A Monsieur C Éditeur du 'Propagateur, UN ACCIDENT AU CHEMIN DE FER. Sous peu aura lieu Nieuport la pose de la première pierre de la nouvelle écluse la mer, dont les travaux sont déjà très- avancés. Le jour de cette solennité n'est pas en core définitivement fixé; mais il est certain que le comte de Flandre posera la première pierre de ce grand ouvrage, en présence du roi et de la reine. On s'occupe déjà activement de l'orga nisation des fêtes^et rien ne sera épargné par les Nieuportois pour recevoir L. M. avec magnificence. La régence offrira un banquet; la Société Philharmonique orga nise nn festival; la Société d'horticulture de Flore et Pomone ouvrira une brillante exposition de fleurs et de fruits dans une des salles de l'Hôtel-de-Ville; les Sociétés de l'arc main et du jeu de boule donne ront des concours publics, et la Société royale de la Rhétorique a décidé de donner une belle représentation dramatique aux invités la fête. Il va sans dire que ce jour-là tout Nieu port aura pris un air de fête et que la foule des étrangers qui afflueront dans ses murs sera très-considérable. On lit dans YEcho de la Frontière Depuis quelques jours, la jeune Adèle Pavotbatelier stationné la gare de De- nain, parcourait celte commune et les villages voisins en chantant les cantiques. Vêtue d'une robe blanche, coiffée d'une couronne et d'un voile posé en vierge, elle s'exaltait par ses chants, et se trouvait bientôt environnée d'une foule curieuse qui l'écoutait avec avidité. Alors elle se disait inspirée du ciel et avoir la sainte mission de guérir miraculeusement toutes les maladies par l'intercession de sainte Phénomène (sic). Elle montrait une fiole qui devait opérer ces merveilles. Cet en thousiasme de la jeune fille gagnait les assistants et bientôt la foule devenue plus compacte s'entrouvrait pour faire place aux malades et aux infirmes qui se met taient genoux devant la jeune inspirée attendant avec anxiété la fin de leurs maux, et partageant en quelque sorte les illusions de la visionnaire qu'ils révéraient comme une sainte. Ces scènes se prolon gèrent indéfiniment, sans résultat comme on le pense bien les parents d'Adèle Pavot, qui se sont également laissé gagner par l'entraînement, verront bientôt s'évanouir toutes ces chimères sorties d'un cerveau malade, devant le juge-de-paix qui les a mandés son prétoire. On écrit de Bruxelles, le 20 mai. Frédéric, roi de Saxe, arrivera Brux elles, samedi par le chemin de fer d'Aix- la-Chapelle et Verviers. Des appartements ont été retenus pour S. M. l'Hôtel de Belle-Vueoù une garde d'honneur sera placée pendant son séjour. Le roi de Saxe passera la journée de dimanche Bruxelles le plus précieux de leur vie. Ils agiraient autre ment s'ils appréciaient la valeur du travail s'ils savaient qu'avec lui il ne faut jamais dé sespérer du résultat, et que reculer devant ses rigueurs, c'est renoncer peu près a toute prétention sur l'avenir. Regardez ceux qui ont travaillé et qui travaillent encore où les voyez- vous malheureux? Dans quel pays, dans quel siècle, dans quelle condition, ne sont-ils point parvenus a des avantages sociaux quelconques? Elles sont multipliées a l'infini, et souvent des plus inattendues, les récompenses qui vont cou ronner le mérite, tantôt en respectant, tantôt en déchirant le voile de sa modestie. M. Tyberghein père était retenu depuis long temps chez lui par une infirmité doulonreuse aux jambes maintenant il est rétabli, et il le doit après Dieu, h son fils. II y a lh un honneuret une satisfaction bien sensibles pour le jeune docteur, qui dans cette cure délicate a déployé des con naissances peu communes, de l'aveu des hommes de l'art dont il s'était entouré, comme la prudence et la gravité du mal lui en fesaient un devoir. Conserver l'existence, rendre la santé aux plus cbers objets de sob affection, de son respect, h un père, c'est assurément un des plus doux et des plus beaux succès auxquels puisse aspirer l'hom me il dédommage 'a lui seul de beaucoup d'années de veilles et de peines. Environ cinquante ouvriers sont occupés a la construction de la chaussée de Langemarck Bix- schote. On présume qu'elle sera achevée au mois d'Octobre. La première pierre doit être posée en Juin. Pendant le dernier ouragan sept pêcheurs ont chaviné avec leur nacelle h la Panneprès de Furnes, et ont péri dans les flots. Plusieurs étaient pères de famille. Le père de l'un deux, en appre nant la mort de son fils, est tombé raide mort lui-même. Monsieur, J'ai l'honneur de vous communiquer trois accidents qui peut-être mériteront quelque mention dans votre estimable journal i» Le 14 de cê mois, on a trouvé pendu au plafond de sa chambre coucher, le nommé Ives Délava, jeune homme âgé de 34 ans, et demeurant avec son père charron Wulverghem. L'autopsie qui a été faite du cadavre, jointe aux témoignages donnés par les voisins sur le ca ractère et les mœurs de cet infortuné, a constaté une mort volontaire et préméditée depuis bien longtemps avant sa consommation. On attribue cet acte de violence un état d'aliénation mentalepuisque des circonstances antérieures avaient suffisamment prouvé que cet individu ne jouissait point de l'intégrité de ses facultés intellectuelles. On avait surtout remarqué en lui un penchant irrésistible au suicide, car ce n'est pas la première fois qu'il a attenté ses jourset ce qui prouve davantage sa déterminationc'est ■que la veille il avait confectionné lui-même sou cercueil dans lequel il disait vouloir être enseveli. Il avait néan moins pris ta précautionpour rendre sa mort aussi douce que possible, d'envelopper la corde de suspension de son mouobuir de poche, de son bonnet de nuit et de sa cra vate dans l'intention d'en émousser la constriction. 