JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
N» 2752.
Samedi, 17 Février, 1844.
27me année.
7P?.SS, 17 Février.
Les journaux de Madrid confirment la
nouvelle de l'insurrection de Murcie, qui
nous a été transmise hier par notre cor
respondant particulier. Une division d'in
surgés partis d'Alicante y est entrée le 3,
et les autorités, se voyant dans l'impossi
bilité de leur résister, ont abandonné la
ville et se sont réfugiées dans les villages
voisins.
Il se confirme aussi que l'on a découvert
Barcelone une conspiration militaire.
Le baron de Meer, qui commande en Ca
talogne, ne lui a pas laissé le temps
d'éclater.
Le gouvernement, malgré ces embarras
n'oublie point ce qu'il doit l'Eglise. Le
Castellano annonce, en effet, que les Cana
ries, de Calahorade la Calzuda, de Sar-
ragosse et de Pampelune, ont été relevés
de leur exil par un ordre royal.
Une mesure garve vient d'être prise par
le gouvernement prussien envers les ré
fugiés Polonais établis Posen. L'ordre
leur a été intimé de sortie- du royaume
dans un délai de quinze jours seulement
on a autorisé ceux d'entre eux qui ont
des affaires terminer dans le Posenan,
se fixer momentanément sur les rives
de l'Elbe. Les autorités détermineront la
durée de leur séjour sur ce point, et, ce
terme écoulé, qu'ils aient ou non fini leurs
affaires, ils devront quitter la Prusse. Le
gouvernement n'admettra ce sujet ni
réclamations, ni requêtes. Dans la seule
ville de Posen, vingt-six réfugiés sont at
teints par cette mesure. La plupart y
séjournaient depuis plusieurs années. 11 y
a dans ce nombre des pères de famille,
qui étaient parvenus se créer des res
sources honorables.
La Gazette d'Angsbourg, qui nous apporte
cette nouvelle, n'y ajoute aucune réflexion.
Cependant, pour user de tant de rigueur,
le gouvernement prussien a dû avoir de
graves motifs. Il y a là un mystère qui tôt
ou tard sera dévoilé.
C'est samedi que le jury de Dublin a
rendu son verdict dans le procès d'Etat.
Il a déclaré les accusés coupables sur plu
sieurs chefs; mais comme sur d'autres il
ne s'était point prononcé, il a dû rentrer
dans la salle des délibérations. Malheu
reusement minuit approchait, et en An
gleterre il est défendu aux tribunaux de
siéger le dimanche. L'affaire a donc dû
être remise au lundi le jury a été consi
gné pour toute la journée du lendemain,
et il lui a été interdit de communiquer
avec le dehors. Ainsi nous ne connaîtrons
que demain ou après-demain la teneur
du verdict; cependant on sait déjà que,
parmi les chefs d'accusation admis par
le jury, figure le délit de conspiration.
C'était le point capital du procès, et celui
qui avait surtout attiré l'attention des
défenseurs. On peut donc dès aujourd'hui
considérer ce grand procès comme ter
miné, et il est malheureusement trop vrai
qu'il l'est au désavantage des accusés.
La reine Christine part définitivement
pour l'Espagne. Elle a déjà fait sa visite
d'adieu la famille royale aux Tuileries.
Quelques journaux disent cependant que
pour le moment elle se bornerait se
rapprocher de la frontière, et que provi
soirement elle se dirigera vers Lyon; là elle
décidera si elle se rendra Marseille ou
Perpignan. On croit que Marseille aura la
préférence. Marie-Christine, en s'y embar
quant pour Valence, prendrait pour ren
trer en Espagne le chemin qu'elle a suivi
pour en sortir.
M. le colonel de Bricqueville a lu, dans
la séance de la chambre des députés du 14,
la proposition par laquelle il demande que
les restes du général Bertrand soient remis
ceux de Napoléon. Les développements
en ont remis samedi en huit.
Il paraît décidé qu'on poursuivra l'af
faire de M. l'abbé Çombalot. Les journaux
de Paris nous apprennent aujourd'hui qu'il
a été renvoyé, par arrêt de la chambre des
mises en accusation du 13 courant, devant
la cour d'assises de la Seine, raison de
la publication de la brochure intitulée
Mémoire adressé aux évèques de France et
aux pères de famille sur la guerre faite
l'Église et la société par le monopole uni
versitaire.
Les délits qui lui sont imputés sont ceux
de diffamation et injures envers une admi
nistration publique, d'excitation au mépris
des citoyens contre une classe de personnes,
de provocation la haine entre les diverses
classes de la société, et d'excitation la
haine et au mépris du gouvernement du
roi!
Par jugement du 14 de ce mois, les
B. P. Carmes Déchaussés ont gagné leur
procès contre l'administration de l'enre
gistrement, relativement aux droits dus
par la succession de feu M. Caeseus, pro
vincial de l'ordre. Le tribunal a décidé
que les dettes constatées charge du dé
funt par actes sous seings-privés non
enregistrés doivent être défalqués de l'ac
tif, pour établir les droits dus au trésor,
quelle que soit l'importance de ces dettes,
et sans qu'on puisse, au moyen de quelques
présomptions d'invraisemblance ou de col
lusion, les faire rejeter comme simulées.
Du moins la décision porte qu'il n'existait
pas de motifs dans l'espèce pour induire
des circonstances la preuve de la simula
tion. Ce succès que le talent de M' Boedl a
remporté sur l'avis contraire de M. Depa»
lin, procureur du roi, est d'une grande
portée pour tous les particuliers. L'opinion
de la régie développée avec beaucoup
d'adresse dans un brillant réquisitoire, ne
tendait rien moins qu'à consacrer le
système du rejet de la majeure partie des
charges qui grèvent ordinairement les
successions, ensorte que le fisc prélève
rait son dévolu sur la masse apparente,
sans se soucier des dettes, qui la réduisent
souvent une réalité beaucoup moindre.
Les Pères déchaussés, eu résistant avec
fermeté des prétentions exagérées, ont
ainsi rendu un véritable service leurs
concitoyens. Us ont fait établir la ligne de
démarcation entre les droits de César et
ceux du peuple sur un point où les deux
intérêts opposés sont tous les jours aux
prises.
Le 15 du courant mois, la nommée
Isabelle Bondue, veuve François Oreel,
âgée de G6 ans, née Westnieuwkerke.
domiciliée Vlamertinghe, demeurant en
celle ville depuis le 50 mars dernier; s'est
pendue en sa demeure, Plaine d'amour.
A la fin de la dernière séance du con
seil communal, M. le bourgmestre a fait
connaître que le collège se proposait de
conclure avec les frères Peeters, de Looz
(Liinbourg), un contrat par suite duquel,
ces derniers s'engageraient exécuter les
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chez les Percepteurs des Postes du
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