Samedi dernier, la corde du plan in cliné d'Ans, qui faisait monter le convoi parti de Liège pour Bruxelles, 7 heures 15 minutes du matin, s'est rompue au moment où le train était parvenu l'en droit le plus rapide de la côte. On a aussitôt serré les freins, et les voitures se sont arrêtées immobiles leur place et sans le moindre choc. Il a fallu pousser les voitures bras jusqu'au haut du plan, et les voyageurs en ont été quittes pour un retard d'à peu près une heure. Une per sonne qui se trouvait sur le convoi, nous assure que la secousse n'a pas été plus forte que lorsque le convoi s'arrête d'une façon normale sur la partie horizontale du rail-way. On écrit de Brest Un forçat vient de s'évader avec des circonstances qui ne paraissent pas sans intérêt. Hermandès, (c'est son nom), après s'être débarrassé de ses fers, je ne sais comment, saisit le moment où un garde- chiouame le surveillait peu, pour le dé sarmer de son mousqueton, de sa baïon nette, et s'enfuir toute vitesse. Les recherches pour le reprendre furent sans résultat. Seulement, îe lendemain matin, on apprit que cet effronté coquin avait dé pouillé, la nuit précédente, de ses habits, pour s'en revêtir lui-même un malheureux ouvrier maçon qui regagnait son domicile au milieu de l'obscurité. Cette évasion avait eu lieu le 10. Trois jours après seulement, pendant lesquels Hermandès avait erré dans la campagne, il tomba dans une piège qui lui avaient tendu les gendarmes de Landerneau, et fut arrêté encore porteur des armes enle vées au garde-chiouame; il avait en outre de la poudre et des balles. Ce misérable a été pris de si court, qu'il n'eut pas le temps de faire feu. Il a été réintégré au bagne. Une vente de quelques éditions an ciennes des pièces et des poèmes de Shak- speare a eu lieu récemment Londres. Un exemplaire de Venus et Adonis, de 1594 (date de la première édition), bien con sidérablement rogné, s'est vendu 106 liv. sterl. ("2,650 fr.) Le comte de Lasarew, chambellan de l'empereur de Bussie; le prince de Mertscherski, lieutenant-colonel de l'ar mée russe, et le prince Kouwsbec, venant de Paris et se rendant en Allemagne, sont descendus YHôtel de Belle-Vue. D'après ce qu'on raconte, M. Van Maanen vient de passer plusieurs jours Gand. L'ancien premier ministre de Guil laume 1" est arrivé Gand vers le milieu de la semaine dernière, il est descendu YHôtel de la Posteet c'est le vendredi au soir qu'il a été présenté la Société de la Concorde par M. V. L'apparition de M. Van Maanen au sein de celte société ne parait y avoir produit qu'une médiocre sensation; il y a reçu un accueil poli, mais réservé. En même temps que l'ex-ministre, se trouvaient logés YHôtel de la Poste, une dizaine de ses compatriotes; ceux-ci n'ont cessé de lui donner des marques de respect et de considération. M. Van Maa nen, doit avoir quitté Gand samedi ou di manche pour retourner en Hollande. HOLLANDE. la haye, 25 juin. Ou écrit de Francfort au Handelsblad, sous la date du 21 juin De fortes expédi tions de laines brutes ont eu lieu, dans les derniers temps, de notre place pour la Belgique, par voie accélérée. A en juger par les expéditions qui continuent avec la même vivacité, les fabriques belges doi vent travailler en ce moment avec une activité très-grande. On sait qu'on a arrêté, il y a une quinzaine de jours, Maestricht, un indi vidu, pris en flagrant délit, au moment où il mettait en circulation de fausses pièces de 10 fl. Un autre individu a été arrêté Elberfeld pour le même crime. Dans un interrogatoire qu'il a subi devant le juge d'instruction, il a non-seulement tout avoué mais encore dénoncé tous ses complices. Sur ses indications, la police s'est rendue au domicile des personnes désignées, dans les environs de Solingue, et y trouva effec tivement tout un atelier pour la fabrica tion de fausse monnaie. Les coupables pris ainsi sur le fait, ont été incarcérés, et l'autorité est en possession de tous les us tensiles qui servaient leur métier crimi nel. FRANCE. paris, 25 Juin. Hier, on a présenté au roi, dans le cours de sa promenade, un vieillard âgé de cent seize ans, accompagné de sa gouvernante. Il a dit au roi qu'il avait l'honneur de le connaître depuis longtemps, et a demandé la permission de lui baiser la main. Le général Prim est en ce moment Paris avec son ami, son frère d'armes, le colonel Milans del Bosco, fils du général qui se rendit célèbre dans la guerre de l'indépendance contre les Français. Le général Prim n'est pas proscrit il est en disgrâce. Le général Prim n'a ^fue vingt-neuf ans, sous un air froid et réservé, il cache une résolution que rien n'arrête et n'effraye. A peine dans l'assemblée des cortès, la fameuse phrase, Dieu sauve la reine, était-elle sortie de la bouche d'Olo- zaga, que Prim se prononce seul coutre Espartéro. Il part pour Reuss, mille dan gers l'entourent l'ordre est donné de l'arrêter et de le