Pfo 2789.
27me année.
7FS.3S, 26 JUIN.
CONSEIL COMMUNAL D'YPRES.
dranrr bu 21 3uin. ordre dd jour
DE LA CENSURE.
Nos lecteurs n'ont pas oublié les cla
meurs effroyables avec lesquelles la presse
libérale accueillit la circulaire de nos pré
lats concernant les mauvais livres et les
mauvais journaux. La liberté de la presse,
la liberté de la pensée, la constitution,
tout était en péril, par le fait de cette
Lettre épiscopale Il fallait protester au
nom de la dignité humaine contre les ten
dances moyen-âge du haut clergé. Rétablir
la censure au 19" siècle! Infliger des
écrits modernes les notes inquisitoriales
des siècles ignorants! Exiger Yimprimatur!
quel crime! quelle folie!
En lisant toutes ces protestations pu
bliées au nom de la liberté, qui ne se serait
pas imaginé qu'au sein des loges règne
une entière tolérance dogmatique? Qui
n'aurait pas cru qu'il suffisait, pour être
eu communion avec le Grand-Orient, de
professer des idées libérales contraires
seulement l'autorité catholique?
II n'en était pourtant rien. Le Grand-
Orient sa censure, sa congrégation de
l'index et ses notes applicables aux doc
trines des écrivains maçonniques.
Le8 juillet de l'année dernière, le Grand-
Orient de Bruxelles s'assembla pour juger
trois mémoires qui lui furent envoyés par
sa sœur aînée la R.\ Mère o.\ de la
Bonne-Amitié l'Or.*, de Namur, sur
cette question quels sont les moyens d'ac
tion dont la maçonnerie peut disposer pour
aider la propagation des principes du libé
ralisme.
Le Grand-Orient de Bruxelles censura
vertement l'un des trois mémoires, et en
déclara plusieurs propositions hérétiques!
L'auteur du mémoire qui reçut l'im
primatur du Frère docteur maçonnique.
Trumper, fait suivre sa dissertation d'une
esquisse d'un plan d'organisation pour la
publication d'outrages libéraux-maçonniques.
D'après ce plan, la censure a deux de
grés
1" Cbaque ouvrage, avant d'être soumis
au jugement du Grand-Orient, subirait une
première censure la loge laquelle ap
partiendrait le frère auteur.
2° En cas de décision défavorable, l'ap
pel serait ouvert au Grand-Orient qui ju
gerait en dernier ressort!
Nous ajournons nos observations sur
l'état de dépendance complète, où se trou
vent les francs-maçons vis-à-vis de l'Orient,
en ce qui concerne les publications ma-
On s'abonne Ypres, Grand'-
Place, S4, vis-à-vis de la Garde, et
chez les Percepteurs des Postes du
Boyau me.
PBIX DE L'IBOMEXEXT,
par trimestre,
Pour Ypresfr. 4
Pour les autres localités 4
Prix d'un numéro
Tout ce qui concerne la rédac
tion. doit être adressé l'Éditeur
Ypres. Le Propagateur paratt
le SAMEDI et le MERCREDI
de chaque semaine.
PRIX DES IXSERT1DWS.
4> centimes par ligue. Les là-
clames, SX oentimes la ligne.
REVUE POLITIQUE.
Les nouvelles de la frontière de Maroc parvenues
au gouvernement français, la date du 7 juin,
font connaître qu'à cette date aucun acte nouveau
d'hostilité n'avait eu lieu entre les Français et les
troupes marocaines.
Un journal allemand assure que, pendant le
séjour de l'empéreur Nicolas Berlin, la police de
cette ville a eu constamment l'oeil fixé sur les émi
grés polonais qui s'y trouvaient en ce moment-là.
C'est par suite de renseignements officiels reçus de
Londres que l'on a, paraît-il, cru devoir redoubler
de vigilance. On assure, dit ce même journal, qu'un
Polonais, parti de Paris, a partout suivi l'empéreur
pendant son voyage, et qu'il l'a accompagné jusqu'à
Berlin. On lui suppose des intentions criminelles.
