JOURNAL D'APRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
îfo 2785.
27me année.
CONSEIL COMMUNAL D'YPRES.
On écrit de Verviers, 7 juin Un affreux
malheur est arrivé aujourd'hui en cette
ville. Ce matin, vers dix heures, le nommé
Albert, jeune garçon de 14 15 ans, ou
vrier ferblantier, travaillant la toiture
de la maison de M. l'inspecteur Ilerve,
rue des Raines, est tombé sur le pavé et
s'est tué du coup. On nous assure que
quand it s'est senti tomber, ce pauvre
jeune homme a jeté un cri des plus
dépbtrants. Lorsqu'on l'a relevé, ce qui a
eu lieu immédiatement après sa chute, il
ne donnait plus signe de vie. On se rappel
le, cette malheureuse occasion, que son
père est mort, il y a environ neuf ans.
également d'une chute qu'il fit dans
l'intérieur de sa maison.
On «'«bonne Ypres, Grand'-
Place, »4, vis-à-vis de la Garde, et
cbe* les Percepteurs des Postes du
Royaume.
PRIX RE L'ABOKXEHEHT,
par trimestre,
Pour Ypresfr.
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tion doit être adressé l'Éditeur
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de chaque semaine.
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If centimes par ligue. Les lé-
clames, centimes la ligne.
VÉRITÉ ET JUSTICE.
TPB.3JS, 12 Juin.
séance publique. 7 juin 1844.
Présents tous les conseillers.
M. le secrétaire donne lecture du procès-verbal
delà séance précédente, qui approuve moyennant
cette rectification que les fabricants d'huiles
pourront obtenir la restitution du droit sur des
quantités plus grandes que 25 litres, même avant
l'ouverture et après la fermeture du bureau cen
tral, k condition de remplir les formalités pres
crites pour les quantités moindres que 25 litres.
Le conseil prend communication de quelques
pièces qui lui sont adressées
Une lettre de M. l'avocat Smaelen expose au
conseil qu'il commettrait une inconséquence grave
s'il accordait un subside h des comédiens, après
avoir décidé que l'état des finances de la ville ne
permettait plus de secourir le collège S'-Vincent
et devait être un obstacle h la réorganisation
de l'instruction primaire.
Le boulanger Taccoen a demandé a la dé-
putation permanente l'autorisation d'établir une
amidonnerie dans la cave de'sa maison, rue de
Lille. Le conseil ordonne l'enqnête de commodo
et incommodo.
Le secrétaire donne lecture d'un arrêlé royal
concernant les lots prendre par les communes,
dans la société belge de colonisation de Gua
temala.
Sur le rapport de la commission du con
tentieux, le conseil décide que l'entretien des
aliénés indigents ne deviendra une charge directe
de la ville, que du jour où la maison Rycx aura
été appropriée a sa nouvelle destination.
Le budget des hospices est arrêlé avec une
diminution de 3,960 francs en recette et d'une
même somme en dépense.
Le plan du nouvel hospice pour les aliénés,
que présente la commission, n'ayant soulevé
aucune objection sérieuse de la part d'architectes
distingues, jl est unanimement approuvé par le
conseil.
La demande de M. Valcke, tendant établir
une fonderie de fer, a fait prendre des infor
mations par le collège dans les villes de Gand, de
Bruges, de Courtrai. On les communique au con
seil.
Le président met aux voix la question de savoir
si le conseil donnera un avis favorable a celte
demande. Ions les membres du conseil repondent
affirmativementa l'exception de M. Vander-
meerscb qui s'abslient, parce qu'il croit que cette
discussion aurait du être secrète.
Ensuite vient le point de savoir si l'on y
opposera desconditions.il est résolu a l'unanimité,
moins la voix de M. Annoot, qui repousse toute
restriction, et celle de M. Vanderraeersch, qui
s'abstient.
Enfin le conseil s'accorde sur les conditions
suivantes i° 11 ne sera fait usage d'autre combus
tible que du coak, sans pouvoir le préparer dans
l'établissement; 20 Le hangar où se trouve le
fourneau doit être isolé; 3" On ne peut fondre
le cuivre, ni donner aucune extension k l'usine,
sans une autorisation spéciale; 4* Le tuyau doit
dépasser de deux mètres le faîle du toit.
