Il est arrivé un accident au convoi parti
le 5 janvier de Bruxelles pour Liège 3
heures 30 minutes de relevée, aux environs
de la station de Landen, il n'a heureuse
ment pas eu de suite fâcheuse. Un enfant
âgé de trois ans, jouant avec la clichette
d'une portière d'un char-à-bancs, ouvrit
cette portière et tomba sur la voie.
Les cris des voyageurs attirèrent l'at
tention des gardes-convois qui serrèrent
immédiatement les freins. Aussitôt que le
convoi se fût arrêté dans la station de
Landen, on vola au secours de l'enfant
que l'on croyait grièvement blessé. Ce
pendant on le rencontra sain et sauf, cou
rant après le convoi, du côté de la station.
Un de nos journaux dit avoir reçu de
Tournay la lettre suivante
Depuis quelques semaines, on ne s'en
tretient en notre ville que de la guérison
miraculeuse de M"e Dumortier, fille du
représentant. A la cathédrale, le doyen
Respijleux annonça cette nouvelle du haut
de la chaire de vérité, et dans l'église des
PP. Redemptoristes on a chanté une messe
solennelle en action de grâces. On vend en
ce moment, raison d'un franc, des ima
ges in-folio, dessinées par M. Thenay, et
portant comme légende
Après 43 jours d'une maladie forte,
elle fut instantanément rendue la santé,
sans qu'il restât aucune trace de la ma-
ladie, le 16 décembre 1843, 8 heures
12 minutes du matin, par l'intercession
du cœur immaculé de MARIE.
Voici comment on raconte cette gué
rison miraculeuse dont tout le monde
s'entretient ici
Mu" Pauline Dumortier, jeune personne
d'une grande piété, âgée d'environ 23 ans,
était tombée gravement malade; elle gar
dait le lit depuis le 1" novembre. Le mal
s'aggravait de jour en jour. Le 14 dé
cembre on perd tout espoir. Le 13 on
administre l'extrême- onction la malade;
le soir du même jour son médecin lui
prescrit un dernier remède; mais confiante
dans une neuvaine qui se disait pour elle,
elle refuse de prendre le remède Je 11e
le prendrai pas, dit-elle, car demain, par
la seule intercession de la Vierge, je serai
guérie. La nuit se passe dans la dé
solation et les larmes. Le lendemain, 9
heures du matin, pendant qu'on chante
une dernière messe pour la guérison de
M"e Dumortier, elle quitte le lit qu'elle
gardait depuis six semaines, s'habille avec
recherche, et va ouvrir la porte aux per
sonnes qui reviennent de la messe et qui
ne peuvent revenir de leur surprise en la
voyant si subitement rendue la santé.
terait une haute approbation; mais il faut être
enfle' du plus me'prisable orgueil pour contempler
avec des yeux flamboyants de satisfaction un
passe' gros d'iniquités, il faut être atteint de la
plus profonde méchanceté pour oser faire le
panégyrique insolent du mal que l'on a commis
et du mal que l'on u'a pu commettre.
Pour être conséquent, il faut être vrai. La
preuve incessante que le Progrès n'est jamais
dans la vérité, c'est qu'il ne peut jamais éviter
les inconséquences.
11 se compare au soldat qui aimeaprès avoir
combattu avec vaillancese rappeler les
périls qu'il a courusles dangers qu'il a af
frontés, les services qu'il a rendus.
Nous admettrions bien la comparaison, si le
confrère voulait reconnaître l'exactitude de cette
formule proportionnelle le Progrès est a l'Ob
servateur et tutti quanti comme le soldat est
aux généraux de L'armée.
Un peu plus loin le Progrès s'explique
Mais hâtons-nous de le dire, notre tâche a été
facile, car nous n'avons eu qu'a suivre l'opinion
générale, qui a toujours été et qui sera toujours
notre guide. Si votre tâche a été facile, où sont
donc vos périls et vos dangers? Si vous n'avez eu
qu'à suivre l'opinion générale, pourquoi êtes vous
en minorité dans les chambres, tandis que l'opi
nion générale ne saurait avoir d'autre expression
fidèle que la majorité de ces assemblées?
Allons donc, n'y ayant eu ni périls, ni services,
vous n'êtes pas même un soldat, vous n'êtes pas
même le dernier d'une armée.
Oui, le Progrès disait dans son prospectus du
5 avril i84i notre journal se voue fran
chement la propagation et au développement
des idées libérales [anti catholiquesil s'impose
comme premier devoir une opposition énergique
(idévergondéea tous les actes qui pourraient
entraîner la Belgique dans des voies dangereuses
catholiqueset qui tendraient a enfreindre
directement ou indirectement le parti constitu
tionnel [en assurant la religion catholique sa
part d'influence sur l'enseignement.)
Et ceux qui ont pu vaincre le dégoût qu'inspire
votre lecturesavent comment vous avez tenu
parole depuis près de trois ans.
Ce que l'on ignore peut-être généralement c'est
qu'a Vépoque où l'amour du bien public vous
donna le jour, la ville d'Y près n'était point
représentée, au grand congrès de la publicité.
Le Propagateurqui est d'accord avec la
majorité du pays, n'exprime qu'une opinion
individuelle. Le Progrès, qui sert d'instru
ment une coterie de ville, suit l'opinion géné
rale.
Pourquoi pas? Ce serait perdre son temps que
de ne vous contredire. Et puis soyons assez mo
deste pour ne point nous occuper de nous même.
