influence dans le cabinet du roi? Les deux fractions du pays y seront-elles représen tées dans une juste proportion? Ces minis tres auront-ils la même habileté manier les affaires dans le sens des idées qu'ils représentent? Auront-ils la même ardeur soutenir chacun son parti? S'il n'en est pas ainsi, comme nous avons tout lieu de nous y attendre, l'un parti criera de nou veau qu'il est sacrifié l'autre; et si c'est l'opinion catholique qui prédomine, quelle alarme, quelles calomnies dans le camp des libéraux, qui cependant auront sou tenu, sinon provoqué, le projet du minis tère. Nous pensons que quiconque veut exa miner de près la nomination du jury d'examen, telle qu'elle est aujourd'hui, avouera qu'il n'y a rien de plus constitu tionnel ni de plus libéral, et qu'au fond elle ne doit Subir aucune réforme. La loi du jury ne nuit en rien la liberté de l'en seignement consacrée par la constitution la formation du jury porte tous les carac tères d'une véritable loi, puisqu'elle a été votée par les trois pouvoirs de l'Etat, ce qui, sans doute, est parfaitement constitu tionnel. Mais ce qui mérite surtout notre attention, c'est que la nomination des jurés, qui est la véritable application, la pratique de cette loi doit avoir lieu avec le concours des mêmes trois pouvoirs, tandis que dans l'application des autres lois, ri goureusement parlant, il reste toujours quelque chose d'absolu. En effet, l'exécu tion en est confiée un seul pouvoir, auquel il reste toujours plus de latitude pour donner dans l'arbitraire. Le Progrès paraît douter que du moment que /'Alma-mater ne jouirait plus de cette prépondérance au sein du jury, autant d'élè ves s'y fassent inscrire on que ses cours y soient suivis par d'autres jeunes gens que par ceux dont les parents dépendent du parti catholique. II aurait dû dire du bienfait de la liberté dans le sein du jury; mais laissant là la mauvaise foi de ce journal, nous lui demanderons seulement s'il pense aussi, lui, que les ministres sè sentiront plus por tés favoriser les universités de l'Etat, sôit en faisant entrer dans le jury les pro fesseurs les plus influents de ces établisse ments, ou les moins influents de l'univer sité catholique? Ou est-ce là ce qu'il appelle égalité? En voilà assez pour cette fois-ci, quoique le Progrès prête matière une bien plus ample discussion. Le Roi a daigné permettre S. A. R. le comte de Flandre d'apposer, le 29 février, sa signature sur le régistre d'inscription des Archers royaux de Saint-Sébastien d'Ypres. Déjà, par une haute faveur de S. M., le jeune prince avait accepté, le litre de prolecteur de cette Société dont l'origine rémonte l'année 1502. A cette occasion, un tir splendide eut lieu Ypres; un grand nombre de sociétés du royaume et de l'étranger s'empressèrent d'y prendre part. La ré gence de cette ville contribua par le don de superbes prix donner de l'éclat cette fête, l'une des plus belles qui aient eu lieu depuis longtemps. On y fut témoin de l'union et de la cordialité qui a toujours régné entre la Société de Saint-Sébastien d'Ypres et les autres Sociétés de la Belgi que et de l'étranger. Par arrêté royal du 29 février, la démission de M. L.-C. Denecker, de ses fonctions de notaire Zonnebeke, arron dissement d'Ypres, est acceptée. On écrit de Langemarck Voici un de ces actes de dévouement et de courage qu'on remarque souvent dans l'accomplis sement des devoirs religieux. Le 24 février dernier, M. le vicaire de Sl-Julien (hameau de Langemarck) fut prié de se rendre le plus tôt possible auprès d'une paroissienne de Zonnebeke. Sachant que M. le curé de Zonnebeke était lort éloigne de la demeure de cette femme, notre vicaire n'hésita pas répondre son appel. Il prit le chemin le plus court, bien que la grande quantité de pluie tombée rendît le passage très-difficile, pour ne pas dire dangereux. Arrive un ruissean qu'il fallait traverser sur une sorte de ponceau formé de deux perches et de gazon, M. le vicaire vit que ce mauvais pont avait dis paru sous l'eau. Le messager qui était venu lé prendre, alla sonder le terrain. Il s'avance dans le ruisseau, mais tout coup il glisse et disparaît, emporté par le courant. Le vicaire et le sacristain qui l'accompagnaient étaient en proie la plus vive inquiétude, quand ils virent le messager sortir de l'eau, et leur venir offrir ses