No 2766
27me année.
TPE.3S, 6 Av BIL.
Le mode de nomination du jury d'exa
men soulevait une de ces questions qui
agitent plus ou moins un pays parce
qu'elles peuvent servir de pâture aux pas
sions politiques, l'esprit de parti. La
Chambre des Représentants vient de ter
miner la discussion générale la satisfac
tion de tous ceux qui n'ont pas abdiqué les
traditions du Congrès, la satisfaction de
tous les amis fermes et sincères de la
liberté de l'enseignement. Quoique le pro
jet de la section centrale ait obtenu la
préférence sur celui du ministère, les li
béraux devraient au moins reconnaître
aujourd'hui que M. Nothomb n'est pas l'a
veugle instrument d'un parti exclusif.
Pourquoi donc, après avoir encensé l'ha
bile homme detat au sujet de la présen
tation du projet, se répandent-ils en injures
et en calomnies contre sa personne au sujet
du vote de la chambre? Les modifications
que M. Nothomb cherchait faire intro
duire dans la loi sur l'enseignement, et
celles qu'il a réellement fait introduire
dans la loi communale découlent proba
blement de la même source une tendance
infatigable maintenir au pouvoir sa di
gnité, déterminer le rapprochement de
toutes les opinions. Peut-on lui imputer
faute que ce projet n'ait point prévalu
dans l'un comme dans l'autre cas. Le mi
nistre, croyons-nous, était de bonne foi
dans la dernière discussion comme dans la
première. Ici, la chambre lui a donné
raison; là, son système a été rejeté par les
mandataires de la nation. On peut être
d'accord sur lés principes, et suivre des
opinions divergentes lorsqu'il s'agit de les
appliquer. M. Nothomb doit avoir des
sympathies pour toutes ces libertés dont il
a concouru jeter les fondements, il peut
se tromper dans la rédaction d'un projet
de loi qui tend organiser leur exercice.
Le ministère, par cela même qu'il liait
de la majorité, doit gouverner le pays
d'après le vœu de cette majorité, et ne
point se retirer lorsque le dissentiment
n'existe que sur des questions de forme,
mais n'existe pas sur des problêmes qui se
rattachent au fond des principes et des
institutions qui régissent un Etat.
Ainsi, nous pouvons le dire hautement,
la liberté de l'enseignement est sauvée.
L'espoir d'y porter atteinte sous le vain
prétexte que les catholiques visent au mo
nopole, est déçu poar les libéraux extrê
mes. En même temps, la presse libérale de
France, qui croyait se faire une arme du
projet de loi du ministère Nothomb contre
le clergé et les catholiques de France, qui
d'une voix unanime demandent pour leur
pays la précieuse liberté que quelques li
béraux anti-catholiques voulaient ravir,
verra que les Belges savent apprécier com
bien il est juste de conserver intactes des
libertés acquises an prix du sang belge.
Le Progrès nous apprend que les
confesseurs refusent l'absolution aux lec
teurs de mauvais journaux. Nous le
croyons sans peine; mais que ces bons
lecteurs ne s'en prennent qu'à eux-mêmes
du désagrément qu'ils éprouvent. Pour
quoi vont-ils confesse? Ignorent-ils que
le clergé belge a toujours poussé le fana
tisme jusqu'à obéir ses chefs? Allons,
Messieurs du Progrès, dites vos abonnés
que leur conduite ne ressemble pas mal
de l'hypocrisie.
Le confrère vingt-quatre abonnés défie
On s'abonne A"près, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Bnyaume.
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tion doit être adressé l'Editeur
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de chaque semaine.
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1 .centimes par ligue. Les lé-
clames, >3 centimes la ligne.
REVEE POLITIflE.
Le graud conseil d'Argovie a rendu le 22
mars un décret par lequel il ordonne la liqui
dation des biens des couvenls de Mûri et de Wet-
tingen supprimés par ordre de la diète. Aux
termes de ce décret du grand conseil, une partie
des sommes qui proviendront de la vente des
biens de ces deux couvents sera employée a
l'établissement d'bospices et de maisons d'édu
cations.
Vingt-neuf archevêques ou évêques ont déjà
envoyé leur adhésion aux principes soutenus par
Mgr l'archevêque de Paris dans sa réponse
M. le ministre des cultes. Parmi des prélats
sont en première ligne les évêques de la pro
vince de Paris.
L'Univers assure qu'il a reçu des lettres de
Rome où Ton attribue les troubles récents qui
viennent d'inquiéter l'Italie l'influence et
l'argent de la Russie on y suppose que l'em
pereur Nicolas voudrait mettre en avant le nom
de son gendre, le duc de Leuchtenbergcomme
héritier de son père, ou vice-roi d'Italie, et,
en attendantcréer des embarras l'Autriche
et la France dans cette partie de l'Europe.
La Sardaigne a récemment conclu avec le
Danemarck un traité de commerce, qui place
mr un pied parfait d'égalité les navires des
deux pays.
Depuis quelque temps, les journaux d'Alle
magne ne cessent de répéter que des négocia
tions sont ouvertes entre l'Autriche et la Russie.
Ils ont prétendu d'abord qu'elles avaient pour
but le mariage d'un archiduc avec la princesse
Olga; puis, qu'il s'agissait d'un modification
respective des tarifs. Aujourd'hui, enfin, ils assu
rent que l'empereur Nicolas vise une alliance
plus étroite entre les trois puissances du Nord,
et qu'il a fait ce sujet des propositions aux
cours de Berlin et de Vienne; mais, en même
temps, ils ajoutent que le prince de Metternich
refuse d'entrer dans aucune combinaison dont
l'Angleterre ne ferait point partie, et que les
efforts de la Russie échoueront probablement
contre la résistance de ce diplomate célèbre.
Inutile de dire que ces bruits ont besoin de
confirmation.
L'Univers assure que le gouvernement anglais,
inquiet de la position chaque jour plus imposante
que prennent les catholiques d'Irlande, a cru
devoir s'adresser au Saint-Pèrepour le prier
d'intervenir dans la querelle. Mais, comme les
vieilles lois anglaises interdisent, sous des peines
sévères, toute relation officielle avec Rome, il
a fallu avoir recours l'Autriche. On a donc
prié M. le prince de Metternich de faire com
prendre au Souverain-PoDlife quel danger ré
sulterait pour la paix du monde de l'agitation
toujours croissante de l'Irlande.
En même temps, lord Ashburton, pair d'An
gleterre, qui a réussi dernièrement terminer
une négociation difficile avec les États-Unis, se
trouvant Rome pour sa santé, a été chargé
de sonder le terrainet de disposerpar son
influence personnelle, les principaux personnages
de la cour romaine a seconder les réclamations
anglo-autrichiennes.
Ces faits, ajoute l'Universsont notoires dans
le monde politique de l'Angleterre, et personne
ne les niera. Mais on n'est pas d'accord sur le
résultat de la démarche faite par sir Robert
Peel auprès du prince de Metternich.
S'il en faut croire une correspondance des
bords du Rhinles négociations commerciales
ouvertes entre la Belgique et l'Allemagne, qui
ont été quelqtie temps interrompues, auraient
été reprises immédiatement après la conclusion
du traité entre l'AmériqUe du Nord et le Zoll-
verein. Nous souhaitons vivement que cette
nouvelle soit exacte, et surtout que l'on par
vienne bientôt s'entendre sur des questions
pendantes depuis trop longtemps, et que les
deux pays désirent voir promptement résoudre.