seconde chambre des états-généraux. Les projets ministériels ont été attaqués par la plupart des orateurs dans cette première séance. Mais une manifestation plus grave vient d'avoir lieu une pétition signée par les principaux propriétaires de la Gueldre, et adressée la seconde chambre, formule contre les projets d'emprunt et d'impôt les objections les plus fortes, dans des termes qui démontrent toute l'impopularité des propositions du gouvernement. Les péti tionnaires contestent la législature le droit de décréter les impôts extraordinaires la loi fondamentale, disent-ils, ne permet pas que les contribuables soient frappés de contributions exceptionnelles. Après avoir ainsi tranché la question de principe, ils s'efforcent de prouver que l'adoption des projets ministériels porterait un coup sensible la prospérité de la Néerlande, qu'elle serait le signal de l'émigration des capitalistes, qu'elle provoquerait la décon sidération du pouvoir, la ruine du pays et peut-être l'insurrection. Nous ne possé dons pas le texte de ce document; mais nous en donnons l'analysed'après le Temps, nouveau journal de la Haye. L'opposition ces projets devient de jour en jour plus vive. Toutes les feuilles indépendantes de la Hollande sont remplies de réclamations et de protestations dont la portée n'échappera pas ceux qui savent combien il est difficile d'agiter l'opinion publique dans ce pays. L'alarme est géné rale. Les fonds nationaux, qui paraissent devoir trouver une puissante garantie dans les projets d'emprunt et d'impôt, restent stationnaires. Loin de se calmer, les in quiétudes que la crise financière a fait naître augmentent sans cesse, et tout le monde se demande avec anxiété ce que deviendra la Hollande, soit que les projets passent, soit que les chambres les repous sent. Le Handelsblad ne partage aucunement la confiance avec laquelle le ministère affecte d'envisager l'avenir. Ce journal déclare aujourd'hui que la nation est una nime considérer la situation sous un as pect beaucoup plus sombre. On ne peut, dit-il, réfléchir sûr ce sujet sans frémir de crainte. Les projets du gouvernement sont la fois iniques et presque impraticables. En supposant même qu'ils soient votés, le pays n'est pas sauvé encore; de nouvelles charges, de nouveaux griefs, de nouvelles difficultés ne tarderont pas se présenter. Les remèdes que le gouvernement propose sont tout au plus des palliatifs, quelque pénible qu'en soit l'application. La feuille amsterdamoise engage fortement les cham bres ne pas empirer encore la situation par des demi-mesures que l'immense ma jorité des citoyens réprouve. (J. de Brux.) On vient de distribuer aux membres de la législature les avis des chambres de commerce et des fabriques, des com missions d'agriculture et des députations permanentes des conseils provinciaux sur le projet de loi relatif aux céréales. Sur trente-cinq corps qui ont été consul tés, quinze ont donné des avis favorables sans contre-propositions, savoir les cham bres de commerce de Gand, de S'-Nicolas, deTermonde, d'Ostende,d'Ypres, de Tour- nay, de Liège, de Yerviers, de Bruxelles, de Louvain et de Charleroy; Les dépu tations permanentes du Luxembourg et de la Flandre-Occidentale; les commissions d'agricultures des mêmes provinces. Dix avis favorables sont accompagnés d'une ou de plusieurs contre-propositions. Ce sont ceux des chambres de commerce d'Alost, de Bruges, de Mons et d'Anvers; les députations permanentes de la Flandre-Orientale, de Brabant, de Liège et d'Anvers; les commissions d'agricul ture de Liège et d'Anvers. Nous comptons dix avis défavorables, émanés des chambres de commerce de Courtrai et de Namur; des députations permanentes du Limbourg, de Namur et du Hainaut; des commissions d'agri culture du Limbourg, de la Flandre-Orien tale, de Namur, du Brabant et du Hainaut. De ces dix avis défavorables, cinq seule ment sont pour le maintien total ou par tiel de la loi de 1854, les cinq autres trouvent que, dans le projet du gouverne ment, il n'est pas assez tenu compte des intérêts de l'agriculture, et renferment des contre-propositions. Un arrêté royal du 7 de ce mois, porte que les miliciens de la classe de 1836 sont licenciés. Le maire de la ville de Lille vient de recevoir ampliation d'une ordonnance royale en date du 26 janvier dernier qui autorise la ville élever un monument commémoralif de son héroïque