2" Le même jour on a retiré de l'étang de Dicle- busch, le cadavre du nommé Henri Declercq, forgeron, domicilié Reninghelst (Clylte). La mort de ee malheureux parait devoir être attribuée l'état d'ivresse où il se trouvait dimanche soir au cabaret occupé par Jacques Mahieu. On présume qu'en quittant cet estaminet pour se diriger vers la place de Dickebusoh, il aura dévié de son chemin dans un endroit où celui-ci présente une pente assez rapide vers le bord de lhitang et dont la grande inclination, en accé lérant sa marche, l'aura précipité dans l'eau. Les débris de joncs et de glaieul dont ses mains et ses doigts se trouvaient entortillés, prouvent qu'il doit s'être fortement débattu coutre la vague et qu'il a tenté de pénibles efforts pour se soustraire la mort. 3» Le bruit court, qu'une femme de Neuve-Église, adonnée la boisson, a falli vendredi dernier succomber au même accident, en tombant ou en se jetant dans une fosse remplie d'eau peu de distance du village, dont un domestique de fermier qui heureusement s'y trouvait proximité, est parvenue la retirer. Agréez, monsieur, l'assurauce de ma parfaite considération, ilemmql, te 19 Mai 1844. IX tHOVYfc. On lit dans les Journaux de Bruxelles de dimanche Le bruit était répandu le 18 au soir h Brux elles, qu'un accident affreux, où plusieurs per sonnes avaient trouvé la mort, était arrivé sur la ligne de Bruxelles Anvers. Nous aimions douter de la vérité du fait, mais il se trouve malheu reusement confirmé. Voici comment on le rap porte Le convoi parti de Bruxelles h quatre heures du soir, s'approchait de la station du Vieux Dieu, lorsqu'un excentrique mal placé le fit dérailler avec une secousse épouvantable. Du choc la locomotive fut séparée du convoi et continua sa route. Deux voitures furent brisées. Un waggon de marchandises fut cassé en deuxet toutes les autres parties du convoi reçurent des avaries plus ou moins considérables. Quant aux voyageurs, on fixe le nombre des blessés a i4. Deux dames ont été tuées. L'une d'elles, on ne sait comment, s'est trouvée la poitrine sous la roue d'un waggon. Les derniers mouvements convulsifs de cette malheureuse re muant les bras et les jambes, présentaient un spectacle déchirant. Le chef-garde Vantricht et un autre garde, se trouvaient au moment du désastre dans le waggon de bagages, qui fut brisé. Ces deux employés ont été blessés a différentes parties du corps, le choc ayant renversé sur eux tous les bagages. Ce matin h quatre heures, M. Masui, di recteur du chemin de feret d'autres chefs, sont partis par un convoi spécial pour aller inspecter le lieu du désastre. Les journaux d'Anvers, contiennent les détails suivants Voici les renseignements que nous nous sommes procurés sur les victimes de ce triste événement Une femme a été retirée morte de dessous les débris; elle avait le crâne broyé; c'est la nommée Thérèse Vreeck, demeurant a Anvers, rue de Beukelaer; MUo Thérèse Bellière, rue de l'Amman, a Anvers, a eu les côtes enfoncées, et a expirée une heure après l'événement; sa sœur, M™ veuve Scheffer, née Bellière, gravement blessée, a été transportée ce matin chez elle, rue de l'Amman. M. Delacroix d'Arras, qui a reçu des blessures fort dangereuses, a été transporté ce malin <1 l'hôpital civil; il est accompagné de son fils, légèrement contusionné. Six personnes, dont ciuq hommes et une femme, ont éprouvé des fractures ou des luxations graves; les cinq hommes sont transportés a l'hô pital, ce sont M. Van Daelewyck, éehevin, boulanger et lieutenant-quartier-maltre delà garde-civique, Hoboken. Ce malheureux, père d'une nombreuse famille, est mort cette nuit; MM. Janssens et Van Reeth, douaniers, atteints de fractures h la jambe; M. Mathieu, d'Ixelles, atteint de luxation au genou; M. Frédéric Bremen de Hanovre, atteint de fracture a la jambe. L'état de ces quatre derniers n'est pas alar mant. La femme est la nommée veuve Lesire, de Floreffe, qui venait voir son fils en apprentissage Anvers, elle a eu la jambe cassée et a été trans portée chez son frère, le sieur Coîassin. Plusieurs étrangers, atteints de blessures légères, sont descendus dans divers hôtels de cette ville. Parmi les personnes de la ville blessées nous signalerons M. le docteur Van Vaerenberg, qui a reçu plusieurs atteintes, mais qui n'en a pas moins prodigué ses soins aux malheureux plus blessés que lui. La conduite de cet habile praticien mérite les plus grands éloges. Nous signalerons aussi un docteur de Bruges, habitant Bruxelles, atteint d'une large plaie saignante h la joue et qui a également donné ses soins aux blessés.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 2