JOURNAL DÏPRES ET DE LYRRONDISSEMENT. No 2751. Mercredi, 14 Février 1844. 27me année. L'OPPOSITION ET M. DEVAUX. Les discussions politiques sont décidé ment mortes l'opposition a si bien fait qu'il n'y a plus moyen de les remettre flot, moins qu'il ne se présente quel qu'une de ces questions qui les fasse revi vre d'elles-mêmes, en les portant sur un autre terrain que celui où elles ont végété jusqu'ici. Les débats personnels sont usés, et ce qui n'est pas un grand malheur, l'opposition, en voulant les ranimer tout pris, s'est porté elle-même le coup de grâce elle n'est littéralement plus rien aujourd'hui. Sans vigueurcomme sans im portance au commencement de la session, elle s'est rapetisée depuis jusqu'à l'insigni fiance la plus pitoyable, en réduisant sans cesse toute la situation politique aux pro portions maigrelettes d'une question per sonnelle. C'est encore M. Devaux qui lui a joué ce mauvais tour grâces lui en soient rendues! On ne saurait dire tout le bien que le député de Bruges a fait au pays en s'obstinant dans la fausse voie où il est engagé, en laissant la majorité et au gouvernement l'initiative de toutes les questions utiles, et en forçant l'opposition le suivre sur le terrain des personnalités et des chicanes de portefeuille! Encore quelques efforts dans cette direction, et l'opposition qui n'est plus qu'une ombre aux chambres, verra même tomber ce faux éclat, ces oripeaux patriotiques qui donnaient encore dans l'œil a certaines parties du corps électoral. Grâces en soient rendues M. Devaux! l'aigreur de ses at taques a tellement percé jour son mas que dogmatique, qu'il ne reste plus en ce moment de ce grand fracas de hautes théories qu'une pauvre personnalité; et, Dieu merci le pays n'est pas encore tom- l)é si bas qu'on puisse le passionner pour de pareilles misères. Nous ne sommes au reste pas les seuls qui reconnaissent l'ato nie dont l'opposition est frappée. Ses écri vains même l'avouent La gauche est affaiblie, disait le cor respondant du Journal de Liège après le vote du budget de l'intérieur; elle semble n'avoir pas compris que ce qui sauve les petites armées, c'est l'ensemble, c'est l'u nion, c'est surtout le commandement et l'obéissance librement consetis. Il lui est arrivé ce que j'avais prévu naguère. Les abstentions des 7 membres c; l'opposition ont paru ridicules tout lemonde. Et plus loin Nous avons enln une mino rité divisée, disloquée, qui donné dans le vote du budget de l'intéieur tout ce qu'il est possible de donner,des oui, des non et des abstentions. Hélas, oui l'opposition (St divisée, dis loquée, ou plutôt elle n'est plus rien. La dernière comédie qu'elle a jouée la chambre, l'a tellement déconsidérée que nous la défions de se relever de cet échec par ses propres forces. En veut-on une nouvelle preuve? Qu'on examine ce qui s'est passé au sénat, qu'on analyse les débats qui ont eu lieu dans l'intérieur. Y a-t-il été question de politi que? y a-t-on cherché réchauffer les querelles qui ont traîné dans l'autre cham bre? On s'en est bien gardé. Les membres de l'opposition qui siègent au sénat ont vu tout ce qu'il y avait de vaiu dans ces débats où l'intérêt personnel perçait de tous côtés travers l'amertume des attaques. Ils n'ont pas voulu compromettre leur dignité en se traînant la suite de pareils chefs de file, et tout s'est borné une discussion d'affai res, seule digne, après tout, d'une assem blée qui se respecte, quand les discussions de principe font défaut. L'opposition profitera-t-elle des leçons qu'elle vient de recevoir coup sur coup? verra-t-elle enfin que les questions person nelles intéressent médiocrement le pays, et que ce sont les principes et les intérêts qui, seuls, sont en droit de fixer son atten tion? Nous n'osons l'espérer; et après tout, peu nous importe. L'opposition, fait ad mirablement les affaires de l'opinion mo dérée en persévérant dans la marche qu'elle suit depuis trois ans. Qu'elle reste dans cette voie, et bientôt elle ne sera plus même une ombre. La Société militairelaquelle MM. les membres de la Société des Chœurs ainsi que quelques dames bienfaisantes de la ville ont bien voulu prêter le concours de leur talent, a donné le dimanche 11 de ce mois un concert au bénéfice des pauvres. Mes sieurs les officiers ont mis beaucoup de tact et de bon goût dans l'organisation de celte fête musicale. Grâce la disposition convenable des sièges, il n'y a pas eu le moindre encombre quoique l'assemblée fût extraordinairement nombreuse. Des écussons, des drapeaux et des arbustes ornaient l'avant-scène du théâtre, et une abondante lumière faisait ressortir les toilettes élégantes de nos dames. Celles qui ont lutté de zèle et de moyens pour qu'une œuvre de charité emprunte les charmes d'une réjouissance publique méritent un tribut sincère d'éloges et de reconnais sance. Les habitants de la commune de S-Jcan lez-Ypres sont accourus en masse au de vant de leur nouveau pasteur. Depuis le Wieltje jusqu'à l'Église, le passage était planté, droite et gauche, de sapins ornés de banderolles et de guirlandes. Il y avait trois portes triomphales. La musique de Zillebeke prêtait son concours cette fête, pour ainsi dire de famille, qui a été célé brée hier. En faisant un accueil aussi em pressé leur guide spirituel, une popula tion qui se lie intimement celle d'Ypres, repousse les clameurs de quelques journa listes furibonds et proteste de son attache ment la foi de ses pères et de son respect pour les minisires de la religion catho lique. AVIS AU PROGRÈS. Dernièrement une mission a eu lieu Grammont, sous la direction de quelques pères Jésuites. A leur départ, au dire d'une feuille ultra-libérale, des caries imprimées avaient été distribuées profusion, signa lant l'animadversion publique seize personnes de l'endroit. Tous les journaux libéraux se sont empressés de reproduire, avec commentaires, cette nouvelle, qui leur fournissait une bonne occasion de crier contre le clergé. Or il se trouve que tout cela n'est qu'une insigne calomnie. L'Echo de Renaix la signale ainsi Le libéralisme seul, dit-il, peut en revendi- quer les honneurs. Les cartes de Gram- mont sont de la même invention que le rétablissement de la dîme et de la main- morte, et il est de notoriété publique que leur auteur est un de ces individus qui ont toujours un jésuite sur le nez. Une pareille action est inqualifiable, et ne Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chex les Percepteurs des Postes du Royaume PRIX DE R'A BONNEMENT, par trimestre, Pour Yprèsfr. 4OO Pour les autres localités' 4SO Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé I Éditeur Ypres Le Propagateur paraît le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES INSERTIONS. 4 9 centimes par ligue. Les ré clames, 33 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 14 Février. ûotto aoov/iiiblv^v/) pi upuo du hudgut Uc t

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