JOURNAL DÏPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. N° 2755. 27me année vérité et justice. 7??iSS, 28 Février. Pendant que la chambre des communes discute la motion de lord John Russel, le gouvernement envoie de nouveaux ren forts l'armée d'Irlande; plusieurs bâti ments croisent sur les côtes et l'embou chure des rivières; l'intérieur, on établit de nombreux dépôts d'armes et de muni tions de bouche. C'est ainsi que le ministère répond au cri de justice, qui de toutes parts, retentit ses oreilles. D'après les nouvelles qu'on reçoit de Copenhague, il paraît que la famille royale ne s'éteindra pas, comme tout le faisait craindre. Le prince royal l'espoir d'avoir un héritier, de sorte que le prince Frédé ric de Hesse, qui a récemment épousé une grande duchesse, fille de l'empéreur Nico las, ne -serait pas appelé succéder au trône de Danemarek. Cette nouvelle n'est pas sans importance; car tout le monde pouvait prévoir que la Russie ne tarderait pas péser de tout son poids sur le Dane marek, dès qu'un membre de la famille impériale se serait assissur le trône danois. De grands préparatifs se font Barce lone pour la réception de la reine Marie- Christine. On l'y attend avec impatience; il paraîtqu'elleserabrillammenlaccueillie. La reine elle-même se disait, le 19, aller la rencontre de son auguste mère. Des bruits inquiétants pour la tranqui- lilé de l'Italie commencent de nouveau se répandre. On parle d'un complot que l'on dit devoir éclater au mois de mars, et qui aurait des ramifications très-étendues. Nous ne savons ce qu'il y a de vrai dans ces bruits; mais ce qui est certain, c'est qu'en Italie même on paraît ne pas ajouter foi. Un journal allemand assure que l'em péreur de Russie et le roi de Prusse sont attendus Vienne dans le courant d'avril. M. O'Connel a pris vendredi la parole la chambre des communes. Son but était de demander au gouvernement quelle po litique il se propose de suivre envers l'Irlande. Le libérateur a tracé un sombre tableau de l'état de sa patrie, et il a fait remonter l'époque de son union avec l'Angleterre la source de tous les malheurs sous lesquels elle gémit maintenant. Du reste, nous n'avons qu'une analyse fort incomplète du discours du député Irlan dais. Il parlait encore au retour du cour rier. C'est lui probablement qui clora la discussion sur la motion de lord John Russell. La chambre devait procéder au vole, séance tenante. On annonce que le duc d'Angoulême a eu une rechute depuis le commencement du mois de février. Les dernières lettres de Goritz portent qu'il pourra peut-être vivre encore quelques mois, mais que les méde cins désespèrent. Le duc de Bordeaux doit partir le mois prochain pour Venise où sa mère la du chesse de Berry a fixé sa résidence. Le Progrès d'Ypres n'est pas éloigné de prendre M. Nothomb sous sa protection depuis que ce ministre a eu le courage de présenter un projet de loi concernant le jury d'examen pour l'obtention des grades académiques car il est d'avis que ci-de vant ce jury a été composé dans l'intérêt seul de l'université catholique, et partant, qu'il n'a pu donner les garanties qu'une telle institution exige. Nous savons que dans cette circonstance comme en maintes autres la feuille de la rue du temple se fait le fidèle echo de YObservateur. Décla mer contre tout ce qui se trouve sa source dans le dévouement du clergé a toujours été un devoir pour les pseudo-libéraux. L'instinct œuvre de la mauvaise philoso phie est d'abattre et de ne rien rebâtir, ou de ne construire que très-faiblement. Il leur fait donc mal de voir revivre l'univer sité de Louvain, cette ancienne gloire de la Belgique que leurs maîtres en art de détruire avaient fait écrouler. C'est une abomination, que l'épiscopat belge, comp tant sur l'appui presqu'universel de nos corréligionnaires, ait osé songer cette vaste entreprise; et les succès constants, que remportent chaque année les élèves de l'université catholique, leur font om brage. C'est pourquoi ils soutiennent que la partialité la plus révoltante a présidé au choix des membres qui précédemment ont été appelés juger les examens des pré tendantes aux grades universitaires. Eh bien! pour prouver ces pauvres déclama- teurs leur stupide ignorance ou leur insi gne mauvaise foi, nous leur mettons sous les yeux le relevé de tous les jurys qui ont été nommés depuis 1836. On verra par cette liste que des 42 membres qui en composent les différentes sections, Lou vain n'en a fourni, tous les ans, en moyen ne, que 9, c'est-à-dire pas le quart. Nommés suivant le système adopté de puis 1833. 6 8 8 11 10 8 1 6 Yoici ce que nous lisons dans un journal le Politique, propos du projet de loi sur le jury d'examen En apportant une loi qui est reclamée par une bonne partie de l'opinion libérale, et acceptée par la majorité des hommes modérés de l'opi- nion contraire, le ministère doit espérer pour sa proposition un accueil favo- rable. Nous ne savons quel sont ces hommes modérés de l'opinion catholique dont la majorité accepterait la loi nouvelle; ce que nous pouvons dire, c'est que nous n'en connaissons aucun, si ce n'est peut-être....; encore n'en sommes-nous pas bien sûrs. Quand l'opinion libérale, c'est une autre affaire. La liberté d'enseignement n'est pas de celles qui lui tiennent cœur; la posi tion que ses organes ont prise dans les graves débats engagés en ce moment en France, le prouverait surabondamment, si cela avait encore besoin d'être prouvé. Tout ce qui peut restreindre, monopo liser la liberté d'enseignement, est réclamé par les libéraux, et en ce sens, il est juste de dire que le projet de M. le ministre de l'intérieur comble leurs vœux. Ces grands amis de la liberté sont encore ce qu'ils étaient du temps de feu M. Julien, qui de mandait simplement que les élèves des universités libres fussent obligés d'aller passer leurs examens devant les facultés des établissements de l'Etat. Nous sommes persuadés que ce projet-ci leur convien- draitencore plus que celui de M. le ministre de l'intérieur, mais en attendant mieux, ils se rallient ce dernier qui s'en rappro che beaucoup. Journal de Bruxelles Les discussions sur les lois d'emprunt ou d'impôt ont commencé avant-hier la On s'abonne Ypres, Grand'- Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et chez les Percepteurs des Postes du Boyau me. PRIX DE LMBOXXEMEXT, par trimestre, Pour Ypresfr. 4 Pour les autres localités 4SO Prix d'un numéro. Tout ce qui concerne la rédac tion doit être adressé l'Éditeur a Xpres Le Propagateur parait le S.tMEl»! et le MERCREDI de chaque semaine. PRIX DES IXSERTIOXS. IV centimes par ligue. Les lé- clames, 3S centimes la ligue. REYl'E POLITIQCE. 1836 18I7 1838 i83g 1840 1841 8J2 1843 Fooc* publics, i3 13 11 Prof" de Louvain, g 10 g o de Liège, 768 de Gand, 7 7 8 de Bruxelles, 676 10 10 10 10 6 8 8 9 9 9 9 9 9 9 9

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 1