Mais ces quelques journaux entachés de rachi
tisme dès leur naissance et qui n'ont eu qu'une
existence éphémère, étaient vos propres et pre
miers essais de libéralisme. Ne le dissimulez pas;
c'est qu'alors vos moyens n'étaient pas organisés,
c'est qu'alors le temps n'était pas venu de faire
des sacrifices. Aujourd'hui vous savez quelle est
leur étendue, et cependant vous les continuerez
parce que vous en poursuivez la compensation.
Voulez vous voir le spectacle d'un journal
malicieux qui se pose en victime après s'être posé
en dominateur, lisez
On voulait nous étouffer au berceau. Ces
attaques ranimèrent le courage de nos fondateurs,
les injures dont on voulait bien nous qualifier (ou
gratifier) n'eurent d'autre résultat que de nous
faire connaître et aimer du public, qui prend vo
lontiers sous sa protection le faible et l'opprimé.
Que cela est a la fois triste et consolant?
Ensuite
Bientôt tous les libéraux se rallièrent autour
du drapeau qui venait d'être planté. Le parti
s'organisa, l'union de tons fit sa force, ses rangs
se grossirent, enfin le parti libéral ne tarda pas
devenir, ce qu'il est encore aujourd'hui, le parti
de la majorité.
Ne dirait-on pas que, sans le Progrèsil n'y
aurait jamais eu de parti libéral. Ce serait trop
présomptueux; aussi croyons-nous plutôt que,
par mégarde, on aura copié cette phrase de l'Ob
servateur.
Le confrère a senti tout ce qu'il y a de grossiè
rement maladroit dans les éloges qu'on se décerne
a soi-même il en demande pardon. C'était
inutile ses fauteurs lui ont pardonné d'avance;
les autres haussent les épaules et voilà tout.
Enfin, quels sout les vœux que forme le Pro
grès a l'occasion du renouvellement de l'année?
Nous avons obtenu déjà beaucoup, il nous
reste encore beaucoup obtenir. Ce que
vous avez obtenu peut-être c'est de faire quelque
mal la religion et aux mœurs; et repoussant vos
indignes souhaits, nous espérons que vous n'ob
tiendrez plus rien sous ce rapport.
Vous faites des vœux pour que le gouvernement
s'affranchisse du joug imposé par un parti dont les
idées sont impossibles a l'époque où nous vivous;
Nous faisons des vœux pour que le gouverne
ment continue a maintenir ce parti dans la jouis
sance des droits que lui accorde la Constitution;
pour qu'il le mette toujours a l'abri du joug sous
lequel voudraient l'écraser les anticatholiques.
Nous souhaitons aussi que les antiques com
munes flamandes conservent leurs libertés, mais
pour tous, pour les catholiques aussi bien que pour
les libéraux.
Tout le monde souhaite que l'intérêt général soit
le seul mobile des gouvernants et la Flandre
occidentale serait heureuse de posséder un chemin
de fer.
Nous ne parlerons pas du Palais de Justice,
dont l'achèvement peut-être accéléré selon la
volonté de nos magistrats; nous ne parlerons pas
du règlement sur la taxe des chiens, parce qne
nous croyons difficilement qu'il est de nature a
faire couler des flots de sang innocentnous ne
parlerons pas des bals de la Concorde, parce que
l'on dansera; qu'il y ait des vœux ou qu'il n'y en
ait pas; nous ne parlerons pas des gens pour qui les
restrictions mentales sont une règle admise, parce
qu'ils sont incorrigibles, quelque opinion qu'ils
appartiennent.
En définitive, le Progrès s'occupe de ses abon
nés, et c'est ici le point délicat
Abonnés fidèles et bien-aimés! Puissiez-vous
lire durant cinquante ans encore le Progrès
d'Ypres! C'est le vœu que nous formons pour la
prolongation de votre existence et de la nôtre.
Que c'est doucereux et patelin Mes chers petits
abonnés vivez longtemps, car de votre vie dépend la
mienne. J'en aisipeu, quesi j'en perdais quelques-
uns, ma chétive existence serait compromise. Et,
vous le comprenez, mieux vaudrait a voir été étouffé
au berceau. Donc si je vous conserve, et que vous
viviez cinquante ans, je vivrai cinquante ans aussi,
j'aurai un demi siècle; et si on m'attaque ensuite je
dirai qu'on doit me respecter parce que je suis
vieux, oubliant que lorsque j'étais jeuue j'ai plai
santé et insulté mes aînés au sujet de leur âge, etc.
Le Progrès sans doute ne compte aucun vieil
lard parmi ses abonnés car ce serait un impardon
nable persifflage que de souhaiter une personne
de 60 ans, p. e., qu'elle puisse lire encore le Pro
grès pendant 5o ans.
Nous n'imiterons pas le Progrès
Nous souhaitons nos abonnés et a nos lecteurs
une année pleine de bonheur moral et matériel.
Nous leur promettons de continuer être fidèles i
notre divise vérité et justice, et nous sommes
sûr qu'ils ne nous feront point défaut.
On écrit de La Haye Par arrêté royal en
date du u décembre dernier, il a plu a S. M.
le roi Grand-Duc de nommer chevalier de son
ordre du Chêne le sieur Louis Castricque d'Ypres.
souvenir pieux de la guérison miraculeuse
de mademoiselle pauline dumortier.