fusiller. Il échappe aux juges, aux assassins et aux traîtres. Il arrive dans sa ville natale, cette seconde cité de la Catalogne, qui l'a fait député; la tête de vingt-un prononcés, il proclame la déchéance du régent, et tient quelques jours la campagne. Bientôt Barcelone se soulève, Serrano arrive, la révolution était accomplie. Deux mois plus tard, Espartéro quittait l'Espagne sur un vaisseau anglais. Dans une autre guerre civ^je, Prim (il n'a jamais eu le bonheur d'essayer son courage contre des ennemis étrangers) n'était encore que capitaine; il est attaqué dans une ville de Catalogne par les troupes de don Carlos. Il les met en déroute et les poursuit. Au bout de quelques minutes, il les poursuivait tout seul. Un lancier car liste aperçoit Prim emporté par sa valeur, loin de ses soldats. Il tourne bride, marche sa rencontre, et le combat s'engage. C'était un homme adroit, fort et résolu. Prim avait trouvé un adversaire digne de lui. A un coup de sabre par l'un, l'autre ripostait par un coup de pistolet. Prim reçoit une balle dans la tête; il rend un çoup de pointe, qui traverse le bras de son ennemi, et le combat ne finit que par la mort du lancier carliste. Quelques journaux parlent de visites domiciliaires faites par la police chez les chefs du parti légitimiste et entr'autres chez le prince Gaston de Montmorency et chez le duc Descars. On ajoute que M. Lespinois a été arrêté. Ces perquisitions ont eu lieu, dit-on, par suite de dénonciations venues de Goritz et de Vienne et annoncent que les légi timistes avaient organisé une espèce de conspiration pour le moment de la mort du duc d'Angoulème. Quoiqu'il en soit les perquisitions de la police ont amené seulement la saisie de quelques papiers sans importance. La police a encore fait une nouvelle descente chez deux ou trois légitimistes et entr'autres chez M. Cherbonnier de la Guesnerie qui, au moment de l'arrivée des agents de l'autorité était absent. Il paraît u'on a trouvé chez lui un nombre consi- érable de portraits et de bustes du duc de Bordeaux. ANGLETERRE. londres, 25 juin. Peu de personnes savent comment les lettres sont ouvertes et recachetées au Post-Office. Les simples pains cacheter sont ouverts l'aide de l'humidité. Pour le bris des cachets on procède de la ma nière suivante La lettre est placée sur une enclume; on place sur le cachet une feuille de plomb carrée et sur ce plomb descend un lourd marteau avec une extrême rapi dité. Ce coup rapide convertit le plomb en un cachet fidèle qui sert refermer la lettre. Ce procédé suffit pour toutes les lettres ainsi cachetées. Ce ne peut être qu'une erreur qui a éveillé des soupçons ces jours passés. Dans les petites villes de province, les maîtresses de poste curieuses tiennent un assortiment de cachets char gés de cœurs, dards, chiens messagers, etc.et qui leur permettent de saisir au passage quelques-une des petits secrets de la localité. ITALIE. rome, 15 juin. Par suite d'un léger refroidissement, le Saint-Père a été forcé, la semaine passée, de garder ses appartements pendant quel ques jours. Maintenant Sa Sainté est par faitement rétablie. On prépare en ce moment au Vatican la salle où le collège des cardinaux doit se réunir après-demain en consistoire, sous la présidence du Pape. Sa Sainteté y pro clamera la nomination de sept cvêques français et de trois prélats napolitains. S. Em. le cardinal Mattei y sera également proclamé évêque de Frascatien rempla cement du cardinal Micara, lequel a suc cédé au siège de Velletri, laissé vacant par la mort du cardinal Pacca. Un autre grand consistoire, où seront traitées plusieurs questions religieuses d'une haute impor tance pour divers pays, sera tenu immé diatement après la fête des SS. Pierre et Paul. Le roi de Bavière a été nommé mem bre honoraire de notre académie des anti quités. Sa Sainteté a fait présent S. M. d'un tableau en mosaïque, imité de l'antique et d'une ressemblance parfaite. C'est Mgr. Riorio qui a été chargé de remettre ce précieux cadeau S. M. Bavaroise. Il y a quelques temps, il est tombé ici des pluies torrentielles, qui ont fait aux prises avec les institutions lancastriens, la plupart avocats manques ou interdits, que les coniite's d'enseignement mutuel ne pouvaient, sauf quelques honorables exceptions, soumettre aucune discipline, a aucune règle, même la plus douce. Il fallait les aller arracher au club ou au café, et les journaux de l'opposition radicale étaient leur principale et première affaire. Nous nous avisâmes de dire un jour, h un de ces grands citoyens coupable de toute espèce de négligence dans ses fonctions, qu'il devrait bien être l'es- clave de son devoir il nous répondit fièrement qu'il n'était Vesclave de personne. (la suite a un prochain n°.) Bruxelles, 26 mai. Le roi a travaillé hier avec le ministre de l'intérieur.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1844 | | pagina 2