole. La suspension des cortès, quoique prévue et prédite, a produit une sensation la bourse de Madrid du 27, où le 3 p. c. a baissé 25 pour fermer 25 js au comptant et 25 i/a terme; le 5 p. c. est tombé 18 7/8 pour fermer 19 60 jours. Il y a eu Paris pendant le courant de 1843, 737 faillites (sans compter les liquidations) présentant une masse passive de plus de 30 millions de francs. Il paraît certain d'après les lettres de Londres du 1" janvier que le cabinet an glais a trouvé tant de difficultés pour suivre le procès contre O'Connell et les autres chefs du repéal qu'il est décidé ou abandonner tout-à-fait l'affaire ou réunir promptement le parlement, afin d'en ob tenir des pouvoirs extraordinaires que lui INHUMATION SOLENNELLE DE S. M. LE ROI GUIL LAUME-FRÉDÉRIC, COMTE DE NASSAU.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 2