JOURNAL D YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. No 2753. 27me année Dans les provinces d'Irlande, comme Dublin, il règne une parfaite tranquillité. A Corkque M. O'Connell représente dans le parlement, la nouvelle s'était répandue dimanche qu'il n'y avait pas eu de verdict. La foule a manifesté sa joie par des cris, et des femmes se sont mises genoux dans les rues, en remerciant Dieu haute voix d'avoir délivré le champion de l'Irlande. Quand la nouvelle du verdict a été connue, l'agitation a changé de caractère, mais nulle part il n'y a eu d'apparence de dé- sorde. Une lettre de Halle mande qu'à la date du 12 février une vive agitation régnait en cette ville. Dès six heures du malin, la police s'était rendue au domicile de plu sieurs étudiants, et y avait fait une inspec tion minutieuse. Elle s'était emparée de tous les papiers qu'elle était parvenue y découvrir et avait procédé plusieurs arrestations. Il paraît cependant qu'elle n'a découvert aucun document de quelque importance. Ces mesures de rigueur se rattachent sans doute la découverte d'une de ces sociétés secrètes, que les gouvernements d'Allemagne ont toujours cherché dé truire, mais qui fort souvent sont parve nues tromper leur vigilance. Un journal allemand assure que le re présentant de l'Angleterre Berlin a reçu l'ordre de faire tout ce qui est en son pou voir pour décider les gouvernements de l'union douanière ne pas modifier les droits d'entrée des fers étrangers. La grande question de la liberté de l'en seignement continue être vivement dé battue en France. Nous avons récemment donné l'analyse d'un mémoire adressé par Mgr. l'archevêque de Toulouse au roi et aux chambres. Ce mémoire, dont nous avons aujourd'hui le texte sous les yeux, est écrit avec une force et une modération admirables. Eh bien, comment pense-t-on que les partisans du monopole universi taire y répondent dans le Journal des Dé bats? En disant simplement que si l'irréli gion se propage partout, la faute en est au clergé qui ne sait ni persuader ni touchèr les incrédules! Il est impossible de se faire une idée des extravagances auxquelles le Journal des Débats se livre, dès qu'un écrit d'un membre de l'épiscopat voit le jour. C'est au point que les journaux raisonna bles qui prêtent leur appui au gouverne ment en sont venus eux-mêmes les signaler avec dégoût. La Presse, entre au tres, dit que la sortie des Débats contre Mgr. l'archevêque de Toulouse n'est qu'une diatribe propre envenimer la question. L'épiscopat ne se laisse au reste pas in timider par toutes ces attaques odieuses. La plupart des mandements publiés l'oc casion du carême de 1844 roulent sur l'éducation chrétienne. L'Univers signale en particulier ceux de MM*" les archevêques de Lyon et de Reims et celui de Mgr l'évê- que de Montpellier. Par le baleinier Elisabeth, venu de Taïti en 90 jours, des nouvelles importantes ar rivent de cette île. A la suite des infrac tions commises au protectorat, la reine Pomaré avait été déposée. Le contre-ami ral Dupelit-Thouars avait, au nom de la France, pris possession de Taïti, et le pavillon français flottait seul sur l'île, en signe de souveraineté. On croit que la reine Pomaré va se rendre en Angleterre bord d'un des bâ timents de cette nation. On dit qu'elle sera accompagnée de M. Pritchard. On a reçu par le paquebot le Sheridan des nouvelles d'Amérique jusqu'au 27 jan vier. Elles sont sans grande importance. Le sénat avait commencé, le 25, l'examen d'une motion de M. Temple, concernant le territoire de l'Orégon; mais il avait cru devoir ajourner son vote. Les bruits répandus sur une révolte que l'on disait avoir éclaté en Pologne et eh Lithuanie ne se confirment point. Les let tres de Varsovie disent, au contraire, que sur aucun pointdu royaume l'ordre n'a été un seul instant troublé. Les réfugiés polonais, dont le gouverne ment prussien vient d'ordonner le bannis sement, ont envoyé Berlin une dépu tation pour demander le retrait de cette mesure, ou tout au moins une exemption en faveur de quelques-uns d'entre eux. On ne connaît pas encore les motifs qui ont décidé le gouvernement user de tant de rigueur envers ces malheureuses victi mes de la révolution polonaise. Cependant l'opinion générale Posen est qu'il a obéi aux réclamations du cabinet de Saint-Pé tersbourg, que le voisinage de ces réfugiés inquiétait vivement. Malgré ses promesses formelles, malgré les invitations qui lui avaient été faites de la part de ses soi-disant abonnés, le Progrès s'est abaissé deux fois de suite s'occuper de nous. Nos articles doivent lui avoir pesé lourdement sur le cœur. Malheureusement il n'a pu rien détruire de ce que nous avions avancé. Toute fois afin de déverser du blâme sur notre feuille, il nous accuse de manquer de charité envers lui, et de l'avoir régalé de quelques épithêtes mal- sonnantes.... Mais sans parler des plattitu- des qu'il ne cesse de débiter contre le gouvernement et les ministres, contre les catholiques et les prêtres en masse, ces articles même, où il essaie de nous com battre, sont remplis de fiel, et il sait mal contenir le dépit, que nous lui causons, en nous faisant un devoir de dévoiler de temps en temps ses turpitudes et ses ca lomnies. Voilà comme il pratique la charité qu'il recommande son adversaire. Il proteste en outre de son attachement la Religion, et s'indigne d'être assimilé aux pseudo-libéraux du 18° siècle. Mais ces protestations feront peu de dupes on sait que Voltaire, Jean Jacques, etc tout en attaquant la Religion, en faisaient de plus belles, et que celles des progres sistes yprois ne sont calquées que sur ces beaux modèles. Fi donc! Protester de son attachement pour une Religion dont on traite le chef de Tyran pour ses sujets temporels.... (article sur les affaires de la Suisse) dont on tient les Évêques pour des ambitieux, des ravisseurs des biens d'au- trui, etc., dont on calomnie deux fois par semaine les ministres, fouillant dans la mauvaise presse, afin d'y trouver de quoi remplir ses colonnes; voilà les preuyes d'un ardent catholique. On écrit de Merckem, que cette com mune a décidé l'érection la mémoire de Sidronius Hosschius d'un modeste momu- ment, consistant en une fontaine surmon tée du buste colossal de ce célèbre poète latin. Le gouvernement et la province ont accordé ensemble une somme de deux On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Royaume. l'HI V DE I,"AHOWEVIl:\T, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités Prix d'un numéro Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur Ypres. Le Propagateur parait le SAMEDI et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IWSERTIOVS. 97 centimes par ligue. Les lé- clames, 35 centimes la ligne. VÉRITÉ ET JUSTICE. 21 Février. REVEE POCITIQEE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1