2 Vendredi 21, la femme de M. De- meuter, cabaretier Wilsele, près de la chaussée de Louvain Aerschot, est ac couchée de 4 enfants vivants, 2 garçons et 2 filles. Deux des enfants sont morts le lendemain. L'état de la mère est assez alarmant. On écrit de Mons, 29 mai Cette nuit des voleurs ont pénétré dans le bu reau de l'octroi établi la station du chemin de fer et ont enlevé la caisse qui, heureusement ne contenait qu'une faible somme. Us ont brûlé les papiers et regis tres et jusqu'aux pistolets appartenant au receveur. On se demande comment ils ont pu parvenir se soustraire la vigilance des gardiens, qui veillent sans doute toute la nuit aux abords et aux alentours du chemin de fer. rence cet inconvénient devient de jour en jour d'autant plus grave, d'autant plus intole'rable que le grand retire d'autant plus sa bienveillance au petit, qu'il prévoit que dans un avenir plus rap proché; le petit doit échapper a sa tutelle. De plus, quel cœur d'homme serait insensible aux peines des pauvres du hameau, qui sont même obligés chaque semaine, d'aller h War- nêton, pour recevoir leur légère subvention du bureau de bienfaisance? Ne gagnent-ils pas ce pain, par les fatigues qu'ils essuyent a le chercher, en hiver, a travers champs ou par des chemins affreux, une distance qui varie de cinq quarts de lieue deux lieues? A une position qui n'est guère tenable, se joint encore un nouvel embarras. D'après la loi sur l'instruction primaire, titre i,r article premier, la commune est obligé de fournir un local pour les enfans pauvres; la ville de Warnêton consen tirait-elle bâtir une école pour le Ploegsteert, elle qui néglige depuis longtemps de faire au Presbytère les réparations les plus impérieuses pour loger convenablement le desservant de cette succursale? Comme Warnêton ne saurait contester l'exis tence d'aucun des griefs articulés par le hameau du Ploegsteert, elle s'étend avec complaisance sur quelques objections faites h la cause du Ploegsteert. D'abord on prétend que la séparation de Ploeg steert porterait a Warnêton un préjudice si ma jeur que Warnêton aurait de la peine soutenir son rang de ville, si la séparation avait lieu. Cette objection n'est pas sérieuse, elle est par trop ex agérée. En effet la ville de Warnêton a une foule de ressources que le Ploegsteert n'a pas. Elle a un bureau de douane, un marché et un commerce assez considérable en charbon, huiles, chaux, etc. Heureusement située sur la Lys, elle y perçoit un droit de péage, elle est sillonnée de pavés qui aboutissent aux villes voisines (Lille, Ypres, Menin). Elle a un sol fertile et son agriculture est florissante. Et encore cette objection dut-elle rester entière; elle deviendrait une preuve de plus que les réclamations du Ploegsteert sont fondées en raison comme en équité, et que le hameau est exploité au profit de Warnêton. On objecte encore que, séparé de Warnêton, Ploegsteert ne trouverait pas dans ses propres ressources, des conditions d'existence a l'état de commune. Sans nous attacher a faire ressortir la contradiction manifeste qui existe entre l'ob jection précédente et celle-ci, il nous est facile de faire voir qu'elle n'est pas mieux fondée que la première. Comment? Une population de plus de 2,600 âmes répartie sur 1,800 hectares de terres payant actuellement un impôt communal de près de 7,000 francs, ne présenterait pas des condi tions de viabilité a l'état de commune indé pendante, alors que sur trente sept communes rurales dont se compose le district d'Ypres, il n'y en a guère que huit qui comptent un chiffre de population aussi élevé? (1) Du reste, il est établi par un calcul rigoureux, qu'en maintenant le chiffre actuel de l'impôt communal payé au profit de WarnêtonPloegsteert érigé en commune aurait annuellement un excédant de près de 2,000 francs sur ses dépenses communales. D'où il ré sulte l'évidence que le hameau du Ploegsteert paye annuellement un tribut de 2,000 francs la ville de Warnêton. A ce désavantage d'une localité sacrifiée pour une autre, s'ajoute un giief d'un ordre plus élevé. Cette privation complète pour le Ploegsteert de la vie collective et civile, qui est de nature nuire beaucoup a l'ordre public et l'esprit de famille. (i) Qu'on considère les communes du Furnauibachtde la Cantine, du Luxembourg, eto. Cette espèce d'inféodationa une commune si éloignée, constituent une anomalie déplorable au point de vue social et administratif. L'équité nous fait un devoir de faire connaître au public toute la justice des réclamations des habitants du Ploegsteert. Nous osons espérer que le conseil provincial dans sa prochaine session prendra leur demande en mûre considération et qu'on ne tardera plus a faire jouir, une popu lation nombreuse du bonheur que sa triste si tuation réclame sens cesse. Communiqué La situation de la Suisse mérite de fixer l'atten tion non-seulement des gouvernements que l'intérêt politique force surveiller cette contrée, mais sur tout des peuples dont les institutions se rapprochent h certains égardsdes institutions helvétiques. Il y a la d'utiles leçoDsa recueillir pour tous les pays constitutionnels, pour le nôtre surtout, où la divi sion des partis ressemble, sous tant de rapports, h celle qui se voit en Suisse et notamment dans le Valais, dans le Tessin et a Soleure. Examinons brièvement cette situation les lumières qui en jailliront ne seront perdues pour personne. En Suisse, comme