JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2750. 27me année. Il est des hommes qui frisonnent au nom seul de Yinquisilion. A les entendre, c'était un tribunal effroyable, des juges sans entrailles, et les pays devaient être bien malheureux où le saint-office exerçait sajurisdiction. Mais tandis qu'on s'aveugle volontairement sur le but de cette institu tion et les marches qu'elle suivait réguliè rement, on passe vite l'éponge sur des excès bien autrement graves, et infiniment plus nombreux, qui, au nom de la liberté, ont été si fréquemment commis contre des catholiques. Il serait bien curieux, l'ou vrage, où l'on trouverait les exécutions mort de par l'inquisition en parallèle avec les meurtres, les incendies, les guerres civiles, les massacres et autres cruautés, enfantés par les erreurs de Luther et de Calvin. Alors il serait aisé de dire la quelle des deux a été la plus heureuse, ou de l'Espagne avec Y inquisition, ou de l'Alle magne qui n'en a pas voulu. Sans nous poser les défenseurs de l't'n- quisition nous osons affirmer, que la pauvre Irlande, la catholique Pologne et les Grees- llnis de l'empire du Czar, qui n'ont pourtant pas toutes la sympathie de nos soi-disant philanthropes, sont incompara blement plus plaindre que n'étaient les royaumes qui subirent les effets de ce tri bunal et nous assurons hardiment que si nos libéraux incrédules étaient les maîtres, ils ne tarderaient pas établir une inquisi tion aussi rigoureuse que celle de l'Espagne, contre tous ceux qui conserveraient de l'attachement pour la Religion. D'ailleurs le régime de la terreur est là pour confir mer nos assertions. Mercredi dernier a eu lieu l'installation de M. le curé de Messines. Malgré le mau vais temps et la neige qui tombait en gros llocons, les habitants rivalisaient de zèle pour faire une digne réception leur nouveau pasteur. Dès la limite de la com mune deux rangées de sapins surmontés de petits drapeaux, avec tapisseries en calicot, décoraient la rue qui conduit l'église, et de là au presbytère. L'église se trouvait aussi élégamment ornée; et les Messinois qui étaient accourus en foule donnaient des témoignages non équivoques de leur satisfaction et de leur bonheur. Pendant que dans notre pays on se montre hostile aux Frères des écoles chré tiennes, nous voyons qu'en France on leur fait tous les jours meilleur accueil. A Mar seille, comme Paris, ils donnent l'ins truction élémentaire une foule d'enfants pauvres, et les services qu'ils rendent dans la première de ces villes sont si bien appréciés, que récemment le conseil mu nicipal a voté une augmentation de cent francs sur leur modique traitement. La subvention a été élevée de 600 francs 700 pour chaque frère. La commission des finances ne proposait que 50 fr. mais le conseil municipal a pensé qu'il lui con venait d'être plus juste et plus généreux envers ces modestes et laborieux in stituteurs, qui ne demandent, en échange de leur admirable dévouement, que le strict nécessaire pour eux-mêmes. On écrit de Courtrai, que le candidat libéral proposé pour remplacer M. Angil- lis, est M. E. Vandenpeereboom, conseiller municipal Courtrai, et membre du con seil provincial de la Flandre occidentale. Les catholiques semblent devoir porter M. l'abbé de llaerne. Par arrêté royal du 6 février, le collège électoral de l'arrondissement de Louvain est convoqué pour le 29 de ce mois l'effet d'élire un membre de la chambre des re présentants, en remplacement de M. Van Der Belen, démissionnaire. On sait que le gouvernement a soumis une étude approfondie la question im portante du défrichement des terres in cultes; les éléments de l'instruction sont successivement livrés la publicité; le Moniteur contenait hier un rapport que la commission provinciale d'agriculture du Brabant vient de faire parvenir la dépu- tation permanente sur cet objet. Ce rapport est très-étendu, et c'est pourquoi nous nous bornons en citer ici les conclusions. Ladite commission est d'avis n 1° Qu'il est de l'intérêt du pays eu général et des communes en particulier, que le gouvernement soit autorisé pren dre des mesures pour obliger les commu nes vendre leurs bruyères afin d'être mises en culture; 2° Qu'il y a lieu de laisser aux com munes la faculté de défricher elles-mêmes et de mettre en culture, dans un certain délai, une partie de ces bruyères et de vendre seulement les parties qu'elles dé clareraient ne pas vouloir mettre en ex ploitation. 5° Qu'il y a lieu que>le gouvernement fasse examiner avec soin toutes les mesures qu'il sera nécessaire d'ordonner en même temps que la vente, pour que l'exploita tion des bruyères puisse être faite d'une manière fructueuse par les acquéreurs, et de manière assurer un système de cul ture en rapport avec les progrès de la science agricole, de telle sorte que les produits de ce nouveau territoire, acquis définitivement l'agriculture, procurent la Belgique un nouvel élément de prospé rité. FRANCE. Paris, le 7 février. Le roi a présidé hier aux Tuileries le conseil des ministres. M. Pasquier, président de la chambre des pairs, est, dit-on, très-sérieusement malade. M. Pasquier est l'âge de 77 ans. On dit que Lopez et Madoz, qui avaient été arrêtés Madrid, sont parve nus s'échapper. On prétend que le duc de Bordeaux a fait louer une terre en Suisse pour y passer le printemps et l'été prochain et y tenir sa petite cour que viendra sans doute grossir une foule de légitimistes de Fran ce. Selon les uns, il se propose de se fixer dans les environs de Lucerne; selon d'au tres, et la chose paraît plus probable, il aurait choisi pour sa résidence un chaleau situé sur les confins des cantons de I ri- bourg, de Berne et de Vaud, d'où il lui is facile de correspondre avec ses ijets des départements français ^où les pélérinages poliÙques aisés accomplir qug-tluns le la Suisse. <es difficultés viénneftLjhï' surgir Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé Éditeur l'pres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. 1>R1X DES IXSERTIOXS. I» centimes par ligne. Les ré clames, ti centimes la ligne. On s'abonne Yprr», Grand'- Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du I Boyau me. PRIX DE L'AROA'XEMEIVT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4 50 Pris d'un numéro vérité et justice. 7PP.SS10 Février. Gand. L'ancien couvent des Char treux, qui a servi successivement de fa brique au célèbre Liévin Bauwens et M. Bossaert, vient d'être vendu la moitié aux frères de Charité, dits de St-Jean de Dieu, et l'autre moitié par M. Malfait. Cette dernière partie servira de fabrique.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1