services, sans exprimer la moin dre plainte. Cet homme insista pour que M. le vicaire passât outre, et il lui offrit de le porter sur ses épaules jusqu'à l'autre rive. M. le vicaire, ne consultant que l'état de la malade qui l'attendait, ne balance pas courir cette chance, et par bonheur il atteint l'autre côté du ruisseau. Le sa cristain aima mieux faire un long détour. La malade n'a vécu qu'un quart d'heure après avoir reçu le Sl-Saerement. Ce sim ple récit n'a pas besoin de commentaires. Nouvelliste Dans le courant de la semaine dernière, un de ces chevaliers d'industrie auxquels on donne bon droit l'épithète de fransquilion, après une résidence de douze quinze jours, dans l'un des pre miers hôtels de notre ville, a disparu sans tambour ni trompette, et par conséquent sans payer sa dépense qui se montait assez haut. Cet individu dont l'accent rappelle fortement les bords de la Garonne, portait dépaisses moustaches noires, et se disait officier des Spahis. Il avait trouvé le moyen de contracter diverses dettes qu'il ne paiera jamais. L'Annonce La galiotte belge Égide, capitaine Hale- wyck, partie le 22 février, de notre port pour Liverpool en lest, est rentrée le 29 du même mois Ostende, n'ayant pu continuer son voyage cause des vents violents et contraires. Deux de nos chaloupes sont rentrées le I" mars de la pêche au poisson frais, ayant perdu chacune un homme de son équipage, enlevés du bord au milieu de la tempête. La première, Hazardpatron Jooris, a perdu le 25 février son mousse, le nommé Guillaume Willecomme, âgé de 14 ans. La seconde, Ondervindingpatron Bly, a perdu le 28 du même mois, le nommé François Haeckx, âgé de 18 ans. On écrit de Gand, 2 mars Depuis deux jours la police s'est installée dans l'établissement du Phœnix pour prévenir des troubles qui pourraient éclater parmi les ouvriers dont on veut diminuer le prix de la main-d'œuvre. Un violent incendie a éclaté le 24 fé vrier dernier Fontaine-Valmont petite commune des bords de la Sambre. C'est vers midi que le feu s'est manifesté tout-à- coup dans une maison près de l'éclus e en peu d'instants il s'est propagé et trois maisons ont été consumées. La con duite du curé de l'endroit, qui par ha sard se promenait dans les environs, mérite les plus grandes éloges les flammes allaient envelopper une des maisons dans laquelle se trouvaient trois enfants en bas âge, lorsque n'écoutant que la voix de l'humanité, il s'est précipité par une fenê tre et a eu le bonheur de sauver ces pauvres petites créatures. Deux des enfants sont hors de danger, le troisième avait de pro fondes brûlures. Grâce aux secours des habitants des communes voisines, on est parvenu ar rêter les progrès de l'incendie assez temps pour n'avoir déplorer que la perte de ces trois maisons dont deux étaient heureusement désertes lors de l'incendie. On ne connait pas juste la cause de ce sinistre. On écrit de Tournai, 5 mars Un propriétaire de notre ville a acheté il y a peu de temps, Kain, une partie de terre dans l'intention de la cultiver lui-même; en conséquence il a donné congé au fer mier. La nuit dernière, des malveillants, dans l'intention de le menacer, ont creusé une fosse au milieu de son champ et l'ont surmontée d'une croix mortuaire. A côté, ils ont planté un arbre par les branches, les racines en l'air, pour l'avertir, sans doute du sort réservé la haie qu'il se propose d'établir autour de sa propriété. On lit dans le Journal des Petites Affi~ clies de Louvain M. d'Anethan, candidat de l'opinion modérée, a été élu, le 29 février dernier, par l'arrondissement de Louvain, membre de la chambre des représentants. Les souvenirs électoraux de notre gouvernement constitutionnel offrent peu d'exemples d'une élection propos de la quelle une plus entière unanimité se soit fait remarquer. De cinq bureaux, appelés prendre' Bruges. Le brik belge Eugène capitaine Van Groenendael, qui devait quitter le 5 notre bassin pour se rendre Ostende et de là Santo-Thomas, n'est parti que le 4 au matin de bonne heure. Ce navire, affrété pour la société de colonisation de Guatemala, doit trans porter dans cette colonie 64 émigranls. Ostende. 11 règne en mer des tempêtes continuelles qui entravent forte ment la navigation maritime et occa sionnent de nombreuses avaries et des sinistres.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 2