en Belgique, le libéralisme se trouve en présence du catholicisme; mais le li béralisme helvétique est un libéralisme qu'aucun lien ne retient, quelque chose de désordonné, d'anti-social, touchant par un bout aux doctrines les plus exagérées, les plus folles, trempant par l'autre dans ce vieux levain de haine anti-catholi que que les réformateurs protestants ont répandu dans les cœurs de leurs adeptes les libéraux suisses forment un parti a la fois religieux et politique, l'on pourrait même dire qu'ils aiment encore plus le désordre religieux que le désordre politique, et cela pour une raison fort simple c'est qu'en op primant les catholiques, ils ont l'espoir de s'enri chir de leurs dépouilles et de mettre la main sur leurs propriétés, selon Vélégante expression de M. Taschereau. Celte division s'est surtout prononcée depuis l'odieuse suppression des couvents d'Argovie, et il devait en être ainsi les radicaux, en voyant par exemple de leurs amis d'Argovie, qu'ils pouvaient impunément déchirer le pacte fédéral, que l'ini quité, poussée jusqu'au vol et au brigandage le plus effréné, ne parvenait pas émouvoir la diète, se sont dit Mettons-nous a l'œuvre; ayons de l'audace, et si malgré notre petit nombre, nous sommes assez heureux pour nous emparer du pou voir, nous opprimerons nos adversaires, nous les dépouillerons de leurs biens et de leurs droits la diète fermera les yeux. Ainsi ils ont fait dans le Tessin, h Soleure, dans le Valais surtout ces trois cantons, où l'immense majorité des citoyens est catholique, ont tour'a tour passé sous le joug du radicalisme anti-religieux et les deux premiers sont encore dominés par lui. Les Valais grâce l'énergie de ses habitants, va lui échapper les catholiques opprimai par une mi norité factieuse se sont levés en masse le sang a coulé, et au moment où nous écrivons, Saint-Mau rice est peut-être la seule localité du Valais où les radicaux commandent encore. Ce n'est pas la faute des catholiques, s'il a fallu en venir a cette extrémité ils ont fait mille con cessions h leurs adversaires; ils leur ont accordé l'égalité de la représentation dansle grand conseil; ils ont eux-mêmes porté les principaux chefs du radicalisme au pouvoir; ils les y ont même voulu conserver après les dernières élections qui avaient donné une grande majorité au parti conservateur, concentré dans le Haut-Valais. Rien n'a pu arrêter les libéraux, ni les forcer se résigner au jeu légi time d'institutions fondées par eux. Ils organisèrent une espèce de franc-maçonnerie sous le nom de Jeune Suisse, mirent h sa tête un comité révolu tionnaire, obligèrent leurs chefs quitter le pou voir et se jetèrent dans tous les excès de l'anarchie la plus efirénée. Les choses en arrivèrent h tel point que récemment un membre du conseil législatif, siégeant au conseil de sa commune, dont il était également membre, fut arraché de son siège et condamné une bastonnade qui lui fut si cruelle ment infligée par ses soi-disant juges, tons factieux de la Jeune Suisse, qu'il en a, dit-on, perdu la vie! Le gouvernement valaisan ne pouvait souffrir de pareils excès sans chercher h les reprimer il ne voulut cependant pas recourir ses propres for ces; il préféra s'adresser au directoire, pour en obtenir l'assistance fédérale, aux termes de l'acte de confédération, qui, en pareil cas, oblige les cantons limitrophes h la surveillance fédérale, c'est-à-dire prépaper des forces militaires pour s'interposer entre les partis prêtsâen venir aux mains, et prêter assistance aux autorités régulièrement constituées. Six cantons, Lucerne, Schwytz, Uri, Unterwal- den, Zug et Fribourg déférèrent a Y admonition directoriale et mirent des troupes sur pied mais il n'en fut pas de même des cantons de Bern et de Vaud, où le radicalisme irréligieux est en majorité ils ne se contentèrent pas de protester contre Yad- monition ils déclarèrent même vouloir s'opposer h main armée au passage par leur territoire des forces fédérales envoyées au secours du gouverne ment du Valais. C'était dire nettement qu'ils vou laient la guerre civile dans le Valais, et de fait, elle était inévitable, dès qu'on abandonnait le canton lui-même. Le gouvernement valaisau le sentit il s'y prépara avec énergie. Des pouvoirs extraordinaires furent conférés au conseil d'état auquel on adjoignit une commission de trois mem bres du grand conseil pour prêter son appui a ses résolutions; on arrêta qu'on occuperait militaire ment les communes qui avaient secoué le joug des lois, et on nomma immédiatement un commandant militajre (M. De Kalbermatten) pour exécuter cette mesure. Il n'était plus temps l'action régulière du pouvoir devenait impuissante le Haut-Valais s'était levé en masse des collisions sanglantes eurent lieu sur différents points; des villages furent incendiés par les deux partis, et aujourd'hui nous apprenons que les radicaux vaincus se retirent sur Saint-Maurice qui est comme la clé du Bas-Valais. Voilà ce que le libéralisme irréligieux a fait de l'un des cantons de la Suisse ou plutôt de la Suisse tout entière. Anarchie, geurre civile, meurtre, incendie, ce sont-la les dernières conséquences de ses prin cipes il ne lui reste plus qu'a détruire le pacte fédéral qu'il a déjà violé a différentes reprises il le détruira, si les puissances intéressées a la paix de l'Europe lui en laissent le temps. de Bruxelles.)

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 2