EN VENTE
L'OCENDIE DE HAMBOURG
LES COMPAGNIES D'ASSURANCES.
AU NOM DU ROI LA LOIET JUSTICE.
TÏUsis
PAR AUTORITÉ DE JUSTICE.
(Signé), PTJMSRP, HUISSIER.
AU BUREAU DE CETTE FEUILLE.
profusion dans le public, en même temps que les
statuts d'une nouvelle société mutuelle d'assu
rances. Dans cet écrit, nous rencontrons chaque
page les grands mots de philantrhopie, de désinté
ressement et de moralité prodigué la mutuelle,
et mis en opposition avec l'égoisme qui dirige
soi-disant les sociétés prime fixe.
a Pure spéculation, bénéfice usuraire, intérêt
vénal des actionnaires, voilà, dit l'auteur de ce
factum. Voilà le principal mobile de ces insti-
tntiuns^es compagnies d'assurances primes), qui,
après avoir annuellement indemnisé de malheureux
incendiés, s'attribuent le droit de se partager,
titre d'intérêts de leurs fonds et de dividende, le
surplus des produits de leurs travaux administra
tives
Ce sont là des torts qu'il faut humblement
reconnaître; mais pour arriver un parallèle équi
table, prenons pour terme de comparaison une
société primes fixe bien connue la Compagnie
belge d'assurances générales établie Bruxelles
depuis t4 ans, et dont nous nous sommes procuré
les comptes rendus aux actionnaires; cette société en
est arrivée couvrir aujourd'hui des risques jus
qu'à concurrence de 800 millions de francs. L'an
née la plus favorable pour ses opérations a donné
un bénéfice net de 180,000 fr. qui ont été répartis
entre les uombreux capitalistes dont les écus et le
solide crédit soutiennent l'association et garan
tissent une entière sécurité aux assurés.
Maintenant admettons que le directeur de la
société mutuelle qui se forme, atteigne plus ou
moins rapidement la même position, ce qui lui est
plus facile qu'à une société prime, parce que
personnellement il n'a pas s'inquiéter des chances
multiples de sinistres dont sa clientèle, c'est-à-dire
ses assureurs-assurés auront seuls s'inquiéter
puisque seuls et sans sa participation ils acquitte
ront les indemnités, et qu'ainsi il peut accueillir de
toute part les risques couvrir sans se préoccuper
des catégories mauvaises ou hasardeuses; ad
mettons, disons-nous, que le directeur d'une pa
reille société parvienne atteindre ce même chiffre
de 800 millions de risques couverts, et ce qui mieux
est, couverts par les assurés eux-mêmes au moyen
de contracta dont le nombre s'élève, année com
mune, au moins de 14,000.
Ce directeur tenu l'abri de toute perte person
nelle et qui ne doit pas rendre compte ce qu'on
appelle d'avides, d'indiserects actionnaires, obtient
personnellement un revenu annuel de deux cents
quatre-vingt-deux mille francs et voici comment
nous arrivons ce résultat.
Sur les 800 millions de risques inscrits l'assu
rance et garantis par les assureurs-assurés, il
percevra son profit particulier, indépendamment
de certaine autres taxes administratives, 3o cen
times par mille francs, soit pour droits de gestions
sur 800 millions. fr. 240,000
Ensuite i4,ooo polices.
Et 14.000 plaques, payées raison
de 2 fr. chacune et ne coutan' guère
que 1 fr., ce qui donne un bénéfice net
de t fr., soit, pour la totalité des po
lices et des plaques, un bénéfice réel
de. 42*000.
Total. fr. 282,000.
En présence de ces résultats, nous nous croyons
en droit de demander, puisque le factum distribué
nous a placé sur ce terrain, s'il y a plus de philan-
tropiesurtout plus de moralité attribuer une
seule personne, un directeur irresponsable,
qui, l'aide de la mutualité, abandonne ses
assurés-solidaires le soin de s'indemniser récipro
quement de leurs pertes attribuer, disons-nous,
un directeur irresponsable cet énorme revenu
annuel de 282,000 fr., qu'à répartir cette somme
entre des actionnaires sérieux qui garantissent per
sonnellement et solidairement les risques courus
par une société prime dont ils sont les bailleurs
de fonds?