M. le gouverneur demande si les écoles pri
maires libresau moyen desquelles l'adminis
tration communale entend satisfaire au voeu de la
loi acceptent la double inspection, et si le Bureau
de Bieufaisance a porté quelque somme a son
budget pour couvrir les dépenses que la loi met h
sa charge. Le collège se mettra en rapport avec les
inttituteurs et la lettre sera envoyée au Bureau de
Bienfaisance.
La demande de M. Liebaert, qui a pour objet
l'acquisition d'une parcelle de terrain, est ac
cueillie avec faveur.
Le conseil ne peut acquiescer au voeu exprimé
par l'administration de la ville de Poperinghe.
Rapprocher leur foire aux bestiaux de la nôtre,
serait nous causer un dommage évident.
On maintient la convention conclue par le
collège avec la fabrique de l'église S'-Marlin, qui
a déjà été ratifiée par le conseil.
Le conseil, après avoir entendu les explications
de M. le président, décide qu'il n'y a pas lieu
de statuer sur la requête de la troupe dramatique.
11 est alloué au budget une somme pour les divei lis-
seiuents publics le collège eu dispose a son gré.
Le conseil paraissant fatigué, trois articles dç
l'ordre du jour sont renvoyés a une autre séance.
11 y a quelques jours peine, nous avions a
annoncer le décès de M. Pierre Caestryck, le
dernier religieux de l'abbave de Voorinezeele.
Son frère, le R. P. Charles-Benoit Caestryck,
aussi le dernier moine de l'ordre des Dominicains
a S'-Omer, a suivi son aîné de bien près dans la
tombe. Nous apprenons en effet que ce vénérable
octogénaire est décédé près de l.eicester en An
gleterre, le 2 de ce mois. Voici quelques notes
biographiques sur sa carrière. Né a Poperinghe, le
9 février 176^. Expulsé du couvent de S'-Omer
sous la terreur en 1794. Passé en Angleterre,
il s'y est dévoué pendant cinquante ans aux
travaux pénibles des missions. Le culte catholique
rétabli dans la ville de Leicester, et cette im
portante cité dotée d'une église, sont des monu
ments de sa piété et de son zèle. Ses restes,
inhumés dans le temple même bâti par ses soins,
ne pouvaient reposer plus honorablement sur le
sol britannique. Tels sont les bommes évan-
géliques chassez les d'un pays, ils s'en vont
planter la croix dans un autre, et quand l'orage se
sera calmé, ils iront encore explorer les premiers
rivages. S'il ne suffit pas d'attendre des années, ils
attendront des siècles, et leurs successeurs revien
dront.
La religion anglicane, engendrée d'un com
merce adultère, sigoala dignement son origine
par une proscription sanglante. Beaucoup de fi
dèles échappèrent la persécution par l'exil en
France, en Belgique, et ailleurs. C'était sous
Henri VIIIau XVI* siècle. A la fin du XVIII* la
France k son tour, parmi les excès d'un fanatisme
cruel, tenta d'abolir le chiistianismeet voua ses
ministres a la mort et a la déportation. Qu'arriva-
t-il? Les victimes que n'atteignit pas la hache
libérale, comme M. Caestryck et d'autres, se
reséORwareBl de l'Angleterre, la terre infidèle
les reçut un demi siècle k peine s'est écoulé,
et déjk s'élèvent sur beaucoup de points des
édifices consacrés a la vraie religion, disputant
a l'hérésie usurpatrice le terrain de l'antique
albion.
Courtrai, 8 juin. D'après les
renseignements qui nous arrivent, l'orage
que nous avpns eu mardi dernier, a fait
peu ou pas de dégâts; nous avons cependant
déplorer les tristes effets de ce fléau
destructeur, la foudre a frappé raide mort,
ce qui paraît, le nommé De Kiiripe,
cultivateur Marcke le malheureux ac
compagné de son épouse était occupé
contempler les riantes moissons, fruits de
ses labeurs, quand ce coup terrible est
venu l'arracher sa nombreuse famille.