JOURNAL D YPRES ET DE L ARRONDISSEMENT.
N« 2768
27me année.
Le public connaît certains journaux soi-
disant libéraux, dont les colonnes sont
hérissées d'injures et d'insinuations mal
veillantes, l'adresse d'une classe de ci
toyens qui ne se distinguent du reste de
leurs compatriotes, que par une soutane,
un tricorne et peut-être aussi par un
amour plus ardent pour la patrie. Ces
journaux ne parlent du clergé qu'avec un
ton de colère et de mépris; ils le traitent en
ennemi déclaré; ils lui prêtent des projets
qui seraient criminels s'ils n'étaient im
possibles et ridicules; ils excitent contre le
clergé les passions des ignorants et des
sots; ils interprêtent dans un sens perfide
et odieux les actions les plus indifférentes
des Evêques et de leurs coopérateurs; ils
appellent sur les ministres des autels, la
vindicte publique, ils les traitent d'ambi
tieux, d'orgueilleux, d'intolérants, de fa
natiques; ils se moquent et des lois de
l'église, et des sacrements; ils s'érigent en
juges suprêmes des choses qu'ils ne con
naissent pas, etc., etc., etc.
Et vous croyez, ami lecteur, que ces
journaux s'attendent être combattus par
le clergé?... Vous vous trompez. Ces ex
cellents journaux se vantent avec amphase
d'avoir découvert, après bien des recher
ches, que le clergé s'oppose leurs ten
dances et les combat jusque daus l'église!
Ils se plaignent amèrement de l'intolé
rance du clergé, qui porte l'effronterie
jusqu'à ne pas recommander au peuple les
feuilles pieuses, qui lancent chaque jour le
sarcasme et le blasphème contre tout ce
qu'il y a de vénérable et de sacré dans le
monde! On dit que cette intolérance est
devenue si notoire, que ces candides jour
naux vont adresser une pétition collective
Nosseigneurs les Evêques, afin que tous
les curés soient contraints de les recom
mander tous les dimanches au prône; et si
Tépiscopat belge ferme l'oreille une ré
clamation aussi bien fondée, ces journaux,
forts de leur bon droit, en appeleront
notre Saint Père le Pape, afin qu'il daigne
les canoniser de leur vivant. Ils l'ont bien
mérité, en vérité; ils l'ont bien mérité!....
Nos lecteurs se rappeleront les attaques
inconveuables du Progrès, qui publiait au
sou de la trompette que tous les confes
seurs s'étaient entendus refuser l'abso
lution aux lecteurs de mauvais journaux
et notamment ceux du compère de la rue
du Temple. Nous avons montré toute l'in
justice des plaintes que quelques catholi
ques peuvent former cet égard. Aujour
d'hui un bon confrère de Bruges (gens de
même espèce se trouvent) veut aussi tirer
parti de nos paroles pour constater la
tendance dominatrice des membres du
clergé tous les moyens sont bons, s'écrie-
t-il; la confession, qui a toujours été une
œuvre divine, n'est plus pour les prêtres
qu'un moyen de se subjuguer les esprits.
La belle découverte, en vérité! Ils ont
donc enfin trouvé, ces esprits transcen
dants, que le clergé s'oppose de toutes ses
forces aux productions impies de la presse
libérale! Les arriérés! Reculez de six mois,
et dites si l'instruction pastorale des êvê
ques de la Belgique n'a pas hautement
condamné les mauvais livres, les mauvais
journaux, et par conséquent, vous et les
vôtres, puisque l'opposition seule, que vous
faites aux chefs de l'église, vous fait tom
ber sous leur censure. Et comment ces
lecteurs, auxquels vous vous intéressez
tant, pourraient-ils se reconcilier avec
l'église, s'ils s'obstinent avaler sans cesse
le poison de vos principes immoraux et de
vos dogmes anti-catholiques. Apprenez
raisonner, Messires les progressistes; de
grâce, ne vous étonnez plus de la guerre
clandestine, qu'on fait vos chers abonnés,
de cette guerre qui date du temps des
apôtres.
Le projet d'empiéter sur la rue du Mar-
ché-aux-Boiset de prolonger le jardin
public nous paraît sujet bien des incon
vénients. D'abord on interrompra la suite
de rues larges et spacieuses, qui se suc
cèdent depuis la porte de Menin jusqu'à la
Petite Place, et par le Marché-aux-Bois,
jusqu'à la rue des Récollets; on doit se
rappeler que ces rues ont toujours admi
rablement servi l'éclat des solennités
civiles, et la circulation de la population
dans les jours de réjouissance publique.
Le prolongement du jardin ferait d'ailleurs
mauvais effet l'œil les promeneurs qui
s'amuseraient contempler travers le
grillage du jardin, les passans fort peu
nombreux qui circulent dans la rue des
Récollets et sur le Marché-aux-Bêtes, res
sembleraient assez des oiseaux en cage.
Nous croyons que le bon goût ordonne de
conserver au jardin ses limites actuelles.
La bande de terrain qu'on pourrait y ajou
ter est trop peu considérable pour donner
une apparence grandiose ce Parc en mi
niature. Pourquoi vouloir faire plus qu'on
ne peut? Autant vaut une belle rue; qu'un
beau jardin pourquoi sacrifier l'un
l'autre? Du reste nous abandonnons ces
réflexions au bon goût de Yadministration
libéralequi le Progrès fait honneur du
projet dont nous venons d'apprécier le
mérite.
Malgré toute l'activité que l'on met
faire avancer les constructions au collège
de S'-Vincent de Paul, cette institution qui
se recommande tant de litres la con
fiance des parents, ne pourra pas encore
recevoir des internes après les vacances de
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, 34, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Royaume.
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le SAMEDI et le MERCREDI
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clames, S S centimes la ligne.
vérité et justice.
7gR3S, 15 Avril.
REWE POLITIQUE.
L'anarchie est a son comble dans plusieurs
provinces de la Turquie d'Europe. Les Alba
nais les sillonnent en tous sens, commettant
partout d'horribles excès. Les chrétiens, livrés
sans défense aux attaques de cette soldatesque
barbarie, imploreut en vain la protection des
autorités turques, qui jusqu'ici sont restées im
passibles en présence de ces désordres. Cepen
dant les lettres de Constantinople font espérer
que la Porte-Ottomane enverra bientôt des
troupes au secours des malheureux rayas.
Les représentants de l'Europe ont constam
ment montré une vive sollicitude pour les
chrétiens de la Syrie. Pourquoi u'agissent-ils
pas de même envers ceux de la Turquie d'Eu
rope, qui jusqu'à ce jour ont été réduits
supporter leurs maux en silence, et qui ne
peuvent recourir a personne pour s'affranchir
des tristes conséquences d'un joug odieux Es
pérons que. les événements dont la Macédoine
et les provinces limitrophes viennent d'être le
théâtre; enfin les yeux aux ambassadeurs des
grandes puissances, et qu'ils accorderont une
protection égale tous les chrétiens d'Orient.
La place d'Alméïda, que les troupes de la
reine Dona Maria assiègent depuis plusieur se
maines, tenait encore le 3o mars. Ce même
jour on a commencé la bombarder. Le prochain
courrier de Lisbonne nftus apportera sans doute
la nouvelle de sa reddition.
H4XH4MIE RE CERTAINS JOURNAUX.
ADMIRABLE DÉCOUVERTE.