Enfin nous nous demanderons si le système
même qui consiste prélever le montant des dom
mages sur le produit de modiques primes fiyes, et
partager entre les actionnaires, des bénéfices --
sur l'importance desquels il est en ontre pour la
tranquillité de ces mêmes actionnaires et la sécurité
des assurés, retenu un fonds de réserve destiné
faire face aux éventualités extraordinaires,
si ce système qui amoindrit les risques en les
répartissant sur une large échelle, n'est pas préfé
rable celui de mutualité qui n'a aucun véritable
capital socialqui donne des bénéfices, lorsqu'il y
en a, un seul homme, et qui laisse aux assurés le
soin de s'indemniser eux-mêmes des pertes qu'ils
ont éprouvées?....
Nous croyons que le bon sens public, éclairé par
l'expérience, donnera avec nous la préférence au
premier de ces systèmes qui présente de véritables
garanties, tandis que les flammes de l'incendie
de Hambourg ont détruit pour toujours la confiance
qu'avait inspirée le second (le système d'association
mutuelle.)
ET
(EXTRAIT DU tl«XDE INDUSTRIEL.)
Ravagée deux fois en un demi-siècle par l'inon
dation et la tempête, sacrifiée en i8i3 aux nécessités
de la guerre. Hambourg vient de subir encore une
de ces catastrophes qui laissent après elles un im
périssable souvenir. Ce n'était plus l'Elbe débordé
et soulevé par l'ouragan, envahissant les trois
quarts de cette cité et détruisant pour plusieurs
millions de marchandises; ce n'était plus le
génie militaire rasant une partie de ses faubourgs
pour convertir cette ville si florissante en une
imposante place forte; triste honneur qu'elle ache
tait par une perte de cent millions. II était réservé
Hambourg de supporter un dernier fléau, et pen
dant cinq jours des torrents de feu coururent
travers soixante rues et détruisirent près de 2,000
maisons! Quand le sol fut jonché de tant de ruines,
quand les flammes eurent dévoré tant de pioduits
entassés dans cet entrepôt des deux mondes et que
l'incendie, en quelque sorte fatigué, arrêta ses
ravages, on se demanda en présence, de tous ces
débris, jusques quel point les Compagnies d'As
surances, sauvegardes de si nombreux intérêts,
tiendraient leurs engagements. Nous avons observé
jusqu'ici un complet silence sur cette question, si
importante cependant examiner, moins peut-être
au point de vue de Hambourg où tout est accompli,
que pour l'avenir de l'institution des Assurances.
Aujourd'hui, entouré des documents contrôlés les
uns par les autres, nous pouvons dire quelle posi
tion l'incendie du 6 mai a faite aux Compagnies qui
assuraient dans cette malheureuse ville, et tirer des
faits, que nous allons exposer, des conséquences
qui, nous l'espérons, ne seront pas perdues pour le
public.
Avant d'entrer dans cet examen nous rappelle
rons les principes du Monde Industriel en matière
d'assurances contre l'incendie.
Nous avons combattu l'existence des Compagnies
d'assurances locales prime fixe, dans le double
intérêt des assurés et des actionnaires. Nous avons
combattu la Mutualité, appliquée aux assurances
contre l'incendie, quelque risque qu'elle s'étendit.
Nous avons soutenu les Compagnies d'assurauces
Anonymes prime fixe, opérant sur un vaste
territoire.
Maintenant, quels arguments invoquions-nous
contre les Compagnies locales et contre la Mutualité?
A l'aide de quelles raisons défendions-nous les
Compagnies prime, développant leur action dans
de larges limites?