La police berlinoise, bien que connaissant le nom
et le signalement de ce personnage, n'a pu parvenir
s'en rendre maître.
Des troubles ont éclaté le 16 Ingolstadt située
entre Nurenberg et Munich, et où le gouvernement
bavoris fait construire une forteresse, pour laquelle
la France a dû fournir, en 1815, vingt-cinq mil
lions de francs. Ces troubles ont été provoqués par
l'imprudence d'un agent de police, qui a tué invo
lontairement un ouvrier pris de boisson. Les mai
sons de quelques boulangers et de deux brasseurs
ont été dévastées. Du reste, il a suffi de l'interven
tion de la force armée pour rétablir l'ordre.
On commence déjà faire des préparatifs
Neuilly pour le voyage du roi des Français en
Angleterre, qui cependant n'aura lien qu'au mois
de septembre.
Entendre le rapport de la commission char
gée d'un projet de réorganisation de la musique
de la ville.
3° Statuer sur la demande faite par la société
du tir l'arcétablie au cabaret dit Het Hoekje.
5* Audition du compte de la caisse d'amor
tissement.
4" Délibérer sur la demande qu'a faite M.
Veys, négociant Vlamertinghe, d'obtenir bail
long terme le fonds du cabaret Het klein
Hemelryk.
5° Revoir la délibération prise dans la dernière
séance au sujet des travaux de restauration de
l'Église S'-Martin.
6° Emettre un avis sur la demande de Taccoen,
boulanger Ypres, la députation permanente,
afin d'être autorisé établir une fabrique d'amidon
dans sa cave rue de Lille.
La séance est ouverte trois heures et demie.
Tous les conseillers sont présents.
Le procès-verbal de la séance précédente est
lu et approuvé.
Quelques habitants de la rue de Dixmude ré
clament contre l'établissement d'une fabrique de
café de chicorée (1) par M. Vandezande, au coin
de la porte des récollets. Cette pièce est renvoyée
au collège échevinalpour qu'il s'en occupe
d'après le mode indiqué l'art. iâ de l'arrêté
royal du 31 janvier 1834.
Le bourgmestre exprime l'intention de faire
construire une bascule dans l'intérieur de la ville
il engage le conseil diriger le collège dans le
choix de l'emplacemeot.
Le rapport de la commission chargée de pré
senter un mode de réorganisation pour la musique
de la ville, semble enlever l'approbation du
conseil tant sous le rapport du fond que sous
le rapport de la forme. Néanmoins le conseil est
d'avis que l'application du système proposé est
actuellement impossible, vu l'état embarassant des
finances de la ville; il renvoie dans la discussion
de ce rapport celle du budget pour l'exercice de
i845.
Le conseil n'accueille pas la demande de la
société de YHoekje par le motif que, pendant
la fête communale, les deux jeux qui attirent le
plus de monde, auraient lieu hors la ville. 11
résulte de la discussion que, l'année prochaine,
cette société aura des chances d'un succès non
équivoque.
On approuve l'unanimité le compte de la
caisse d'amortissement pour l'exercice de i843,
dont le bourgmestre a donné lecture.
Le collège est autorisé conclure avec M.
Veys un bail de 37 ans, au prix de 4o fr., pour
une superficie de 4 ares â5 centiares.
Il s'agit de savoir si la construction du mur qui
doit entourer l'Église S'-Martin du côté de l'an
cien palais épiscopal, est une charge de la ville, ou
s'il faut la considérer comme une restauration et
par suite la comprendre dans les devis des travaux
exécuter. Le conseil croit ne pas devoir modifier
la première convention conclue entre le collège et
le conseil de fabrique.
Le sieur Taccoen renonce sa première de
mande; il en a adressé une deuxième la dé
putation permanente. Elle sera soumise l'avis du
conseil.
La séance est levée.
(1) Le Progrès dit fabriqua de chicorèty comme fi l'on
fabriquait la chicorée.