défense, en 1792. D'après la dernière délibération du conseil municipal, c'est au centre de la Grand'Place que sera érigé ce monument, consistant en une colonne surmontée de la statue de la ville de Lille. On écrit de Louvain, 23 février Nous avons eu la nuit dernière; vers deux heures, un incendie dans un cabaret de la rue de la Fontaine. Tout le toit de la mai son a été brûlé, et l'intérieur est aussi endommagé, bien qu'un ruisseau longe la maison. Il paraît que les propriétaires de cette maison sont deux sexagénaires qui allaient se retirer des affaires, la maison se trouvait en vente publique. On a dit que la vieille femme avait entendu quelque bruit dans la nuit, et senti une odeur de cigare. Ces circonstances ont donné lieu de penser que la malveillance aurait pu contribuer l'incendie le quartier ou la maison est située est habité par des gens pauvres et misérables. Lundi dernier, un triste accident a eu lieu rue de Tirlemont des ouvriers étaient occupés hisser du bois brûler au grenier de M. Obozinsky, lorsque la corde qui liait le tas s'est brisée et la masse de bois est venue tomber de toute la hau teur de 3 étages sur le corps d'un ouvrier qui se trouvait au-dessous. Ce malheureux a eu le crâne fracassé et deux côtes bri sées. Les premiers soins lui ont été don nés par M. le professeur Craninxqui passait au moment de l'accident, et qui a fait transporter le blessé dans sa voiture l'hôpital civil. On désespère de le sauver. On écrit d'Anvers, 25 février Hier, après-midi; on a présenté en vente publi que, le bateau des bains publics. Il a été retiré pour la somme de 2,275 francs. Déjà une foule d'entrepreneurs tant hol landais que belges se dirigent vers Lillo, pour aller étudier le terrain sur lequel on doit construire la digue destiné l'assè chement du polder de Lillo. On écrit de Mons Le 15 de ce mois, une explosion de gaz hydrogène carboné a eu lieu dans le puits de la pompe-à-feu N° 2 du charbonnage de l'Agrappe et Gri- sœuil, Frameries. Personne n'a été vic time de cet accident, mais tous les efforts faits pour éteindre l'incendie, qui s'est dé claré dans les travaux la suite du coup de feu, ont été inutiles. D'après les nouvelles de Stockholm en date du 9, l'état du Roi Bernadotte est le même; quoique faible le Roi s'est fait lire les dépêches et les journaux. Nous donnons ici le glorieux état de services de ce soldat couronné, le seul que l'orage de 1814 ait laissé sur le trône auquel le vœu d'une nation l'avait appelé. Bernadotte (Jean-Baptiste-Jules), a été successivement soldat volontaire au régi ment royal de marine en 1780; grenadier, 30 mai 1782; caporal, 17 juin 1785; ser gent, 31 août; fourrier, 21 juin 1786; sergent-major, 31 mai 1788; adjudant, 7 février 1790; lieutenant au régiment d'An jou (36e), 6 novembre 1791; adjudant-ma jor, 30 novembre 1792; capitaine, 18 juillet 1793; chef de bataillon, 8 février 1794; chef de la 71° demi-brigade, 4 avril suivant; général de brigade en juin; géné ral de division dans la même année; Ambassadeur Vienne en avril 1798; Ministre de la guerre en juillet 1899; Conseiller d'État et général en chef de l'armée de l'Ouest en 1800; Maréchal de l'empire dès la création de cette dignité (19 mai 1804); Général en chef de l'armée de Hanovre, gouverneur du pays en 1805; Prince de Ponte-Corvo en juin 1806; Gouverneur des villes Anséaliques, et général en chef de l'arrqée destinée coo pérer aux mouvemens de la Russie, et du Danemarck contre la Suède, en 1807; Elu prince héréditaire par les Étals-Gé néraux de Suède, le 21 août 1810, e$ adopté pour fils par le Roi Charles XIII. Proclamé Roi de Suède et de Norwège le 5 février 1818. Courtrai, 24 février. Les morts subites n'ont jamais été plus fréquentes dans le pays et récemment notre ville a eu en déplorer plusieurs. Hier encore, la dame Dierickx, veuve de l'ancien sacris tain laïque de l'église de Notre-Dame, a été enlevée de la manière la plus inatten due. Elle s'était rendue dans une maison de cette ville, où elle avait obtenu la four niture du cierge destiné la cérémonie de la première communion de l'aîné des en fants, lorsque, prenant congé de la dame delà maison qui l'avait reconduite jusqu'à la porte de la rue elle fit un salut en s'in- clinant, et du même mouvement elle s'in clina jusqu'à terre. On ne releva plus qu'un corps sans vie.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 2