Les Compagnies locales, avons-nous dit, sont
dans une mauvaise position. Il faut en effet qu'elles
trouvent forcément, dans le cercle restreint où elles
agissent, dans une province, un département ou
une ville, les primes nécessaires pour faire face aux
risques qu'elles courent. En supposant même que
ces Compagnies perçoivent, dans les localités qui
leur sont assignées, la plus grande masse de primes
auxquelles elles puissent prétendre, elles se trou
veront en face d'engagements énormes. Or, leurs
ressources seront-elles toujours en harmonie avec
les chances acceptées. Ces Compagnies ne sont-elles
pas dans une condition anormale en accumulant
leurs risques sur un seul point, réduites qu'elles
sont ne recueillir des primes que sur ce point
exploité? Ne blessent-elles pas le premier principe
de vie pour une Compagnie d'assurance qui est de
chercher diviser ses risques, multiplier
les sources de ses primes? N'altèrent-elles pas enfin
les garanties que les assurés doivent rechercher?
Que la Compagnie locale le Nord, qui ne couvre les
risques d'incendie que dans le département dont
elle porte le nom, ait recueilli Lille, par exemple,
un grand nombre de primes; elle aura couvert, dès
Iors>, un grand nombre de sinistres. Qu'un violent
incendie éclate dans cette ville, qu'un de ses riches
et industrieux quartiers brûle en partie, la Com
pagnie résisterait-elle un tel désastre? Nous ne le
pensons pas.
Faisons succéder maintenant cette supposition
quelques faits qui prouvent que la proportion
entre les risques assurés et les primes reçues ne
saurait être invoquée par ces Compagnies et qu'elles
ne présentent pas une sécurité complète pour les
capitaux.
Une Compagnie locale, la Compagnie Bordelaise,
qui n'opérait que dans le département de la
Gironde, a été forcée de se liquider par le fait d'un
seul sinistre. En dehors des primes absorbées,
le capital social avait reçu une grave atteinte. La
Compagnie Elbeuvienne. qui n'assurait que dans la
ville d'Elbeuf (intra muros), n'aurait-elle pas eu le
même sort; il y a deux années, la suite d'une
perte importantesi elle ne s'était adressée
quelques Compagnies anonymes primes qui vou
lurent bien se charger de la majeure partie de ses
risques? Hambourg nous offre de plus récents
exemples... Mais n'anticipons pas sur les faits.
Les Compagnies primes ont un avantage qu'on
ne saurait méconnaître; leurs sinistres sont divisés
l'infini, puis elles recueillent des primes sur
toute l'étendue d'un pays, au delà même de
ses frontières. Les Compagnies locales, au contraire,
sont privées de force et de vitalité; elles peuvent «e
débattre plus ou moins longtemps contre les évé
nements fâcheux qui viennent les assaillir, mais
elles ont dans leur organisation un vice original qui
doit peser fatalement sur leur duiée.
(Pour être continué.)
On fait savoir que Samedi 3o Mars i844
et jours suivants chaque fois commencer
dix heures du matin et deux heures de re
levée, l'auberge S t-Laurent a Ypres, on vendra
publiquement au plus offrant et dernier enché
risseur.
Une grande quantité de marchandises tels que
Mouchoirs, Schals, Draps, Calicos, Crêpes, Pi
lous, Siamoises, etc. etc.
Au comptant en francs.
I.A MÉDECINE DES PASSIONS, ou les
Passions considérées dans leurs rapports avec les
maladies, les lois et la religion par J.-B. F. Des-
curet, revue, corrigée et augmentée, volume
in 8"fr. 3 - 5o
MÉMOIRES DE MADAME LA MARQUISE
DE LA ROCHEJAQUELIN. écrits par elle-
même, in 8°00
Le même in 1 - 5o
LES DERNIERS JOURS DE POMPEI, édi
tion revue par un ecclésiastique de Tournai,
in 12, ornée de quatre gravures 1 00
VOYAGES AUX MONTAGNES ROCHEU
SES et une année de séjour chez les Tribus
Indiennes du vaste territoire de l'Orégon, par
le R. P. Pierre Desmet3 ou